Parfois certains albums ne nous tapent pas dans l’œil au premier regard. Puis quand on prend le temps de vraiment les lire on se dit qu’il aurait été dommage de passer à côté.
Toc toc toc Mais qui est-ce qui frappe à la maison de l’écureuil ? Il vit pourtant reculé, près du Pôle Nord, il n’y a d’habitude que le vent et la neige… et si c’était quelqu’un qui en voulait à sa réserve de noisettes… ou pire un mangeur d’écureuil ! Ami ou ennemi ? C’est quelqu’un c’est déjà ça. Le voilà qui ouvre et se retrouve face à une souris. Elle est terrorisée car elle a croisé quelqu’un qu’elle décrit comme un monstre mais elle n’a pas le temps de finir son histoire que ça refrappe ! On se demande à nouveau si c’est un ami ou un ennemi… C’est un éléphant ! lui aussi a peur, raconte son histoire lorsque ça cogne à nouveau à la porte. Bref vous l’aurez compris ils vont être de plus en plus nombreux dans cette maisonnette… et avoir de plus en plus peur !
À première vue le livre ne m’avait pas plus que ça donné envie de l’ouvrir (je ne peux même pas expliquer pourquoi !)… erreur ! Car il est très drôle. De par le texte déjà, mais ensuite de par les illustrations (surtout les visages très expressifs des animaux). C’est le genre d’album qu’on adore lire aux enfants… et qu’ils adorent écouter. Plus on avance dans l’histoire et plus c’est drôle, la situation est de pire en pire, notre air catastrophé augmente… et les enfants rient de plus en plus, jusqu’au final qui ne déçoit pas. C’est un album des plus sympathiques sur la peur. C’est frais, moderne, drôle, bref une vraie réussite !
Un riche mandarin tombe un jour en admiration devant une estampe. Il veut l’acheter à tout prix, son propriétaire refuse mais lui propose de lui donner l’adresse de l’artiste. Celui-ci accepte de lui faire un dessin mais il lui demande d’attendre six mois et de verser d’avance la moitié de cinq mille yens. Pendant ces six mois le mandarin va croiser l’artiste sans savoir si celui-ci avance sur la commande.
Même chose donc, à première vue je n’ai pas été emballé par cet album et pourtant… quelle merveille ! L’histoire est extraordinaire. C’est dur de vous la raconter sans vous dévoiler la fin mais le mandarin va apprendre qu’une œuvre ne commence pas au moment où l’artiste pose son instrument sur le papier, que le travail est parfois invisible. C’est un conte très philosophique, très beau sur la création. Les illustrations sont très particulières et c’est sans doute ce qui m’a posé souci au départ (surtout le visage du mandarin). Le papier est épais et couleur crème. L’histoire ne prend que la moitié du livre, l’autre moitié étant consacrée à un carnet d’études, comme si l’artiste nous livrait ici ses travaux. C’est un album très esthétique qui plaira à ceux qui aiment les beaux livres
Ami ou ennemi ? de Christine Beigel, illustré par Rémi Saillard
L’élan vert, dans la collection Poivre & compagnie. 11€
Public : A leur lire / Lecteurs débutants
Le maître des estampes de Dedieu
Seuil Jeunesse. 16€
Public A leur lire / Lecteurs débutants
———————————————————————————————————————-
A part ça ?
C’est une pub mais je l’aime beaucoup. Une marque explique, grâce à une expérience avec des enfants, que la créativité ne vient pas si on est pressé. Je trouve que ça illustre bien le dernier album dont je viens de vous parler.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Le maître des estampes est vraiment de toute beauté.
Les illustrations sont superbes.
De la poésie, un beau message, bref un livre à découvrir de toute urgence.