Et oui nous revoilà ! Après quinze jours sans chroniques (mais j’espère que vous avez vu notre superbe carte de vœux), j’avais envie de commencer l’année par deux albums forts, deux albums avec un vrai fond… tout en étant des albums pour enfants. Parce que nous devons faire en sorte que nos enfants se battent, n’acceptent pas l’injustice, les préjugés, parce qu’ils sont les citoyen-ne-s de demain… Comment mieux commencer l’année ?
Un matin, un hérisson est apparu dans la basse-cour… D’où venait-il ? Que venait-il faire ? Personne ne le savait… et tout le monde s’interrogeait ! Voyant tant de gens le toiser, le hérisson s’est roulé en boule… et est devenu encore plus suspect ! Toutes les poules étaient d’accord, il fallait se méfier et ouvrir l’œil… Le lendemain matin, le hérisson avait disparu ! Il fallait vite compter les œufs, il avait forcément volé quelque chose et surtout il fallait se protéger pour qu’il ne revienne pas, et construire un mur.
Pour ceux qui ne le savent pas, les gens du voyage ont pour symbole le hérisson (qu’ils appellent niglo). Sachant ça, on comprend tout de suite de quoi nous parle Jean-François Dumont dans ce très bel album. Une poule derrière un mur est le cinquième volet de l’excellente série La ferme au bout du pré (Gare à Edgar, Copains comme cochons, La petite oie qui ne voulait pas marcher au pas et La grève des moutons). Une série dans laquelle les animaux apprennent à dire non, à aller à la rencontre de l’autre malgré ses différences. J’aime énormément cette série parce que Jean-François Dumont arrive à faire passer beaucoup de choses tout en restant vraiment dans un langage et une histoire adaptés aux enfants. On n’est pas ici dans l’album militant que l’enfant va trouver un peu pénible. Bref un nouveau tome pour une série décidément très bonne (et dont la chute est vraiment réussie).
Le même vu par Enfantipages.
Les frères Moustaches existent, ils vivent en Birmanie. Ils se battent contre l’oppression avec pour arme le rire. Mais ils ne sont pas seuls, à travers le monde et de tout temps, qu’ils aient des moustaches ou pas, qu’ils soient frères ou pas, des hommes et des femmes osent dire non, osent se moquer du pouvoir en place. Et même si les despotes leur envoient des armées, c’est en leur tirant la langue que les frères Moustaches les reçoivent.
Beaucoup plus fort que le précédent, beaucoup plus graphique (mais forcément moins accessible pour les plus jeunes), Les frères Moustaches est un magnifique album sur ceux qui osent rire, au péril de leur vie, des gouvernements totalitaires en place. L’album est parfois très dur (le personnage de la couverture a d’ailleurs la langue coupée), mais il a le mérite de montrer aux enfants qu’il faut parfois s’opposer, dire non, refuser. Parce qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre à se rebeller contre l’injustice, parce qu’il est bon de rappeler que le rire est une arme et que partout sur la planète certains sont emprisonnés ou mutilés parce qu’ils osent l’utiliser, Les frères Moustaches est un magnifique album, un album qui fait du bien.
Le même vu par Les sandales d’Empédocle (avec des visuels intérieurs).
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des livres de Jean François Dumont (Pinocchio, Copains comme cochons, Gare à Edgar, La petite oie qui ne voulait pas marcher au pas et La grève des moutons) et de Charles Dutertre (Le voyage extraordinaire de Petit Pierre et La première fois que je suis née).
Une poule derrière un mur… de Jean-François Dumont Père Castor 12,50€, 280×268 mm, 30 pages, imprimé en France, 2011. |
Les Frères Moustaches Texte d’Alex Cousseau, illustré par Charles Dutertre Le Rouergue 16€, 216×302 mm, 36 pages, imprimé en Italie, 2013. |
Comme chaque début de mois, nous vous donnons aujourd’hui nos coups de cœur du mois dernier. En décembre, c’était donc, pour Marianne : La route d’Arnold de Pauline Saladin chez L’école des loisirs, Qu’est-ce que je m’ennuie de Christine Naumann Villemin et François Soutif chez Kaléidoscope et Où va-t-on quand on disparaît ? d’Isabelle Minhos Martin et Madalena Matoso chez Notari. Et pour moi : Mon voyage en gâteau d’Alice Brière-Haquet et Barroux chez Océan Éditions, Il était mille fois de Ludovic Flamant et Delphine Perret chez Les fourmis rouges et Le grand arbre et autres histoires de Rémi Courgeon chez Mango.
Côté romans, comme chaque nouveau trimestre, nous avons choisi les romans qui nous ont le plus plu dans les trois mois qui viennent de s’écouler. Pour le dernier trimestre de 2013 il s’agit, pour Marianne, de Le bonheur en cinq mensonges de Pascale Perrier chez Galapagos et Mes rêves au grand galop de Didier Jean et Zad chez Rageot. Et pour moi : Les chroniques d’Harris Burdick écrit par un collectif et sorti chez L’école des Loisirs, Jonah, T.1 Les sentinelles de Taï-Marc Le Thanh chez Didier Jeunesse et Paris, légendes & mystères de Julia Raison et Karim Friha chez Graine² (ce dernier est, je vous l’accorde un album mais à destination des bons lecteurs et se lit comme un recueil de nouvelles).
Retrouvez nos coups de cœur des mois précédents sur le blog, sur Facebook (ici pour les albums et là pour les romans) et sur Pinterest (ici pour les albums et là pour les romans).
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Joli retour! Deux beaux albums. Bonne année à vous deux et à vos proches!
Oui une année qui commence super bien avec deux beaux albums. Je ne connais pas le deuxième mais avec ce duo immanquablement il doit être comme tu le dis magnifique…et le thème est super bien.
Et pour le premier j’aime cette série et le travail de cet illustrateur.
Bon retour !!! C’est bon de te lire à nouveau Gabriel 😉
2 belles découvertes pour moi !
Je viens de trouver “Les Frères Moustaches” au 2ème salon des livres jeunesses de La Rochelle. Je suis ravie, car j’ai une superbe dédicace de Charles Dutertre !!