En ce mercredi d’ouverture du salon de Montreuil, nous recevons tout d’abord Amélie Graux, une illustratrice aux multiples facettes. Puis j’ai demandé à l’auteur-éditrice et à l’illustrateur de Léopold et le chat perché de nous parler de cet ouvrage que j’ai particulièrement aimé. Entre les deux vous pourrez gagner J’aime mes cauchemars illustré par Amélie Graux, grâce à Gallimard Jeunesse. Bon mercredi à vous
L’interview du mercredi : Amélie Graux
Parlez-nous de votre parcours.
Dès que j’ai été en âge de tenir un crayon, j’ai rempli des kilo-tonnes de feuilles de dessins en tout genre. Je dessinais aussi à quatre mains avec mon grand-frère et mon voisin. Le dessin a toujours été au centre de ma vie, et une prodigieuse source de plaisir.
Alors j’ai, tout naturellement, fait des études d’Arts aux Arts Décoratifs de Paris où je me spécialisai en Animation. Après notre diplôme, un film en pâte à modeler, réalisé en collaboration avec Anne-Laure Bizot, qui obtint un prix à Annecy et fut acheté par Canal +, Qui veut du pâté de foie ?, je décidai de faire des livres.
Quels livres ont marqué votre enfance et votre adolescence ?
Bien des livres ont marqué mon enfance.
Ils sont nombreux car ma mère, passionnée de littérature, nous inondait d’ouvrages passionnants.
Je citerais tous les livres de Roald Dahl, dont l’Énorme crocodile et Sacrées sorcières.
Max et les maximonstres, évidemment !
Sendak est vraiment parmi mes illustrateurs favoris !
Les trois brigands et Héloïse m’ont également fortement marquée, ainsi que des tas d’autres mais là on n’en finirait plus.
Vous n’utilisez pas toujours les mêmes techniques, si on pense, par exemple, aux Oops et Ohlala ou à Pouce. Quelles sont ces techniques et comment choisissez-vous la technique que vous allez utiliser pour un projet ?
Ma technique et mon style évoluent tout le temps parce que sinon, quel ennui !
Ce que je recherche avant tout, c’est l’expression des personnages, il est donc impératif que mon dessin reste vivant, voilà pourquoi je remplis des tas de carnets de croquis, beaucoup réalisés dans le métro, inépuisable source de modèle vivant. Je participe au collectif De lignes en ligne, de croqueurs dans le métro : http://www.delignesenligne.com/croqueurs.php?IdAuteur=164#.
Parlez-nous aussi de votre dernier album, J’aime mes cauchemars.
L’album J’aime mes cauchemars a été un véritable coup de cœur. J’ai lu le scénario de Séverine Vidal et je me suis aussitôt projetée dans l’histoire. J’ai eu la vision de ce que je voulais faire. Tout est allé très vite, j’ai tout de suite trouvé les personnages. Je me réveillais la nuit en pensant aux compositions des images, ce fut très exaltant !
Quelques mots sur vos projets ?
Je viens de finir le quatorzième de mes imagiers à toucher et je travaille sur la suite de mon album C’est pas moi c’est mon loup, chez Milan, sur la suite de Pouce chez Flammarion et sur un album écrit par Susie Morgenstern chez Nathan.
Et puis Séverine Vidal m’a proposé une petite série de livres, intitulée June et Jo qui me plaît drôlement. Nous allons la présenter chez Gallimard et ça risque d’être plutôt savoureux…
Bibliographie sélective :
- Mes animaux préférés, texte et illustrations, Milan (2014).
- Révolution dans la savane, illustration d’un texte de la classe de CP-CE1 de l’école Jean de La Fontaine à Neuilly-sur-Marne, Talents Hauts (2014).
- Série Oops et Ohlala, illustration de textes de Mellow, Talents Hauts (2013-2014), que nous avons chroniqués ici, ici, ici, ici, ici, ici et là.
- J’aime mes cauchemars, illustration d’un texte de Séverine Vidal, Gallimard Jeunesse Giboulées (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Je fais le marché, texte et illustrations, Milan (2014).
- Dis papa, dis maman, tu fais quoi quand j’suis pas là ?, illustration d’un texte de Camille Seydoux, Sarbacane (2014).
- Pouce !, illustration d’un texte d’Alice Brière-Haquet, Père Castor (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Comptines des papas, illustration d’un texte de Gilles Diederichs, Nathan (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Mon pirate à moi, illustration d’un texte de Myriam Ouyessad, Élan Vert (2013).
- Mon papa, c’est le roi !, illustration d’un texte de Sandrine Lamour, Lito (2012).
- 9 mois pour attendre un petit frère ou une petite sœur, illustration d’un texte de Catherine Dolto et Colline Faure-Poirée, Gallimard Jeunesse Giboulées (2012), que nous avons chroniqué ici.
Retrouvez Amélie Graux sur son site : http://grasduchou.ultra-book.com.
Concours
Grâce à Gallimard Jeunesse Giboulées, je vais faire un heureux parmi vous. Parlez-moi en commentaire de vos enfants et de leurs cauchemars (anecdote, etc.). Si vous n’en avez pas envie ou si vous n’avez pas d’enfant, vous pouvez dire que vous souhaitez juste participer. Je tirerai au sort parmi vos réponses et l’heureux-se gagnant-e recevra, J’aime mes cauchemars. Vous avez jusqu’à mardi 20 h. Bonne chance à tous !
Parlez-moi de… Léopold et le chat perché
Régulièrement, on revient sur un livre qu’on a aimé avec son auteur, éventuellement son illustrateur et son éditeur. L’occasion d’en savoir un peu plus sur un livre qui nous a plu. Cette fois-ci, c’est sur un de nos coups de cœur, Léopold et le chat perché (chroniqué ici), de Muriel Montagut et Loren Bes que j’ai eu envie de revenir.
Muriel Montagut (l’éditrice, Oups édition) :
Oups est une association de bénévoles convaincus que l’acceptation de l’autre passe parfois par la banalisation de sa différence. L’homoparentalité telle que nous la traitons dans nos livres est un élément subsidiaire de nos histoires. Néanmoins elle est là, clairement posée et ouvertement banalisée, pour que les enfants, concernés par ce type de situation familiale, puissent y puiser des modèles identificatoires qui leur font défaut.
En effet, nul besoin pour eux d’explication sur leur fonctionnement familial qu’ils connaissent parfaitement. Par contre, ils ne peuvent qu’apprécier des héros qui leur ressemblent, vivant des aventures ordinaires et extraordinaires, avec en toile de fond, deux mères ou deux pères qui veillent attentivement sur eux.
Nos histoires s’adressent bien sûr à tous les enfants qui pourront peut-être puiser dans ces livres l’idée que cette différence familiale en somme est des plus insignifiantes…
Le site d’Oups : http://www.oupseditions.fr.
Loren Bes (l’illustrateur) :
J’ai énormément apprécié illustrer ce livre-ci. Ce Léopold, et ce chat perché, cette famille et l’univers de pirates un peu saugrenu. Ce contraste entre cet univers un peu fou, sautillant, poissons frais, cuistot et hamac débraillé, péroquetant et pétaradant, et l’univers de l’école, la vision d’un certain sérieux, apprentissage, rangé, une certaine formalité, la transmission, je l’espère, de valeurs et propos pensés. Et cet enfant, ce chat, cette rencontre qui apparaît juste au milieu, comme une petite étincelle qui lie ces deux univers.
J’ai tout à fait par hasard découvert l’association éditoriale Oups. Leur ligne éditoriale m’a attiré, prendre part à cette petite brique de tolérance, au sein de ce grand édifice qui est en train de se construire m’a beaucoup plu. J’aime, et je prends position. Il me semble, pour ma part, que l’illustration et mes choix de livres sont la meilleure opportunité que j’ai de m’exprimer. Les mots ce n’est pas trop mon truc, mon expression est bien souvent emberlificotée… les traits par contre, les couleurs, j’arrive bien mieux à les placer.
Les premiers échanges avec Muriel ont fini de me convaincre, on était sur la même longueur d’onde quant aux propos à « défendre », quant au livre qu’on envisageait, quant à la forme que l’on voulait lui donner. Et ceci est assez rare pour être noté et souligné ! J’ai aussi beaucoup aimé la légèreté, la finesse, la justesse, et la sagesse de sa vision des choses.
Muriel avait vu un dessin de pirates sur mon site, et tout en insistant sur le fait qu’elle me laissait toute liberté, m’a suggéré « c’est un peu comme ça que je verrai les choses ». Ce genre de mot met en confiance, et permet de se plonger dans les images sans trop se poser de questions… se laisser aller au gré de l’inspiration. L’univers pirate, je ne sais pas vraiment « pourquoi », m’amène vers des couleurs à dominante sépia, quelque peu « tâché », par les aléas, l’intensité, l’aventure de la vie. Le chat est vert. C’est comme ça !! Probablement resté perché trop longtemps.
J’essaye que chaque livre soit différent des autres, qu’il ait une sorte d’identité, unique. Donc c’est ce que j’ai essayé ici, dans cet univers que j’ai trouvé joyeux, serein, teinté d’une certaine poésie, et enrobé de sens.
Le site de Loren Bes : http://lorenbes.com.
Muriel Montagut (l’auteur) :
En premier lieu, j’avais envie en écrivant ce texte d’explorer l’univers de la piraterie en jouant avec les codes habituels, comme suggérer que des pirates puissent avoir un idéal de non-violence.
Pour les éditions Oups, je trouvais intéressant de parler du sentiment de différence que beaucoup d’enfants peuvent ressentir à l’école : pour les camarades de Léopold, enfant pirate, qui met les pieds dans une école pour la première fois de sa vie, quelque chose ne colle pas. Ce n’est pas le fait qu’il ait deux pères, ça, ce n’est pas si étonnant. C’est plutôt qu’il soit pirate qui est intrigant. Pourrait-il vraiment être un vrai pirate comme en rêvent les enfants ?
J’ai découvert l’univers tout en suggestion et en finesse de Loren Bes, qui incite au voyage et à la poésie. On apprécie l’équilibre de chaque illustration pour ce qu’elle dégage d’une manière générale, mais on adore aussi s’y perdre dans le détail… J’ai tout de suite eu envie de travailler avec lui. Au fil de notre collaboration, je découvrais qu’il se jouait des couleurs comme j’appréciais le double sens des mots, avec un fond d’humour et de décalage qui m’a vraiment séduite.
Je crois que ce plaisir partagé peut s’éprouver à la lecture du livre : on le termine avec l’idée que si l’essentiel est dans la belle rencontre d’un enfant pirate avec un chat perché, et il est peut-être tout autant dans une multiplicité d’ailleurs…
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Aloha ! Je me met en lice pour ce joli concours !
Moi ma fille quand elle était petite ,elle imaginait dans ses cauchemars qu’il y avait un monstre sous son lit !!
Alors je lui ai offert une peluche monstre bleue et lui ai dit que celui-ci la défendrait lol
Merciiiii ^^
chouca@live.fr
Pas de cauchemar pour Rose, mais je participe avec joie !!!
Pas de cauchemar à proprement parlé ici. Mais de belles frousses. Mes filles sont dans leur période “on se raconte des histoires qui font peur?” sauf qu’après, dès la nuit tombée, elles n’osent plus aller seules dans la moindre partie de la maison plongée dans le noir. Des fois qu’un des zombies apparaissent en même temps que la lumière s’allume ^_^ :-).
Je participe avec joie, merci.
Merci pour ce beau concours, j’adore le travail d’Amélie Graux 🙂
A la maison la plus jeune semble avoir débuté la phase cauchemars mais ne peut encore nous les préciser. La plus grande en fait peu mais nous a déjà parlé de “vilaines araignées” qui montaient sur son lit 🙁
Bonne journée !
Mon fils a longtemps eu peur de lapins géants qui montaient le long du mur de la maison pour rentrer dans sa chambre. Son défenseur était alors un minuscule lapin bleu, en hommage à Emilie Jolie
Ben moi je les aime pas mes cauchemars, mais j’aimerai bien découvrir pourquoi on peut les aimer????
Alors je participe!
le loustic a très, très peur des monstres! il fait rarement des cauchemars, mais quand il en fait c’est dur de le calmer…
(HS: on adore les oops et ohlala ici!)
Je n’ai pas d’enfants mais je souhaite participer :). Je me souviens que quand j’étais petite, j’étais effrayée par les étranges lumières qui filtraient à travers les fentes de mes volets.
Antonin, 4 ans est plutôt hanté par les histoires qu’on lui lit dans la journée et qui peuvent faire un peu peur. Le dernier monstre était le Cracoucas. Et je crois qu’il a rêvé que son père le mangeait ! Mais rien de grave, son gros tigre en peluche qui dort sur le lit a pour mission de dévorer les cauchemars.
la mienne est encore trop petite pour me raconter ses cauchemars mais j’imagine qu’ils doivent être peuplés de purée d’épinards trop amères !
bonne journée!
Bonjour,
Tiens j’ai raconté J’aime me cauchemars dans la classe de mon fils l’année scolaire dernière (moyenne section), ils ont bien aimé !
Pas de cauchemars récents pour mes enfants, par contre, moi, cette nuit, j’ai rêvé de zombies, et c’était assez terrifiant !!! (faut peut-être que j’arrête la lecture des Walking dead le soir !!!)
A bientôt et merci pour l’interview et pour le concours
G
bonjour
mon petit garçon fait des cauchemars difficiles à raconter car j’ai du mal à comprendre aussi; ce sont toujours des mondes peuplés de méchants avec de drôles de noms impossibles à retenir..
il faut reprendre avec lui pour qu’il se sente sécuriser
je participe avec plaisir
mon mail est: gaut.geraldine(at)orange.fr
merci et bonne soirée
Pas encore de cauchemars ici pour mon Loulou de 4 ans…mais avant de se coucher il vérifie quand même qu’il n’y a pas de monstres, dragons cachés dans un coin….en tout cas ses peurs n’ont pas encore donné lieu aux cauchemars…par contre il dit qu’il rêve d’herbes et de fleurs ! 😉
bonsoir ,merci beaucoup
pas de cauchemar pour mon petit ange ,de doux réves
je participe avec joie
merci,belle semaine
Bonjour,
Je souhaite juste participer ….
Merci pour ce partage.
Cordialement,
Marie
Quand on demande à un petit garçon qui vient de vous réveiller en pleine nuit de quoi il a peur, il faut s’attendre à une réponse du genre “J’ai peur du Monsieur”. Sauf que quand on est courageuse comme moi et pas très réveillée, ça glace le sang d’un coup… “Mais non voyons, quel Monsieur ? Y a pas de Monsieur… !”. J’étais censée le rassurer je sais, mais en fait j’ai juste flippé 🙂
Bonjour,
Je participe avec plaisir
Ma choupette a peur du noir, tout simplement alors tout se passe bp mieux dès que sa veilleuse est allumée
Merci pour cette belle découverte 🙂
Bravo à Bulline !