Un seul invité cette semaine, mais un auteur-illustrateur que j’aime beaucoup : Benjamin Flouw. Bon mercredi à vous !
L’interview du mercredi : Benjamin Flouw
Pouvez-vous nous parler de votre dernier album, Le constellis des profondeurs où l’on retrouve le personnage croisé dans La milléclat dorée ?
Tout comme La Milléclat Dorée, Le Constellis des Profondeurs raconte la quête de Renard, un passionné de botanique, pour trouver une fleur mystérieuse. Cette fois, il devra enfiler tout son matériel de plongée pour la trouver car le Constellis pousse uniquement sous la mer. Dans sa quête il traversera plusieurs écosystèmes remarquables et fragiles et fera des rencontres étonnantes.
Où trouvez-vous votre inspiration ?
Principalement dans mes expériences personnelles. Que ce soit en randonnée ou en plongée, j’adore me poser et contempler ce qui m’entoure, je prends beaucoup de plaisir à simplement regarder les animaux bouger, explorer les ramifications d’un arbre ou le reflet de l’eau sur un rocher. De retour en ville, j’aime me rappeler de ces moments et les retranscrire en images est un immense plaisir. Nous avons tous un rythme de vie assez frénétique de nos jours et si un livre ou une simple illustration peut devenir un appel au calme et à la contemplation, où on peut reprendre conscience de la nature qui nous entoure, ça ne peut être que bénéfique.
Qu’est-ce qui arrive en premier, les dessins ou l’histoire ?
Souvent l’envie de représenter quelque chose, un paysage, une ambiance, une impression. Je fais alors quelques croquis et échafaude un début d’histoire en parallèle. Dans ma manière de travailler histoire et image se nourrissent mutuellement. J’ai besoin de voir l’histoire pour la faire avancer et j’ai en même temps besoin d’écrire et de décrire ce que je veux montrer au lecteur.
Quelles techniques d’illustrations utilisez-vous ?
Je travaille surtout numériquement. Je peins des textures à l’encre ou à la gouache que je viens ensuite coller sur des formes que j’ai dessinées à l’ordinateur. C’est une sorte de collage avec tous les avantages de l’informatique en plus !
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
J’ai fait une école d’animation 3D pendant 5 ans. J’y ai vraiment appris énormément de choses mais au bout du cursus je n’avais plus envie de faire ni d’animation à proprement parler ni de 3D. Le processus pour obtenir une image ou raconter une histoire étant extrêmement long et fastidieux. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui m’ont permis de dessiner des décors dans un dessin animé que j’aimais beaucoup à l’époque. J’ai là aussi appris beaucoup de choses et l’émulation qui régnait au sein du studio m’a poussé à essayer de nouvelles choses en illustration. Au fil des années et des projets personnels j’ai fini par avoir suffisamment confiance en moi pour proposer mon portfolio aux maisons d’édition. C’est à ce moment-là que j’ai eu la chance de croiser la route des éditions La Pastèque qui m’ont offert ma première chance en tant qu’auteur et illustrateur avec La Milléclat Dorée. J’ai été très agréablement surpris par le bon accueil que j’ai reçu de la part des lecteurs, des libraires, de la presse et du milieu de l’édition. Ce premier pas en tant qu’auteur m’a réellement donné envie d’aller voir plus loin et de continuer dans cette voie.
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescent ?
Beaucoup d’encyclopédies illustrées, un atlas des animaux, des fiches sur les dinosaures que je lisais en boucle, Le Plus Grand Livre du Monde de Richard Scarry , Le Bon Gros Géant de Roald Dahl et Histoires Comme ça de Kipling. Ces deux derniers livres ont vraiment forgé mon goût de la lecture, j’ai récemment dévoré à peu près toute la bibliographie de ces deux auteurs ces dernières années.
Quelques mots sur vos prochains ouvrages ? On retrouvera Renard ?
Je continue à me questionner sur comment donner le goût de la nature et de l’aventure chez les plus jeunes. Ça passera par des livres sur l’écologie mais aussi des choses plus contemplatives moins documentaires. Je ne sais pas encore si on retrouvera Renard, mais quand on y réfléchit, il a déjà vécu des aventures en montagne au printemps et sous l’eau en plein été, je suis sûr que des aventures automnales et hivernales passionnantes l’attendent quelque part !
Bibliographie :
- Le constellis des profondeurs, texte et illustrations, La pastèque (2019).
- La fabuleuse histoire de Ulysse et le cheval de Troie, illustration d’un texte de Laurence Paix-Rusterholtz et Christiane Lavaquerie-Klein, Bayard Jeunesse (2018).
- La milléclat doré, texte et illustrations, La pastèque (2017), que nous avons chroniqué ici.
- L’espace, illustration d’un texte de Pierre-François Mouriaux, Fleurus (2016).

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !