L’autre jour on a commencé à parler de Noël avec des albums pour les tout-petits et de la musique, aujourd’hui voici des albums pour les plus grands. Comme je le disais l’autre jour, je ne suis pas des plus grands fans de cette fête et je ne suis pas forcément objectif sur le sujet ! Aussi j’ai décidé de faire plus une présentation de ces albums qu’une critique personnelle, à quelques exceptions près… et on commence par une exception car c’est mon préféré de la sélection.
Arthur est un jeune orphelin de sept ans. Depuis la mort de ses parents il vit dans une immense maison entouré de domestiques mais il s’ennuie profondément… Tout ce qu’on fait pour lui ne sert à rien… Pour son premier Noël sans famille, Arthur n’a qu’une seule demande : faire venir des morts à sa table, mais est-ce possible ?
Voilà un album sur Noël qui change vraiment de toute la mièvrerie servie habituellement (on est même au total opposé !). Le livre est très très esthétique avec des illustrations un peu à l’ancienne mais avec un côté décalé. Le texte, quant à lui, est très poétique et plein d’humour (humour parfois macabre). Alors bien-sûr on parle de la mort mais on parle aussi de l’imagination, de l’amour. On pense à la Famille Addams notamment. Si vous aimez les beaux albums avec un vrai sens de l’esthétique et de la poésie allez donc faire un tour à cet étrange réveillon.
On reste avec les albums très esthétiques… et les histoires pas forcément joyeuses…
Jonathan est un jeune orphelin qui grandit dans les rues de Londres à la fin du XIXème siècle. Il marche seul et triste dans les rues froides de la ville. Autour de lui tout le monde achète des cadeaux, lui sait qu’il n’aura rien… jusqu’au moment où il rencontre un étrange bonhomme qui va lui offrir… une étoile qui brille dans le ciel !
Ce conte, devenu un classique, existait sous forme de roman et sort ici dans un très bel album illustré par Martin Matje. Les illustrations sont magnifiques et la couverture est à la fois sobre (avec ses silhouettes en ombres chinoises) et en même temps le « doré qui brille » donne un côté très clinquant. L’histoire est extrêmement poétique (pensez donc, offrir une étoile) et les illustrations « à l’ancienne » sont superbes. Un très beau conte de Noël.
On reste dans le même esprit et dans les beaux contes avec une histoire inspirée du classique La petite fille aux allumettes.
Céleste est une allumette qui rêve de partir, de s’en aller de sa boîte, elle n’en peut plus d’être enfermée ainsi, elle imagine de quelle façon elle sera utilisée, qui elle illuminera le temps d’un instant. Et si c’était pour éclairer une célèbre petite fille ?
C’est une histoire originale que nous propose Gaëlle Callac, celle de l’allumette de la petite fille aux allumettes. C’est très doux, très poétique et les dessins de Marie Desbons viennent accentuer cette douceur et cette poésie. Le livre se glisse dans un fourreau cartonné pour rappeler la boite d’allumettes (et on trouve même un semblant de grattoir sur les tranches) et c’est une belle idée.
Rita et Machin vous les connaissez certainement ! Gallimard Jeunesse sort un grand album spécial Noël.
Chouette ! Rita et Machin vont passer Noël chez les grands-parents… sauf que la joie est de courte durée : les terribles cousins Aymeric et Ghislain sont là… Au programme lancé de boules de Noël et ski ! Des vacances pas de tout repos surtout lorsque Machin disparaît…
J’adore Rita et Machin, ils me font penser à Calvin et Hobbes (que j’adore aussi), c’est doux, pas mièvre, très poétique et très esthétique. Ici avec ce grand album c’est encore plus beau et cerise sur le gâteau, le livre vous propose des petites déco de Noël à accrocher dans son sapin (en carton avec des éléments argentés). Alors franchement accrocher du Olivier Tallec dans son sapin… si ça c’est pas chic ?!
La veille de Noël un loup affamé cherche en vain quelque chose à se mettre sous la dent jusqu’au moment où il croise 12 petits cochons. Il imagine déjà le festin qu’il va faire… mais voilà que dans la précipitation il se prend les pieds dans le sapin et BADABOUM il s’écroule ! Heureusement que les petits cochons sont là pour le soigner…
Énormément d’humour dans cet album japonais signé Tatsuya Miyanishi. J’adore le ton et le graphisme du livre, on quitte ici aussi la mièvrerie qui entoure Noël tout en parlant du partage, de l’esprit de Noël (le loup touché par la gentillesse des cochons les laissera en paix) et les illustrations sont très loin de ce qu’on a l’habitude de voir. L’histoire est géniale à lire aux enfants car vraiment rythmée (des petites chansons viennent compléter le récit), bref une vraie réussite !
On reste dans l’humour…
Les lutins vous les connaissez… ils passent leur temps à travailler pour le Père Noël, ils travaillent sans relâche et se tuent à la tâche pour combler les enfants… sauf que comme partout, chez les lutins il y a des exceptions ! Voici donc l’histoire d’un lutin rêveur, paresseux, décourageant… qui ne s’intéresse à rien à part la télé et qui est plus gênant qu’utile pour ses confrères… et si pourtant ce lutin était utile aux autres ?
Une sympathique histoire sur le thème de « on a tous quelque chose à apporter aux autres ». On parle aussi de la différence et du fait de refuser d’être dans la norme, de ne pas vouloir faire les choses sans réfléchir parce que c’est comme ça et pas autrement. Un album sur les rêveurs et quelque part sur les artistes…
Génibus est un génial inventeur qui veut toujours simplifier la vie des gens et ici celle du Père Noël. En effet il veut moderniser la façon de faire du vieux bonhomme notamment en remplaçant ses rennes par un super traineau à turboréacteur à propulsion électromagnétique, bulle thermo chauffante et écrans plasma indiquant les informations sur les enfants. Seulement voilà, le Père Noël y tient à ses rennes ! Mais Génibus tentera coûte que coûte de lui vendre son traîneau… quitte à tenter les pires choses…
On parle ici de la modernité et de la surconsommation, des vendeurs de produits toujours plus performants (alors qu’on n’en a pas besoin). Un thème important à Noël, période propice au consumérisme. L’album parle aussi des traditions, de l’amitié (pour rien au monde le Père Noël ne voudrait qu’on remplace ses rennes) et surtout de l’entraide (Génibus fait enlever les rennes et c’est grâce aux enfants du monde entier que le Père Noël va les retrouver).
Un roi acheta un gros rouleau de tissu pour faire un manteau à la princesse. Les couturières posèrent les chutes devant la porte et la cuisinière du roi les récupéra pour faire une veste à sa maman puis déposa les chutes devant chez elle… jusqu’à ce qu’un blaireau passant par là les prit pour en faire un chapeau pour son papa… les restes serviront ensuite à un écureuil puis à une souris.
Voilà un très beau conte de randonnée (qui me rappelle un peu le très beau Schmat doudou). Les illustrations sont pleines de douceur et le texte très beau, agréable à lire car rythmé et avec des petites touches d’humour. J’aime aussi le côté « recyclage » de l’histoire, que chacun fabrique son cadeau avec ce qu’il a trouvé, qu’un rouleau de tissu aura fait, au final, 5 heureux. Une façon de dire qu’il n’y a pas besoin de dépenser énormément pour faire plaisir à Noël.
La (célèbre) petite taupe a décidé de faire une surprise à ses amis ! Elle leur a fait un sapin de Noël et elle a préparé des cadeaux… seulement le méchant corbeau voit tout ça et il a décidé que tout ne se passerait pas aussi bien…
Je connaissais La petite taupe en dessin animé, pas en livre. Si vous aimez les albums rétro (le personnage a été créé dans les années 50) c’est un album que vous allez adorer ! On parle ici de l’amitié, du partage… et bien-sûr de Noël !
C’est Noël, Damien est très pressé de voir son cadeau. Son frère a eu un équipement de hockey et ses sœurs une trousse de maquillage pour l’une et un petit chimiste pour l’autre… lui a un ours en peluche. Seulement voilà Damien aimerait bien essayer les jouets des grands mais tous refusent avec le même argument… il est trop petit ! Mais Damien se rend compte qu’un cadeau n’a pas été ouvert et qu’il contient un sac qui rend invisible…
On est ici aussi dans les albums un peu anciens (celui-ci date de 1975) avec le charme qu’ont les livres qu’on lisait nous-même enfant. On parle dans cet album du partage et de l’imaginaire des enfants. Un album tout doux.
Mais que se passe-t-il cette nuit au le centre de tri ? Il y a de la lumière et quand la secrétaire arrive il y a plein de bazar ! Et si tout simplement c’était le Père Noël qui cherchait une des lettres qu’on lui a envoyées ?
Ici on est plus proche des premiers romans illustrés que de l’album et c’est surtout un bel hommage au service de La Poste qui chaque année reçoit les lettres du Père Noël et y répond (on retrouve d’ailleurs en fin d’ouvrage un historique de ce service qui fête cette année ces 50 ans)
On termine cette (grosse) sélection spécial Noël avec deux recueils sortis chez Lito, 24 histoires de Noël et 100 petites histoires de Noël. On y retrouve tout ce qui fait qu’on aime (ou pas) ces livres : des histoires très variées et courtes. Dans le premier les histoires sont classées sous quatre catégories : Avant Noël, La nuit de Noël, La tournée du Père Noël et L’ouverture des cadeaux. Il indique aussi J- suivi d’un chiffre ce qui permet de lire une histoire par soir du 1er décembre au 24… sauf que pour cette année j’arrive un peu tard ! On y retrouve les « habitués » des recueils Lito : Zemanel, Kochka, Virginie Aladjidi, Agnès de Lestrade,… Dans le second, 100 petites histoires de Noël on retrouve également un classement : Les lutins (histoires écrites par Agnès de Lestrade et illustrées par Marie-Hélène Grégoire), Noël autour du monde (par Virginie Monbrisson et illustrées par Sejung Kim), L’ambiance de Noël (par Zemanel et illustrées par Luana Rinaldo) et Dans la cheminée d’Elias (par Claire Renaud, illustrées par Mélanie Grandgirard). Le gros souci de ce dernier c’est que les histoires sont TRES courtes… (et du coup j’ai du mal à appeler ça des histoires). Ces deux recueils vous proposent en tout cas des histoires pour tous les goûts !
Quelques pas de plus…
Noël inspire beaucoup de monde ! Nous même nous avions parlé de plusieurs livres pour les tout-petits jeudi dernier mais aussi de Le Noël Vert de Siméon, Le fil rouge (qui vient d’être primé à Rouen), Petites histoires du Père Castor pour Noël et Les folies du Père Noël. Et les copains d’A l’ombre du grand arbre aussi en parlent, Le cabas de Za et Maman Baobab ont toutes les deux parlé de L’étrange réveillon, Un petit bout de ma bib a parlé de Céleste, une étoile dans la nuit, Les livres de Dorot et La littérature jeunesse de Judith et Sophie de Joyeux Noël Monsieur Loup. Parmi les livres dont je n’ai pas parlés, La littérature jeunesse de Judith et Sophie a parlé de Le plus beau de tous les Noëls et de Joyeux Noël, Splat !
L’étrange réveillon de Bertrand Santini, illustré par Lionel Richerand Grasset Jeunesse 13,50€, 290×194 mm, 48 pages, imprimé en Espagne |
L’étoile de Noël de Michel Piquemal, illustré de Martin Matje Casterman dans la collection Les albums Casterman 13,95€, 266×208 mm, 32 pages, imprimé en Italie |
Céleste, une étoile dans la nuit de Gaëlle Callac, illustré par Marie Desbons Le buveur d’encre 15,22€, 230×300 mm, 30 pages, imprimé en Asie |
Joyeux Noël Rita et Machin de Jean-Philippe Arrou-Vignod, Illustré par Olivier Tallec Gallimard Jeunesse 13,50€, 250×307 mm, 32 pages, imprimé en Chine (à partir de papier composé de fibres naturelles, renouvelables et recyclables.) |
Joyeux Noël Monsieur Loup ! de Tatsuya Miyanishi Nobi Nobi ! 12,40€, 208×240 mm, 40 pages, imprimé en italie |
Le lutin bon à rien de Nob P’tit Glénat dans la collection Vitamine 11,00€, 255×284 mm, 32 pages, imprimé en Italie sur papier provenant de forêts gérées de manière équitable. |
La Mystérieuse Disparition des rennes du père Noël de Joël Guerriou, illustré par Mathieu Redelsperger Éditions D’Orbestier dans la collection Rêves bleus 15€, 240×320 mm, 34 pages, imprimé en France |
Pile-Poil de Birdie Black (traduit par Anne Krief), illustré par Rosalind Beardshaw Gallimard Jeunesse 11,50€, 279×258 mm, 24 pages, imprimé à Singapour |
La petite taupe fête Noël de Hana Doskočilová (traduit par Vincent Haubtmann), illustré par Zdeněk Miler Autrement / Arte Editions 12,50€, 200×262 mm, nombre de pages, 36 République Tchèque |
Le sac à disparaître de Rosemary Wells (traduit par Marie Saint-Dizier et Raymond Farré) Gallimard Jeunesse dans la collection L’heure des histoires 5,50€, 137×197 mm, 40 pages, imprimé en France |
La mystérieuse lettre au Père Noël de Christine Deroin, illustré par Sébastien Chebret Oslo Éditions 13,95€, 145×235 mm, 40 pages, imprimé en Europe |
100 petites histoires de Noël de Collectif Lito 18€, 240×240 mm, 144 pages, imprimé en UE |
24 histoires de Noël de Collectif Lito 10€, 218×278 mm, 101 pages, imprimé en UE |
A part ça ?
11 des blogueurs (dont moi) d’à l’ombre du grand arbre ont donné leur liste de livres à mettre sous le sapin, retrouvez les sur le blog.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
oh oh oh… le premier me tend les bras….
merciiiiiiiiiii!!!
arrêtez de présenter autant de livres !! ^^
je savais pas non plus pour les livres de la petite taupe !
le lutin bon a rien a l’air sympa !
trop long ?
trop de livres !
mais c’est de l’humour hein, parce que moi j’achèterais la moitié de ce que tu présentes alors forcement des chroniques avec pleins de livres, c’est tentant !
mais te limites pas, c’est bien, y en faut pour tous les gouts !
Ah ok ! J’ai toujours peur de faire trop long ! Là c’est vrai qu’il y en a un paquet mais c’est la période et si j’en parle dans 15 jours ça fait un peu tard 🙂
Le livre du loup qui se prend les pieds dans le sapin me donne bien envie !
Moi, j’ai adoré “Chic, des bonbons magiques !” de Tatsuya Miyanishi
Là aussi on y trouvait un texte rythmé, rigolo, et des illustrations que j’aime beaucoup.
L’étrange réveillon n’a pas l’air mal non plus !