Aujourd’hui, nous recevons l’illustrateur Baptiste Amsallem, avec lui nous revenons, entre autres, sur son parcours. Ensuite, c’est un coup de cœur/coup de gueule que nous vous proposons et cette fois-ci c’est l’auteure Pascale Maret qui s’y colle ! Bon mercredi à vous.
L’interview du mercredi : Baptiste Amsallem
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Mes parents souhaitaient que j’ai un BAC général, au cas où. Moi je savais que je voulais dessiner mais je ne savais pas vraiment quoi, ou dans quelle branche. Je n’y connaissais vraiment rien. J’obtiens mon bac option Commerce et en 2005, un ami me parle d’une école à Montpellier pour apprendre la 3D. Nous nous inscrivons mais c’est une énorme déception. J’étais réfractaire à la 3D et il n’y avait pas assez de dessin à mon goût. Pile à ce moment-là, une nouvelle école allait ouvrir et proposait une formation aux métiers de l’animation avec comme base absolue : le dessin. Je fais deux ans à l’atelier API, dans l’Hérault. Lorsque j’en sors en 2009, je monte à Paris et décide de me lancer dans l’illustration jeunesse car c’est là que je me sentais le plus à l’aise. Par chance, je suis contacté par Loïc Dauvillier qui me propose d’illustrer Dino et Pablo pour les éditions Bang. J’ai depuis enchaîné plus d’une vingtaine de bouquins et de nombreuses commandes d’illustrations pour la presse jeunesse.
Quelles techniques d’illustration utilisez-vous ?
J’utilise principalement l’ordinateur pour des questions pratiques. Mais je tends de plus en plus à dessiner à la plume et à l’encre de Chine, avec jus d’aquarelle et lavis.
Parlez-nous de votre collaboration avec Loïc Dauvillier
Comme je disais, Loïc est venu me chercher à la sortie de l’école pour faire Dino et Pablo avec lui. La collaboration s’étant très bien passée, nous avons continué sur Monsieur Lapin et la carotte sauvage, aux éditions Des Ronds dans l’O. Nous souhaitions développer le projet au-delà du format livre, c’est pourquoi nous avons créé une application pour smartphone du tome 1 de Monsieur Lapin. Puis nous avons cherché à en faire une série animée. Loïc et Jérôme d’Aviau ont réalisé 24 épisodes d’environ 2 minutes chez MarmitaFilms, à Bordeaux. La série a commencé à être diffusée cette année ! Il s’est aussi attelé à la réalisation d’une exposition Monsieur Lapin qu’il a fabriqué seul.
Loïc, au-delà d’être le scénariste de plusieurs de mes bouquins est devenu un ami sur qui je peux compter.
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescent ?
Je lisais énormément de Picsou magazine et autres Mickey Parade quand j’étais petit. Tous les Boule et Bill y sont passés (plusieurs fois) ainsi que certains livres de la Comtesse de Ségur. Puis les mangas sont arrivés et ont été le fil conducteur de mes 11 et mes 18 ans. Période marquée par la saga Harry Potter, aussi.
Quelques mots sur vos projets ?
Je viens de terminer le tome 2 de Balez et Malina, série mensuelle publiée dans le magazine Wakou, chez Milan. Maintenant, je vais m’atteler à un ouvrage sur le végétarisme que j’écris et illustre. Tout ceci nous amène à septembre 2017. Pour la suite, on verra bien !
Bibliographie sélective :
- Balez et Malina – Tome 2 : Secret défense, illustration d’un scénario de Thitaume et Romain Pujol, BD Kids (à paraître en 2017).
- Jamais contents, illustration d’un texte de Mathieu Pierloot, La Pastèque (2016), que nous avons chroniqué ici.
- La morsure, illustration d’un texte de Karine Dupont-Belrhali, Milan (2016).
- Les quatre saisons, illustration d’un texte de Pascale Hédelin, Milan (2015).
- Balez et Malina – Tome 1 : Un amour de mammouth, illustration d’un scénario de Thitaume et Romain Pujol, BD Kids (2015).
- Monsieur Lapin – Tome 3 : Les Ballons, illustration d’un scénario de Loïc Dauvillier, Des ronds dans l’O (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Gare au loup, illustration d’un texte de Christophe Loupy, Milan (2015).
