Au pied de ma cheminée, douze jolies idées à glisser dans vos paquets pour que le grand Barbu ravisse les amoureux·ses des beaux livres et des boîtes pleines de surprises !
Beaux livres
Des Souris et des hommes, de Steinbeck (texte) Rebecca Dautremer (illustrations et traduction).
Ce classique de la littérature américaine est un roman qui sent la paille, la boue et la poussière. Steinbeck nous invite au cœur de la ruralité profonde américaine, diaboliquement masculine, où il est dangereux d’être différent. Cette société-là, contée avec une concision tranchante, agit sur les personnages comme un étau qui se resserre, comme une main incapable de douceur ou de caresses. Elle vous brise si vous n’entrez pas dans l’étroitesse de ses cases. Au milieu de ce chaos, Lennie et George, deux paumés qui goûtent à la beauté des amitiés bancales et à l’amertume de leurs désillusions. Pour dire à ce monde dur et âpre, les mots de Steinbeck auraient pu suffire. Mais c’était avant que ces lignes ne tombent entre les mains (et les pinceaux) de Rebecca Dautremer qui en a fait un véritable chef-d’œuvre. Sous ses crayons, l’Amérique des petit·es et des faibles devient grandiose et son roman hypnotise. Quand le talent est virtuose, quand la beauté atteint ce degré de perfection, nul autre choix que de le partager avec le plus grand nombre. Un bijou à déposer au pied de tous les sapins.
Tishina, 37 €
Chronique à venir.
Midi Pile, de Rebecca Dautremer (texte et illustrations).
Vous avez peut-être un jour eu la chance de faire la rencontre inoubliable de Jacominus Gainsborough, le lapin tendre et duveteux de Rebecca Dautremer… Si comme moi vous l’avez aussitôt aimé, vous ne bouderez pas votre plaisir en déposant au pied du sapin cet album fantastique dont le titre sonne comme un rendez-vous donné. Difficile de rester insensible face à cette prouesse graphique et éditoriale. Avec un tel travail graphique, tant de minutie et d’ingéniosité, l’autrice ne cesse de nous surprendre à chaque publication. Plongez sans plus attendre dans ces pages incroyablement ciselées, ces pages dentelle pour assister à la rencontre entre Jacominus et Douce, son grand et bel amour. Et quelle plus belle idée que celle d’offrir Midi Pile le 24 décembre à minuit pour le plus beau des cadeaux de Noël.
Sarbacane, 49,50 €
Chronique à venir.
Le Cerisier de Grand-Père, d’Anne-Florence Lemasson (texte) et Dominique Ehrhard (illustrations).
Dans le jardin de Grand-Père, un cerisier majestueux s’enorgueillirait presque d’être déjà au printemps… Ses branches se parent de petites fleurs et offrent un cocon idyllique aux oiseaux qui y installent leur petit nid de paille. Reste à dompter leur impatience car l’objet de leur convoitise est encore en devenir… Bientôt, des fruits murs et juteux seront à portée de bec ! Tout en bas de l’arbre, Grand-Père s’agite et s’affole face à ces hôtes gourmands qui s’emparent de ses précieux joyaux rougeoyants. Impossible d’accepter cette cohabitation, l’heure est venue d’installer un compagnon épouvantail qui fera fuir ces bêtes à plumes au fil des saisons… Tire sur la petite languette et l’historiette s’animera ! Les éditions Les Grandes Personnes ont ce talent et ce goût incomparables pour les beaux livres et autant dire que Le Cerisier de Grand-Père n’échappe pas à la règle avec ce superbe album pop up. Des ailes qui s’agitent aux petits insectes qui se meuvent sur les branchages, c’est tout un monde qui prend vie sous nos yeux ébahis au fil des saisons et qui donnera presque aux lecteurs et lectrices la sensation de pouvoir dompter ce bestiaire coloré et facétieux.
Les Grandes Personnes, 22 €
Chronique à venir.
Albums
La Nuit de la fête foraine, de Gideon Sterer (texte) et Mariachiara Di Giorgio (illustrations)
La fête foraine est là et fait ce que l’on attend d’elle : tourner les têtes, bondir les cœurs, trembler les corps et frétiller les papilles. Puis vient le moment où les lumières s’éteignent, signe que les festivités sont bel et bien terminées. Mais quand les hommes, femmes et enfants regagnent leur domicile, un bestiaire poilu plutôt impatient investit le plus beau des terrains de jeu. Qui oserait croire un instant que la fête toucherait à sa fin après le départ des humains ? Les animaux de la forêt refusent de leur laisser ce privilège et comptent bien grappiller leurs heures d’amusement. À eux leur part de folie nocturne pleine de vertiges. Cet album est un ravissement muet qui laisse pourtant entendre — entre les pages de papier — des mélodies colorées, des cris enjoués et sentir des odeurs de nourriture et des saveurs acidulées. Le dessin à l’aquarelle apporte aux scènes nocturnes une beauté presque impalpable et du ciel noir et profond à la lumière de l’aube, l’on en oublierait presque que la nuit a fini par s’échapper entre les pages. Des illustrations délicieusement mouvantes et enchanteresses pour faire briller les yeux et raviver la part de notre enfance abandonnée dans les allées des fêtes foraines les mains pleines de sucre et la bouche pleine d’éclats de rire. Un véritable tourbillon lumineux à déposer sous le sapin.
Les Fourmis rouges, 19,90 €
Chronique complète ici.
Nuit étoilée, de Jimmy Liao (texte et illustrations) et Chun-Liang Yeh (traduction).
Quand la vie la chahute un peu trop, elle se réfugie dans le calme et la solitude de sa chambre. Alors qu’elle grandit et que l’adolescence la malmène, elle s’accorde un instant de sérénité en observant les vies qui s’agitent derrière les fenêtres des appartements voisins. Équipée de ses jumelles, elle décortique d’autres vies que la sienne. Jusqu’au jour où un jeune garçon s’installe chez la voisine d’en face… Pour ceux et celles qui ne connaissent pas Jimmy Liao, sachez d’abord que je vous envie tant vous avez de jolies pages qui vous attendent. Son trait a parfois les petits airs d’un Sempé dont la délicate poésie aurait croisé la magie d’un film de Miyazaki. Expert dans l’art de dévoiler la fragilité des sentiments humains, il nous livre ici une histoire de solitude à combler ou à soigner, de mal-être à laisser derrière soi ou à apprivoiser.
HongFei, 19,90 €
Chronique complète ici.
Le Jardin de Monet, de Kaatje Vermeire (texte et illustrations) et Emmanuèle Sandron (traduction)
Comment raconter Monet en quelques pages ? Comment dire son rapport à la peinture, son amour des couleurs gorgées de lumière, des flous paysagés qui captivent et émerveillent encore aujourd’hui les visiteur·euses des musées ? Kaatje Vermeire parvient à nous livrer une superbe biographie illustrée à travers des pages qui rendent merveilleusement hommage à l’artiste. De son atelier gris qui l’ennuie à mourir jusqu’aux petits chemins qui mènent à son luxuriant jardin de Giverny, chaque page se vit comme une balade picturale étourdissante. On y croise son inspirante et tant aimée Camille, on y traverse son univers de fleurs, d’étangs aux reflets miroitants et de voix familières. Une promenade pudique pour mieux raconter cet amoureux de l’Art au cœur de cette nature qu’il affectionnait particulièrement. Un très beau livre, entre peinture et collages, pour faire ses premiers pas dans le monde si fascinant des peintres du XIXe.
Versant Sud, 15 €
Chronique à venir.
L’Herbier philosophe, d’Agnès Domergue (texte) et Cécile Hudrisier (illustrations).
Offrir ce livre, c’est offrir un bouquet de poésie pour les amoureux·ses des mots et de la nature. Au fil des pages, un bel herbier se crée et « prend la parole » de la plus jolie manière qui soit. Quelques mots, légers comme de petites plumes aux allures de haïku, ces poèmes japonais connus pour leur concision et leur brièveté. De leur beauté surgissent des questionnements profonds qui poussent à la réflexion ou à l’introspection. Et en écho, comme pour rendre encore plus puissante la portée de ces mots-là, de délicates illustrations viennent enrichir cet herbier littéraire sous des pinceaux qui associent à merveille ces élans poétiques à l’aquarelle. Incontestablement sublime.
Grasset jeunesse, 18,50 €
Chronique à venir.
Le très grand Marsu, de Benjamin Chaud (texte et illustrations).
Entendez-vous son cri ? L’apercevez-vous au loin ? Voyez-vous toute la jungle qui s’affole ? Qu’importe sa cruauté, au diable la peur et la frousse. Les petits Marsu n’en peuvent plus de voir leur si chère forêt ravagée par cette bête immense qui l’écrase de ses pas lourds et assommants. Ni une, ni deux, l’expédition est lancée, la confrontation peut avoir lieu puisqu’ensemble, ils n’auront peur de rien. Pas même de cet étrange animal qui ne leur veut peut-être pas que du mal. Rien de tel qu’un album qui joue les miroirs avec son héros. Et qu’on se le dise, ce grand format rend hommage comme il se doit à ce très grand Marsu qui s’invite dans ces pages-là… L’humour de Benjamin Chaud se distille aussi bien dans ses mots que dans ses dessins foisonnants pour une immersion au cœur d’une nature pleine de surprises et haute en couleur. Nous menons ainsi l’enquête et guettons la bête en compagnie de petit·es détectives qui ne craignent presque rien. Une grande aventure pour lire en s’amusant quels que soient son âge et sa taille !
Little Urban, 17,90€
Chronique à venir.
Album musical
La Bergère aux mains bleues, de Pierre-Luc Granjon (texte), Samuel Ribeyron (illustrations) et Amélie-les-crayons (chant, paroles et musiques)
Ressac, mouettes, vent frais et moutons bêlants. C’est l’heure du grand départ pour Kelen. Sur le rivage, le cœur de Madalen, comme chaque année se serre. Elle sait pourtant qu’il ne peut ni être repoussé, ni retardé. Attachée à sa terre, amoureux de sa mer, le couple a accepté de vivre avec ce dilemme qui trop souvent les éloigne le temps d’un nouveau voyage. Le temps passe et Kelen ne revient pas. Gagnée par une tristesse et une mélancolie profonde qui la dévorent, Madalen décide de quitter sa chère terre pour partir à la recherche de son bel amoureux disparu. Dans sa petite barque de fortune, sa famille n’a plus d’autre projet que celui de retrouver Kelen. Épopée maritime, quête amoureuse, histoire de famille… Dès la première page, nous embarquons dans cette aventure folle et maudite, grisé·es par ces chants débordant de beauté et d’émotions. Piano, violons et banjo, chants, ambiance jazzy ou airs bretons, petite mélodie à la harpe ou souffle faisant vibrer l’harmonica : autant dire que l’entrain musical est au rendez-vous lorsqu’il vient ponctuer et rythmer les temps de lecture à l’instar des dessins animés de notre enfance. Les albums grands formats des éditions Margot provoquent souvent — à raison — de vrais coups de cœur chez leurs lecteur·rices à travers des illustrations magistrales et des dessins virtuoses en passant par des couleurs à faire pétiller les yeux. Une véritable lecture-aventure pour un album qui se révèle être un spectacle grandiose bercé, entre autres, par la voix cristalline d’Amélie-les-crayons. Le cadeau idéal pour les lecteur·rices mélomanes.
Margot, 22,90 €
Chronique à venir.
Roman
L’Année de Grâce, de Kim Liggett (texte) et Nathalie Péronny (traduction)
Tu seras une femme ma fille… Mais à seize ans, ton corps, ta personnalité, ce que tu es viscéralement deviendront un danger. Alors tu seras évincée, mise de côté. Soumise à l’exil comme la pire des épreuves. Jolie proie pour un triste sort. Parce que tu deviens femme, on se méfiera de toi. Reviendras-tu de ce bannissement imposé par la société qui t’a enfantée ? Oseras-tu dire non à ceux qui t’enferment dans ce mauvais rôle ? Choisiras-tu le silence comme celles qui reviennent ? Seul l’avenir — peu radieux — te le dira… Voilà un roman profondément engagé, qui explore le féminisme et la féminité. Une dystopie glaçante par ses échos étrangement familiers, par ses combats toujours à mener. Un roman dont on souligne souvent les liens étroits avec Hunger Games et La Servante écarlate. À vrai dire, qu’importe sa parenté littéraire, il est assurément à mettre entre des mains adolescentes pour un moment de lecture marquant qui appelle à la réflexion. Rien de tel pour finir l’année… en beauté !
Casterman, 19,90 €
Chronique à venir.
Abonnements
Un paquet le soir de Noël, c’est bien, mais des box littéraires tout au long de l’année, voilà qui a incontestablement de quoi combler les amoureux·ses des livres ! Le concept de la box surprise n’est pas si récent que cela mais c’est avec talent que l’École des Loisirs s’est approprié cette ingénieuse idée. Dans un écrin cartonné des plus soignés, les lecteur·rices retrouveront chaque trimestre, une jolie boîte joliment illustrée contenant un roman grand format, un livre mystère et des bonus exclusifs (marque-page, carnet…). La réception est assurée avant chaque période de vacances scolaires. De quoi fêter allégrement Noël tout au long de l’année !
École des Loisirs, Offre de lancement, 79 €/an, envoi trimestriel. Souscrire à l’abonnement ici.
Jeux
Les 4 saisons de la famille Souris — Puzzles évolutifs.
Nombreux sont ceux et celles qui ont déjà tourné les pages des magnifiques albums de La Famille Souris devenus des classiques… Après le loto ou le jeu « cherche et trouve » dans la même collection, voilà que l’on peut prolonger le plaisir des yeux et retrouver les illustrations d’une douceur infinie de Kazuo Iwamura à travers quatre puzzles. À chaque saison son dessin et son niveau de difficulté… Une belle manière de se retrouver en famille et d’occuper les plus petit·es autour de ces minuscules museaux et frimousses à assembler. À offrir sans plus tarder !
École des Loisirs, 19 €
J’aime les gens qui doutent, aller voir ailleurs si j’y suis, oublier le temps dans une librairie, boire du vin et du thé, entretenir mon goût démesuré pour les petites listes… Amoureuse du cinéma de Miyazaki, des chansons de Pierre Lapointe, des pinceaux de Mélanie Rutten, des BD de Renaud Dillies, de la poésie de Vinau, des livres illustrés et des romans qui bousculent avec de jolis mots.