J’avais envie, pour cette rentrée, d’inviter quelqu’un dont j’aime énormément le travail. Si vous avez lu mon « En vacances avec » de la semaine dernière vous avez dû comprendre que j’aimais beaucoup Olivier Tallec… or nous ne l’avions jamais interviewé ! C’est chose faite ! À la suite de cette interview, grâce aux éditions Actes Sud Junior, l’un de vous gagnera un exemplaire de Louis 1er roi des moutons. Ensuite, c’est avec Élisabeth Brami que nous avons rendez-vous pour un très beau coup de cœur, coup de gueule. Elle est classe cette rentrée, non ?
L’interview du mercredi : Olivier Tallec
Racontez-nous votre parcours
J’ai un parcours assez classique. Quelques années de fac d’arts plastiques puis une école d’Art Appliqué à Paris. Je ne savais pas trop ce que je voulais faire, j’ai donc commencé à travailler en agence de pub et dans le packaging comme graphiste, et très vite je me suis dit que j’allais arrêter de perdre mon temps.
J’ai donc commencé à faire du dessin de presse pour le magazine ELLE et puis pour Libé, et puis à faire du porte-à-porte auprès des éditeurs avec les quelques dessins que j’avais sous le bras.
Un premier éditeur m’a proposé d’illustrer un premier livre jeunesse, puis un second et ainsi de suite. Je ne connaissais rien à la jeunesse, j’ai donc commencé à m’y intéresser, à regarder en librairie ce qui se faisait et je suis rentré petit à petit dans l’univers de la littérature jeunesse. Mais je ne me suis jamais dit, tiens je vais faire de l’illustration mon métier. Je ne savais pas vraiment qu’on pouvait en vivre.
Quels sont les illustrateurs qui ont marqué votre enfance ?
En fait peu… Je me rappelle très bien d’un livre sur l’histoire des pirates, illustré par un illustrateur anglais très réaliste dont j’ai oublié le nom, et sur lequel je suis retombé récemment chez un bouquiniste. J’ai aussi quelques souvenirs de classiques du Père Castor, dont Poule Rousse. Et des illustrations du manuel d’utilisation du robot électroménager Seb de ma mère.
Que pensez-vous de la littérature jeunesse actuelle ?
C’est difficile de faire un tour de la littérature actuelle en quelques lignes.
Elle est évidemment très riche, on n’a jamais eu autant de livres sur les sujets les plus variés et paradoxalement le marché est complètement saturé, il y a trop de livres et même les libraires ne suivent plus.
De par la crise, les tirages sont moins importants, les éditeurs vont prendre moins de risques sur un album, sur la fabrication, on essaie de reproduire ce qui marche ailleurs, de réduire les coûts un peu partout, personne ne veut ou ne peut réduire la production… bref tout le monde serre les fesses, mais on voit encore de très beaux albums tous les ans.
Comment est venue l’idée de refaire les classiques que sont Marlaguette et Michka ?
C’est une proposition de l’éditeur. Flammarion souhaitait réactualiser des classiques qui sont encore très demandés mais dont les illustrations, pour certains, parlent peut-être moins aux enfants et sont un peu désuètes. Ça m’amusait beaucoup d’illustrer des livres que j’ai pu avoir enfant. Se détacher des images originales et proposer ma propre vision de l’histoire. Apporter du contemporain.
Rita et Machin est une série qui cartonne, ce genre de succès ça change des choses ?
Je ne dirais pas que Rita et Machin est une série qui a cartonné (puisque nous l’arrêtons pour le moment après presque vingt albums), c’est une série qui a plutôt bien marché, qui a été traduite dans beaucoup de pays (mais parfois seulement quelques titres) et dont les Japonais se sont emparés pour l’adapter en dessin animé pour NHK, une chaîne de télévision japonaise. La série animée a ensuite été diffusée en France. Ce qui par exemple n’a pas eu de rapport direct sur la vente des livres. Mais Rita et Machin a été beaucoup remarqué et a eu, je crois, un vrai succès d‘estime.
(Mais cela ne m’a finalement pas permis de m’acheter ce yacht dont Bernard Tapie voulait se séparer).
Vous nous aviez parlé, dans notre rubrique de l’été, de votre rapport avec les auteurs mais quelque chose m’a marqué dans le dernier tome de Grand loup & petit loup, si on lit le texte sans voir les illustrations on imagine toute autre chose, c’était une envie d’être aussi auteur de l’histoire, pas juste d’illustrer un propos ?
J’ai de plus en plus envie de raconter des histoires, et parfois des histoires dans les histoires. Prendre une certaine liberté par rapport au texte ; surtout quand ce sont des textes d’auteurs et non pas mes histoires. Je crois qu’un illustrateur est coauteur d’une histoire, par ce décalage texte-images si important. Quand on parlait précédemment des histoires des classiques du Père Castor, je crois que c’est ce qu’il manquait à l’époque dans beaucoup de livres du début du XXe siècle. Même si certaines de ces images sont très belles, on est souvent dans l’illustration littérale du texte. Je me demande toujours quand je commence un livre ce que mes dessins vont pouvoir apporter à un texte. Est-ce que c’est de la déco pour habiller un texte ou au contraire est-ce que je vais y apporter autre chose et est-ce que j’ai quelque chose à dire ? C’est un peu un travail de traducteur, comment interpréter un texte, jusqu’où peut-on aller ?
Quelle a été la réaction de Nadine Brun Cosme, l’auteur ?
C’est à elle qu’il faudrait demander, mais je ne travaille pas directement avec Nadine, je fais des propositions à l’éditrice et au directeur artistique de Flammarion et eux en parlent de leur côté avec Nadine. Mais Nadine m’a toujours laissé libre d’apporter des éléments qui n’étaient pas dans ses textes.
Ce que j’aime dans son travail d’auteur, c’est justement cette poésie qui laisse à l’illustrateur une grande liberté, car ils ne sont pas du tout descriptifs. Ils sont même parfois assez abstraits. Je viens de terminer un nouvel album avec Nadine (Moi devant, à paraître chez Flammarion en 2015) dans lequel j’ai également essayé d’imaginer autre chose.
Je suis très fan de la série des Michel et de La Croûte, parlez-nous de votre collaboration avec Charlotte Moundlic.
Je connais Charlotte depuis longtemps. D’abord comme directrice artistique ; j’ai fait avec elle beaucoup de mes albums au Père Castor et maintenant chez Rue de Sèvres, puis par la suite comme auteur. Charlotte m’a un jour fait lire un de ses textes, c’était La Croûte.
Puis elle m’a proposé Le Slip de bain, un texte qui raconte les vacances d’un petit gars, Michel, qui quitte ses parents pour la première fois pour aller passer des vacances chez ses grands-parents avec ses cousins. Forcément ça parle à beaucoup de gens. Et puis on s’est pas mal attaché au personnage de Michel, du coup Charlotte a écrit la suite, Mon cœur en miettes et La Boum. On réfléchit à d’autres collaborations.
Vous illustrez régulièrement des histoires avec des sujets sensibles, je pense au superbe Jérôme Par cœur (sur l’amour d’un petit garçon pour un autre petit garçon) chez Actes Sud Junior ou encore à La croûte (où un enfant perd sa mère), c’est important pour vous de participer à ce genre d’album ?
C’est d’abord les textes qui me plaisent avant les sujets. Je n’ai pas voulu faire un album sur la mort, sur les sentiments amoureux ou sur la sexualité, c’est à la lecture des textes de Charlotte Moundlic et de Thomas Scotto que je me suis dit que j’aimerais bien les illustrer. Dans le cas de La Croûte, le texte m’intéressait car il était non seulement très bien écrit mais il abordait le sujet (la mort) frontalement et non pas par le biais détourné d’un grand-parent décédé ou d’un animal. Pour moi, ce ne sont pas des sujets sensibles, ce sont des sujets contemporains et il est important de les traiter au même titre que les vacances avec mes grands-parents ou des sujets plus classiques.
Vous venez de sortir Louis 1er roi des moutons, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
En deux mots c’est l’histoire d’un mouton, Louis, qui trouve une couronne, (on ne sait pas trop si cette couronne, objet de pouvoir est un jouet ou une vraie couronne) apportée par le vent dans un champ Il décide donc de la mettre sur la tête et de s’improviser roi des moutons. Il se dresse donc sur deux pattes et se met à diriger son royaume et très vite ce pouvoir dévie, dégénère il devient très vite un petit dictateur…
Pour Louis 1er, roi des moutons, j’avais envie de traiter le sujet du pouvoir. Sujet qui une fois encore parle aux plus jeunes, dès la cour de récréation. Qu’est-ce que le pouvoir ? Qu’est ce qu’on en fait ? Comment il peut transformer une personne, et essayer d’expliquer que le pouvoir peut aussi partir comme il est arrivé…
Le mois prochain sort Bonne journée, un album pour adultes dont vous êtes, là encore, l’auteur, pouvez-vous nous dire quelques mots sur cet ouvrage ?
Bonne journée est un livre un peu particulier, c’est un livre de dessins (censés être un peu drôles). Un dessin avec quelques mots (souvent un dialogue) ou non. C’est une démarche qui me tentait depuis longtemps, il y a donc une narration par dessin et non pas une seule histoire. C’est très anglo-saxon, à la manière de certains dessins de presse comme le travail de Garry Larson, un humour absurde.
D’autres projets ?
Je réfléchis à la suite de Quiquoiqui chez Actes Sud Junior. Et je vais sans doute me remettre à la bande dessinée prochainement, pour une vraie histoire d’aventures.
Donc de plus en plus auteur de vos histoires ?
Effectivement. D’abord parce que c’est difficile de trouver de bons textes, ensuite parce que ça m’amuse assez de proposer un projet complet. Plusieurs personnes m’ont poussé vers ça, mon premier livre comme auteur a été un livre sans texte chez Flammarion Waterlo & Trafalgar. Mais je ne ferai jamais de longs textes. Je me rends bien compte que c’est souvent les images qui viennent d’abord, et je crois qu’il faut aussi savoir où sont ses limites. Les miennes sont clairement dans l’écriture, j’aime les formats courts et les livres que je préfère ont souvent des textes succincts.
Bibliographie sélective :
- Bonne journée, textes et illustrations, Rue de Sèvres (2014).
- Louis 1er, roi des moutons, texte et illustrations, Actes Sud Junior
(2014). - La boum ou la plus mauvaise idée de ma vie, illustration d’un texte de Charlotte Moundlic, Père Castor (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Qui quoi qui, texte et illustration, Actes Sud Junior (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Marlaguette, illustration d’un texte de Marie Colmont, Père Castor (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Le plus féroce des loups, illustration d’un texte de Sylvie Poillevé, Père Castor (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Pas de pitié pour les baskets, illustration d’un texte de Joy Sorman, Actes Sud Junior (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Kevin et les extraterrestres, Restons Calmes !, illustration d’un texte de Laurent Rivelaygue, Père Castor (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Joyeux Noël Rita et Machin, illustration d’un texte de Jean-Philippe Arrou-Vignod, Gallimard Giboulées (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Maurice Carême chanté par Domitille, illustration d’un texte de Domitille, Naïve (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Mon cœur en miettes, illustration d’un texte de Charlotte Moundlic, Père Castor (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Michka, illustration d’un texte de Marie Colmont, Père Castor (2011), que nous avons chroniqué ici.
- Le slip de bain, ou les pires vacances de ma vie, illustration d’un texte de Charlotte Moundlic, Père Castor (2011), que nous avons chroniqué ici.
- Série Grand Loup & Petit Loup, illustrations des textes de Nadine Brun Cosme, Père Castor (2005-2010), que nous avons chroniquée ici.
- Jérôme par cœur, illustration d’un texte de Thomas Scotto, Actes Sud Junior
(2009), que nous avons chroniqué ici. - La croûte, illustration d’un texte de Charlotte Moundlic, Père Castor (2009), que nous avons chroniqué ici.
Retrouvez Olivier Tallec sur son site : http://www.oliviertallec.fr.
Concours
Comme je vous le disais juste avant cette interview, grâce à Actes Sud Junior, je vais pouvoir faire un chanceux parmi vous ! En effet, l’un de vous va pouvoir gagner un exemplaire de Louis 1er roi des moutons ! Pour participer au tirage au sort, dites-moi, en commentaire, ce que vous feriez si vous étiez le roi ou la reine des moutons. Vous avez jusqu’à mardi 10 h ! Bonne chance à tous !
Le coup de cœur et le coup de gueule de… Élisabeth Brami
Régulièrement, un acteur de l’édition jeunesse (auteur, illustrateur, éditeur…) nous parle de deux choses qui lui tiennent à cœur. Une chose qui l’a touché, ému ou qui lui a tout simplement plu et sur laquelle il veut mettre un coup de projecteur, et au contraire quelque chose qui l’a énervé. Cette semaine, c’est l’auteur Élisabeth Brami qui nous livre son coup de cœur et son coup de gueule.
Chère Mare aux mots
Vous m’invitez à écrire dans votre chronique et, bien qu’honorée, vous m’en voyez fort embarrassée. Question de mots, justement ; question de mare/marre, de maux et de marmots.
Avant de vous livrer mon « coup de cœur » et son pendant « coup de gueule », je ne peux m’empêcher de constater combien pour moi, les deux s’enchevêtrent, interdisant tout manichéisme simplificateur et me mettant face à leur riche ambiguïté, voire à ma propre ambivalence.
« Coup de cœur » : une expression galvaudée qui, devenue macaron commercial, a cédé du terrain tendrement affectif à force de se calquer sur le dévastateur « coup de poing ». Quant au « Coup de gueule », loin de se limiter à sa métaphore animale, il oscille dangereusement entre la fureur agressive du « coup de boule » et le découragement existentiel du « coup de blues ».
Mais vous ne m’avez pas demandé un cours de linguistique et je ne voudrais pas rendre une copie hors sujet. Je vais donc essayer de faire « coup double » et profiter de l’opportunité pour répondre à votre demande afin de remercier les uns et fustiger les autres.
Les uns : ces enfants des écoles que j’ai eu la chance de rencontrer cette année encore, grâce à mes livres.
Les autres : leurs parents et adultes tutélaires, géniteurs et génies du foyer… si rarement géniaux.
Être comme je le suis, écrivain et psychologue clinicienne, me prédispose sans doute à une écoute hypersensible de l’enfance, et ce, non seulement dans le champ de la littérature mais aussi de celui de la vie psychique. Cohérents, mes livres s’y prêtent.
Mon « coup de cœur » pluriel va donc à quelques jeunes lecteurs qui m’ont bouleversée et touchée de leurs « coups au cœur ». Je veux ici témoigner d’eux et partager avec vous la beauté de ces échanges, les rendant inoubliables.
Merci à toi, Viktor-avec-un-K du CE1 de la rue Blanche à Paris, qui m’a offert la définition du mot choc : « c’est quand quelqu’un voit quelqu’un d’autre qui n’est pas tout à fait comme lui. » J’ai appris plus tard, à la récré, ta différence : être russe et adopté.
Merci à toi, petite fille de CE2 d’Agen qui a déclaré avec allégresse : « Des fois, j’ai une petite envie de lire. Je lis même au water. », ce qui a déchaîné l’hilarité générale.
Merci à toi, subtil Réda du CE1 de Saint-Pierre-des-Corps, qui me confia : « Il faut être caché pour lire et pour écrire. Moi, je me cache dans le noir avec ma lampe de poche. »
Merci à toi, fillette experte du CE2 de je ne sais plus où, qui donna aux ignorants de la classe ta définition de psychologue : « quelqu’un chez qui on va quand on a le cœur trop gros. »
Merci à toi, petit gars du CP d’Orléans qui m’a demandé : « Comment tu t’es donné l’idée pour écrire ? » et, qui voulant en savoir plus sur les mystères de la création, a ajouté : « Quand tu écris, est-ce que c’est quelqu’un qui te dit un truc dans ton corps ? »
J’arrête là ma liste des précieuses paroles de ces enfants de rencontre, elle serait infinie. Autant de cadeaux reçus qui me donnent du baume au cœur et du cœur à l’ouvrage. Merci pour leurs paroles qui m’ont fait battre plus vite le cœur.
Cependant, comme certains le savent qui fréquentent ma prose, chez moi, le côté « cœur » est indissociable du côté « gueulard », mes petits bobos bégaient souvent dans mes petits bonheurs, et il n’y a qu’un pas entre mes « je me marre » et mes « y’en a marre ». C’est ce qui fait le prix et le piquant de mes rencontres de la Maternelle à l’Université. S’y mêlent, sans pouvoir les démêler, aux coups de cœur, les coups de gueule, et toujours, au moment de quitter mes lecteurs, un terrible sentiment d’impuissance, de frustration face à quelques manifestes et enfantines détresses. L’auteure de passage que je suis en sort souvent la rage au cœur.
Car, comment quitter, la fillette à jupe bleue du CE1 de Balma, qui, sortant de la bibliothèque, me révéla soudain : « Moi, j’en ai marre de tout, tout le temps ! »
Comment quitter, le petit garçon en peine, du CE1 de Chambéry qui expliqua : « mes parents, c’est pas comme dans ton livre, ils essaient de divorcer depuis longtemps et ils n’y arrivent pas. J’y comprends rien. »
Comment quitter, le CP d’Aubagne au regard sombre, qui leva le doigt, sûr de sa science, pour décréter : « Un spychologue, moi, je sais : c’est quelqu’un, on y va quand on est vilain. » faisant ainsi, à son insu, l’aveu de ses tourments.
Comment quitter, la fée de 7 ans à Saint Germain Lès Arpajon, qui à elle seule résuma toutes les raisons pour lesquelles je me bats sur divers fronts. « Dans vos livres, j’ai ressenti des sentiments comme vous. Mais mes parents ils ne comprennent pas ce que je sens. Ils ne se rendent pas compte quand ils me blessent… pourtant, ils ont traversé tout ça pour devenir grands… ils ont traversé les mêmes choses… »
Alors, à votre avis, « coup de gueule » ou « coup de cœur » ?
Mal au cœur toujours d’avoir à repartir sur les routes sans avoir pu apporter de réel remède à ces cœurs neufs brisés, bafoués, piétinés, incompris, ignorés jusqu’au mépris, bourgeons en attente d’éclore. À peine quelques mots trouvés dans ma mallette d’urgence, et le reste, à écrire au retour, si j’y parviens, si le lecteur veut bien me suivre.
Oui bien sûr, continuer à écrire pour tous, mais surtout pour les enfants, car ils sont l’avenir de l’humanité, dire le triste et le gai, le beau et le laid, le doux et le cruel. Écrire avec son cœur mais aussi avec ses tripes et plus encore. Écrire pour s’opposer à la haine, à la mort, à l’oubli, à l’injustice, à tous les racismes. Écrire pour continuer à inventer et réinventer le monde et enfin croire à la paix. Ouvrir sa gueule dans un monde où l’on vous demande de la fermer, où la victime est devenue coupable et le terroriste, justicier. Continuer à lutter pour le respect dû à toute personne quel que soit son âge. Et puis, à la rentrée, retourner dans les écoles pour répéter sans trêve, que cœur et courage ont même racine, que dans courage il y a rage, et qu’aucun coup de gueule ne vaut s’il n’est doublé d’un coup de cœur. Que les livres permettent cela.
« Est-ce que tu écris pour le plaisir ou par tristesse ? » m’a demandé l’un de mes derniers enfants de rencontre. Il connaissait déjà la réponse. Vous aussi, à présent,
Cordialement,
Élisabeth Brami
Paris, août 2014
Bibliographie sélective :
- Mon superlivre des contraires, illustré par Marie Paruit, Casterman (2014, à paraître).
- Mon superlivre de la politesse, illustré par Marie Paruit, Casterman (2014).
- Trois fois Lou, Seuil Jeunesse (2014).
- Enfants cherchent parents trop bien (pas sérieux s’abstenir), illustré par Loïc Froissart, Seuil Jeunesse (2014).
- La déclaration des droits des filles et La déclaration des droits des garçons, illustrés par Estelle Billon-Spagnol, Talents Hauts (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Catalogue de bêtises (très) culottées, texte illustré par Serge Bloch, Seuil Jeunesse (2013).
- Moi j’adore, la maîtresse déteste, illustré par Lionel Le Néouanic, Seuil jeunesse (2012).
- Moi j’adore, maman déteste, et vice-versa, illustré par Lionel Le Néouanic, Seuil jeunesse (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Dico des bêtises et autres cacastrophes, illustré par Émile Jadoul, Casterman (2011).
- L’Alphabêtisier, illustré par Lionel Le Néouanic, Seuil Jeunesse (2001).
- Le doudou de Tiloulou, illustré par Claire Le Grand, Actes Sud (1998), que nous avons chroniqué ici.
- Moi j’adore, maman déteste, illustré par Lionel Le Néouanic, Seuil Jeunesse (1997).
Élisabeth Brami écrit aussi des livres pour adultes. Des romans comme par exemple, Les Heures secrètes au Points Seuil (2013) et des livres sur l’enfance comme Dolto, l’art d’être parents (avec P. Delaroche) chez Albin Michel (2014).
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
bonjour et merci pour ce chouette concours je tente volontiers je croise les doigts
si j’étais le roi des moutons , je dirigerais la troupe de moutons!! on irait se balader dans les champs 🙂
bonne journée
Merci pour ce concours!
Si j’étais roi des mouton… Le changement serait maintenant. J’instaurerais une herbe plus verte pour tous.
Quelle belle chronique !
J’aime aussi beaucoup le travail d’Oliver Tallec (avec un coup de coeur particulier pour “Waterlo et Trafalgar” superbe!).
Et j’aime là sa vision du rapport texte images. Pour moi aussi, l’illustrateur est co-auteur. Du moins j’aime quand c’est le cas dans un album. C’est ce qui fait sa richesse.
Quant au coup de coeur/coup de gueule, de toute beauté !
J’allais oublier le concours. Cela aurait été dommage car cet album me plait déjà 🙂
Si j’étais roi des moutons, je détruirai ma couronne car quelque soit ce que l’on fait, les autres suivent comme des moutons. Peut-être que sans chef, certains penseront par eux-mêmes. C’est bien la diversité des idées !
Je connais certains des albums, que j’ai et adore, mais d’autres non …à découvrir donc.
je participe avec joie et si j’etais reine des moutons ?
je crois que je serais bien ennuyé ! rires
Merci pour votre blog, cher Gabriel, bel espace où les artisans du livre que nous sommes ont toute la liberté de dire ce qu’ils ont sur le coeur. Le témoignage d’Elisabeth Brami m’a particulièrement émue.
Mymi Doinet
http://mymidoinet.blogspot.com/
Je suis une grande fan d’Olivier Tallec et mes enfants aussi!!! Grand loup et petit loup, magnifique série et Rita et Machin, n’ont parlons pas!
Si j’étais reine des moutons, je ne voudrais pas que les autres moutons me suivent comme des moutons justement!! Vive la différence!! Bisous à tous
Très belle rentrée, va falloir suivre maintenant!
Et pour une histoire de couronne, de roi et de moutons, ici on dit forcément oui! Avec Jean, on travaille sur les 2 premiers, mais sans les moutons!
Très belle ITW !
Alors, oui je participe…
Si j’étais reine des moutons, je me marierais avec un loup, et je renverserais le pouvoir des Hommes… pour les obliger à se faire plus discrets sur cette Terre qui est fragile…
Si j’étais roi des moutons, je me séparerai de ma couronne pour l’exposer dans la bergerie et j’instaurerai la démocratie !!!
J’ai découvert le travail d’Olivier par le biais de Sébastien Pelon, un autre illustrateur jeunesse… Deux belles rencontres !
Si j’etais roi des moutons ? De l’herbe verte pour tous, avec vue sur la mer. Ben, c’est l’ile d’ouessant en fait !
Merci merci merci pour ce mercredi de rentrée!!! Olivier Tallec est un de mes illustrateurs préférés, j’adore Rita et Machin, mais aussi Grand Loup & Petit Loup, La croute m’a touché autant par le texte que par les images!! Et puis le texte d’Elisabeth Brami me touche beaucoup!!
Pour le concours, je dirai qu’en étant “reine” de mouton (ce que je ne me le souhaite pas), j’écouterai toutes les différences de chaque mouton, je casserai le moule, je serai pour la différence mais ça… c’est lorsque je serai reine des moutons!! 😉
Merci encore pour ce mercredi!!
J’espère que “Victor-avec-un-K du CE1 de la rue Blanche à Paris”, devenu facilement identifiable pour n’importe quel parent ou enseignant de l’école, ne lit pas ce blog. Parce que les enfants aussi ont le droit au respect de leur vie privée et de leur anonymat sur la toile, non? Les auteurs, tout psychologues qu’ils soient de profession, peuvent aussi manquer de délicatesse semble-t-il…
J’espère que “Victor-avec-un-K du CE1 de la rue Blanche à Paris” (dont parle Elisabeth Brami), devenu facilement identifiable pour n’importe quel parent ou enseignant de l’école, ne lit pas ce blog. Parce que les enfants aussi ont le droit au respect de la vie privée et de leur anonymat sur la toile, non? Les auteurs, tout psychologues qu’ils soient de profession, peuvent aussi manquer singulièrement de délicatesse semble-t-il…
j’envoie deux fois mon commentaire car je m’étais trompé d’adresse mail la première fois… Bien cordialement.
Il est fort possible que les prénoms aient été changés…
Reine des moutons…. Donc à la fois reine et mouton… Je n’ai pas du tout l’instinct grégaire, mais j’adore l’air des alpages… Je suis plutôt impressionnée par le hurlement du loup… Mais j’aime bien le son des cloches… Et l’idée de me faire tondre..Mais si j’étais Reine, j’exigerais que le berger lise à haute voix des livres à tout le troupeau pour l’instruire et lui faire découvrir le monde!
Moi, reine des moutons, je déciderai que le mercredi on rase gratis !
Merci pour ce concours !
Très joli mercredi !! Ici aussi on est fans d’Olivier Tallec. “La croûte” a été pendant longtemps un livre-doudou et les Rita et Machin et les Michel sont en bonne place dans la bibliothèque. Alors, si j’étais reine des moutons…je m’auto-destituerais, la monarchie ce n’est pas mon truc 😉 !
merci pour cette chronique, j’admire le travail d’olivier tallec et je découvre ici élisabeth brami qui m’a serrée le coeur elle-aussi … je vais vite la lire je pense !
quant à la couronne… je ne pense pas que je pourrais être reine des moutons: c’est beaucoup de boulot, trop de responsabilités, trop de tracas… je passerais la couronne à quelqu’un de plus compétent et ambitieux je crois ! à moins que tous les moutons ne trouvent une solution pour “régner” ensemble ? qui sait… 😉
merci et bonne rentrée pleine de lectures et de découvertes !
Merci pour ces deux interviews dont les coups de cœur gueulants, à moins que ce ne soit l’inverse, d’Elisabeth Brami m’ont particulièrement touchée! J’ai beaucoup aimé la vision d’Olivier Tallec sur l’illustration et le texte et qui offre aussi une réponse à la question de ma fille cet été! (;-))
Si j’étais le Roi des Moutons, j’aimerai faire taire l’expression “suivre comme un mouton” et que chacun suive sa voie à lui et pas parce que les autres y vont!
Merci pour ce concours et ces interviews qui apprennent et font réfléchir!
Blandine.
Bonne rentrée la Mare aux Mots, et Joyeux anniversaire !
Reine des moutons, un titre un peu tentant… Reine des prés pour aller brouter de l’herbe verte, sans montre, sans bruit parasite, courir dans les champs avec mes agneaux et ne pas être obnubilée par l’heure du bain/repas/histoire/dodo/ouf, pas trop tard aujourd’hui…
Belle belle journée à vous,
Ségolène
Quel plaisir de retrouver les invité(e)s du mercredi ! C’est bien la seule joie de ma rentrée ;-), même si j’ai beaucoup aimé les questions des enfants.
J’en profite pour participer. Si j’étais la reine des moutons, j’orgainserais une énorme chasse au loup, pas pour lui faire de mal, juste pour lui faire peur^^
Comme j’étais en vacances, je n’ai pas eu l’occasion de souhaiter un très bon anniversaire à la Mare aux mots… C’est chose faite 😉 Belle continuation. Et merci pour tous ces beaux albums (et autres livres d’ailleurs) découverts ici…
Heureuse de vous relire !
Si j’étais reine des moutons, je trouverai un bon conseiller, car la politique ce n’est pas trop mon truc…
Bonnes futures chroniques.
Geneviève
ce mercredi … menu de choix.
E. Brami a coup de coeur-gueulé si joliment.
Et “Bonne journée” sera mien dès que possible, pour rire encore.
Ouh! en effet de haute volée ces deux articles! Vache de vache, ça fait du bien!
Quant à cette histoire de devenir reine des moutons. Et bien après avoir fêté dignement mon sacre et avoir pris une belle grosse tête pendant 15 jours à la mesure de l’évènement, il me semble que je tenterai d’écouter mes sujets…
ce qui déjà aurait au moins le mérite d’être original…
Merci pour ce bel article!
Stef
Bonsoir et merci pour ce joli concours!
Si j’étais la reine des moutons je tondrais les humains pour faire à mon peuple des couvertures en cheveux et je dominerais le monde. Bah quoi? 😉
Ou bien alors je guiderais mon peuple vers de verdoyantes vallées dépourvues d’humains pour y vivre en paix. En tout ça je serais une chouette reine, je refuserais de porter une couronne et je vivrais comme tout le monde. Je ferais même pas caca de l’or. Dommage.
Merci pour cette chronique et pour le concours. Si j’étais le roi des moutons, je jouerai au loup !
Bonsoir
quel joli cadeau pour cette rentrée
Et en tant que Reine des moutons j’exigerai lors de la tonte d’avoir le choix de sa coupe ! Le crane rasé ne va pas à tout le monde et personnellement un crête tie and dye serait bien plus à mon goût ! Vive la révolution capillaire
Bonne soirée
Bonjour
Merci pour le concours.
En ce jours de grisaille, si j’étais roi des moutons, je demanderai plus e couleurs à mon troupeau, toison bleu verte jaune rouge. Le troupeeau serait un arc-en-ciel !
Lire le coup-de-coeur-de gueule d’Elisabeth Brami m’a donné envie de tout recommencer ! Ma vie d’enfant et ma vie de maman. Comme si j’avais maintenant TOUT COMPRIS. Dommage que n’existe pas une machine à remonter le temps !
Merci Elisabeth ! Vos livres devraient être pris en charge par la C.A.F. !
Restez bien celle que vous êtes, qui fait tant de bien.
Lili
Bonjour,
Merci pour le concours, j’y participe volontiers …
Que ferais-je si j’étais roi (reine) des moutons ? Eh bien … Pour paraphraser l’anaphore d’un personnage connu :
Moi, reine des moutons et des brebis, je décrèterai l’interdiction de manger du mouton, quelque soit la saison, la fête ou la provenance
Moi, reine des moutons, je demanderai à ce que les humains comptent des loups pour s’endormir
Moi, reine des moutons, je décrèterai la démocratie moutonnière, inverse de l’instinct grégaire dont les humains nous pare …
Si j’étais reine des moutons, je me précipiterais pour trouver le livre qui fait courir tous les moutons. Ouf ! J’échappe à ça.
Bonne rentrée, Gabriel! Merci pour ces 2 rencontres, comme toujours passionnantes.
Si j’étais la reine des moutons… Et bien je serais une brebis, et avec mon lait je ferais de bons fromages tout frais pour les enfants qui ont faim!
Bonsoir, merci pour ce joli concours!!! Moi si j’étais reine des moutons, facile, je créerais une immense motte de laine de mouton et je la ferais rouler pendant des jours et des jours jusqu’à ce qu’elle rende fous les humains et qu’ils soient tous mes esclaves hahaha!!! (j’espère qu’aucun mouton ne li ce blog hihi!)
Merci encore et belle soirée ^^
bonjour
si j’étais le roi des moutons je serai doux comme un agneau..et je ne m’amuserai pas à être vache avec les autres ni à faire l’anguille en cas de problème..
la vie serait chouette, je gèrerai mon petit troupeau en respectant chacun comme il se doit
merci et bonne journée
Merci pour ces deux très beaux articles 🙂
Si j’étais la reine des moutons… je serais dans la merde ! Je préfère être peinarde ! Je déposerais ma couronne dans la cabine téléphonique de livre-service en bas de chez moi avec un petit post-it “Bon courage.”
Bonjour et merci pour ce concours !
Alors si j’étais reine des moutons, j’instaurais la grasse mat’ obligatoire na !
ça se voit que je n’ai pas ma dose de sommeil ?
Bonne journée !
Bonjour,
Merci pour le concours et le super cadeau.
Je participe avec plaisir.
Je décréterai que l’on aurai que le la bonne herbe fraiche.
Encore merci et bonne continuation. ❀
Bonsoir et merci
je tente ma chance
Je ne serai jamais un mouton encore moins le roi
Par contre je partagerai volontiers la vie d’un berger
Pour rien au monde , ils ne changeraient de vie
Bonne soirée
Bonsoir, je tente ma chance ! Merci 🙂 Si j’étais le roi des moutons, je partirais en vacances comme bon me semble !!!!!!!
C’est la rentrée.. zouh, on ne rate pas le concours !!
Si j’étais la reine des moutons, que ferais-je ? Hum… Déjà m’imaginer être un mouton, c’est pas simple, alors en plus la reine….
Ben je prendrai ma couronne sur ma tête, je me promènerai dans les près en “faisant ma belle” et pi voilà…. A voir ce que cela pourrait susciter chez les autres….
Facile ! Si j’étais la reine des moutons, je crois que je demanderai Olivier Tallec en mariage 😉
Coucou je tente ma chance volontiers pour mon petit Louis à moi.
S’il était le toi des moutons, il organiserait un gros repas pour tous ses amis, merci.
Sandra
Si j’étais reine des moutons, dans mon royaume, pas de mouton noir, ni de brebis galeuse au bord du chemin. Et sur les routes, une multitude d’Elysabeth Brami.
Un monde idéal.
Bonjour,
Merci pour cette belle interview, et pour ce concours !
Je tente ma chance avec joie.
Si j’étais reine des moutons, j’instaurerais les 35 heures de broutage de prairie, je mettrais en place un commerce de laine, je voterais les congés payés pour tous les troupeaux avec la mise en place de campings et lieux de vacances pour ovins…. et je me pencherais sur la question de l’abolition de l’esclavage par les hommes qui nous oppriment….
Vaste programme !
Mille mercis et belle semaine pleine de lectures, de jeunesse, et de lectures pour la jeunesse !!
Mynouchette
mynouchette@gmail.com
Si je trouvais une couronne, et que je devenais la reine des moutons, j’offrirais un festin d’herbe grasse à tous mes sujets.
Et puis je déclarerai un jour de congé par semaine. Avis aux dormeurs: on ne compte pas les moutons ce jour-là.
Et enfin je ferai tondre la laine la plus douce pour me faire une vraie cape de reine.
Quel beau mercredi, un énorme merci !
Merci pour l’interwiew d’Olivier Tallec , et pour les coups-de-coeur,et de gueule d’Elisabeth Brami si émouvants. Les autres commentateurs l’ont déjà très bien dit.
Si j’étais la Reine des Moutons, je lirais tout de suite l’histoire des moutons de Panurge à mes enfants-sujets-moutons ,pour qu’ils ne fassent pas la même chose ! Il y a des histoires intemporelles ! Mon grand-père me parlait de Rabelais quand j’étais petite ( il y a longtemps…) A l’époque il n’y avait pas tous ces délicieux, et instructifs livres pour enfants ,dont mes enfants se sont régalés, et moi aussi qui continue aujourd’hui à les chercher pour ma petite-fille…et ceux qui suivront…
Amitiés à vous.
Bravo à Nathalie L et merci à tous ceux qui ont participé !
Super comme nouvelle!!!! Merci beaucoup!!!! J’ai hâte de le lire! Et bravo pour l’imagination des autres participants!!!
J’aime beaucoup les dessins d’Olivier Tallec, j’ai adoré “Grand loup, petit loup” que j’offre très régulièrement (surtout aux enfants qui vont avoir un petit frère ou une petite soeur). Merci pour la chronique