Aujourd’hui je vous propose un grand écart tout en restant dans des contes de qualité.
Cinq histoires. Il est tout d’abord question d’un lapin à qui tout le monde refuse l’aide qu’il propose sous prétexte qu’il est trop petit et qui va prouver, un soir de Noël, à quel point il est courageux. Puis c’est l’histoire de Didi Bonbon, une petite souris qui adorait fabriquer des sucreries et qui va tomber sur un loup très gourmand. Ensuite on rencontrera le Docteur Loup, qui fait bien peur à une maman lapin, une magnifique histoire sur les a priori. On parle de la différence dans Neige, l’histoire d’un loup blanc, rejeté dès l’enfance à cause de sa couleur et qui va rencontrer un loup noir, la méfiance entre les deux loups sera réciproque. Enfin on apprendra pourquoi la petite souris ne s’occupe plus des lapins.
Mais quel magnifique livre, tant au niveau du contenant que du contenu ! Belle couverture épaisse au dos toilé, signet, grandes illustrations. Et les histoires d’Olga Lecaye sont absolument magnifiques, pleines de tendresse et de poésie. C’est à la fois plein de morale (mais pas cette morale bien pensante souvent omniprésente dans ce genre de contes) et de philosophie. Les illustrations sont absolument superbes. Le seul défaut du livre serait peut-être que, comme l’éditeur a choisi de mettre certaines illustrations sur deux pages (pour qu’elles soient plus grandes), elles sont coupées par la pliure, c’est un tout petit défaut (qui résulte d’une bonne idée).
La préface signée Grégoire Solotareff (fils d’Olga Lecaye) est un très bel hommage. Émouvant et pudique.
On me conseillait depuis bien longtemps de lire du Olga Lecaye car elle est la mère de Nadja, auteur jeunesse qui est pour moi une des meilleures choses qui soit arrivée à la littérature jeunesse. Je n’ai vraiment vraiment pas été déçu. Un livre à offrir, à s’acheter, à avoir chez soi. Ma fille s’est régalée à écouter, à regarder les images… et moi à le lire ! Un petit bijou.
Un dragon qui aime le cirque, un chien qui adore mordre les fesses, un roi qui pue, une princesse aux dents pourries, un élève qui pète… bienvenue dans Les contes imbéciles d’Olivier Ka !
Avec Olivier Ka je ne suis jamais déçu ! J’adore cet auteur qui arrive à écrire des choses vraiment décalées mais toujours avec une belle plume. Ici ces contes sont complément délirants et éclatent autant les parents que les enfants. Certaines histoires ont beaucoup fait rire ma fille et ma lecture était gênée par mon propre rire. Alors parfois ça fait même un peu peur (les recettes de l’ogre ou une ferme où les animaux sont des humains) mais c’est vraiment un recueil absolument génial, qui change complètement des contes qu’on peut lire habituellement. Et au-delà du rire, ces contes ne sont pas si imbéciles, on y dit des choses… Seul petit défaut, les illustrations dévoilent souvent la chute. Allez je déteste mettre les quatrièmes de couverture mais là je ne résiste pas !
Les histoires d’amour, c’est pour les balourds.
Les belles aventures, c’est pour les œufs durs.
Les récits d’horreur, ça fiche des haut-le-cœur.
Les cow-boys et les indiens, ça craint du boudin.
Les trucs de pirates, c’est pour les patates.
Et les histoires de princesses, c’est de la bouillabaisse.
Alors, que reste-t-il ?
Les Contes Imbéciles ?
Du pur Olivier Ka !
Les contes imbéciles est également un spectacle, plus d’informations sur le blog d’Olivier Ka.
Tiens un petit aparté… c’est drôle de voir réunis (sincèrement sans le faire exprès) dans une même chronique Olivier Ka et Olga Lecaye car ils font tous les deux parti de deux familles que je compare souvent. Dans la famille Ka (Carali, Gudule, Mélaka, Edika) et la famille Solotareff (Nadja, Grégoire Solotareff, Olga Lecaye, Raphaël Fejto), on trouve des gens complètement décalés qui apportent énormément à la littérature jeunesse ou à la BD. Deux familles qui ont en commun le Liban mais aussi une vraie liberté, et de vrais talents (pas juste « je suis le fils de machin donc j’écris »). Ravis de les voir réunis ici.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué un livre d’Olivier Ka (Une maman toute entière) et vous pouvez retrouver la chronique de Parfums de livres sur Les contes imbéciles.
Lapins, souris et compagnie d’Olga Lecaye L’école des loisirs 25,40 €, 229×288 mm, 173 pages, imprimé en France, 2009. |
Les contes imbéciles d’Olivier Ka, illustré par Alfred Éditions l’Édune 8,10€, 160×230 mm, 52 pages, imprimé en France, 2012. |
On reste dans le même esprit délirant que celui des écrits d’Olivier Ka…
Il y a quelques semaines je disais au génial Tious : “Tu sais ce qu’il manque en jeunesse ? Un magazine délirant, un truc à la Grodada. Il n’y a plus rien de ce style, la presse jeunesse est soit éducative soit aseptisée. Faudrait qu’on crée ça !” Visiblement on était sur écoute car Biscoto est né !
Biscoto c’est un journal mensuel très drôle et complètement déjanté comme j’aime. Une sorte de Psikopat (génial magazine de BD), Fluide Glacial ou Charlie Hebdo mais pour les enfants (à partir de 6 ans). Des histoires à suivre, des BD, des blagues, des jeux… Chaque numéro décline un thème (le premier c’était Le sauvage, le second La machine et le dernier Miam Miam) et chaque fois c’est du pur plaisir. Si vous cherchez un magazine décalé, drôle, mordant, délirant… vous l’avez trouvé !
Message à Tious : Bon ils l’ont fait, tant pis pour nous mais je veux voir tes dessins dans ce magazine !
Plus d’informations sur leur site : http://biscotojournal.com
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Super chronique ! Qui donne envie d’avoir ces deux livres + en prime la découverte de ce mensuel. (Rien qu’avec la couverture sûr que Tious y a toute sa place).
J’apprécie beaucoup les illustrations et les histoires d’Olga Lecaye mais je ne connaissais pas cet ouvrage regroupant plusieurs histoires. Nous avons la première, celle du petit lapin courageux et c’est toujours une joie de la redécouvrir.