- Les 3 petits cochons, illustration d’un texte de Camille Finateu, Larousse (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Monsieur Lapin – Tome 2 : La Chasse au papillon, illustration d’un scénario de Loïc Dauvillier, Des ronds dans l’O (2013).
- Monsieur Lapin – Tome 1 : La Carotte sauvage, illustration d’un scénario de Loïc Dauvillier, Des ronds dans l’O (2012).
- Dino et Pablo – Jeux préhistoriques, illustration d’un scénario de Loïc Dauvillier, Mamut (2010), que nous avons chroniqué ici.
Le site de Baptiste Amsallem : http://baptisteamsallem.ultra-book.com.
Le coup de cœur et le coup de gueule de… Pascale Maret
Régulièrement, une personnalité de l’édition jeunesse (auteur.e, illustrateur.trice, éditeur.trice…) nous parle de deux choses qui lui tiennent à cœur. Une chose qui l’a touché.e, ému.e ou qui lui a tout simplement plu et sur laquelle il.elle veut mettre un coup de projecteur, et au contraire quelque chose qui l’a énervé.e. Cette semaine, c’est Pascale Maret qui nous livre son coup de cœur et son coup de gueule.
Mon coup de gueule est aussi un coup de blues, sans doute parce que, l’âge venant, ma propension naturelle à la colère commence à s’émousser et laisse davantage le champ libre à la tristesse. Tristesse, oui, de voir le FN monter en puissance et récolter toujours plus d’adhésion, tristesse devant les visages de ces Français ordinaires qui clament leur soutien aux propos haineux, aux propositions indignes, et qui voient dans cette idéologie nauséabonde et simpliste un remède à leurs frustrations. Tristesse de constater que dans le camp opposé les ambitions personnelles pèsent bien plus lourd que les idéaux (« les idéaux » ? Ha, ha, qui croit encore à un truc pareil dans le monde politique ?).
Même si Marine Le Pen ne gagne pas l’élection présidentielle, ce que j’espère bien, la pensée qu’un Français sur quatre adhère à sa vision n’est guère réjouissante. Quant au possible vainqueur, pas de quoi se réjouir non plus.
Bon, on va tâcher de se remonter le moral en passant au coup de cœur. Il n’est pas sans lien avec mon coup de blues : la vie à la campagne, « loin de la foule déchaînée », m’apporte depuis quelques mois une grande bouffée d’air pur, au propre comme au figuré. Bien sûr, ce n’est pas tout à fait une découverte : je suis « une fille du pays », et la maison où je suis installée a abrité mes vacances depuis trente-cinq ans. Mais il est très différent d’y être « pour de bon ». La vie hivernale du village, sans les « prend l’air* », soude les habitants, les vrais, ceux qui résistent au climat montagnard souvent neigeux. Aller faire ses courses, c’est prendre un bain de convivialité.
Et puis, il y a la nature : suivre le soleil tout au long de sa course, marcher dans les sentiers à l’abri des grands bois de sapins, passer des journées sans voir âme qui vive. Les jours de pluie comme les jours de soleil, la nature est belle. Je suis bien.
*Touristes
Bibliographie (jeunesse) sélective :
- La Sylphide et Le lac des cygnes, collection « Les romans du ballet », Nathan (à paraître en 2017)
- N’y pense plus, tout est bien, roman ado, Thierry Magnier (2016), que nous avons chroniqué ici.
- Bon zigue et Clotaire, roman jeunesse, Thierry Magnier (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Les ailes de la sylphide, roman ado, Thierry Magnier (2013), que nous avons chroniqué ici.
- La véritable histoire d’Harrison Travis, hors la loi, racontée par lui-même, roman ado, Thierry Magnier (2012).
- L’oiseau arlequin, album, Thierry Magnier (2011).
- Vert jade, rouge sang, roman ado, Thierry Magnier (2011).
- L’encrier maudit, roman jeunesse, Oskar (2011), que nous avons chroniqué ici.
- Zone tribale, roman ado, Thierry Magnier (2010).
- Le monde attend derrière la porte, roman ado, Thierry Magnier (2009).
- À vos risques et périls, roman ado, Thierry Magnier (2007).
- Une année douce-amère, roman ado, Thierry Magnier (2006).
- Sur l’Orénoque, roman ado, Thierry Magnier (2005).
- Esclave !, roman jeunesse, Milan (2003).
- Clones en stock, roman jeunesse, Milan (2001).
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !