Les deux (très) grands albums du jour sont issus de grands classiques, Herman Melville pour le premier, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont pour le second. Deux albums pour les grands.
« J’aimerais mieux ne pas », voilà ce que répond à une simple demande le nouveau scribe du cabinet d’un juriste. « J’aimerais mieux ne pas », que répondre à ça ? Et le souci c’est que plus le temps passe, plus il y a des choses que ce nouvel employé, nommé Bartleby, « aimerait mieux ne pas ». Le juriste va avoir bien du mal à comprendre cet étrange personnage.
J’avais lu ce grand classique de la littérature jeunesse il y a plusieurs années, le voici donc dans une nouvelle traduction (avec une langue plus facile à lire pour les enfants) et illustré par de très belles planches de Stéphane Poulin. Si vous ne connaissez pas ce texte, on parle ici d’un personnage étrange, sur lequel on va s’interroger (d’où vient-il, qui est-il…), c’est drôle et en même temps c’est aussi une réflexion sur la différence, sur notre rapport aux gens que l’on ne comprend pas, qui sont déroutants. Bartleby est une énigme, il nous attire autant qu’il nous repousse. On se demande ce que nous-même nous aurions fait à la place du juriste qui raconte l’histoire. Un magnifique album avec de grandes et lumineuses planches, reprenant un grand classique de la littérature jeunesse. À partir de 12 ans d’après l’éditeur.
Un marchand de soie avait trois filles. Leur mère était morte et le marchand les avait élevées seul. Alors que les deux ainées ne vivaient que pour les fêtes et les parures, la plus jeune aimait profiter de la nature, apprivoisait les animaux. Un jour où le père devait aller à Venise pour ses affaires, il demanda à ses filles ce qu’elles souhaitaient qu’il leur ramène. Les aînées voulaient évidemment de nouvelles toilettes, la plus jeune demanda juste une rose… C’est pourtant cette si simple demande qui allait bouleverser leurs existences.
Qui ne connaît pas l’histoire de La Belle et la Bête ? Réécrite ici par Cécile Roumiguière, c’est Aurélia Fronty qui illustre ce superbe ouvrage (à l’édition particulièrement soignée avec une tranche bleue et une lecture dans le sens horizontal). Les illustrations pleine page de ce grand album mettent parfaitement en valeur le talent d’Aurélia Fronty. Elle réinvente toute l’esthétique de ce magnifique conte. Couleurs flamboyantes, omniprésence de la végétation, on sent une vraie recherche graphique. Une version extraordinaire d’un conte intemporel. À partir de 8 ans d’après l’éditeur.
Des extraits dans une vidéo.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages de Stéphane Poulin (Marius), Cécile Roumiguière (Une princesse au palais) et Aurélia Fronty (Raja, Princesse Yong Hee et la perle de la nuit, Comptines de rose & de safran, Le roi de la montagne en hiver, Un jour grand-père m’a donné un ruisseau et Une si belle entente).
Bartleby le scribe Texte de Herman Melville, illustré par Stéphane Poulin Sarbacane 22 €, 267×380 mm, 60 pages, imprimé en Italie, 2013. |
La Belle et la Bête Texte de Cécile Roumiguière, illustré par Aurélia Fronty Belin dans la collection Contes des mille et un lieux 20,90 €, 350×282 mm, 60 pages, imprimé en Italie, 2013. |
À part ça ?
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Le format de l’album met particulièrement bien les images en valeur. Et le travail de Stéphane Poulain sur Bartleby est magistral !