Votre enfant à l’assoiffose (maladie qui le force à boire énormément de boissons gazeuses), la déguisomanie (maladie qu’on attrape généralement aux anniversaires et qui les force à se déguiser ensuite tout le temps en princesse ou en chevalier), la fièvre boudeuse (pas besoin d’explication ici, je pense) ou le nonovirus infectieux (qui le fait dire « non » à tout), pas de problème ! Le Docteur Augustus Schnock est là ! Grâce à son manuel vous allez pouvoir soigner toutes ses maladies. On parle même de certaines maladies d’ado (comme la nullation aggravée, qui les fait trouver tout nul) et celles d’adultes (la cuculapralinite qui les fait utiliser des mots comme lolo, chouchou, dada,…
HILARANT ! Voilà le premier mot qui me vient à propos du Manuel du docteur Schnock de Dorothée de Monfreid. Qu’est-ce qu’on rit ! Alors il faut être franc… surtout les adultes ! On reconnaît bien toutes les maladies de nos enfants (qui ne sont pas des petits anges comme certains voudraient le faire croire). On en rit et eux aussi… Les enfants ont parfois ce recul sur leurs défauts que les adultes ont un peu moins. Je connais peu Dorothée de Monfreid et je découvre son humour pas politiquement correct, incisif et très drôle (un peu à la Nadja). Le livre pourrait faire un peu « concept » (genre on a une idée et on l’étire, assez courant dans la littérature jeunesse) sauf qu’ici c’est drôle du début à la fin, tout est bien trouvé, bien vu et bien écrit. Les illustrations ajoutent encore plus d’humour. Donc si vous cherchez comment soigner les maladies de vos enfants en voilà 35 répertoriées et les remèdes pour les faire disparaître ! (et ça soigne aussi la sinistrose, même si le livre n’en parle pas).
Qu’est-ce que je peux faire ? Je sais pas quoi faire… disait Anna Karina dans Pierrot le fou, c’est vrai pas toujours évident de savoir quoi faire de sa vie… Quel métier faire… Pompier ? Maîtresse d’école ? Zarzouilleur ? Et pourquoi pas brodeuse de souvenirs, postière de coquillages ou laboureur de nuages ? C’est le métier qu’on choisit respectivement Biche, Coquille et Ulysse. Il y a aussi Krokus le promeneur de montagne et Alberto le donneur de bonne heure, cinq personnages qui nous sont présentés ici avec leur métier peu commun.
C’est un album Vidalien (faut que je dépose le mot) que ce Laboureur de nuages et autres petits métiers imaginaires, un album d’une extrême poésie, douce et subtile avec cette petite touche d’humour toute aussi subtile qui est la marque de fabrique de Séverine Vidal. Alberto vit dans un monde où les horloges sont reines et décide de les détraquer pour « offrir un peu de liberté », pour que les gens puissent moins se soucier du temps. C’est parce qu’il a su que les montagnes s’ennuyaient que Krokus a décidé de les promener par petits morceaux, pour leur faire voir du pays. C’est parce qu’elle avait l’habitude de broder lorsqu’elle racontait les choses que Biche a fini par broder les souvenirs des gens dans sa boutique. C’est beau, c’est délicat… Tellement poétique. Séverine Vidal a vraiment du talent pour ce genre d’album (je pense par exemple à La grande collection), pour les inventaires entre l’absurde, le surréaliste et la poésie, entre Dali et Prévert. Et même si moi, personnellement, j’ai eu du mal avec les illustrations de Flambi (et je le répète encore, les illustrations ça ne se discute pas, on n’a pas tous les mêmes goûts), le texte de Le laboureur de nuages et autres petits métiers imaginaires est d’une telle beauté qu’il est impossible de ne pas tomber sous le charme de cet album.
Quelques pas de plus…
Retrouvez Séverine Vidal en interview sur le blog et nos chroniques de ses autres livres : La grande collection, Mon papa est zarzouilleur, Clovis & le pain d’épices, Rien qu’une fois, Philo mène la danse, Plus jamais petite, Comment j’ai connu papa, Arsène veut grandir, Lâcher sa main, Rouge Bitume, Comme une plume, J’attends Mamy, Roulette Russe tome 1 Noël en juillet, Je n’irai pas, Léontine, princesse en salopette, Mamythologie, On n’a rien vu venir, Du fil à retordre, Prune, tome 1 : La grosse rumeur, Prune, tome 2 : Le fils de la nouvelle fiancée de papa, Prune, tome 3 : Prune et la colo d’enfer, 5h22, Les petites marées et La meilleure nuit de tous les temps. Retrouvez aussi ses réponses à Dis, c’est quoi ton métier… et à En vacances avec.
Le manuel du Docteur Schnock de Dorothée de Monfreid Hélium 15,90€, 185×237 mm, 78 pages, imprimé au Portugal, 2012 |
Le laboureur de nuages & autres petits métiers imaginaires de Séverine Vidal, illustré par Flambi Frimousse 17€, 210×275 mm, 40 pages, imprimé en Italie, 2012. |
Si vous avez un enfant scolarisé en CM2 et qui aime lire peut-être sera-t-il intéressé par le championnat national de lecture à voix haute.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Le docteur Schnock ? Super ! je note ce titre! Merci pour la découverte .
La cuculapralinite….. hahahahaha!!! J’adore! Merci pour cette découverte!
Article très sympathique même s’il parle de maladies et autres bizarreries.
Mon fils est au CM1, dommage !
les 2 ont l’air super !