Aujourd’hui, c’est Thanh Portal qui répond à nos questions. Nous voulions en savoir plus sur son parcours et son travail. À la suite de cette interview, vous pourrez tenter de gagner Léo et Célestin grâce aux éditions L’escamoteur. Ensuite, c’est à Layla Benabid que j’ai proposé de nous donner un coup de cœur et un coup de gueule. Bon mercredi à vous !
L’interview du mercredi : Thanh Portal
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Rhalala… j’ai un parcours un peu chaotique mais cohérent je crois.
Dans les grandes lignes, j’ai fait un CAP art de la reliure puis librairie puis bac littéraire/arts plastiques puis fac de lettres. C’est à ce moment-là que j’ai arrêté de peindre et dessiner pour de mauvaises raisons sans doute.
Et c’est bien plus tard que j’ai repris les pinceaux, comme s’il m’avait fallu faire ce tour du livre pour passer le cap et oser me lancer. De fait, je suis autodidacte.
Quels sont les livres qui ont marqué votre enfance et votre adolescence ?
Petite, il y avait peu de livres à la maison, mais j’avais une très belle collection de livres-disques de chez Casterman que je me passais en boucle, puis la bibliothèque rose et verte, il y a eu aussi Sempé et Roald Dahl que j’adorais et beaucoup de classiques et les contes de Gripari.
Adolescente, je lisais tout ce qui me passait entre les mains, j’ai toujours été une lectrice compulsive : Vian, Loisel, Pennac, Dostoievski, Queneau, Perec, Akira etc., etc…
J’ai eu l’occasion de vous le dire, je trouve que votre dessin a énormément évolué, que s’est-il passé ?
Merci ! Car je le prends comme un compliment. Et j’espère qu’il va continuer à évoluer !
Comme j’ai eu une grosse interruption et que je n’ai pas fait d’école, je répare une frustration par beaucoup de travail, je cherche encore et toujours, j’expérimente, je rêve.
Et certains accidents de la vie font que mes pinceaux vont sur des sentiers qui bifurquent.
Quelles techniques d’illustrations utilisez-vous ?
J’aime le traditionnel, sentir la couleur qui se pose sur le papier. J’aime aussi mélanger les techniques. J’ai une préférence pour la gouache et l’encre de Chine mais j’utilise aussi l’aquarelle ou les crayons de couleur ou le papier découpé. Tout dépend du texte et de mes envies du moment.
Vous illustrez autant des albums que des romans, quel est l’exercice que vous préférez ?
J’aime les deux !
L’exercice n’est pas le même. En album, les illustrations sont vouées à offrir une véritable narration en parallèle et complémentaire
En roman, les illustrations se font plus discrètes et accompagnent le texte.
Comment avez-vous travaillé, par exemple, sur Le petit principe ?
Houla ! J’étais très impressionnée par le texte et la maison d’édition ! (comprendre : je suis restée des jours devant ma feuille blanche)
Il fallait me départir de toute l’imagerie du Petit Prince de St Exupéry. J’ai abordé le texte comme une œuvre à part entière, ce qu’il est.
Il me paraissait évident d’utiliser l’encre et faire plein de traits pour signifier le mouvement de l’espace, tout ça relevé par des touches de couleur à la gouache.
Une fois que j’avais déterminé les moments que je voulais illustrer, je n’ai plus réfléchi et ai illustré assez instinctivement.
Vous avez sorti plusieurs ouvrages avec Isabelle Wlodarczyk, parlez-nous de votre collaboration ?
J’ai rencontré Isabelle grâce à Facebook il y a maintenant 2 ans. J’étais tombée par hasard sur quelques phrases d’elle et de suite j’ai été séduite par son style. Je lui ai donc écrit, nous avons fait connaissance, nous nous sommes découvert des affinités communes et elle a accepté de m’écrire des textes.
Depuis nous sommes devenues très complices, elle m’offre des textes très beaux et poétiques ou des textes rigolos et farfelus selon nos humeurs.
Il arrive aussi que je gribouille, lui soumette une idée et sa plume s’emballe.
Nous avons des dizaines de projets, de rêves, d’idées… Hélas nous manquons de temps et nous rêvons d’être coincées dans un lieu loin de tout pour les réaliser…
Quels sont vos projets ?
Là je finis un livre en papier découpé et gouache écrit par ma complice Isabelle Wlodarczyk qui paraîtra chez Philomèle début 2015.
Puis j’enchaîne par des commandes très variées et enthousiasmantes comme un documentaire scientifique, un album avec une poulette et des livres numériques. Je vous tiendrai au courant.
