Il y a de nombreux points communs entre les deux livres du jour. Leurs auteurs écrivent merveilleusement bien, leurs personnages sont irrésistibles, leurs répliques font mouche, on n’a pas envie de les terminer et surtout ce sont, j’en suis certain, de futurs classiques.
C’est les vacances, Gurty et Gaspard, son humain, viennent comme tous les ans se reposer à Aix-en-Provence. La petite chienne retrouve sa copine, la timide Fleur et le chat trop arrogant surnommé Tête de Fesse à cause de ses grosses joues. Au programme, chasse au rat, tentative de chute d’écureuil ou encore roulage dans la crotte. Cette année encore, Gurty va bien s’amuser !
Gurty c’est une petite chienne qui nous raconte ses vacances. On suit ses aventures en lisant ce journal totalement hilarant (je l’ai lu par chapitres à ma fille de 7 ans qui scandait des « Gurty ! Gurty ! » quand elle voyait arriver le livre). Les livres de Bertrand Santini ne ressemblent décidément à rien d’autre, ils ont généralement des cousins lointains (ici, on pense au Journal d’un chat assassin et à Garfield), mais il va là où personne n’ose. C’est parfois absurde (sans être totalement décalé), c’est parfois hilarant (sans être jamais lourd), c’est tendre et poétique. C’est surtout écrit avec une vraie plume. Peut-être plus grand public (à première vue en tout cas) que Le Yark ou Jonas, Le Journal de Gurty peut devenir un classique pour ceux qui aiment la littérature qui ne brosse pas dans le sens du poil. C’est typiquement le genre de livre de référence dont on se balancera des répliques (ici, « tête de fesse » ou « ui » sont devenus des privates jokes), le genre de livre qu’on va lire et relire (Gurty nous manque à peine le livre terminé), qu’on va connaître par cœur).
Un journal mordant, tendre et hilarant. Un personnage absolument irrésistible qu’on imagine bien en dessin animé. Gurty ! Gurty ! (comme dirait ma fille)
Attention : Le journal de Gurty ne sort que demain !
Le même vu par Le cabas de Za.
Un roi avait une fille totalement insupportable, chaque jour il se demandait qu’elle serait sa nouvelle lubie, son nouveau caprice. Il eut une idée (enfin, on l’a un peu aidé) pour s’en débarrasser : la faire se chercher un mari. Pas réellement pour qu’elle se marie, mais pour l’occuper. Il suffisait pour ça de proposer une épreuve impossible à réaliser aux prétendants. La princesse serait ainsi occupée toute la journée à voir défiler ces pauvres malheureux, elle n’aurait plus de temps pour ses caprices. Enfin, ça, c’était en théorie…
Le premier roman de Pierre Delye est un régal, il n’y a pas d’autres mots. Un conte de 300 pages follement réjouissant, jubilatoire. Quand on a vu Pierre Delye sur scène, on l’imagine bien faire les expressions de la princesse insupportable, parler à la façon des idiots (une de mes scènes préférées) ou de gens trop fiers d’eux, on entend sa voix, ses intonations. Le texte est un petit bijou à lire à haute voix. Les mots sont bien choisis, on sent que l’auteur maîtrise parfaitement la langue, qu’il joue avec. L’éditeur indique que c’est un roman « à partir de 9 ans bons lecteurs », je serai tenté (pour une fois) d’aller au-delà ! C’est typiquement le genre de roman qu’on peut lire aux enfants plus jeunes (je dirai 6-7 ans) à voix haute. C’est aussi typiquement le genre de roman qu’un adulte peut piquer à ses enfants et se régaler autant qu’eux ! S’il fallait faire des comparaisons, Caprices ? C’est fini !, c’est quelque part entre Roald Dahl et Christian Oster. Un roman qu’on dévore à toute vitesse, qui nous fait sourire tout seul dans le métro, qu’on a envie de recommencer à peine fini (c’est d’ailleurs ce que je vais faire, après l’avoir lu « pour moi » je vais le lire à ma fille de 7 ans).
Un petit bijou joliment illustré par Albertine.
Le même vu par La soupe de l’espace, Le tiroir à histoires, Un petit bout de bib(liothèque) et Les livres de Dorot’.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages de Bertrand Santini (Jonas le requin mécanique, Le Yark et L’étrange réveillon), de Pierre Delye (Les Musiciens de la Nouvelle-Brême, La drôle de maladie de P’tit Bonhomme, Ferme ton bec !, Les aventures de p’tit Bonhomme, La petite poule rousse, Mais il est où ce gros matou ? et La grosse faim de P’tit Bonhomme) et d’Albertine (Circus, Les robes, Le génie de la boîte de raviolis, Dada et À la montagne). Retrouvez aussi nos interviews de Bertrand Santini et d’Albertine.
Le journal de Gurty de Bertrand Santini Sarbacane dans la collection Pépix 9,90 €, 140×210 mm, 140 pages, imprimé en Italie, 2015. |
Caprices ? C’est fini ! Texte de Pierre Delye, illustré par Albertine Didier Jeunesse 14,20 €, 145×215 mm, 320 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2015. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Deux présentations de romans qui donnent envie de les lire.
Merci pour cette critique enthousiaste: qu’il est bon de rencontrer des gens qui aiment aimer! et aussi pour le conseil de lecture!
AU plaisir de la prochaine rencontre ici ou là!
Pierre