Quand Mara passe, les enfants crient « Mara a de grandes oreilles ! ». La petite fille est triste, elle interroge sa mère, ses oreilles sont-elles si grandes ? La réponse la console, elle a des oreilles papillons. Désormais, devant les moqueries, elle saura quoi répondre. Si ses cheveux sont en bataille, si elle a un trou dans sa chaussette, si ses livres sont tout abimés… c’est qu’il y a une raison, et Mara la connaît !
C’est un magnifique ouvrage que sort une toute nouvelle maison d’édition, Père Fouettard. Les illustrations d’André Neves sont magnifiques, colorées, pleines de vie (allez absolument les découvrir avec cet extrait) et le texte de Luisa Aguilar réussit à dédramatiser tous les soucis de la vie, nos petites différences. Il faut parfois de la force de caractère, de l’humour, de l’ironie, pour combattre la moquerie, répliquer comme le fait Mara est plus déstabilisant que les coups ! Et puis après tout, est-ce si grave d’avoir de grandes oreilles ? Un très bel album qui parle, avec énormément de poésie, des moqueries dont les enfants sont souvent victimes.
Le même vu par La littérature de Judith et Sophie.
SLURP ! Mais quel est ce bruit horrible se demandent, tour à tour, le toucan, le singe et le crocodile. Tout désolé, un tamanoir explique que c’est lui qui fait ce bruit quand il mange. Comment ? Mais on ne doit pas faire ce bruit-là, ce n’est pas correct, il faut que cela cesse ! Alors tout triste notre tamanoir appelle Dame Nature et voudrait changer, il veut manger discrètement… et pour ça il va falloir modifier quelques peu son apparence. Mais est-ce une bonne idée ?
Dans un tout autre univers, on est plus proche de la BD ici, voici donc un tamanoir rejeté à cause de sa différence. Chacun des animaux qui le croise pense savoir mieux que lui quel bruit il faut faire quand on mange. Forcément, il a envie de changer, d’être tout autre. Thème récurrent dans la littérature jeunesse, vouloir gommer sa différence, qui est traité ici avec beaucoup d’humour. La fin, assez surprenante, est désopilante. Un album plein d’humour avec de très belles illustrations pour s’accepter tel que l’on est.
Des extraits.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages de Nob (La cuisine de Mamette et Le lutin bon à rien).
Oreilles papillons Texte de Luisa Aguilar, illustré par André Neves Père Fouettard 12 €, 230×230 mm, 32 pages, imprimé en Belgique chez un imprimeur éco-responsable, 2014. |
Slurp Texte de Nicolas Digard, illustré par Nob p’titGlénat dans la collection Vitamine 11 €,255×284 mm, 32 pages, imprimé en Espagne chez un imprimeur éco-responsable, 2014. |
À part ça ?
Les cartes de pays suivant ce qu’ils mangent, original et esthétique !
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
“Oreilles papillons” très joli titre, très bel univers. J’ai découvert cette maison cette semaine très prometteuse avec ce premier bel album. Les autres à venir ont l’air tout aussi beau et intéressant.
Slurp! est chouette aussi.