À la manière des livres oulipiens, Les Histoires Farfelues est une appli combinatoire. En créant personnages et décors, on met en route une machine à raconter des histoires. Et elles sont toutes plus farfelues les unes que les autres.
Comment ça marche ? Dès l’écran d’accueil, nous voilà face à un choix : quatre petits rectangles se présentent, deux lieux et deux personnages, divisés en deux parties et que l’on peut combiner à son gré pour créer des héros hétéroclites, soit six éléments que l’on peut associer. Au choix : la princesse dans un vaisseau spatial, le cow-boy en jupe, le rat avec des tentacules ou encore la sorcière-araignée. Rayon paysages, le choix est aussi vaste : champ de pâquerettes, espace interplanétaire, désert mexicain ou château des Carpates… Un clic sur « Raconter l’histoire » et le cadavre exquis animé commence. Les histoires sont animées et mises en musique. Il pourra y être question d’un homme masqué chaussé d’un unique soulier qui se téléportera vers un château où une sorcière tricotait, et le tricot se transformera… en trampoline sur lequel ils passeront la journée. Ou bien un soir d’été, un fantôme bien habillé se dirige à bord de sa fusée vers une toile d’araignée sur laquelle une araignée vénéneuse faisait du pédalo, et c’est en ski nautique qu’ils sont rentrés. On peut aussi faire jouer le hasard en appuyant sur la roulette.
Et j’en pense quoi ? Les histoires créées ainsi n’ont ni queue ni tête, et pourtant, cela fonctionne ! Certaines sont drôles, d’autres bizarres, certaines incompréhensibles, toutes absurdes. On peut ainsi créer plus de 100 000 histoires. Un vrai kaléidoscope à composer et recomposer des histoires. Le concept est simple (comme la prise en main d’ailleurs qui est immédiate) mais très astucieux. On peut même couper le son et imaginer soi-même le texte qui pourrait se greffer sur les images combinées. Place au hasard et à l’imagination !
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Un imagier interactif, qu’est-ce que c’est ? C’est tip tap, un livre accompagné d’un CD-Rom (compatible PC et Mac), dont la nouvelle édition vient de paraître chez Hélium (la première édition datait de 2011 et avait déjà été chroniquée par Gabriel).
Comment ça marche ? Le livre en soi est un imagier assez classique qui aborde toutes les notions attendues : les formes, les couleurs, les saisons, les animaux, la végétation, organisées par lieux et par activités. Mais ce qui change tout, c’est l’appli qui l’accompagne. Le CD-Rom permet d’installer une application sur son ordinateur. On tape les mots sur le clavier, en s’aidant du livre puisque seuls les mots qui y sont répertoriés fonctionnent, et l’image apparaît. Ainsi, on tape « cerf-volant », on valide en appuyant sur la touche « entrée », et un cerf-volant se met à tournoyer dans le vent sur l’écran. Mais ce cerf-volant, on peut véritablement le personnaliser en lui attribuant une couleur (ou plusieurs), une taille (grand ou petit, minuscule ou énorme), et même une vitesse (rapide ou lent). Et l’on combine : on ajoute au tableau, un moustique, un ballon, une fille ou un garçon. On fait la pluie ou le beau temps, le jour ou la nuit. Si l’on se trompe de lettres en écrivant un mot, celles-ci se grisent pour nous inviter à réessayer. tip tap propose ainsi plus de deux cent mots à organiser pour créer des scénettes pleines de vie, que l’on peut enregistrer (il suffit de taper « enregistrer ») ou même imprimer. Le tableau mémorisé est fixe, il n’est animé que lorsqu’il est en train d’être élaboré. Dans l’application se cachent aussi des mots surprises. Essayez Zinzin, Boum, ou Hélium, vous ne serez pas déçus…
Et j’en pense quoi ? Le travail d’Anouck Boisrobert et Louis Rigaud est absolument formidable ! Ici, on adore Océano et Popville. Là aussi, les illustrations de cet imagier sont des merveilles : graphiques, composées d’éléments géométriques, et très colorées. Les scénettes créées sont délicatement animées, et sonorisées. C’est ludique, joyeux et poétique. Mais surtout tip tap permet à l’enfant d’inventer ses propres histoires, de composer ses tableaux, bref de recréer son univers. La nouvelle édition offre aussi la possibilité de jouer directement en ligne, sans passer par le CD-Rom. Il suffit de se rendre sur le site consacré au livre, de répondre à une question en s’aidant du livre papier, et on accède à l’appli.
Bande annonce :
Les Histoires Farfelues Texte d’Eve Sarradet, illustrations de Vincent Farges Tralalere Prix constaté : 2,99 € (Apple) et 2,69 € (Android). |
tip tap d’Anouck Boisrobert & Louis Rigaud Hélium 16,90 €, 190×235 mm, 64 pages, imprimé en Malaisie, 2014. |
À part ça ?
Cette semaine, après la destruction des statues du musée de Mossoul il y a quelques jours, c’est le joyau archéologique de Nimroud qui a été détruit… au bulldozer par le groupe Daesh. L’ancienne capitale assyrienne du IXe siècle avant Jésus-Christ, alors appelé Kalkhu, avait été mise à jour en 1844, et le trésor du Palais sans égal d’Assurnazirpal II, l’une des découvertes archéologiques majeures du XXe siècle, en 1989. Alors ce week-end, un petit tour au Département des Antiquités orientales du Louvre s’impose pour découvrir les magnifiques taureaux androcéphales ailés, les bas-reliefs représentants les batailles des rois assyriens, parce que lutter, c’est transmettre à nos enfants la culture, l’histoire, et le patrimoine de l’humanité, ou ce qu’il en reste. Parce qu’il s’agit du berceau de notre civilisation…
Erica
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !