Noël est la période propice par excellence à l’évasion dans l’imaginaire. À mon tour, je vous présente une sélection de livres à offrir ou à s’offrir. Entre la diversité des illustrations et les belles histoires abritées dans ces ouvrages, j’espère que vous y trouverez de quoi vous émerveiller.
LIVRE ANIMÉ
C’est Noël aujourd’hui, d’Hanna Barnaby (texte) et Joao Fazenda (illustrations).
Un merveilleux « sapin-livre » chaleureusement illustré nous révèle à chaque page comment la fête de Noël est célébrée dans différents pays. C’est parti pour un tour du monde ! Parce que si en France cette fête rime avec hiver, qu’en est-il au Brésil ou en Australie ? Comment décore-t-on le sapin au Pérou ? Dans quel pays fait-on des guirlandes de pop-corn ? Et pour quelle raison cela porte chance, en Ukraine, de trouver une araignée dans l’arbre de Noël ? Sous nos yeux, le livre se déplie, devenant sapin lui-même, illuminant à coup sûr les yeux des petit·es et des grand·es enfants. Didactique autant que magnifique, c’est un beau cadeau à faire ou à s’offrir. Grâce à un système d’aimant, les pages restent dépliées. Astucieux n’est-ce pas ? Voilà de quoi alimenter à coup sûr la magie de Noël !
Phaidon jeunesse, 17,95 €
Chronique à venir.
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TOUT CARTON
Le goût de la liberté, de Louna Demir (texte) et Jesuso Ortiz (illustrations).
Quel goût peut bien avoir la liberté ? Il semblerait qu’elle puisse être sucrée, amère, légère… Quand l’enfant se coiffe de groseilles, elle peut être acide. Si on la partage avec d’autres, elle devient savoureuse comme une belle tomate rouge à point. Dans ce petit livre cartonné, tout est à croquer ! Les illustrations délicieusement charmantes accompagnent une réflexion autour des saveurs de la vie qui ravira les petites et les grandes mains qui s’en saisiront ! On y plonge, on s’en délecte et on en redemande !
Éditions Père Fouettard, 9 €.
Chroniqué sur mon blog
Super doigt et la tribu des doigts verts, de Vincent Guigue (texte) et Anouck Ricard (illustrations).
Vous cherchiez un livre drôle, où il est quasiment impossible de se retenir de rire ? Le voici, le voilà : je vous présente Super Doigt dans une aventure où il n’est pas le bienvenu. Au pays des doigts verts, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’est pas commode avec les gens de couleur différente. À chaque page, il faut glisser le pouce, l’index ou tout autre doigt de votre choix, et s’il est maquillé ce sera encore mieux. Mais gare à ne pas vous faire trancher comme une saucisse. Vous insistez ? La reine des doigts verts décidera de votre sort, espèce de rebelle ! Vous finirez certainement en prison… Pour une fois qu’on peut mettre le doigt dedans, autant en profiter ! Ce drôlissime petit livre sera parfait pour les plus petit·es. Reste juste à décider qui du pouce ou de l’index sera le héros de l’histoire !
Seuil jeunesse, 10,90 €.
Chronique à venir.
BEAU LIVRE
Éole roi, le livre des vents de Nicolas Jolivot (texte et illustrations).
Si vous ne craignez pas d’être décoiffé·e par quelque vent facétieux, ouvrez sans tarder cet ouvrage. Suivez Nicolas Jolivot dans un périple de six mois à pied à travers la France. Entre journal intime et carnet de voyage, le récit se veut franc, authentique, respectueux de la lenteur. D’autant plus que ce voyage fut réalisé il y a trente années. Avec tendresse, espièglerie parfois, humilité toujours, l’auteur raconte son pays au gré des vents. Sous ses pinceaux, ces derniers s’incarnent sous des formes variées, poétiques, fantastiques, majestueuses, tonitruantes parfois. Il leur reconnaît le pouvoir de déterminer aussi bien paysages que vie des gens. Ces gens justement, ces rencontres ont elles aussi imprégné le marcheur observateur. Aujourd’hui, en ouvrant ces pages vous répondrez à une invitation faite d’observation, de contemplation, d’initiation à la beauté du monde.
HongFei, 23 €.
Chronique à venir.
LES ILLUSTRÉS
Aux filles du conte de Thomas Scotto (texte) et Frédérique Bertrand (illustrations).
Tel le Petit Poucet, l’histoire reliée d’un fil rouge sème, dispose, égraine les références aux contes traditionnels. Petit livre étonnant, détonnant, fascinant, ce n’est pas pour les encenser qu’il les évoque : non ! C’est plutôt pour nous faire rencontrer une fille de ces histoires qui nous bercent depuis si longtemps. En lui donnant la parole au nom de toutes, cette fille alias une « peur bleue », s’exprime d’un timbre clair et poétique. La voix de révolte contre les carcans se libère des pommes empoisonnées et autres petits pois égarés. La peur bleue se mue en horizon rouge. Le féminisme des mots de Thomas Scotto est sublimé par l’apparente légèreté des illustrations de Frédérique Bertrand. Ne vous y trompez pas : la peur bleue brisera ses chaînes ! La condition des femmes dans les contes méritait d’être secouée, et notre regard d’être enfin réveillé. La fuite est pour le meilleur. Vivement la suite de l’histoire…
Éditions du pourquoi pas, 10 €.
Chroniqué sur mon blog
L’anniversaire d’Écureuil de Geneviève Casterman (texte et illustrations).
Par un beau matin, un petit écureuil se réveille et se réjouit : aujourd’hui c’est son anniversaire ! Toute cette journée va donc se dérouler de manière joyeuse. Tout est parfait : le soleil qui brille, le délicieux petit déjeuner, l’envie de danser ! Écureuil est tout seul et il est heureux. Il n’a pas besoin de placer sa joie dans les mains d’autres personnes. Grande est la subtilité de Geneviève Casterman ! Avec des illustrations crayonnées au porte-mine, le gris devient pourvoyeur de gaieté : comment résister à la bobine adorable de ce petit animal ? Peut-être qu’on pourra y voir une invitation à cultiver une certaine amitié envers nous-mêmes… Ce petit livre au texte entraînant et à la bonne humeur contagieuse risque fort de semer des graines de confiance en soi. N’attendez plus pour le rencontrer !
CotCotCot, 13,70 €.
Chronique à venir.
Des doigts pour un piano de Caroline Magerl (texte et illustrations) et Christiane Duchesne (traduction).
La petite Béa s’impatiente : jouer du triangle ne lui suffit pas. La musicienne en herbe se cherche. Laissant pour quelques instants sa sœur, violoniste passionnée, elle rencontre un piano dans un grenier. Le coup de foudre est immédiat ! Encouragée par Maestro Gus, le chat fantôme qui loge dans l’instrument, elle commence son initiation en laissant courir ses doigts sur un clavier. Ce dernier semble se laisser amadouer, puis il résiste… La musique touche au cœur. On peut la porter en soi, comme Béa et sa famille de musicien·nes. Mais elle demande patience, rigueur et accompagnement. Caroline Magerl signe un texte plein d’une douce fantaisie. Son grain de folie s’exprime également dans des illustrations réchauffantes comme un feu de cheminée en automne. On s’amusera du côté facétieux du chat mélomane. Si la musique est un royaume créatif, avec cet album un peu magique, qu’on soit ou pas musicien·ne, elle se faufile indéniablement jusqu’à chacun·e !
D’eux, 18 €.
Chronique à venir.
Une histoire de regards de Clémence Sabbagh (texte) et Bérengère Mariller-Gobber (illustrations).
Une vie s’explore avec les yeux, les siens à elle et les leurs tout autour, dans une charmante alternance de questions. Le livre interroge ce qui peut bien susciter tel ou tel regard. D’abord un couple de parents regarde un ventre avec intensité, avant de s’émerveiller à la page suivante sur la bouille ronde d’un bébé. Les regards se succèdent, tantôt interrogatifs, boudeurs, espiègles, curieux sur les mille et une petites choses. Certaines pages se déplient histoire d’accentuer quelque effet de surprise… ou pour faire porter le regard un peu plus loin. L’enfant grandit. Le quotidien s’étoffe de rencontres, de camarades, de photos souvenirs, de nuages aux formes inspirantes. Une histoire de regards raconte la vie. Une incroyable tendresse émane du jeu entre le texte et les illustrations. Il est de ces albums enveloppants qui invitent au partage, au rappel des souvenirs, et à profiter intensément des instants présents.
