Le roi rentre dans son château avec une mystérieuse boîte bleue. Dans son bain, à table, sur son trône, il emporte sa petite boîte partout et ne cesse de la couver du regard. Quel trésor rarissime peut-elle bien contenir ?
Si vous avez bien lu le titre de cette chronique, vous devinerez facilement quel joyau de la couronne abrite la petite boîte bleue. Il s’agit bien entendu du doudou du roi. Les plus jeunes lecteurs et lectrices se reconnaîtront dans cet unique personnage. Il est, en effet, lui-même très petit. Le mobilier de son royaume paraît surdimensionné en comparaison à ce minuscule souverain. Les enfants sont aussi très sensibles au style naïf des illustrations composées de grands aplats de peintures dont on distingue les traces de pinceaux comme on devine nettement les tracés de construction au crayon. Elles sont assez proches des peintures qu’ils peuvent eux-mêmes réaliser : le roi a une figure bien ronde, avec deux ronds de peinture rouge pour figurer ses bonnes joues.
Le style d’Éric Battut s’accorde tout à fait avec l’état d’esprit enfantin. En plus des images, le texte joue sur la répétition d’une phrase qui fonctionne comme un refrain. L’air de rien, l’histoire emmène le petit-roi/lecteur-trice vers son lit où il ou elle peut passer la nuit avec son ours en peluche en sécurité. La chute n’est pas très surprenante, surtout si l’on se met à la place d’un tout-petit pour qui un doudou est l’objet le plus précieux sur terre.
Une métaphore tendre et naïve sur l’attachement des petits à leur doudou.
Yoki est le doudou de la classe de la maîtresse Amélie. Chaque week-end, un des enfants l’emporte dans sa famille, ce qui offre l’occasion à la petite mascotte de vivre des aventures épatantes en dehors de l’école. Ce vendredi, c’est Maël qui est responsable de Yoki. Par chance, ses parents ont décidé de partir à la plage. Yoki découvre donc le plaisir des bains de mer, des châteaux de sable… Il apprend même à faire du cerf-volant. Que de choses à raconter à la maîtresse lundi matin !
Ce petit album est très mignon et coloré. Il est sûr que l’adorable petit lapin Yoki sera au goût des petits. Les illustrations d’Olivier Latyk sont très soignées et regorgent de détails : ici un plongeur qui se fait croquer l’oreille par un crabe, là une jolie cabane de plage… L’histoire est très classique, mais a le mérite de faire un tour complet des activités liées à la plage.
Lors d’un autre week-end, Yoki est invité à séjourner chez Sarah. Malheureusement, la petite fille est malade, c’est donc le cabinet du docteur que le petit lapin va découvrir. Le diagnostic tombe : repos forcé pour Sarah en raison d’un gros rhume, mais aussi jeu de société, lecture d’histoires… Finalement, ce n’est pas si ennuyeux d’être malade !
Cet autre titre de la série des aventures de Yoki est lui aussi plein de couleurs vives et gaies. Les aventures vécues par le doudou ne sont pas d’une originalité à couper le souffle, mais le texte donne de nombreux éléments de vocabulaire relatif au monde médical. Les planches riches en détail incitent l’enfant à commenter ce qu’il voit : un enfant de la salle d’attente à la varicelle, Sarah a fait un dessin représentant le docteur dans sa chambre…
Cette série comporte pour l’instant cinq albums très sympathiques.
Les mêmes vus par Enfantipages.
Charlotte a toujours une tétine dans la bouche, même lorsqu’elle mange ou qu’elle est à l’école. Forcément, pour ses parents, cette mauvaise habitude est particulièrement pénible : on ne comprend rien de ce que la petite rouquine raconte ! Et en plus, elle sème ses « totottes » partout dans la maison ! Chacun des membres de la famille a sa petite idée pour débarrasser Charlotte de ses sucettes disgracieuses, mais la petite fille est très têtue.
Le texte de Fanny Joly joue sur les sonorités et le chuintement créé par la tétine, ce qui a pour effet d’amuser les enfants à qui l’on raconte l’histoire. D’ailleurs, le texte a été enregistré et peut-être consulté en prenant en photo avec son smartphone un QR code situé à l’arrière du livre. Les enfants se rendent compte par eux-mêmes de l’effet produit sur la prononciation de « Chachorollchotte », enfin Charlotte, quoi.
Les illustrations très colorées et expressives de Fred Benaglia accompagnent bien cette petite histoire sans prétention, mais assez rigolote.
Un album pour aborder l’épineuse question de l’abandon de la tétine avec légèreté.
Le même vu par les Lectures de Kik.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des livres d’Éric Battut (Bonnet d’Or et les Trois Ogres, Deux clowns, Mes petits bateaux, Le petit poisson rouge, Arthur 1er et le trône à trois pieds, Quand grand-mère revenait, Monsieur Scarlatine et Comme un pou), d’Olivier Latyk (L’école d’Eliott, Cache-cache des grosses bêtes, Cache-cache des petites bêtes, En voiture ! Mes premiers pas sur la route, La merveilleuse légende de Saint Nicolas, L’imagier de la couleur, La petite Louise, ses voyages et son accordéon, La vie merveilleuse de la princesse Olga et Contemimes : comptines à mimer et chanter), de Fanny Joly (Cucu la praline met son grain de sel, Cucu la praline mène la danse, Embrouille en Bretagne et Cucu la praline se déchaîne) et de Fred Benaglia (Petit Dernier, L’énooorme bobo de rien de tout).
La petite boîte d’Éric Battut Didier Jeunesse 12,90 €, 240 x 260 mm, 30 pages, imprimé en France, 2015. |
Yoki le doudou à la mer d’Olivier Latyk Actes Sud Junior 8,20 €, 185 x 185 mm, 24 pages, imprimé en Italie, 2015. |
Yoki le doudou chez le docteur d’Olivier Latyk Actes Sud Junior 8,20 €, 185 x 185 mm, 24 pages, imprimé en Italie, 2015. |
Rendez-moi mes totottes Texte de Fanny Joly, illustré par Fred Benaglia Gallimard Jeunesse 14 €, 225 x 275 mm, 28 pages, imprimé en Europe, 2015. |
Laura
Je ne lis pas que le vendredi.
” la petite boite” … il me tente pour la rentrée de mes loustics…
“Rendez-moi mes totottes” c’est exactement ce qu’il faut pour ma dernière!!
Merci de me donner des idées pour changer un peu de mes traditionnelles histoires même si je n’abandonnerai jamais ma couverture et moi ou la tétine de Nina, c’est intéressant de se renouveler.
Yoki plaît beaucoup à la maitresse que je suis et qui a chaque année une mascotte qui part chez ses élèves. Cette année d’ailleurs ce sera le glouton Gloups.