Sur La mare aux mots, nous ne faisons que des chroniques. Nous ne parlons pas de l’actualité, nous parlons des livres. Mais là, il nous était impossible de ne pas rendre hommage à Gudule qui vient de nous quitter.
Gudule avait été la toute première invitée de La mare aux mots. Le blog n’existait pas encore qu’elle avait dit oui et répondu à nos questions.
Quand nous avons eu l’idée de la rubrique Coup de cœur/Coup de gueule, c’est elle aussi qui a ouvert le bal.
Gudule elle était comme ça. Généreuse.
On la considérait un peu comme notre marraine.
D’un point de vue personnel, j’ai eu la grande chance de la connaître. Ami de sa fille, j’ai passé du temps chez elle, avec elle, il y a quelques années. C’était quelqu’un de tellement drôle, de tellement accessible, de tellement généreux.
Et quelle écrivaine ! Il faut lire L’amour en chaussettes, La bibliothécaire et bien d’autres.
Gudule a osé souvent aborder des thèmes délicats, des thèmes pas à la mode, des thèmes polémiques (elle nous en avait parlé aussi dans la rubrique Le tour de la question). Et toujours avec talent.
Je suis triste, très triste et je vous livre les mots comme ils viennent.
J’ai proposé à d’autres de se joindre à moi dans cet hommage. D’autres mots viendront peut-être s’ajouter.
J’espère que vous irez (re)lire ses livres, découvrir ses « moments de solitude » sur son blog, qui sont toujours une bonne occasion de rire.
Parce que ce que je retiens surtout de Gudule, c’est le rire.
Gabriel
Pour moi, Gudule, c’est surtout La Bibliothécaire. Ma grand-mère m’avait acheté ce roman au supermarché qui jouxtait la maison de mes grands-parents. J’ai d’abord été attiré par le nom de cette auteur. Gudule ? Ça alors ! Puis par la couverture pleine de livres, avec cette femme drapée de noir, mystérieuse. Il y avait un liseré bleu sur la tranche du livre, qui signifiait, dans cette collection, que ce titre s’adressait aux enfants plus âgés. Je n’en étais qu’à lire des liserés rouges. Et pourtant, je l’ai choisie cette histoire qui m’intriguait tant ! Je n’étais sans doute pas encore assez grande lectrice quand j’ai commencé alors j’ai buté sur les premières pages. Mais j’ai été emportée par l’histoire, j’ai persévéré et l’ai dévoré… Une preuve de plus qu’il n’est pas nécessaire de cloisonner les tranches d’âge…
Gudule est associée à un doux souvenir de mon enfance : ma première histoire un peu difficile, à laquelle je n’avais pas renoncée, captivée par cet univers si particulier. À ce titre, sa disparition me touche. Je m’en vais de ce pas découvrir le reste de son œuvre…
Marianne
Gudule pour moi comme pour beaucoup c’est La bibliothécaire. Je me rappelle encore de la couverture, cette femme ronde, silencieuse, presque religieuse, au milieu de tous ces livres, cette bibliothécaire qui fait chuuut ! J’avais adoré ce roman et devenue auteure mais surtout bibliothécaire j’ai adoré et j’adore (et j’adorerai) le recommander aux lecteurs. Gudule c’est aussi la Ménopause des fées, pour les adultes, je ne les ai jamais lus, mais je me revois ranger les livres sur les étagères de la médiathèque et faire « Rooo quand même ! » en souriant devant la 4ème de couverture. Au revoir Madame Gudule, votre patte nous manquera.
Fanny Robin
Je n’avais publié qu’un livre ou deux quand j’ai lu L’amour en chaussettes. Je me suis dit que j’aurais un jour le plaisir de croiser sur un salon ici ou là cette auteur culottée, aux histoires subtiles. J’avais envie de parler de tas de choses avec elle. Je ne l’ai jamais rencontrée. Impression d’un rendez-vous manqué. Une pensée émue pour ses proches.
Cécile Roumiguière
Mon premier souvenir de Gudule c’est La bibliothécaire, comme j’ai aimé, comme il est beau ce titre. Si longtemps après je me rends compte qu’il est resté ancré dans ma mémoire alors que d’autres ont passé, et puis il y a eu tous les autres, la liste est trop longue, mais à chaque fois un plaisir immense, le sourire et le bonheur de lire. Merci Gudule
Jean-Luc Clerc (Les sandale d’Empédocle)
Je suis également très très triste pour Gudule. Je l’aime tellement fort cette auteure. Avec Marie-Aude Murail et Geneviève Brisac. Elles sont les marraines fées de mon enfance et adolescence. Mes piliers de littérature. Gudule m’a beaucoup apporté avec son roman Ma vie à reculons. C’était la première fois qu’on osait « m’en parler » sans tabou. Mon père a le VIH et ma maman est décédée à cause de cette maladie. Ils ont appris qu’ils étaient malades à 6 mois de grossesse de ma maman qui n’avait qu’une envie avoir cette petite fille. Et c’était moi ! On lui a dit d’avorter elle n’a jamais voulu. Pourtant les risques que je sois malade étaient importants. Je ne suis pas malade. Elle est décédée 2 ans et demi après. La grossesse l’a beaucoup fatiguée. Le sida a été l’ombre de mon enfance et adolescence. Encore avec mon père nous avons du mal à dire les mots. Alors quand j’ai lu le roman de Gudule sous ma couette avec la lampe de poche. J’ai su que j’avais une alliée. À sa façon, elle m’a soutenue avec d’autres de ses romans.
Aurélie
Gudule, c’est La bibliothécaire, si chère à mon cœur. Gudule, c’est Un bout de chemin ensemble, où les animaux sont plus qu’humains. Gudule, c’est aussi L’amour en chaussettes, j’ai été sa Delphine amoureuse d’un prof. Nous avons été nombreuses à être Delphine ou bien l’un de si ses nombreux autres personnages encore. Gudule, c’est une liberté de ton, une justesse des situations, un flot de sentiments si bien décrits, si bien écrits. Les mots ne meurent jamais… alors Gudule est éternelle.
Mymi Doinet
J’avoue n’avoir lu aucun des romans de Gudule, et pourtant je suis profondément triste de savoir que cette magnifique personnalité n’est plus. Je l’avais rencontrée alors que j’étais toute débutante en littérature jeunesse. C’était dans les couloirs d’Hachette si j’ai bonne mémoire, puis dans des salons, à intervalles réguliers. Ce qui m’a toujours frappée, c’était qu’elle était vraiment “là” : convaincue, enthousiaste ou révoltée, profondément sincère, à l’écoute (la véritable écoute). Elle avait toutes les qualités qui font qu’un être humain est attachant, qu’on ne l’oublie pas, et qu’on pense, à chaque fois qu’on vous annonce qu’il(elle) sera présent(e) : “Ah, génial !”. On pouvait ne pas l’avoir vue depuis des années, c’était comme si on s’était parlé la veille. Ce n’est pas si fréquent, c’est même extrêmement rare. Sa disparition me touche davantage que celle de certains membres du cercle familial. Car il existe une autre famille, qui regroupe des personnes de tous les horizons, qu’on ne rencontre que par intermittence mais dont la présence vous réconforte à chaque fois : oui, l’être humain peut “avoir du cœur”, dans le sens le plus riche et le plus profond de cette expression parfois galvaudée
Béatrice Nicodème
De Gudule, j’ai lu énormément, et je me rappelle tout particulièrement l’incroyablement prophétique Regardez-Moi – où une jeune fille et sa famille acceptent de laisser entrer chez eux les caméras, pour être filmés vingt-quatre heures sur vingt-quatre. À l’époque, au collège, on voyait cette histoire comme une dystopie. C’était le tout début de la télé réalité… Bien des années plus tard, on voit à quel point elle avait raison. Pour tous ces moments où elle a eu raison, et avec justesse et poésie en plus, merci, Gudule…
Clémentine Beauvais
Lorsque mon beau frère m’a annoncé le décès de Gudule, c’est un peu comme si un rayon du soleil se voilait soudain.
Nous nous sommes rencontrées sur un salon où elle dédicaçait alors son premier roman jeunesse.
Pleine d’allant et dans le même temps sur la réserve par rapport à cet avenir littéraire … Elle aimait tant écrire. Un besoin viscéral.
Est-ce que cela “marcherait” ?
J’en souris rétrospectivement.
Tout de suite nous nous sommes entendues et nous aimions nous retrouver lors de ces manifestations; car c’était toujours un peu compliqué de se rencontrer autrement.
J’adorai son énergie pétillante, sa façon de voir volontairement optimiste et son attention aux autres.
Et puis sa voix, le son de sa voix.
Ensuite elle n’est plus allée sur les salons et elle a quitté Paris. Nous nous sommes perdues de vue.
Je me disais toujours que j’allai la recontacter. Mais je pensais qu’ elle vivrait très âgée, comme sa mère, et que j’avais le temps… parce que
Gudule, c’était la vie.
Domitille de Pressensé
Pour une des interviews, j’avais demandé à Gudule sa bibliographie sélective, voici les titres qu’elle avait choisi de citer
- La Bibliothécaire (Hachette)
- J’irai dormir au fond du puits (Grasset)
- Mille ans de contes mythologiques (Milan)
- La chambre de l’ange (Nathan)
- La princesse au teint de lune et autres contes du Japon (Mic-Mac)
- Profession Vampire (Archipoche)
- L’amour en chaussettes (Thierry Magnier)
- Valentin Letendre, Amour, magie et sorcellerie (Plon)
- Le secret des Hurlants (Bayard)
- Le croqueur de lune (Mijade)
En littérature pour adultes :
- Mémoires d’une aveugle (Rivière Blanche)
- Le petit jardin des fées (Mic-Mac)
- Le club des petites filles mortes (Bragelonne)
Le blog de Gudule : http://gudule.eklablog.com.
Les livres d’elle que nous avons chroniqués : Les mille et une nuits, 40 histoires pour les tout-petits, Fées et princesses, L’amour en chaussettes et Contes et Légendes de l’amour.
Notre hommage sur facebook et vos nombreux témoignages.

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Gudule, c’est la Bibliothécaire, si chère à mon cœur. Gudule, c’est « Un bout de chemin ensemble », où les animaux sont plus qu’humains. Gudule, c’est aussi « L’amour en chaussettes », j’ai été sa Delphine amoureuse d’un prof. Nous avons été nombreuses à être Delphine ou bien l’un de si ses nombreux autres personnages encore. Gudule, c’est une liberté de ton, une justesse des situations, un flot de sentiments si bien décrits, si bien écrits. Les mots ne meurent jamais… alors Gudule est éternelle.
merci pour ce billet <3
Merci pour ces témoignages. Ils me vont droit au coeur ; Je suis la fille de Gudule, sa mort nous laisse tous désemparés…
Elle fera toujours partie de nous. Elle a tant écrit, dans sa vie.. Continuez de lire ses livres, offrez-en à vos enfants, son esprit continuera ainsi son petit bonhomme de chemin à travers le temps…