Le Diplodocus, 17,90 €.
Chroniqué sur mon blog.
Tchao caillou ! de Giuseppe Caliceti (texte), Noemi Viola (illustrations) et Laëtitia Cordonnier (traduction).
Je crois qu’il n’y a pas plus universel pour les enfants que d’être fasciné·e par les cailloux. En ramasser un ou plusieurs, les garder au fond d’une poche ou bien au chaud dans le creux de la main… Tchao caillou, c’est l’histoire d’un dialogue entre un enfant et un caillou. Voilà qui est peu banal ! Si vous pensiez que les cailloux ne parlent pas, il falloir réviser votre copie. Bon, il est vrai que celui-ci a tendance à répondre laconiquement au début de l’échange. Mais comme l’enfant a beaucoup de questions à lui poser, et beaucoup de choses à raconter, petit à petit le caillou se prête au jeu. Les réponses se font plus longues, plus intéressantes, propices à nourrir l’échange. Et personnellement, je me régale à la lecture de cette improbable conversation. Les illustrations qui accompagnent cette discussion mi innocente mi philosophique foisonnent de détails gaiement colorés. Ici point de cœur de pierre : ce très joli album a d’abord piqué ma curiosité avant de devenir un véritable coup de cœur !.
CotCotCot, 19,90 €.
Chronique à venir.
Monsieur Personne de Joanna Concejo (texte et illustrations).
Qui est-il ce Monsieur Personne ? C’est un homme de l’ombre, modeste. Il passerait presque inaperçu. Quand par hasard les enfants l’aperçoivent derrière sa fenêtre, iels sont effrayé·es par son apparence. Chez lui, Monsieur Personne mène une vie très ordinaire, du moins jusqu’à ce que la nuit tombe. Car une fois le soleil couché, il commence son travail… de fabricant d’étoiles ! Avec une grâce incomparable, Joanna Concejo dépeint un personnage de prime abord terne, gris, presque triste. L’appartement un peu vieillot se réchauffe soudain et laisse entrevoir une brèche, un espoir. Au cœur de la nuit, le talent de Monsieur Personne s’exprime enfin. À la faveur du clair de lune, il devient quelqu’un d’exceptionnel. La mélancolie de l’ambiance initiale laisse place à une surprise formidable : celle de nous rappeler que même chez la personne la plus discrète, la plus effacée, il y a un trésor qui ne demande qu’à s’exprimer. C’est charmant à lire, passionnant à regarder et réconfortant en tout temps !
Format, 19,90 €.
Chroniqué ici.
Photo de famille de Chloé Millet (texte) et Delphine Jacquot (illustrations).
C’est la fête chez les oiseaux ! Aujourd’hui, on donne une grande fête pour l’anniversaire de Diego l’Ara Macao ! Toute la grande famille des oiseaux est invitée à partager un délicieux repas de graines et d’asticots. Quand tout le monde est repu, il y a une tradition incontournable et Athéna la chouette compte bien réussir à prendre toute la famille en photo. Mais c’est sans compter sur un coucou bien dissipé, sur l’autruche qui se place devant les plus petit·es, sur les poules qui voient d’un mauvais œil la proximité des vautours… Que de bisbilles ! Se pourrait-il que ces oiseaux nous rappellent quelques humain·es ? Les illustrations fourmillantes de Delphine Jacquot nous entraînent dans un tourbillon de plumes. Et quel humour contagieux ! J’ai craqué pour l’accumulation de volatiles de tous les continents et leurs différends. Néanmoins rappelons-nous ce qui est vraiment important : pour ce jour de fête, faisons fi des différences. Bonjour la tolérance ! Maintenant chut, tout le monde sourit. Un, deux, trois… Ouistiti !
Les fourmis rouges, 18 €.
Chronique à venir.
Olo naissance d’un héros de Didier Lévy (texte) et Pierre Vaquez (illustrations).
Loin de la surface, tout au fond de l’océan, l’épave du Melville repose. Olo le requin explore ce qui fut jadis un magnifique paquebot. Émerveillé par une pièce où les outils abondent, il décide d’en faire son domaine. Sa vocation vient de naître : à partir de maintenant il sera Doc Olo, le requin réparateur de poissons. Sa mission ne s’arrête pas là. Quand on a des outils plein les nageoires, pourquoi ne pas en profiter pour saboter avec précision tous ces imposants filets de pêche qu’il croise ici et là ? Attention, Olo, ça ne plaît pas du tout aux pêcheurs tout ça… L’ambiance n’est pas sans rappeler le Titanic, et sous les flots, Olo le requin altruiste qui se met à compliquer la vie de celles et ceux qui pêchent de manière intensive ne peut que susciter beaucoup de sympathie ! Bien des rebondissements attendent les lecteurs et lectrices, car les pêcheur·euses ont la rancune tenace. Olo, naissance d’un héros est un album où écologie et poésie s’unissent grâce aux mots de Didier Lévy. Sous les gravures en taille-douce de Pierre Vaquez, les profondeurs de l’océan découvrent leur mystérieuse et attractive beauté. Tout est réuni pour nous fasciner : il n’y a plus qu’à plonger !
Sarbacane, 16,50 €.
Chronique à venir.
Les lapins peintres de Simon Priem (texte) et Stéphane Poulin (illustrations).
Deux lapins vivent au bord d’un étang. L’un peint durant la journée, l’autre dès que la nuit est tombée. Pour ces deux observateurs, la vie s’écoule paisiblement au gré de touches de couleur et de lumière changeante. Les clapotis de l’eau, le bruissement des feuilles, le doux hululement d’une chouette les rendent heureux dans cette bulle paisible qu’ils peignent sans jamais se lasser. Un jour pourtant, un nuage noir s’installe juste au-dessus et vient perturber la quiétude des lieux. Décidés à comprendre son origine, les deux lapins vont partir, faisant équipe pour élucider ce mystère… Au texte tout de poésie et métaphore de la vie répondent des illustrations au charme incomparable. Comment résister aux pinceaux de Stéphane Poulin ? Les mots de Simon Priem sont de ceux qui peuvent rencontrer les lecteurs et lectrices à différents âges. Chacun·e y percevra quelque chose : les enfants s’émerveilleront certainement de l’imagination conjuguée à un joli grain de fantaisie. Les plus grand·es auront leurs propres interprétations sur l’origine de ce nuage qui débarque soudainement dans une vie tranquille. Comme réponse au chamboulement, la nécessité de l’amitié, de la solidarité apparaît en pleine lumière. Pour dépasser les épreuves que la vie peut mettre dans le ciel ou sur nos chemins, quoi de plus beau que le message de ces adorables lapins peintres ?
Sarbacane, 16,50 €.
Chronique à venir.
Atlas des contes de fées de Kate Davies (texte), Lucille Clerc (illustrations) et Mathurin Samain (traduction)
Dans un grand format somptueux, ce livre, tel un écrin, invite à entrer dans des mondes merveilleux. Sur la couverture, un portail doré nous accueille et s’ouvre sur douze contes. L’onirisme y est garanti. On plonge littéralement dans l’océan de la Petite Sirène où les algues mouvantes viennent nous frôler doucement. On s’étourdit de gourmandise au pays des sucreries de la fée Dragée. On retient son souffle dans la forêt de Sherwood. Dans la jungle où Mowgli joue avec Baloo, où peut bien se cacher le tigre Shere Khan ? Ce grand album parvient à nous embarquer dans des histoires illustrées avec force et minutie dans les détails. Laissez-vous surprendre et happer par cet esthétisme incroyablement magique. Lisez-le une fois, puis deux, et encore une fois ! Il vous faudra plus d’une exploration pour être sûr·e d’avoir bien tout vu. Les paysages seraient-ils les vrais héros de cet ouvrage ? Cet Atlas des contes de fées, brillant, foisonnant, passionnant, est un cadeau absolument idéal à glisser au pied d’un certain sapin !
La Martinière jeunesse, 22 €.
Chronique à venir.
Elle aime l’océan, les chats, le chocolat et lire depuis qu’elle a ouvert les yeux. Son confident est un certain lapin blanc. Des livres au petit déjeuner, au déjeuner, au goûter, au dîner : elle n’est jamais rassasiée !