Bibliographie :
- La compète, illustration d’un texte de Benoît Charlat, Talents Hauts (2014).
- Loup s’y perd, illustration d’un texte d’Isabelle Wlodarczyk, Les 400 coups (2014).
- Sous le signe de la mouette, illustration d’un texte d’Arnaud Jomain, Orphie (2014).
- Le petit principe : Voyageur des trous noirs, illustration d’un texte d’Eva Almassy, l’école des loisirs (2014).
- Histoires de renards, illustration d’un texte d’Annie Caldirac, Rue des enfants (2014).
- Léo et Célestin, illustration d’un texte d’Isabelle Wlodarczyk, L’escamoteur (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Oh les loups !, illustration d’un texte de Céline Alix, Paquet (2013).
- Madoulaine, illustration d’un texte de Mary Aulne, Apeiron (2013).
- Renardot et le souvenir volé, illustration d’un texte d’Isabelle Wlodarczyk, Éditions du Caïman (2013).
- Sur mon arbre perché, illustration d’un texte d’Isabelle Wlodarczyk, Vert pomme (2013), que nous avons chroniqué ici.
Retrouvez Thanh Portal sur son book : http://thanh.ultra-book.com.
Concours
Comme je vous le disais juste avant cette interview, grâce aux éditions L’escamoteur, je vais pouvoir faire un-e chanceux-ceuse parmi vous ! En effet, l’un-e de vous va pouvoir gagner un exemplaire du petit roman Léo et Célestin écrit par Isabelle Wlodarczyk et illustré par Thanh Portal (que nous avions chroniqué ici) ! Pour participer au tirage au sort racontez-moi un souvenir avec votre grand-père ou un souvenir de vos enfants avec leur grand-père. Vous avez jusqu’à mardi 20 h ! Bonne chance à tous !
Le coup de cœur et le coup de gueule de… Layla Benabid
Régulièrement, un acteur de l’édition jeunesse (auteur, illustrateur, éditeur…) nous parle de deux choses qui lui tiennent à cœur. Une chose qui l’a touché, ému ou qui lui a tout simplement plu et sur laquelle il veut mettre un coup de projecteur, et au contraire quelque chose qui l’a énervé. Cette semaine, c’est l’auteur/illustratrice Layla Benabid qui nous livre son coup de cœur et son coup de gueule.
J’aime les animaux. Alors forcément mon coup de cœur et mon coup de gueule vont parler de ces derniers. Ou plutôt des humains face à ces derniers.
Mon coup de cœur est énorme et il va à l’Association ALARM à Marseille. Elle regroupe – sous la forme d’un Collège Solidaire et exempt de hiérarchie – des individu-e-s bénévoles qui ont pour volonté l’abolition totale et définitive de toutes formes d’exploitation animale (tant pour le non humain que pour l’humain), de domination, de discrimination et du spécisme.
J’ai eu la chance de croiser le chemin de cette association à un moment important de ma vie où j’avais la sensation d’être seule au monde et seule face aux atrocités que l’on commet sur les animaux pour notre alimentation, nos divertissements, notre façon de nous habiller etc…
Sans ces belles personnes et leur motivation à informer les gens de ce qu’il se passe dans leur dos ou sous couvert de jolies publicités mensongères, je pense sincèrement que ma santé mentale aurait eu du mal à tenir le coup.
Aujourd’hui je fais partie de cette association. Si vous souhaitez en apprendre plus sur ALARM, rendez-vous sur la page Facebook : https://www.facebook.com/alarm13?fref=ts ou sur le site : http://alarm-asso.fr/
Pour le coup de gueule… c’est plus difficile car j’en ai plusieurs !!! Je pourrais parler de corrida (sérieusement ça existe encore ça ?), de cirque avec des animaux, d’élevages intensifs, de fourrure, de foie gras etc… etc… la liste est malheureusement longue.
Je vais quand même faire un coup de gueule contre la vivisection.
On nous fait encore croire en (bientôt) 2015 que la vivisection (expérimentation sur des animaux vivants en laboratoires) est nécessaire, incontournable pour l’avancée de la science. Or il est tout simplement prouvé par des chercheurs, des chirurgiens, des professeurs que c’est faux. Que la vivisection est même un frein à la recherche. Qu’elle est dangereuse pour les humains. Qu’est-ce qui donc justifie la torture psychologique et physique puis la mort de millions d’animaux ?
Il est grand temps de réagir et d’agir pour que cette barbarie inutile cesse. Déjà en achetant uniquement des marques de produits ménagers et cosmétiques qui ne testent pas sur les animaux. Puis en soutenant Antidote Europe que je vous invite à découvrir sur leur site : http://antidote-europe.org/ et à suivre sur leur page Facebook : https://www.facebook.com/pages/Antidote-Europe/116011605129575?fref=ts
- Pichien, album sans texte, Rêves bleus (2013).
