Cette semaine, destination musique ! On commence par un e-book musical :
Quand la famille Doré s’en mêle, c’est un sacré cirque. La-fa-mi-do-ré, c’est une famille de musiciens, une famille un peu givrée, dans laquelle, du grand-père jusqu’au chat, tout le monde fait de la musique. Il y a le père Do-minique, qui joue du do, le grand-père Ray-mond, qui joue du rebec, la grand-mère Mi-reille, qui fait du mirliton, le fils Fa-brice, fan de fado, la fille Sol-ène, amoureuse de solfège, le chat La-douce et la mère Si-donie, sitariste. Le jour où l’école des enfants organise un grand concert, la famille Doré est invitée à interpréter deux morceaux composés par Solène. Tout se déroule à merveille, jusqu’à… ce qu’un chien fasse son apparition dans le tableau. Et on le
sait bien, chat et chien font mauvais ménage. Tout cela se terminera en un joyeux tintamarre.
Ça marche comment ? La Famille Doré est un e-book, c’est-à-dire un livre numérique enrichi, en deux parties. L’histoire se déroule sur huit pages principales, qu’on fait défiler en balayant l’écran. Certaines pages contiennent des animations signalées par une flèche qui s’ouvrent en touchant l’image, on peut les agrandir en plein écran en écartant les doigts sur l’écran et les refermer en le pinçant. D’autres pages présentent un rectangle un peu plus foncé qui, lorsqu’on le touche, s’ouvre en plein écran pour laisser la place à l’animation (qui se referme au moyen d’une petite croix). Chacune des pages est indépendante : on peut choisir d’écouter ou de lire le texte, avant ou après avoir découvert les animations de la page. La deuxième partie du livre offre des explications sur sa genèse : une mini-interview de l’auteure, une vidéo montrant Sophie Guerlais au travail, la présentation du musicien et du conteur.
Et j’en pense quoi ? Les animations sont assez simples, le lecteur met l’image en mouvement plutôt qu’il n’interagit avec elle. La page de présentation de la famille Doré est très réussie, un clic sur un des membres et une fenêtre s’ouvre pour nous présenter le personnage et son instrument (présentation sonorisée, évidemment !). Au fil des pages, on découvre des instruments rares, le rebec, un instrument à cordes médiéval, ou le do, harpe fourchue venue d’Afrique. On retient les noms des notes de musique puisque les sept personnages incarnent une note (chaque prénom est associé à une note de musique et un instrument). Les illustrations sont douces et amusantes. C’est joliment fait, et La Famille Doré est une charmante petite introduction à la musique.
Bande-annonce :
On change de disque avec une appli musicale interactive, Le Piano de Topo :
Ce n’est pas parce qu’on est un rat d’égout qu’on n’aime pas la musique. Topo est un rat mélomane ; il s’est bricolé son propre piano, un instrument à cordes, fait avec « des bidules et des machins, des bouts de ficelles, un boulon ou deux, beaucoup de cœur et un peu de patience ». Chaque nuit, il se poste sous les fenêtres d’un pianiste pour écouter les notes qui s’envolent telles des bulles de savon. De retour chez lui, c’est à son tour de captiver ses amis grâce à ses jolies mélodies.
Une nuit, arrive ce qu’il peut arriver dans les égouts : une inondation gigantesque qui détruit tout sur son passage. Plus d’abri, plus de piano pour Topo ! Topo erre dans la ville, et croise un chat qui le prend en chasse. Sa fuite le mènera jusqu’à une salle de concert.
Ça marche comment ? Le Piano de Topo est une histoire à écouter, à lire et à toucher. Les pages se tournent en balayant l’écran. Chaque scène recèle des animations interactives : les notes de musique, symbolisées par des bulles colorées, éclatent lorsqu’on les touche ; la musique transporte dans d’autres mondes, et une tapotée sur l’écran fait apparaître les rêveries champêtres des auditeurs de Topo. L’appli offre aussi la possibilité au lecteur de jouer sur l’étrange piano de Topo, qui mériterait peut-être la visite d’un accordeur…
Et j’en pense quoi ? Le Piano de Topo est une petite aventure musicale interactive sympathique. Certaines animations sont assez réussies et amusantes, avec une mention spéciale à la poursuite nocturne du chat et du rat dans des ruelles mal famées. On peut reprocher à l’appui quelques imperfections : certaines animations fonctionnent en balayant l’écran, ce qui fait aussi passer à la scène suivante. À cela s’ajoute un autre défaut : pas de sommaire, et le robinet rouge annoncé sur la page d’accueil qui permettrait de revenir à cette page en cours de lecture n’est pas visible ! Il faut refaire tout le chemin pour accéder une page précise. Ceci dit, l’univers de Topo, avec ses égouts, et ses poubelles déglinguées, nous entraîne dans une atmosphère originale, très appréciée des enfants.
Bande-annonce :
Pour finir, on passe à la pratique :
Music4Kids est une appli géniale qui nous fait découvrir, de façon très ludique, le solfège. Ce que je regrette de ne pas avoir eu ça petite ; j’ai des souvenirs cuisants de mes cours de solfège…
Ça marche comment ? L’appli propose trois activités. La première permet de créer une mélodie. Cinq univers sont proposés : la planète du poussin, celle du hamster, celle du poulpe, celle du renard et celle du fantôme ; ici, elles ne se différencient que par leur graphisme. On choisit donc son animal préféré, et s’affiche une portée sur laquelle on peut placer des notes de musique, des silences et même des altérations (dièses ou bémols). On peut alterner croches, noires, blanches ou rondes, ainsi que différents types de silence (pause, demi-pause, soupir, demi-soupir). Zut, on s’est trompé ? Pas de problème, il suffit de jeter la note au bas de l’écran. La flèche en bas de l’écran permet d’écouter sa mélodie, qu’il est aussi possible d’enregistrer. Au fur et à mesure que la partition est lue, les notes qui sont jouées s’illuminent en fonction de la durée de la note. La deuxième partie de l’appli permet de jouer avec les notes. Ici aussi, plusieurs planètes sont proposées, mais chacune correspond à un type de musique : le poussin constitue un niveau débutant, le hamster explore la gamme majeure (musique « joyeuse »), le poulpe la gamme mineure (musique « mélancolique »), le renard la gamme pentatonique (musique
« rock » et « orientale »), le fantôme la gamme par tons (musique « étrange »). Chaque planète compte vingt-huit défis dans lesquels une mélodie, plus ou moins courte, est jouée et que l’on doit reproduire. Et attention, il ne suffit pas de retrouver la hauteur des notes, mais aussi leur durée ! La troisième partie de l’appli permet de réécouter les mélodies enregistrées dans la première partie et de jouer avec en les transformant en défis. Sur l’écran d’accueil, le point d’interrogation, en haut à gauche, est un mini-cours composé de fiches explicatives qui offrent de premières notions de solfège : qu’est-ce qu’une clé de solfège, quelles sont les durées des notes et les altérations, etc. Un dernier mot sur les options de l’appli qui permettent notamment de choisir le son que vont faire les notes (piano, piano rigolo, piano stellaire, boîte à musique) et le tempo (lent ou rapide).
Et j’en pense quoi ? C’est comme je vous le disais au début : génial ! Music4Kids est une appli formidable pour se familiariser avec l’écriture de la musique. Le graphisme est joyeux, et coloré. Tout est fait pour rendre le solfège attrayant : les notes de musique représentées par la tête de petits animaux, ou la sonorité des notes que l’on changer à volonté, et la simplicité de l’interface. L’appli permet d’exercer à la fois sa mémoire visuelle et sa mémoire auditive dans des défis de plus en plus difficiles, mais aussi de comprendre ce que sont les notes et le rythme. Olivier Romanetti a publié une autre appli d’initiation à la musique, cette fois pour les plus petits : Music4Babies. Ici, une seule activité proposée : créer une mélodie. On choisit un animal (il y en a trente-deux au total) et son cri, et on va composer une mélodie sur une portée, mélodie que l’on peut réécouter au moyen de la flèche. L’appli est simplifiée pour être vraiment accessible à tous et, ici encore, c’est vraiment bien fait. À mettre entre toutes les mains !
Bande-annonce :
La Famille Doré![]() ![]() écrit par Juliette Dharmadhikari, illustré par Sophie Guerlais, mis en musique par Alexis Collin La Dentellière Prix constaté : 3,99 € (Apple). |
Le Piano de Topo![]() créé et illustré par Harvey Stevenson, texte de Marie Deshaires, musique de Paul Beri Gyrophare éditions Prix constaté : 2,69 € (Apple). |
Music4Kids![]() ![]() de Olivier Romanetti Olivier Romanetti Prix constaté : 2,69 € (Apple, Android). |
Noël approche à grands pas et il vous manque des petits cadeaux ? Ne bougez pas, je vous ai dégotté une chouette idée : une Carte à lire. Qu’est-ce que c’est que ça ? Ce sont trois éditeurs numériques (pour l’instant), L’Apprimerie, La Souris qui raconte et Goodbye Paper, qui se sont associés dans un projet de diffusion-distribution novateur : associer le numérique et le papier. Il s’agit donc de magnifiques cartes postales que l’on peut offrir (et même faire dédicacer), et qui contiennent un code permettant de télécharger un livre numérique présent au catalogue Carte à lire. Les cartes sont disponibles sur le site et, très prochainement, dans un premier réseau de librairies partenaires. Quant aux livres, ils sont au format ePub 3, et sont donc lisibles sur ipad, iphone et Mac (par l’intermédiaire iBooks), et PC (avec le logiciel, gratuit, Readium) ; seul manque à l’appel Android.
Donc, comment ça marche ? Vous achetez la carte sur le site ou en librairie. Après avoir créé un compte sur le site internet de Carte à lire et ouvert une « Bibliothèque », vous entrez le code qui se trouve sur la carte et vous pouvez télécharger l’e-book. Vous avez perdu votre fichier par inadvertance, vous changez de tablette, ou en achetez une ? Il suffit de se reconnecter à votre bibliothèque sur le site pour pouvoir re-téléchargez l’e-book. Esquisser un pont entre le numérique et les librairies, toucher un nouveau public et donc donner une autre vie aux e-books, c’est un peu une gageure. Pour l’instant, le catalogue n’est pas encore très étoffé (une dizaine de titres), mais la qualité des ouvrages est au rendez-vous. Jugez par vous-mêmes : Voyage au centre de la terre (dont nous avons dit tout le bien qu’on en pensait ici), Conte du haut de mon crâne, ou, pour les plus petits, Gaspard, le loup qui avait peur du loup. Souhaitons longue vie et prospérité à Carte à lire, parce que, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi je trouve que c’est une drôlement bonne idée.
Erica

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !