Aujourd’hui, on s’intéresse à la manière dont on peut occuper le temps extra-scolaire : sport pour le plaisir ou en compétition, chasse au trésor, balades, et aussi un peu d’ennui parce que c’est finalement essentiel !
Parfois, le choix de l’activité est bien arrêté. Les enfants s’y rendent une ou plusieurs fois par semaine, dans un cours encadré, avec d’autres participants du même niveau. C’est le cas notamment des cours de danse ou d’équitation.
Juliette est une petite héroïne connue des enfants. Chacun des tomes de la collection présente une situation du quotidien, et avec Juliette fait du poney, on découvre les premiers pas de la fillette dans un club d’équitation.
L’équipement, les soins apportés à l’animal, le cours, la promenade, Doris Lauer aborde tous les aspects de l’activité dans cette petite histoire simple et tendre. Les illustrations sont également très réussies, à la fois réalistes et amusantes : je trouve les expressions et postures de Juliette particulièrement réussies et bien observées. Un petit album pour enfants, parfait pour aborder en douceur le monde du cheval.
Camille aussi aime l’équitation ! Dans Camille fait du poney, les parents de la fillette lui ont fait une surprise : ils l’emmènent pour la première fois au centre équestre. Elle est aux anges !
Comme d’habitude, Nancy Delvaux signe une histoire juste, bien ancrée dans le réel, pleines de détails justes et réalistes (les photos prises pour envoyer aux grands-parents, l’envie de reculer au dernier moment parce qu’on a un peu peur,…). Les illustrations d’Aline de Pétigny sont en parfait accord avec cette ambiance, et là encore, les expressions de Camille sont bien représentées. Camille est décidément une référence !
On continue dans le domaine de l’équitation, avec cette fois, des albums plus documentaires.
Je vous ai déjà parlé de la collection Mondo Mino, qui propose des documentaires originaux et ludiques pour les enfants. Avec Au trot, petit poney ! on plonge dans le quotidien d’un poney-club. Avec des scènes illustrées et colorées, des photos et des autocollants électrostatiques repositionnables, le jeune lecteur découvre l’équipement, le pansage, le cours en manège, la balade, mais aussi les soins apportés aux animaux, et les coulisses des écuries.
Anne-Sophie Baumann a choisi des mots simples mais techniques et des photos bien représentatives, alors que les illustrations d’Anne-Sophie Lanquetin sont à la fois claires et humoristiques. C’est complet, très détaillé mais simple à comprendre, et les amateurs des bêtes à crinière devraient apprécier !
On termine notre découverte du monde de l’équitation par un livre à compléter par des autocollants. Il s’agit des textes si appréciés des enfants, dans lequel se glissent des images qu’ils peuvent nommer et ainsi avoir l’impression de lire vraiment avec l’adulte. Personnellement, j’aime beaucoup ce principe et là, c’est une réussite.
Dans Le poney, pour chaque double-page, on trouve une grande et belle illustration de Marcelle Geneste, et une page de texte sur un thème particulier en lien avec le poney, que l’enfant complète donc avec les vignettes fournies. Simple et précis, je trouve qu’Yvette Barbetti emploie un vocabulaire simple, précis et adapté aux jeunes curieux ou passionnés et les informations sont variées (couleur des robes, jeux équestres, nourriture et habitudes de vie des animaux, équipement nécessaire,…) : la collection Ma première Encyclopédie en autocollants porte bien son nom !
Même si l’équitation est un sport apprécié de bon nombres d’enfants, ce n’est qu’une infime partie de tout ce qui leur est proposé.
Il y a aussi la danse par exemple.
De nouveau, la collection Mondo Mino propose un album documentaire particulièrement réussi. Petites danseuses présente aux jeunes lecteurs la pratique de la danse classique, du premier cours au spectacle : la tenue, le cours, les costumes, les répétitions, la confection des décors, les lumières, et enfin, la représentation.
Encore une fois, c’est un mélange de scènes, illustrées par Anne-Sophie Lanquetin, de photos et d’éléments électrostatiques à placer à différents endroits de l’album. Karine Harel signe les textes courts et précis qui ponctuent les illustrations, et mêlent éléments de l’histoire et informations techniques. Élément qui devrait passer inaperçu et qu’on ne devrait même pas relever (mais je le fais quand même, parce que ce n’était pas gagné lorsque j’ai lu le titre) : les auteurs n’ont pas oublié les garçons qui sont présents à chaque page ou presque ! C’est quand même appréciable !
Parfois, les activités extra-scolaires mènent loin. C’est le cas pour Lucile, qui a été sélectionnée avec sa classe de danse pour participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Rien que ça !
Même si la situation paraît assez folle, ce roman pour enfants (il y a quand même beaucoup de texte malgré les petites vignettes illustrées par Diglee, je dirais que c’est accessible pour les lecteurs déjà aguerris) aborde des thèmes que l’on peut retrouver à moindre échelle lorsque l’on pratique un sport à un niveau assez élevé : les nombreux entraînements, les préparatifs, l’appréhension, l’impatience, la pression éventuelle de l’entourage, la vie en équipe, et toutes les émotions et événements du grand jour. Ajoutez à tout cela une petite intrigue amoureuse et vous obtenez un roman vraiment rythmé ! Avec La pire meilleure journée de ma vie, Hubert Ben Kemoun aborde les joies et les peines de la pratique d’un sport à haut niveau, et c’est réussi !
Passons maintenant à des activités un peu moins encadrées que l’on peut partager en famille, hors du cadre d’un cours.
On retrouve Camille, qui cette fois, plonge dans le grand bain avec ses parents et Noé. Il faut préparer le sac de piscine, et c’est parti ! Derrière la vitre, les enfants découvrent les trois bassins pendant que les adultes prennent les tickets. Puis il faut passer aux vestiaires et laisser Nounours dans le casier avant de prendre la douche. Et à partir de là, les choses se corsent. Camille n’est pas très rassurée malgré ses brassards. Heureusement Papa est là ! Petit à petit, elle prend confiance en elle et fait confiance à son ami Noé qui lui assure qu’elle est capable de descendre le toboggan !
Comme toujours, avec Camille va à la pisicine, Nancy Delvaux a le souci du détail et étudie avec justesse les émotions que peuvent ressentir les enfants. Même la petite faim que l’on ressent en sortant d’une séance de piscine est évoqué. Ce n’est peut-être rien, mais je pense que ce sont des détails qui permettent aux enfants de s’identifier et de confronter leurs propres expériences. De belles illustrations colorées et réalistes d’Aline de Pétigny complètent ce bel album à conseiller aux habitués des bassins comme aux plus réticents !
Mais on peut aussi occuper son temps libre avec des activités moins classiques, mais tout aussi enrichissantes. La collection Les mercredis d’Agathe propose de nous faire partager les activités de la fillette avec sa bande d’amis.
Dans Vive la chasse au trésor on la suit en sortie avec le centre de loisirs, institution emblématique du temps extra-scolaire. Agathe traîne d’abord les pieds. Elle préférerait flâner à la maison en pyjama, et se lever aussi tôt un jour sans école ne l’enchante guère ! Et pourtant ! Ce jour-là, les animateurs annoncent aux enfants lors du rassemblement du matin qu’ils ont organisé une chasse au trésor, grand classique des centres de loisirs ! Et c’est parti pour une aventure en équipe à la recherche d’indices, d’enveloppes, et du trésor. Au-delà de la chasse au trésor, cette histoire aborde beaucoup d’éléments de la vie quotidienne en centre de loisirs : l’accueil, les fresques colorées, les activités manuelles, le rassemblement, le pique-nique en sortie, les animateurs qui inventent des mots pour créer un langage secret avec les enfants, ça sent le vécu ! Pour avoir fréquenté les centres de loisirs puis avoir été animatrice, je trouve ce petit roman bien fait et proche de la réalité !
Parfois, on peut aussi passer le mercredi chez les amis. Dans Le club des grands inventeurs, Agathe a rendez-vous chez son copain Léonard pour visiter son atelier. En effet, le garçon aime bricoler et son papa lui a récemment construit une cabane au fond du jardin pour qu’il mène ses expériences. D’abord un peu jalouse de croiser en chemin Lucas qui décide de se joindre à eux (c’est bien observé, parce que je pense que ça arrive souvent de vouloir avoir un ami pour soi pendant un moment, sans devoir le “partager”), ils passent finalement un très bon après-midi tous les trois ! Leur imagination est débordante, et le temps passe très vite !
A l’opposé, dans Je m’occupe toute seule, Agathe doit rester seule pour la première fois. Sa maman n’a pas le choix, et même si au départ, la fillette se sent un peu délaissée, elle va finalement passer une très bonne journée. Madame Dupuis reste avec elle toute la matinée, et ça permet à Agathe de se sentir rassurée. Mais à midi, quand elle se retrouve complètement seule, la maison lui paraît tout d’un coup très grande et inquiétante. La petite fille se persuade qu’elle est grande et capable, et appelle sa grand-mère pour avoir un peu de compagnie, même à distance. Finalement, elle réussira bien à s’occuper et sera même prête à recommencer l’expérience !
Dans chacune de ces histoires, le texte de Pakita est court, coloré, rythmé, et ponctué des illustrations vivantes de J-P Chabot. Ces courts romans abordent des thèmes assez peu présents dans la littérature jeunesse qui résonnent pourtant dans le quotidien des enfants !
Et pour finir, je vous présente deux albums coups de cœur !
Il est parfois difficile de choisir une activité, et ce n’est pas Non-Non, le célèbre ornithorynque qui vous dira le contraire !
Non-Non se sent fatigué. Il se sent tout mou et ça ne peut plus durer ! Il décide de se mettre au sport ! Mais il y a tellement de choix qu’il décide de s’entourer de ses amis pour décider. Des abdos avec Bio le lapin, adepte des masques pour le visage à la carotte ? Trop de courbatures et de fatigue ! Le yoga avec Grouillette la tortue ? Il est bien trop impatient pour ça ! Un cours de natation synchronisée avec Zoubi la grenouille ? Il s’enrhume… Et à chaque fois, c’est pareil, rien ne lui convient vraiment !
Non-Non veut faire du sport… mais a un peu la flemme est un album vraiment très drôle ! Le texte et les illustrations de Magali Le Huche sont vraiment pleins d’humour, et on suit avec plaisir les découvertes de cet ornithorynque, finalement très humain ! En effet, le choix d’une activité dans laquelle on puisse prendre du plaisir n’est pas toujours simple, y compris pour les enfants ! Il faut se laisser du temps, et surtout ne pas se forcer, et ça Non-Non l’a bien compris !
On termine avec un album de Laure Monloubou, que j’aime décidément énormément.
Cette fois, elle nous présente Jacinthe, une petite fille qui a un agenda de ministre. Piscine le lundi, karaté le mardi, activités artistiques le mercredi, danse folklorique le jeudi, gym le vendredi et enfin, équitation le samedi ! Ses parents mettent en avant le fait qu’il est important de ne pas perdre son temps ! Les semaines défilent, Jacinthe est épuisée tous les soirs, mais après tout, c’est un rythme à prendre. Alors le jour où elle est invitée par sa copine Mathilde, ses parents acceptent exceptionnellement. Mais lorsque son amie lui demande ce qu’elle veut faire, Jacinthe est complètement désemparée !! Elle a tellement l’habitude d’un emploi du temps minuté, qu’elle ne sait pas quoi faire de ce temps libre et sans programme ! Mais c’est drôlement agréable !
Avec beaucoup de sensibilité, de tendresse et d’humour, Jacinthe traite un sujet très intéressant et malheureusement d’actualité : certains enfants finissent par subir toutes les activités qui leur sont proposées et ne savent plus du tout s’ennuyer, alors que loin d’être une perte de temps, c’est extrêmement enrichissant ! Les illustrations sont elles aussi pleines d’humour, expressives, et vivantes ! Un véritable coup de cœur, qui me conforte dans l’idée que Laure Monloubou a beaucoup de talent !
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué :
– Des livres de Laure Monloubou : Mais pourquoi ? et Danse, Prosper, danse !
– Des livres de Magali Le Huche : Le loup et la soupe aux pois, A la piscine (une grande planche illustrée), L’arpenteur, Le voyage d’Agathe et son gros sac et son interview
– Des livres de Nancy Delvaux et Aline de Pétigny : Camille ne veut pas dormir, Camille a fait un cauchemar, Camille a oublié Nounours, Camille va à l’hôpital
– Un livre d’Anne-Sophie Baumann : Bonjour docteur !
– Un livre d’Anne-Sophie Lanquetin : Les dents, le pot et au dodo !
– Des livres d’Hubert Ben Kemoun : Seuls en enfer, L’épouvantail qui voulait voyager
– Un livre d’Yvette Barbetti : L’écologie des petits, La danse, Les dinosaures.
– Des livres de Pakita et J-P Chabot : Emma ou Léa, qui est qui ?, Ambre a peur du noir, Julie nous fait la cuisine
Juliette fait du poney de Doris Lauer Editions Lito dans la collection Juliette 5,50 €, 190 x 190 mm, 24 pages, imprimé en Union Européenne, 2009 |
Camille fait du poney de Nancy Delvaux illustré par Aline de Pétigny Hemma dans la collection Camille 4,90 €, 210 x 215 mm, 16 pages, imprimé en Belgique, 2009 |
Au trot petit poney ! de Anne-Sophie Baumann illustré par Anne-Sophie Lanquetin Tourbillon dans la collection Mondo Mino 13,10 €, 180 x 220 mm, 29 pages, lieu d’impression non précisé, 2008 |
Le poney de Yvette Barbetti illustré par Marcelle Geneste Editions Lito dans la collection Ma première encyclopédie en autocollants 5 €, 240 x 290 mm, 18 pages, imprimé en Union européenne, 2010 |
Petites danseuses de Karine Harel illustré par Anne-Sophie Lanquetin Tourbillon dans la collection Mondo Mino 13,10 €, 185 x 220 mm, 30 pages, lieu d’impression non précisé, 2007 |
La pire meilleure journée de ma vie de Hubert Ben Kemoun illustré par Diglee Rageot 6,45 €, 125 x 180 mm, 160 pages, imprimé en France, 2011 |
Camille va à la piscine de Nancy Delvaux illustré par Aline de Pétigny Hemma dans la collection Camille 4,95 €, 209 x 212 mm, 16 pages, imprimé en Belgique, 2011 |
Vive la chasse au trésor de Pakita illustré par J-P Chabot Rageot dans la collection Les mercredis d’Agathe 5,70 €, 120 x 190 mm, 42 pages, imprimé en France, 2012 |
Le club des grands inventeurs de Pakita illustré par J-P Chabot Rageot dans la collection Les mercredis d’Agathe 5,70 €, 120 x 190 mm, 42 pages, imprimé en France, 2012 |
Je m’occupe toute seule de Pakita illustré par J-P Chabot Rageot dans la collection Les mercredis d’Agathe 5,70 €, 120 x 190 mm, 43 pages, imprimé en France, 2012 |
Non-Non veut faire du sport… mais a un peu la flemme de Magali Le Huche Tourbillon dans la collection Non-Non 12,10 €, 190 x 197 mm, 24 pages, imprimé en Chine, 2011 |
Jacinthe de Laure Monloubou Kaléidoscope 12,70 €, 245 x 205 mm, 30 pages, imprimé en Italie, 2007 |
Le chantier médiéval du château de Guédelon, dans l’Yonne, ouvre ses portes lundi 18 Mars pour la saison 2013. Là-bas, des hommes et des femmes bâtissent un château-fort avec les outils, techniques et matériaux du Moyen-Age. Le chantier dure depuis plusieurs dizaines d’années, et c’est absolument passionnant, pour les petits et les grands.
Marianne
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Ah les mercredis d’Agathe je vais aller voir ça de plus près … pas (que) parce que ma fille se prénomme ainsi 😉
Merci pour ces superbes chroniques tout de même!
Je crois bien que j’adhère avec tes choix des deux derniers…pour l’approche et les univers graphiques. D’ailleurs je découvre du coup Laure Monloubou…chouette!!
J’ai découvert Laure Monloubou avec “Mais Pourquoi ?!”, que j’ai beaucoup aimé, ce “Jacinthe”…le thème me plait beaucoup ! hop reste plus qu’à le trouver 🙂
aahhh Guedelon !
je ne peux que vous encourager a aller voir, avec les enfants !!
le chantier a commencé il y a 15 ans il me semble, et il reste une dizaine d’années pour le finir.
par contre, les gens sur le site ne sont pas forécement calé en moyen-age et ce qu’ils disent est à prendre avec précaution …
“Jacinthe” a vraiment l’air bien. Et pour les “Petites danseuses”, c’est sûr que ni le titre ni la couverture ne laisse présager qu’il peut y avoir des garçons aussi dans ce livre, c’est dommage parce que du coup ceux qui pourraient s’y retrouver ne vont pas forcément se sentir concernés au premier abord… En tout cas, merci pour ces nouvelles idées de lecture !