Aujourd’hui c’est encore un beau mercredi, mes invitées sont deux illustratrices que j’aime beaucoup. Tout d’abord Eleonore Zubber a répondu à mes questions puis Cécile Vangout est l’invitée de “La chronique de…“.
L’interview du mercredi : Eleonore Zuber
Quel a été votre parcours ?
Après une année à la Faculté d’Arts Plastiques à Paris, et une année aux Ateliers de Sèvres, j’ai décidé de tenter le concours des Arts Décoratifs de Strasbourg que j’ai eu et du coup youpi les bretzels, les tartes flambées et la bière pendant 5 ans ! J’ai eu la chance de faire parti de l’atelier d’illustration mené par Claude Lapointe, qui prenait sa retraite pas longtemps après. La 4ème année, avec des copines illustratrices (dont entre autre les giga Magali Le Huche et Judith Gueyfier) nous avons créé une association « Ô Mazette ! » afin de pouvoir vendre nos petites fabrications fait main et faire des expositions collectives, c’est là où est née ma série de petits livre fluo Lorsque… que j’avais fabriqué grâce à l’atelier de sérigraphie dont on disposait à l’école.
Quels sont les illustrateurs qui ont marqué votre enfance ?
Ayant vécu 4 ans au États Unis (de 4 à 8 ans), j’ai été plongée dans l’univers graphique américain des années 80, ça allait des dessins sur les paquets de céréales au supermarché à l’émission éducative Sesame Street (avec les marionnettes de Jim Henson), Pee-wee’s Playhouse et Gumby ; pour les illustrateurs j’adorai Shel Silverstein (un de mes livres préféré d’ailleurs L’arbre généreux), Roald Dahl, Richard Scarry, Raymond Briggs, Annette Tison et Talus Taylor (Barbapapa), Jan Pienkowski et j’en oublie.
Vous avez un dessin assez particulier, qu’on reconnaît assez vite (et que personnellement j’adore). D’après vous c’est un avantage ou un handicap dans l’illustration jeunesse ?
Merci ! C’est un peu les deux à la fois, ça demande peut-être plus de temps pour trouver sa place dans l’illustration jeunesse, mais je pense qu’aujourd’hui les éditeurs prennent plus le risque d’éditer des extra-terrestres…
Vous êtes souvent uniquement illustratrice des livres pour enfants que vous sortez, alors que j’adore votre humour dans les Lorsque, ce genre d’humour décalé manque dans la littérature jeunesse, pas tentée d’être plus souvent auteur ?
Si, si j’y travaille, mais parfois c’est pire qu’un accouchement… Petite mes parents ne me lisaient pas souvent des histoires, alors je passais mon temps à regarder les illustrations et pour ce qui était du texte je ne comprenais rien car j’étais dyslexique. Du coup je pense que mes yeux se sont développés plus vite pour dessiner, que ma cervelle pour écrire des histoires. Aujourd’hui je me rattrapée avec ma fille avec qui je dévore tous les soirs au moins un livre et ma cervelle est aux anges.
D’ailleurs que pensez-vous de la production actuelle de littérature jeunesse ?
Je suis fan, nous allons très souvent à la bibliothèque emprunter des livres avec ma fille et je découvre des tas d’auteurs et illustrateurs surprenants! Ne m’emmenez pas à la librairie rayon jeunesse ou au magasin de jouet, je peux y rester des heures… Ce que j’apprécie c’est qu’il y en a pour tous les goûts et aussi que l’on édite de plus en plus sur des thèmes/sujets pas toujours faciles à expliquer aux enfants.
Quels sont vos projets ?
Je travaille sur 3 projets en bande-dessinées pour adulte, 1 livre pour les enfants, et aussi je prépare une future exposition qui aura lieu en mars/avril 2013 dans un chic lieu avec des chic gens!… mais chut j’ai pas le droit de le dire.
Sa bibliographie jeunesse :
- Maman sait tout faire, illustration d’un texte de Nicole Snitselar, Frimousse (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Mon Mémo des plus beau contes, collectif, Tourbillon (2011).
- Cocottes, illustration d’un texte de Corinne Dreyfuss, Frimousse (2010).
- Qui marche sur quoi ?, Frimousse (2010)
- Le Pire Noël du Père Noël, illustration d’un texte de Bernard Villiot, Éditions du Toucan (2009).
- Le Voyage, illustration d’un texte de Béatrice Fontanel, Tourbillon (2009).
- Le Petit Chaperon Rouge, illustration d’un texte de Marie Fordacq, Tourbillon (2009).
- Le Pâté de crottes de nez, illustration d’un texte de Bernard Villiot, Éditions du Toucan (2008).
- Linda à Londres, illustration d’un texte de Seymourina Cruse, Éditions du Toucan (2007).
- Pierrot à Paris, illustration d’un texte de Seymourina Cruse, Éditions du Toucan (2007).
Retrouvez Eleonore Zuber sur son site : http://www.picnicparty.net/eleonore-zuber et sur son blog : http://elleestaunord.over-blog.com et je vous conseille fortement ses Lorsque (dont l’intégrale vient de sortir chez Cambourakis), c’est vraiment très drôle et complètement déjanté.
La chronique de… Cécile Vangout
Une fois par mois un auteur ou un illustrateur qu’on aime à La mare aux mots nous parle d’un livre qu’il a aimé. Cette fois-ci c’est Cécile Vangout qui s’y colle ! Merci à elle.
Petit chagrin d’amour de Claude K. Dubois
Pastel (2010)
Dans la forêt des chagrins Rose pleure son amour perdu… Claude K. Dubois (tout comme Isabelle Carrier) a l’art de nous toucher par son univers simple et pourtant si touchant, avec des images aux tons sépia presque évanescentes mais fortes pour traiter de sujets parfois sensibles, en l’occurrence ici le chagrin d’amour. Ah, le chagrin d’amour, le fameux chagrin d’amour, le chagrin d’amour de compèt, celui qui nous frappe à tout âge, dont on a l’impression qu’on ne se relèvera jamais. Dans cet album Claude K. Dubois trouve les mots justes pour décrire le cheminement jusqu’au renouveau, parce que le poisson a montré le chemin, parce que le vent a murmuré, parce que l’oiseau a dit qu’il fallait ouvrir ses ailes et aller un peu plus haut profiter de cette vue, de cette Vie, belle, qui nous attend pour peu qu’on veuille bien l’accueillir. Un beau livre à mettre entre toutes les petites, et moins petites mains.
Cécile Vangout est illustratrice
Sa bibliographie :
- Pense Pas bête, collectif, P’tit Baluchon (2012)
-
- Est-ce que vous m’aimerez encore ? illustration d’un texte de Laurie Cohen, Galapagos (2012)
- Lulu et Moussu texte de Catherine Leblanc, L’élan Vert (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Et tu es né, illustration d’un texte de Valérie Giuliani, L’élan Vert (2012).
- Je m’amuse en Inde, collectif, Limonade (2012)
- Histoires de poche, collectif, illustration d’un texte d’Anne-Gaëlle Balpe (2011)
- Petit Cahier pour s’amuser avec le langage, Retz (2011)
- Je n’irai pas ! illustration d’un texte de Séverine Vidal, Frimousse (2011), que nous avons chroniqué ici.
- J’attends Mamy illustration d’un texte de Séverine Vidal, Alice Jeunesse (2011), que nous avons chroniqué ici.
- Giga Boy (2011) illustration d’un texte de Gaël Aymon, Talents Hauts, que nous avons chroniqué ici.
À paraitre :
- Petit Minus, illustration d’un texte de Séverine Vidal, L’élan Vert (2013)
- Février, illustration d’un texte de Séverine Vidal, Philomèle (2013)
- Maya et son petit Ta, illustration d’un texte de Nancy Guilbert, P’tits Totems (2013)
Retrouvez Cécile Vangout sur son blog : http://cecilevangout.ultra-book.com et sur sa page fan facebook.
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Merci pour ce chouette mercredi !!!
J’adore Eléonore Zuber ! J’adore aussi la série des “Lorsque…”, des mini-bd extra drôles !
Cet humour…ça fait BEAUCOUP de bien !! Merci pour cet article, je me suis régalée !
Encore un article bien sympathique ! Moi aussi je suis adepte des “lorsque” et tu as grandement raison lorsque tu dis que ce genre d’humour manque un peu en littérature jeunesse.
Sympa d’en découvrir plus sur Eléonore à l’univers si singulier. Elle a une vraie patte artistique ! Et visiblement (aussi sur la photo:)) un humour bien marqué. On en redemande….avis aux éditeurs!