Aujourd’hui, je vais vous parler d’une célèbre chanteuse, d’une petite orpheline et d’une jeune fille qui se passionne pour un cheval qui sait compter.
Eunice a su chanter avant de savoir parler, elle avait le sens du rythme avant même de savoir marcher, c’est dire si la petite fille était destinée à faire de la musique. Il faut dire que chez elle sa mère fredonnait en cuisinant, pendant que son père l’accompagnait au piano. Parfois même, ce dernier apprenait à sa fille à jouer ses airs de jazz préférés… en cachette de sa pasteure de mère pour qui c’était une musique impie et préférait les cantiques. Eunice fit son premier concert à trois ans, à l’église. Le public, bouleversé, ne savait pas encore qu’il avait devant lui une future grande chanteuse qui prendrait le nom de Nina Simone.
C’est une très belle biographie de Nina Simone que nous proposent les éditions Didier Jeunesse. Un album illustré (assez proche du roman pour jeunes lecteur·rices car il y a beaucoup de texte ici) qui nous raconte la vie de cette star du jazz de sa naissance à la fin de sa vie. On y parle bien entendu de sa carrière de chanteuse, mais aussi de sa lutte pour les droits du peuple noir. L’album est magnifiquement illustré par Christian Robinson. En fin d’ouvrage, une partie documentaire et des conseils de vidéos à regarder viennent compléter le récit. Un très bon album pour faire découvrir aux enfants l’une des plus grandes chanteuses de jazz, mais aussi pour aborder l’histoire de la lutte pour les droits du peuple noir aux États-Unis.
Sara Crewe, 12 ans, vivait au pensionnat de Miss Minchin à Londres depuis ses 8 ans. Son père avait dû se résoudre à se séparer de l’enfant après la mort de sa femme, et l’avait donc ramenée de l’Inde afin qu’elle soit élevée dans cet établissement réservé aux familles aristocratiques. Mais quand le père de Sara mourut, celle-ci se retrouva sans argent et elle passa d’élève choyée à employée de maison maltraitée…
L’histoire de Princesse Sara de Frances Hogson Burnett est bien connue. Beaucoup l’ont découverte dans le dessin animé inspiré du roman dans les années 80, d’autres par l’une des adaptations cinématographiques (Shirley Temple et Mary Pickford ont toutes deux interprété cette enfant malheureuse et Alfonso Cuarón a réalisé également une jolie version en 1995), mais le texte d’origine est bien moins connu. Il a tout d’abord été publié sous forme de feuilleton (c’est cette version qui a été choisie ici), avant d’être adapté au théâtre puis réécrit par l’autrice dans une version plus longue éditée sous le titre
A little Princess (qui est la version la plus connue). Cette première version est plus noire que l’histoire que l’on connaît (je ne vous dévoilerai pas en quoi, afin de ne pas divulgâcher l’histoire), mais jamais plombante. Illustré par la peintre littéraire Nathalie Novi, l’ouvrage est magnifique, dès les pages de garde (j’avoue être juste moins fan de la première de couverture). Ses illustrations ajoutent énormément de poésie, d’onirisme au texte de Frances Hogson Burnett et nous permettent d’espérer, avec Sara, que sa vie prendra bientôt un tournant plus positif. Un très bel ouvrage, parfait pour les fêtes de fin d’année, que je vous conseille de lire en famille à voix haute sous forme d’épisodes.
Il s’appelle Hans et tout Berlin ne parle que de lui. Hans… drôle de nom pour un cheval, mais il faut dire que ce n’est pas un cheval comme les autres… Hans sait compter ! Depuis qu’elle en a entendu parler (par Bona Peiser, la première femme bibliothécaire en Allemagne), Charlotte ne rêve plus que d’une chose : approcher l’animal, voir de ses propres yeux si tout ce qu’on dit sur lui est vrai, et tenter de comprendre…
L’autrice Natacha Henry s’est encore inspirée d’une histoire vraie pour son nouveau roman. Après les vies de Marie Curie et de sa sœur, de Rosa Bonheur ou l’histoire des petites filles qui ont pris en photo les fées de Cottingley, elle s’intéresse cette fois à un cheval qui a fasciné le monde entier en 1904. Si Charlotte, le personnage principal, est totalement fictive, on croise ici plusieurs personnes ayant réellement existé comme Bona Peiser qui s’est battue pour la professionnalisation des femmes bibliothécaires et qui a imposé des changements dans l’organisation des bibliothèques. Si ici il est question du fameux Hans, ce sont ces personnages secondaires qui nous passionnent et font qu’il est difficile de reposer le roman avant de l’avoir terminé. Comme dans Marie et Bronia, Charlotte doit se battre pour être entendue dans une société patriarcale. Natacha Henry sait nous captiver, comme toujours. En fin d’ouvrage, elle nous en raconte plus sur les personnages réels que l’on croise dans sa fiction et nous livre même des documents d’époque. L’affaire du cheval qui savait compter est un roman qui captivera les enfants dès 10 ans, mais également les plus grands (et même les adultes !).
Nina – L’histoire de Nina Simone![]() ![]() Texte de Traci N. Todd (traduit de l’anglais par Rosalind Elland-Goldsmith), illustré par Christian Robinson Didier Jeunesse 14,90 €, 216×268 mm, 56 pages, imprimé en France chez un imprimeur écoresponsable, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Princesse Sara![]() ![]() Texte de Frances Hodgson Burnett (traduit de l’anglais par Georges Lamy), illustré par Nathalie Novi Albin Michel 20 €, 227×307 mm, 96 pages, imprimé en Espagne, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
L’affaire du cheval qui savait compter![]() de Natacha Henry Rageot 13 €, 145×210 mm, 192 pages, imprimé en Italie chez un imprimeur écoresponsable, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !





