Pour fêter notre anniversaire nous avons demandé à des gens qui comptent beaucoup pour La mare aux mots de prendre notre place toute cette semaine.
Gabriel et Marianne
Lorsque Gabriel m’a proposé de participer à l’anniversaire du blog, j’ai tout de suite accepté de me charger de « l’interview ». Il faut dire que je n’ai pas eu à réfléchir très longtemps pour trouver mon sujet.
Car au fil de ces chroniques, de ces avis, de ces conseils de lecture très avisés (par exemple ici https://lamareauxmots.com/blog/une-jeune-fille-a-la-recherche-de-ses-origines-et-un-jeune-garcon-amoureux/ ou là https://lamareauxmots.com/blog/dans-la-jungle-terrible-jungle/? ha ha ha), une question restée sans réponse nous tourmente tous.
Mais qui, qui sont donc Gabriel et Marianne ?
Bon, voilà, on vous écoute.
Non, allez, j’ai eu l’honneur d’être invitée à prendre part à ces festivités, donc je vais m’acquitter de ma tâche avec sérieux et abnégation (là par exemple, ma gamine est en train de tester la résistance de ma superbe blouse jaune en me demandant de venir jouer pour la millième fois de la journée au loto des animaux, mais grâce à mon sérieux et mon abnégation tout neufs, je vais appeler le papa pour qu’il joue à ma place.).
L’interview du mercredi : Gabriel et Marianne
Alors, ma première question ira à Gabriel. On nous demande souvent, à nous, auteurs, d’où nous viennent nos idées d’albums ou de romans. Je te pose une question du même acabit : comment, et quand cette idée de blog est-elle née ? Devant ton miroir, en te rasant ? Lorsque tu as constaté que la plupart des parents achetaient des Tchoupi à leurs enfants, faute d’idée ? (et là, la « plupart des parents » me tombe dessus, mais non Madame H., pour qui nous prenez-vous, pas de ça chez nous etc… Moi je l’avoue, chez nous, on en a !).
Gabriel : En fait, à la base c’était un forum. J’ai eu une grosse période « forum ». J’adorais ces lieux de discussion où l’on pouvait échanger, discuter, débattre… J’en avais créé un sur la culture « en général » qui marchait plutôt bien avec une section sur la littérature jeunesse qui se développait de plus en plus… j’ai eu envie d’exporter cette partie, d’en faire un forum à part entière. L’idée était de donc de créer un lieu d’échange, de parler de nos coups de cœur… C’était en octobre 2009. Le forum n’a jamais vraiment marché (il existe toujours, il est quasiment mort). De plus en plus les gens nous* poussaient à créer un blog… or je n’étais pas (et ne suis toujours pas) un fana de blog… je n’en lis pas. Je trouvais que c’était l’antithèse de ce qu’on avait créé. Que ce n’était plus « Paul dit que, moi je trouve que et toi t’en penses quoi ? », mais « moi je dis que », « moi je pense que… ». J’aime tellement le dialogue, l’échange que je n’avais pas du tout envie… et pourtant j’ai fini par le faire ! Le blog a donc été créé en août 2011.
*Nous, car quand j’ai voulu créer la mare aux mots je ne voulais pas être seul, avoir quelqu’un qui soit aussi important que moi et qui décide avec moi des choix de rubriques, du graphisme, de ce qu’on acceptait ou pas… j’avais donc proposé à quelqu’un qui était sur le forum « d’origine », mais cette collaboration s’est assez mal finie…
Pourquoi un blog de littérature de jeunesse ?
Gabriel : Bonne question ! J’en lisais beaucoup (même avant d’avoir des enfants), et je trouve cette littérature-là particulièrement riche, sans limites (j’ai l’impression que la littérature « vieillesse » en a beaucoup plus !). J’avais travaillé dans une grande enseigne jeunesse, j’avais eu une fille il y a peu de temps et puis il y avait mon amie Elza (à qui j’avais proposé de m’accompagner sur ce projet à la base, mais qui ne pouvait pas par manque de temps), libraire, qui m’avait fait découvrir des gens que j’adore comme Nadja. Et puis avant ça, j’avais eu aussi un projet de librairie jeunesse ! Bref, j’étais plutôt branché sur cette littérature-là !
Au bout de combien de temps Marianne a-t-elle rejoint le blog et comment l’as-tu « recrutée » ?
Gabriel : Quand la personne dont je parlais précédemment est partie pour moi c’était évident il fallait qu’elle soit remplacée, je ne voulais pas être seul sur le blog, je ne me sens pas à l’aise à être le seul à donner son avis et je voulais que quelqu’un me dise parfois « euh non ça non ». J’ai donc fait un « casting » en demandant sur le blog et sur les réseaux sociaux si certains avaient envie de rejoindre La mare aux mots. J’ai proposé, pour choisir, de m’envoyer une chronique. J’avoue qu’aucune ne m’a séduite au point que je me dise « super ! Je veux que ça soit elle/lui ! ». Du coup je me suis posé vachement de questions… je ne voulais pas prendre quelqu’un à tout prix ! Et puis j’ai repensé au forum et je me suis souvenu de Marianne qui postait toujours des choses intéressantes, je lui ai proposé et ça lui disait bien de me rejoindre. C’était en octobre 2011.
Pour moi, c’était important qu’on s’entende bien (c’est un peu évident), qu’on ait un peu la même vision de la littérature (j’aurais eu du mal avec une fan de Tchoupi !), mais pas forcément les mêmes goûts. Marianne correspondait à tout ça, elle avait en plus une bonne écriture. C’est peut-être bête, mais je pensais aussi que la différence d’âge (on n’avait donc pas lu les mêmes choses enfant) était intéressante (Marianne a 12 ans de moins que moi).
Marianne : Effectivement, je n’avais pas du tout envoyé de chronique pour répondre à l’appel de Gabriel, et j’avais été plutôt surprise de sa demande spontanée, qui m’a rapidement séduite. J’avais découvert le forum grâce une amie et rapidement tout s’est enchaîné. Et je ne regrette pas un seul instant !
Vous êtes-vous déjà rencontrés « en vrai » ?
Gabriel : Deux fois genre 1/4h près de la gare, car elle avait un changement de train et une fois un peu plus longtemps (genre 1 h !). Marianne habite à Nice, et moi à Paris. On échange surtout par mails !
Marianne : Effectivement, heureusement que les mails existent ! J’aimerais quand même que l’on ait plus souvent l’occasion de se voir en vrai, parce que c’est toujours un plaisir ! Mais j’ai bon espoir !
Peux-tu nous parler de votre manière de travailler ? Tellement de livres sont publiés chaque mois, comment fais-tu pour sélectionner ceux que vous allez lire ?
Gabriel : On reçoit, de la part des éditeurs, les programmes de parutions et l’on choisit les livres qu’on a envie de découvrir. Il arrive aussi qu’on repère un livre (librairie, bouche-à-oreille…) et on le demande à l’éditeur. Dans les deux cas, on reçoit donc les livres et l’on en parle si l’on trouve que le livre est intéressant. C’est un système qui a ses limites, car il nous arrive de demander des livres qui au final nous déçoivent (pas toujours évident d’après un communiqué de presse de savoir si ça va nous plaire !) et surtout on passe à côté de plein de choses… mais ça reste le mieux, je pense.
Avec le « succès », votre manière de travailler a-t-elle évolué ?
Gabriel : Non je ne crois pas… je crois qu’à un moment on a voulu en faire trop. Le blog cartonnait, je me sentais redevable. Je me disais que si tous ces gens venaient nous voir, nous faisaient confiance, il fallait leur en donner pour leur argent (façon de parler…). Seulement écrire des chroniques avec douze livres ça prend du temps ! Et je n’y arrivais plus avec mon activité professionnelle. Donc on a réduit la longueur des chroniques (pas le rythme, pour moi c’est super important que ça reste un rendez-vous quotidien).
Avec Marianne, comment vous répartissez-vous le travail ?
Gabriel : En règle générale, je chronique les lundis, jeudis, vendredis et dimanches, Marianne les mardis et samedis (le mercredi, c’est l’interview). Il nous arrive de demander à l’autre d’intervertir parce qu’on a une chronique qui tomberait mieux tel jour par exemple. Sinon en terme de livre, le plus pratique qu’on ait trouvé c’est que chacun ait ses éditeurs (ça évite de se battre pour un livre, par exemple !). C’est Marianne qui chronique, par exemple, La joie de Lire, Kaléidoscope, Balivernes, Notari… Là aussi, il y a évidemment des exceptions, il nous arrive de demander un ouvrage à « un éditeur de l’autre ». Et forcément, c’est Marianne qui s’occupe des éditeurs pour lesquels je travaille (l’école des loisirs, Philomèle, Winioux…), car je ne pourrais pas être objectif en parlant d’un livre alors que je suis payé par l’éditeur qui l’a sorti ! (Marianne ne se gêne pas, elle, pour dire du mal d’un livre alors que j’en suis l’attaché de presse !!!).
En littérature de jeunesse, certains textes (albums en particulier), très beaux, plaisent aux parents, de par leur poésie, leur musicalité, leur symbolisme, mais n’arrivent pas à toucher les enfants, qui n’ont pas les capacités cognitives pour les faire résonner en eux (cf les trois stades de Piaget). Essayez-vous de tenir compte de cette réalité dans vos chroniques ?
Gabriel : Alors je le dis toujours, nous ne sommes pas des pros ! Même si Marianne, en tant qu’orthophoniste connaît mieux les enfants que moi ! Moi je ne suis pas un intellectuel (je ne suis d’ailleurs pas sûr d’avoir compris toute la question), je n’ai pas fait d’étude du comportement de l’enfant… C’est d’ailleurs aussi pour ça que je refuse catégoriquement qu’on donne des âges sur le blog. Pour savoir si tel enfant lit telle chose à tel âge etc., il faut avoir une sacrée connaissance des stades de l’enfance, ce qui est loin d’être mon cas. Donc dans mes avis je me base essentiellement sur mes goûts, parfois sur ceux de mes filles…
Marianne : Je ne pense pas mieux connaître les enfants que Gabriel et je suis d’accord avec l’idée de ne pas donner d’âge ! Rien n’est scientifique en la matière, et je pense que c’est plus une histoire de situation personnelle que de stade de développement. Et surtout, il me semble qu’il y a presque toujours plusieurs manières de voir et de comprendre le même livre. On peut l’aimer parce que l’on comprend tout, mais également parce qu’on ne comprend rien, qu’on aime le bruit que ça fait quand on le lit, les couleurs… Il m’est souvent arrivé de ne pas tout comprendre à certains albums, même adulte, et de les aimer quand même. Et quand j’étais animatrice en colonie de vacances, je me souviens avoir lu et relu le même album à un petit groupe d’enfants pendant tout le séjour : je ne comprenais rien à cette histoire qui traînait dans la bibliothèque du centre de vacances, et je ne sais pas ce qu’ils en auront exactement compris non plus, mais ils l’ont adoré et réclamé encore et encore tous les soirs et à chaque pique-nique ! Quand j’étais enfant et adolescente, j’étais la première à adorer lire les livres en carton des plus jeunes ou à l’inverse certains magazines ou romans pour adultes qui traînaient autour de moi. Tantôt, je redécouvrais des choses simples sous un autre angle, tantôt je ne comprenais pas tout du tout… Peut-être que pour les romans jeunesse, c’est un peu plus délicat, compte tenu de la difficulté de lecture. Mais là encore, chacun apprend à son rythme, et même un enfant qui ne sait pas lire peut apprécier un roman (si l’on accepte de le lui lire). À l’inverse, ce n’est pas parce qu’on grandit qu’on n’aurait plus le droit de lire des histoires pour petits (même si cette expression ne me convient pas toujours…). Chacun prend son plaisir où il le trouve, et c’est bien là un des pouvoirs de la lecture !
Pourquoi avoir fait de la lutte contre le sexisme votre « cheval de bataille » ? Est-ce un sujet qui vous touche plus particulièrement ?
Gabriel : Oh que oui ! Déjà en tant qu’ancien enfant qui ne correspondait pas aux stéréotypes (et qui se souvient des railleries). Je ne supporte pas le sexisme de notre société, que ça soit dans les publicités comme ailleurs, je passe mon temps à le dénoncer (et à saouler tout le monde avec ça !). Pour moi dans la littérature jeunesse (mais aussi, et peut-être même encore plus, dans les jouets) c’est encore pire ! Car c’est avec ça que se forment nos enfants, c’est avec les héros de leurs livres qu’ils grandissent. Comment donc accepter qu’on y voit encore des caricatures sexistes ? Parfois, je me demande l’utilité de La mare aux mots, je me dis qu’elle a au moins celle-là ! Même si je trouve qu’on devrait aller encore plus loin (mais le blog Fille d’albums fait ça très bien).
Marianne : J’ai toujours été sensible à cette question, notamment dans les catalogues de jouets ! Pour la littérature jeunesse, c’est avec La mare aux mots que je me suis intéressée de plus près au sujet. Et ce n’est pas les occasions qui manquent malheureusement !
Gabriel : J’aimerais quand même ajouter qu’on a d’autres « chevaux de bataille », peut-être moins visibles. L’homoparentalité par exemple (et son manque de représentation dans la littérature jeunesse), le handicap et les différences en général, la protection de la planète et l’écologie (c’est aussi pour ça qu’on indique systématiquement où sont fabriqués les livres)…
Marianne : Tout à fait ! Des sujets importants, quotidiens, et pourtant pas toujours assez représentés !
Gabriel, tu mènes plusieurs missions de front et des postes à plein temps te seront peut-être proposés par des maisons d’édition. Comment imagines-tu l’avenir du blog si tu ne peux plus y consacrer le temps qu’il convient ?
Gabriel : Alors j’ai déjà réduit la taille des billets… pour l’instant, j’y arrive ! Le jour où je n’y arriverai plus, j’arrêterai le blog. Il faut être franc, je fais maintenant un métier que j’adore, je travaille dans la littérature jeunesse… j’ai moins « besoin » du blog pour « m’évader ». Pour l’instant, j’y prends encore pas mal de plaisir, mais si ça devient un boulet (j’avoue que parfois… en lisant certains mails et commentaires de reproches notamment…) je m’en débarrasserai ! Par contre, quand j’ai commencé à avoir pas mal de boulot certains m’ont dit que je devrais le donner à quelqu’un d’autre, pour moi ça c’est hors de question par contre. Je préfère que le blog s’arrête plutôt qu’il devienne un truc que je n’aime pas.
Qu’aimez-vous dans cette activité et que vous apporte-t-elle au quotidien (on sait déjà qu’elle ne remplit pas vos comptes en banque !) ?
Gabriel : Alors ça, c’est sûr ! (le blog nous coûte plus qu’il nous rapporte puisque notre seule rémunération financière ce sont les dons et ils sont vraiment anecdotiques). J’aime l’échange et les rencontres que ça m’a apportés, les livres que je n’aurais pas découverts sinon… Sinon aujourd’hui je ne gagne pas ma vie PAR le blog, mais GRÂCE au blog (tous mes clients m’ont connu par le blog). Bon et chez moi il y a quand même énormément de livres que je n’ai donc pas payés… je ne vais pas me plaindre de ça !
Marianne : Les chroniques du blog sont effectivement une activité de loisir. J’aime écrire, mais je suis assez mauvaise pour trouver l’inspiration (ça viendra peut-être un jour), là le sujet est tout trouvé ! J’aime les mots, j’aime les livres (le papier, les odeurs, les matières), et j’aime les histoires : là, on peut dire que je suis comblée ! Cette activité m’apprend aussi progressivement à exercer mon sens critique. Petit à petit, j’observe les livres différemment, et quand ça me plaît (ou pas…), je me demande pourquoi…
Je n’ai encore eu que peu d’occasions de rencontres grâce au blog, vu ma localisation géographique, mais c’était déjà super ! L’impression de pénétrer dans les coulisses des livres, un monde qui m’a toujours fascinée ! Et comme Gabriel, je ne me plains pas de recevoir des livres !
Gabriel : Oui vraiment c’est là où est ma chance, être à Paris, car j’aime vraiment énormément les rencontres et le blog m’a apporté ça. Pour prendre un exemple, au dernier Salon de Montreuil (salon spécialisé sur la littérature jeunesse) j’y suis allé les 6 jours toute la journée et j’ai même prolongé en restant à des soirées ! Là, j’ai pris conscience encore plus de tout ce que m’apportait le blog en termes de rencontre.
Marianne : Je compte bien réussir à y venir un jour !
Jean Perrot, chercheur en littérature de jeunesse, aime à dire que : « La seule définition réaliste d’un livre d’enfant aussi absurde que cela semble, est la suivante : c’est un livre qui apparaît dans le catalogue d’un éditeur pour la jeunesse »
Qu’en pensez-vous ? Pouvez-vous nous donner chacun votre définition de ce qu’est la littérature de jeunesse… ou de ce qu’elle n’est pas ? Vos regards respectifs en la matière ont-ils changé depuis que vous tenez ce blog ?
Gabriel : Pfffff j’en suis assez incapable ! Je suis assez d’accord avec cette définition ! C’est surtout marquant pour les romans, ça m’arrive souvent de me demander en quoi c’est un livre jeunesse (j’ai par exemple conseillé Le carnet rouge régulièrement à des adultes) ! J’ai vraiment du mal avec les frontières (d’où justement mon refus qu’on mette des tranches d’âge sur le blog).
Marianne : Comme Gabriel, j’ai un peu de mal à donner une définition précise, et je partage plutôt celle de Jean Perrot ! En fait, je pense plutôt dans l’autre sens : ce qui est au rayon adultes n’est pas pour moi de la littérature de jeunesse le plus souvent. Mais ce qui est au rayon jeunesse n’a pas d’âge !
Gabriel : J’aime cette idée !
Gabriel, peux-tu nous donner 3 mots pour définir Marianne ?
Gabriel : Patiente, conciliante et gentille (dans le vrai sens du terme)
Marianne, peux-tu nous donner 3 mots pour définir Gabriel ?
Marianne : Patient, rigoureux et passionné
Merci à tous les deux et bon anniversaire ! On est heureux que vous soyez là, et on vous souhaite de fêter encore de nombreux anniversaires !
En vacances avec… Gabriel
Régulièrement, je pars en vacances avec un artiste (je sais vous m’enviez). Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais moi j’adore partir comme ça avec quelqu’un, on apprend à le connaître notamment par rapport à ses goûts… cet artiste va donc profiter de ce voyage pour me faire découvrir des choses. On emporte ce qu’il veut me faire découvrir. On ne se charge pas trop… 5 de chaque ! 5 albums jeunesse, 5 romans, 5 DVD, 5 CD, sur la route on parlera aussi de 5 artistes qu’il veut me présenter et c’est lui qui choisit où l’on va… 5 destinations de son choix. Et ben non, cette fois-ci non ! Annelise m’a proposé de partir avec elle et de faire moi-même mes sélections…
Allez en route !
5 livres jeunesse
- Le conte chaud et doux des chaudoudoux de Claude Steiner et Pef (un album qui compte tellement pour moi, et depuis si longtemps…)
- La vague de Suzy Lee (une claque d’un point de vue visuel)
- Dans l’herbe de Komako Sakaï (même raison)
- La croûte de Charlotte Moundlic et Olivier Tallec (quelle claque, là aussi… quel magnifique album !)
- Momo de Nadja (ah Momo… je ne m’en lasse pas !)
5 romans (difficile, je ne lis plus de roman adulte depuis 3 ans…)
- Tout est illuminé de Jonathan Safran-Foer (souvenir de larmes et tellement d’autres choses)
- Pas de temps à perdre de Régis de sa Moreira (et pas que pour ce qu’il contient)
- Il n’a jamais tué personne mon papa de Jean-Louis Fournier (pour sourire avec les yeux humides et parce que le mien non plus n’a jamais tué personne…)
- Mémoire capitales de Groucho Marx, un roman qui m’a fait fait pleurer de rire (et pleurer de rire en lisant c’est rare)
- Le poète de Michael Connely (pour mettre un polar, en voilà un qu’on a du mal à lâcher avant la fin)
5 DVD
- Les amants du Pont-Neuf de Léos Carax (une énorme claque, et je la prends encore à chaque visionnage… et pour le rire de Juliette Binoche)
- Tout est illuminé de Liev Schreiber (parce que j’ai connu le film avant le livre, un film que j’ai vu 4 fois au cinéma, malheureusement le DVD n’est jamais sorti en France… il faut l’acheter en zone 1… dommage. Who is Augustine ?)
- Punch Drunk Love de Paul Thomas Anderson (He needs me, He needs me, He needs me !)
- Peau d’âne de Jacques Demy (pour aller ensemble à la buvette, fumer la pipe en cachette et nous gaver de pâtisseries)
- Le coffret de l’intégrale de The Office (pour discuter ensemble de Jim et Pam et nous marrer devant Michaël Scott)
5 CD 5 c’est tout à fait impossible pour moi… peu importe où je pars je ne peux pas avoir que 5 albums…
- Les Elles en scène — Les Elles (parce qu’il y a plus de chansons que sur les albums, qu’il y a une grande partie des plus belles et parce qu’en concert…)
- Lisa Leblanc — Lisa Leblanc (écouté en boucle depuis 2 ans)
- Jérôme Van Den Hole — Jérôme Van Den Hole (un album que je mets quasiment systématiquement quand je ne sais pas quoi mettre… et que je prends toujours autant de plaisir à écouter !)
- Pierre Lapointe — Pierre Lapointe (dur dur d’en choisir un… mais s’il le faut… Ah Pierre Lapointe…)
- Bon ben désolé je ne peux pas, je prends une carte SD, une clé USB, un disque dur, un CD de MP3 ou je ne sais pas quoi et j’y mets dessus du Léo Ferré, du Barbara, du Claire Diterzi, du Biolay, du Burgalat, du Franck Monnet, du Dick Annegarn, du Thierry Stremler, du Matthieu Boogaerts, du Thomas Fersen, du Czerkinsky, du Jay-Jay Johanson, du Juliette et tant de choses encore… (et même un peu de Sheila !)
5 artistes
- Brigitte Fontaine (pour ses disques, pour ses livres, pour elle)
- Léo Ferré (existe-t-il un plus grand poète ?)
- Samuel Ribeyron (parce que ses illustrations me touchent tellement, quoi qu’il fasse)
- Olivier Tallec (parce que je suis définitivement fan de son travail)
- Woody Allen (parce que… Woody Allen quoi !)
5 lieux
- L’Islande, pour le plaisir d’y retourner
- Brighton, petite ville du sud de l’Angleterre, découverte cet été et pour laquelle j’ai eu un coup de foudre
- le Québec, pour enfin le rencontrer
- le Cap Fréhel, certainement le plus beau coin de ma région natale
- La Chartreuse, j’y ai passé de magnifiques vacances et j’ai trouvé cet endroit si beau et si peu envahi de touristes (et des boutiques qui vont avec)
(Je tiens à dire que je me rends compte de la torture mentale que j’impose aux gens que j’invite habituellement, pour ça… pardon !)
Le coup de cœur et le coup de gueule de… Marianne
Régulièrement, un acteur de l’édition jeunesse (auteur, illustrateur, éditeur…) nous parle de deux choses qui lui tiennent à cœur. Une chose qui l’a touché, ému ou qui lui a tout simplement plu et sur laquelle il veut mettre un coup de projecteur, et au contraire quelque chose qui l’a énervé. Cette semaine, c’est Marianne, à la demande d’Annelise, qui nous livre son coup de cœur et son coup de gueule.
Et bien en voilà un défi difficile ! Avec ce type de question, j’ai vraiment tendance à m’éparpiller ! Il me vient mille idées de coups de cœur à la minute, et pour les coups de gueule, je me demande toujours si ça vaut bien la peine de râler… Mais je vais quand même essayer de me concentrer !
Commençons par le coup de gueule, comme ça, on terminera sur une note positive !
Parmi la liste des choses qui m’agacent, j’ai choisi de vous parler des sempiternelles discussions autour de la météo. Ça paraît futile comme question, mais je pense que c’est le reflet d’une tendance plus générale qui consiste à se faire du mal inutilement… « On n’a jamais vu un temps comme ça ! », « L’été est pourri par rapport aux autres années », « Avant ce n’était pas comme ça »… Alors certes, le climat se détraque, et ça ne va pas aller en s’arrangeant avec le réchauffement climatique déjà bien initié, mais je trouve toutes ces plaintes assez inutiles. S’il y a bien quelque chose sur laquelle nous n’avons pas d’action (en tout cas à court terme, parce qu’autrement, en matière d’écologie, il y a de quoi faire !), c’est bien le temps qu’il fait ! Je comprends que ce soit déplaisant, mais dans la mesure où l’on ne peut rien faire, à quoi bon râler, à part remuer le couteau dans la plaie et se gâcher encore plus la vie (c’est un peu ma philosophie de vie : quand on a la moindre action sur les choses, il faut se démener pour essayer que ça bouge, mais quand ça ne dépend pas du tout de nous, il faut s’en détacher, au risque de se créer des ulcères…) ? Les médias en rajoutent, avec les éternels reportages sur le sujet et contribuent à la morosité ambiante (qui à mon avis, trouve ses sources dans des sujets bien plus graves…) : comme s’il n’y avait pas des événements plus importants à aborder… Au lieu de ça, on ferait mieux de faire avec, et du coup de se réjouir des joies de la pluie ou d’une minuscule éclaircie…! Il faut trouver du positif à une situation que l’on est de toute manière obligé de subir ! Alors on a le droit de râler (parce que je comprends que ce ne soit pas toujours marrant), mais ensuite, on passe à autre chose, d’accord ?
J’avais pensé à un autre coup de gueule, mais finalement, je vais le transformer en coup de cœur, puisqu’ils méritent un coup de projecteur : l’handisport et le sport adapté (plutôt en lien avec un handicap mental ou psychique). Non pas qu’il faille en faire plus que pour le sport ordinaire, mais qu’au moins on en entende parler autant ! Je ne suis pas une grande experte en la matière, mais ça me tient à cœur ! La médiatisation progresse, mais ce n’est pas encore la panacée. Saviez-vous par exemple que Stéphane Houdet était plusieurs fois vainqueur de Roland Garros ? Qu’il y a deux jours, Bruno Jourdren, Nicolas Vimont Vicary et Éric Flageul avaient remporté un titre mondial en voile ? Que l’équipe française d’athlétisme handisport a terminé les championnats d’Europe avec 20 médailles ? Que l’équipe de France de Natation sport adapté est arrivée première au classement des médailles des championnats d’Europe de Natation la semaine dernière ? Et ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres ! On entend beaucoup parler des défaites dans le monde du sport dit ordinaire, mais peu des victoires de ces sportifs qui méritent tout autant la lumière ! Alors ouvrez les yeux et tendez l’oreille !
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Super interview !
Dommage qu’il n’y ait pas un concours pour gagner un mouchoir usagé de Gabriel ou un stylo mordillé de Marianne ! :p
Blague à part, c’est plutôt sympa de vous découvrir ainsi ! Bon anniversaire à La Mare aux mots et merci aux intervenants de cette semaine pour leurs chroniques animées 🙂
Je veux bien faire gagner un t shirt porté et pas lavé ! 🙂
Merci !
Merci ! Pour ma part, je mets en jeu une chaussette !
Bon anniversaire à la Mare aux mots. Ce serait vraiment très triste si ce blog s’arrêtait !!!! Longue vie à lui !
Geneviève
Merci !
Le mercredi est toujours un jour à part sur la mare.
Aujourd’hui encore, et grâce à Anne-Lise qui a eu une excellente idée.
Merci Marianne et Gabriel pour ce blog qui met à l’honneur toute la littérature jeunesse (même celles de tout-petits qu’on oublie souvent), qui met en avant de jeunes auteurs et illustrateurs quand ils démarrent et nous permet de suivre leurs publications ensuite (ce fut le cas de l’intervieweuse de jour), qui soulève des questions importantes.
Bon anniversaire et j’espère qu’il y en aura encore de nombreux.
Merci Leia !
Extra ! J’ai adoré cette interview ! Bravo à vous et bravo pour ce que vous faites !
Et clap clap Annelise pour ta bonne idée 🙂
Merci Sardine !
bien intéressant tout ça.
J’ai fait, fut un temps, des spectacles jeunesses et je pense que la définition est la même que pour la littérature. Pour moi, un bon “produit “jeunesse c’est celui justement qui plaira aussi aux adultes. Et je voyais parfois des puèr à l’époque, me regarder avec des yeux ronds à la fin du spectacle, genre “ah mais j’ai aimé??!”, elles étaient souvent persuadées que ça ne pouvait pas les intéresser, mais c’est faux, la poésie d’un spectacle pour enfant de 2 ans peut absolument nous transporter.
Si je devais faire un rapprochement culinaire, je dirais que Tchoupi (j’exagère, j’en ai jamais lu, disons une revue Barbie, ça je suis déjà tombée dessus!) c’est le Haribo de la littérature jeunesse, c’est bon et attrayant et dégueulasse en même temps. (d’ailleurs même les couleurs sont Haribo!) et le bon produit, ça serait le bon plat, doux, créatif, original et quand on en mange souvent on hésite plus du tout à goûter en fait!
Reste quelques brochettes de foie de veau en croute d’huitre qui m’ont toujours laissé perplexe. La littérature (spectacle tout ça) jeunesse n’oublierait t’elle pas parfois son public…
et bon annoch! 😉
Stef
merci ! On aime souvent préciser, quand on parle de musique, quand ça plait aussi aux parents 🙂
Superbe article !!! 🙂
J’adore votre blog 🙂
merci !
Merci !
Bonjour la Mare aux mots!
Super article! C’est une très bonne idée de mettre en lumière Gabriel et Marianne, qui nous apportent chaque jour, de bons conseils, de bonnes idées, de belles découvertes! Je tiens à dire que c’est une bonne base, un bon outil pour mon boulot (je travaille en bibliothèque jeunesse).
Et puis, c’est un blog qui ne ment pas! Pour avoir eu la chance de rencontrer Gabriel (en vrai…oui, je sais vous m’enviez!!^^), au salon de Montreuil cette année, le blog est à son image: accueillant, spontané, ouvert, intéressant! J’ai passé un agréable moment en sa compagnie. Et au vu de ses écrits, je suis sûre que Marianne l’est également!!
A vous deux et à ce blog, je tiens à vous souhaiter un bon anniversaire et que ce blog dure longtemps!!!
Et bravo à Annelise pour ses questions pertinentes!!!
Oh la la merci ! (le nombre de gens qui doivent te détester d’avoir eu la chance de m’avoir approché…)
😉 Bon alors,j’vais éviter de mettre ma photo et de dire où j’habite!!
😉
Merci Nathalie ! Peut-être que nous nous rencontrerons un jour !
Je l’espère bien!! En tout cas, ce sera avec plaisir!
Encore un chouette mercredi, très sympa cette idée d’interview pour en découvrir un peu plus sur Marianne et Gabriel !
Bon anniversaire La mare aux mots et qu’il y en ait encore beaucoup d’autres à fêter 😉
Merci Marie !
Merci !
Super idée cette interview!
C’est intéressant dans ce sens là, de connaître les circonstances de la création du blog, vos motivations, ambitions, réorientations, votre rencontre et organisation de “travail” (ma fille a tilté sur le fait que Gabriel était à Paris et Marianne à Nice).
J’ai appris plein de choses, merci!
J’espère que le blog ne s’arrêtera pas de sitôt, j’aime vos articles, leur présentation, leur ton et votre disponibilité!
Beaucoup de découvertes, de coups de cœur, d’emprunts et achats grâce à vous!
Longue vie à la Mare aux Mots 😉
A bientôt! Blandine.
PS Marianne, je-ne-sais-plus-qui a dit qu’il ne fallait pas enlever la météo comme sujet de conversation sinon 90% des gens n’auraient plus rien à (se) dire! 😉
Top cette idée de vous interviewer.
J’ai appris plein de choses sur le parcours de la mare qui je l’espère aura encore beaucoup de bougies. Je ne prends pas le temps de laisser toujours un commentaire mais je vous lis chaque jour.
Et merci ÉNORMÉMENT pour ça