Deux livres qui luttent contre les stéréotypes, le premier parle de deux papas et le second des garçons qui aiment les poupées. Au-delà du sujet sur l’homoparentalité ou sur le fait d’offrir ou pas une poupée à un garçon, on parle aussi du fait que les garçons aussi aiment les enfants. Dès qu’on parle d’enfants dans les médias on ne parle jamais des pères, on ne s’adresse qu’aux femmes, comme si seules les femmes étaient préoccupées par leur progéniture…
Tom et Enzo ne se quittent pas, ces deux-là s’aiment vraiment et aiment s’endormir l’un contre l’autre. Un matin ils découvrent un nid dans une branche au-dessus de la leur… et dans le nid un œuf ! Imaginez la joie de nos deux oiseaux qui voulaient justement un bébé… Ils commencent donc à couver cet œuf et bientôt les voilà papas ! Mais forcément quand leur petite fille va à l’école ça suscite des questionnements de la part des autres. Mais le plus important c’est d’avoir une famille, non ?
Mes deux papas sort juste au bon moment (quand on sait le temps que nécessite un livre entre son écriture et sa sortie on ne pourra pas soupçonner les auteurs d’opportunisme !), alors qu’on a vu un déferlement de propos ignobles, de pancartes puantes, voilà un livre qui va rassurer les enfants qui vivent dans des familles homoparentales (car soyons francs, ce genre de livre ne fait pas avancer les mentalités, les homophobes ne vont pas changer d’opinion après avoir lu un livre, mais il a le mérite de montrer aux enfants qui vivent dans des familles de ce type qu’ils ne sont pas les seuls et de montrer aux enfants, en général, que toutes sortes de familles existent). Espérons que ce genre de livre sera de plus en plus courant, et qu’ils seront aussi bien illustrés que celui-ci ! Un bel album sur une famille comme les autres.
Parmi tous les jouets qui existent, celui qui plairait le plus à Auguste c’est une poupée. Une poupée ? Mais Auguste est un garçon ! Pour son père c’est hors de question, il lui offre un ballon, ÇA c’est pour les garçons ! Mais Auguste n’est pas heureux avec ce ballon, avec une poupée il pourrait en être le papa, lui changer ses vêtements, la coucher… que faire d’un ballon ? Alors Auguste continue de rêver devant la vitrine du magasin, sous les moqueries des copains qui le traitent de femmelette.
J’ai vu plusieurs fois ce que vit Auguste quand j’étais vendeur dans un magasin pour enfants. Les garçons voient leurs pères s’occuper de leurs petits frères ou petites sœurs et donc veulent l’imiter et jouer aussi à la poupée… pourtant les pères (parfois les grands-parents aussi, rarement les mères bizarrement) continuent de penser qu’un enfant qui joue à la poupée deviendra homosexuel (bon et quand bien même… mais ne digressons pas…). La poupée d’Auguste est un très bon album sur le sujet. Le texte de Charlotte Zolotow est très bien écrit et les illustrations de Clothilde Delacroix l’accompagnent parfaitement. La poupée d’Auguste est un très bon album que j’ai tout de suite adoré.
Quelques pas de plus…
Retrouvez notre chronique sur l’homoparentalité dans les livres pour enfants et notre fiche thématique sur les livres anti-sexisme.
Nous avons déjà chroniqué des livres de Juliette Parachini-Deny (Monsieur Chien) et de Marjorie Béal (Si petit, Si grand, Ma maison du bout du monde et La fabrique extraordinaire).
Maman Baobab et Les lectures de Liyah ont aussi chroniqué Mes deux papas. A l’ombre du saule et Enfantipages ont chroniqué La poupée d’Auguste.
EDIT : Juliette Parachini-Deny et Marjorie Béal nous parlent de Mes deux papas.
Mes deux papas de Juliette Parachini-Deny, illustré par Marjorie Béal Des ronds dans l’O 10€, 208×210 mm, 24 pages, imprimé en France, 2013. |
La poupée d’Auguste de Charlotte Zolotow (traduit par Talents Hauts), illustré par Clothilde Delacroix Talents Hauts 12,50€, 215×206 mm, 17 pages, imprimé en Espagne, 2012. |
BD, DVD, livres pour enfants : la portion congrue des héroïnes, un très bon article de l’Observatoire des inégalités.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
merci beaucoup pour cette belle chronique Gabriel !
Des livres à offrir autour de soi pour rassurer petits et grands, pour faire passer quelques messages aux petits et aux grands.
Très bel article ! Merci !