- Panchemar, album sans texte, Rêves bleus (2013).
- Nuts, album sans texte, Rêves bleus (2013).
- Coster, album sans texte, Rêves bleus (2013).
- Vlady l’espion des dunes, illustration d’un texte d’Olivier Dupin, P’tit Baluchon (2014).
- Li-loup, album sans texte, Rêves bleus (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Kid-do, album sans texte, Rêves bleus (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Nours, album sans texte, Rêves bleus (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Chapillon, album sans texte, Rêves bleus (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Le Journal de Juju Gribouille, illustration d’un texte de Laurie Cohen, Limonade (2013)
- Notre pense pas bête, collectif, P’tit Baluchon (2012)
- Un soleil pour Madagascar, collectif, Limonade (2012)
- Je m’amuse au Japon, Collectif, Limonade (2012)
- Je m’amuse en Inde, Collectif, Limonade (2012)
À noter également que depuis 2007, Layla Benabid participe au fanzine BD amateur Anachronique.
Retrouvez Layla Benabid sur son blog : http://layla.over-blog.fr mais vous pouvez aussi la suivre sur Facebook.
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Bonjour et merci pour l’interview et le concours !
Mon “Papi Jojo” était un rigolo, il aimait bien nous chanter des chansons comme : “Quand j’étais petit, je n’étais pas grand/ Je montrais mon cul à tous les passants !” . Le dimanche parfois, il nous emmenait mon frère et moi dans sa voiture (une vielle Opel orange) pour aller au chalet familial et je me rappelle qu’à chaque virage de montagne, il klaxonnait comme un fou. C’était pour prévenir de sa présence mais je crois que çà l’amusait!
Bonne journée
Geneviève
Je suis très triste que mes enfants n’aient pas eu le temps de connaître leur Papy Claude… Il me manque certainement plus qu’à eux, mais je sais qu’il aurait fait un chouette Papy. Je l’ai vu raconter les rivières, arpenter les jardins, déambuler dans la forêt avec leur cousin, et j’imagine que c’est ce genre de souvenir qu’ils auraient gardé de lui…
Ségolène
Bravo c’est gagné !
bonjour
merci beaucoup
je tente ma chance
je me souviens de mon grand pere (pepere) quand j’étais petite jouait beaucoup à me taquiner
il attrapait mon nez entre ses gros doigts, tordait mon nez dans tous les sens et faisait semblant de me l’arracher. je croyais dur comme fer qu’il me l’avait arracher a chaque fois car il me montrait entre son index et son majeur, un petit bout de son pouce que je prenais pour mon nez. si j’étais sage, il me le recollait.
son petit jeu m’a beaucoup marqué
bonne journée
J’ai beaucoup de souvenirs avec mon grand-père mais je garde précieusement en mémoire tout ce qu’il a fait pour ma fille. Il l’emmenait partout, s’ en occupait tout le temps. Il lui avait fait un siège pour mettre sur son tracteur-tondeuse. Ils l’ont essayé à Pâques 2007, ont fait des tours et des tours de jardin, nous saluant en passant près de nous. Sarah riait aux éclats. Elle avait 18 mois. Pour elle, il venait de changer de voiture, plus confortable, pour l’emmener en ballade le dimanche. Il est mort en août 2007. Il n’a pas eu le temps de l’emmener en ballade comme il le souhaitait et le petit siège de tondeuse n’a jamais resservi: Sarah hurlait dès lors qu’on la mettait dessus. Elle ne voulait y aller qu’avec son Papy Max.
Merci pour ce concours! Et pour vos chroniques, si richement fournies.
Artisan, mon grand père avait participé à la dorure de la place Stanislas à Nancy. Il m’en avait offert une feuille. Une feuille d’or dans un papier la protégeant, puis mise dans une enveloppe. Précieuse et fragile. A ne pas toucher. Mais j’avais 8 ans et terriblement envie de “dorer” moi aussi quelque chose ! La feuille d’or et ma colle UHU: un gros carnage ! Rires.
bonjour ,merci .
mes grands parents sont partis beaucoup trop tot . j’ai malgré tout plein de souvenirs . mon pépé maternel chez qui je passais mes vacances scolaires ,que de bons moments . il me sortait un livre de certificat d’étude et me faisait travailler .
il était très fier de moi et moi je suis très fière des valeurs qu’il a pu me transmettre.
merci à vous. agréable journée
Mon papoune il nous amenait au Parc “Bonbon” (qui s’appelait pas du tout comme ça, mais je ne l’ai compris que bien plus tard) et on faisait du vélo sous les arbres pendant qu’il arrêtait tous les passants pour papoter pendant des heures.
C’est doux et simple mais c’est mon souvenir préféré de mon Papoune 🙂
Superbe article une fois encore, et superbe concours, une fois encore ! merci !!
Mon Papi, je pourrais en parler très longuement, il m’a apporté tellement… Je me contenterais de dire que c’est lui qui m’a appris à lire, patiemment, ce qui m’a permis de sauter le CP mais surtout m’a ouvert les portes de ce monde merveilleux des livres, un refuge, un exutoire,les fondations de mon imaginaire et de ma personnalité..Merci Papi ! 😉 Il nous a quittés il y a déjà plusieurs années, après une longue vie bien remplie, et je regrette qu’il n’ait pas connu mes filles, mais je leur parle très souvent de ce fabuleux “arrière-grand-papi” !
bonjour et merci pour ce chouette concours je tente volontiers
pour ma part un souvenir avec mon grand pere c’était quand on allait ensemble faire du tennis! bon moments 🙁
bonne journée
Bonjour,
n’ayant pas d’enfants, je vais parler d’un de mes souvenirs avec mon grand-père. Il a été mauvais sur le coup mais bon maintenant en fait. Je me souviens du jour ou mon grand-père m’a forcée à manger des quenelles… je lui ai répliqué, du haut de mes 5 ans que je ne voulais pas parce que c’était ” dégueulasse”. Résultat, il m’a laissé mariné devant mon assiette pendant 2 heures ( j’étais tétue) avant de m’envoyer à la sieste, et j’ai eu de nouveau mes quenelles le soir…. j’ai fini par les manger. Paradoxalement c’est maintenant un souvenir que je considère avec le sourire… et au fait ‘ pépé, j’en ai mangé depuis des quenelles, et même que j’adore ça…., alors merci…. et merci de veiller sur moi depuis là haut! “
J’ai eu un grand-père que je n’ai pas connu, et l’autre très peu, parti alors que j’étais toute petite. C’est plutôt un oncle “assez âgé” qui représentait pour moi cette “génération”, et c’est chez lui que j’allais en vacances. Il me faisait rire, il imitait les autres: ses voisins, ou encore sa femme, très pieuse, en train de prier, la tête dans les bras, sur le montant de la cheminée (ça me faisait beaucoup rire), mais aussi mes parents, et là je n’aimais pas trop ça !
Nous faisions d’interminables parties de belote, et il trichait sans cesse, ce qui m’énervait! Je m’aperçois aujourd’hui qu’il n’était jamais aussi heureux que lorsque je découvrais sa triche! Il voulait que je reste vigilante, et à la hauteur de ses attentes!!!
Souvenir de mon fils alors âgé de 3 ans et de mon papa (leur dernière rencontre) : Mon père lui avait préparé le goûter (tartine de miel, que mon fil mangeait pour la première fois !), puis, une petite balade dans le parc, ils se donnaient la main, et mon père prenait bien garde que son petit-fils n’attrape pas froid….Je les suivais, j’ai toujours cette image à l’esprit…
Bonsoir
Merci pour ce cadeau
Moi je n’ai connu qu’un seul de mes grands-pères et il est décédé quand j’étais très jeune, mais ma mère m’a souvent dit qu’il adorait faire l’avion avec moi !!
je croise les doigts et bonne chance à tous
Mes grands-pères sont mauvais, avec les femmes, avec leurs filles. D’ailleurs, je ne les considère plus comme des grands-père. Mais j’ai tout de même un souvenir celui où un de mes grands-pères me demande un malabar, ma grand-mère lui déconseille, il insiste, il se retrouve donc avec le Malabar complètement collé au dentier, et moi j’étais tordu de rire, j’avais 8 ans.
je revois les veines de mon grand pere sur ses avant bras lorsqu’il portait de lourdes caisses de pommes royales ! Et l’odeur des Gitanes jaunes dans l’air campagnard.
Sympa d’en connaitre davantage sur Thanh.
Je tente le concours pour découvrir davantage encore son travail avec ce roman. J’ai déjà Madoulaine qui est superbe et ce roman me tente bien aussi.
Souvenir sur l’un de mes grand-pères : pas un souvenir en particulier car je n’ai partagé que peu de moments avec lui mais ce qui m’a marquée c’est d’avoir appris tardivement que c’était en fait mon grand-père, lui que nous appelions mon oncle.
Bravo à Ségolène et merci pour vos témoignages touchants