Parce qu’il n’y a jamais trop de livres sur une liste d’envie, voici ma sélection de Noël pour petit·es et grand·es !
ALBUMS
Le plus petit yack, de Lu Fraser (texte), Kate Hindley (illustrations) et Mathilde Colo (traduction).
Au cœur des montagnes enneigées, Gertie vit presque heureuse parmi les sien·nes. Presque, car notre yack déplore être si petite. Si seulement elle pouvait grandir, ressembler davantage aux autres ! C’est le jour où l’un·e des sien·nes va se retrouver en danger et qu’elle sera la seule à pouvoir le sauver, que Gertie va commencer à voir les choses autrement. Drôle et tendre, cet album nous parle de ce désir propre aux enfants de toujours vouloir grandir plus vite, mais aussi de différence, d’acceptation, de confiance en soi, d’entraide, avec beaucoup de bienveillance.
Little Urban, 13,90 €.
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Les petits et les (trop) gros secrets, de Mylen Vigneault (texte) et Maud Roegiers (illustrations)
Qui n’a jamais dû garder un secret ? Certains sont légers, petits, voire même chouettes. D’autres rendent fier·ère et donnent des ailes. Mais il y a aussi des secrets plus durs à porter, qui poussent à se renfermer, qui font mal, qui rongent de l’intérieur, abîment. Après en avoir listé les différentes sortes — et sans jamais donner d’exemple concret —, Mylen Vigneault explique l’importance de prendre soin de soi, et donc de parfois se décharger du poids d’un secret en en parlant à un adulte. Les illustrations de Maud Roegiers servent à merveille le texte et apportent beaucoup de tendresse au livre. Petit bijou empreint de poésie, cet album optimiste rappelle à l’enfant de se protéger, de s’écouter.
Alice Jeunesse, 13,50 €
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Des oiseaux plein la tête, d’Alexandra Garibal (texte) et Sibylle Delacroix (illustrations)
Nénette a des oiseaux plein la tête. Ça piaille, ça vole là-dedans, mais surtout, elle est libre. Elle fait ce qu’elle veut. Si elle veut mélanger son jambon avec son yaourt, elle le fait. Si elle veut se balancer, déposer des petits bateaux dans le caniveau, elle le fait. Évidemment, elle ne peut éviter les regards en biais ni les moqueries. Mais elle s’en fiche, elle est libre. À force, un enfant de sa classe, No, est intrigué par son comportement. C’est le début d’une belle amitié entre les deux camarades. Parfaitement servi par la douceur des illustrations Des oiseaux plein la tête est un album merveilleux. Avec beaucoup de tendresse, de bienveillance et de poésie, il nous parle d’amitié, de différence, de préjugés, de tolérance, de harcèlement, d’exclusion, d’autisme, tant de sujets forts et essentiels.
Kaléidoscope, 13 €.
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Animal, le jour où je suis devenu loup, d’Amélie Graux (texte et illustrations).
À l’école Simon vient d’apprendre que les humain·es et les singes sont cousin·es. De quoi donner matière à réflexion, non ? Lui, il en a marre des règles, des ordres, juste parce qu’il est encore un enfant. S’il était un animal sauvage, c’est sûr, ça changerait tout ! Le voilà donc à faire son petit baluchon, prêt à mener la vie pour laquelle il est vraiment fait, une vie de loup ! Avec cet album bourré d’humour, Amélie Graux nous embarque dans une aventure espiègle et tendre (et superbement illustrée !) avec une fin qui vous fera sourire à coup sûr.
Little Urban, 15,50€.
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Hé ! Là-haut !, de Christine Davenier (texte et illustrations)
Titou est occupé à faire ses réserves pour l’hiver quand il s’aperçoit de la disparition de ses prunes… juste avant de recevoir des noyaux sur la tête. Qui a bien pu faire ça ? Une seule solution pour résoudre ce mystère : monter en haut de l’arbre — lui qui a toujours rêvé de voir à quoi ressemblait la vue depuis le sommet, c’est l’occasion ! En chemin, il va croiser les autres habitant·es de l’arbre, tous·tes impatient·es, pressé·es d’être au soir. Titou n’a aucune idée de ce qui va se passer ce soir, mais tout ça commence à l’intriguer fortement. Hé ! Là-haut ! est un doux album qui parle de curiosité, de dépassement de soi, mais aussi et surtout, c’est une ode à la nature et aux choses simples.
L’école des loisirs, 11,50 €.
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Cassandre, Rascal (texte) et Claude K. Dubois (illustrations).
Dans cet album, Marie-Paule nous parle de sa meilleure amie, Cassandre. Cassandre a tout, la beauté, les plus beaux jouets, l’admiration de ses camarades de classe, sans pour autant sembler s’en satisfaire. Marie-Paule, elle, joue sur la plage en compagnie de son chien, de sa poupée Martin. Elle pourrait sembler bien seule, pourtant, grâce aux magnifiques illustrations de Claude K. Dubois, on ressent son bonheur simple et pur, et si l’on tend l’oreille on a presque l’impression de l’entendre rire aux éclats. Cassandre est un album tendre et poétique sur l’amitié et le partage.
D’eux, 13 €.
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Maroussia, de Carole Trébor (texte) et Daniel Egnéus (illustrations)
Maroussia vit avec sa grand-mère à l’orée de la forêt, où chantent les voix des esprits. Seule la grand-mère parvient à les entendre et leur répond. Le jour où l’on apprend que le village et la forêt vont être rasé·es, Maroussia refuse de baisser les bras et décide d’aller parler au dieu de la forêt. Inspiré des contes russes, cet album nous présente une héroïne forte et courageuse, prête à tout pour préserver la nature qui l’entoure et ce que ses ancêtres lui ont transmis depuis des générations. Grâce aux merveilleuses illustrations de Daniel Egnéus, nous avons nous aussi l’impression de sentir la force de cette nature qui nous rappelle à l’essentiel.
Little Urban, 19,90 €.
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Ruby tombée du nid, de Dan Ojari et Mikey Please (texte), Briony May Smith (illustrations) et Emmanuel Gros (traduction).
Un jour, une famille de petites souris découvre un œuf, qui ne tarde pas à éclore et à laisser sortir un petit oisillon. Baptisée Ruby, la petite rouge-gorge s’installe avec elles et participe bientôt aux expéditions pour rapporter de la nourriture. Mais n’est pas discret qui veut. Un soir où tout le monde rentre bredouille, Ruby décide de partir à la recherche de l’étoile magique, celle qui pourrait exaucer tous ses désirs. Ruby tombée du nid est un album rempli de bons sentiments et de tendresse, qui rappelle l’importance de s’accepter tel·le qu’on est.
Gallimard Jeunesse, 14 €.
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Les sept citadelles, de Sophie Bénastre (texte) et Sophie Lebot (illustrations)
Il était une fois, dans un lointain royaume, sept petites princesses venues au monde le même jour. À peine avaient-elles reçu chacune un prénom, que leur mère s’endormit pour toujours. Le temps passant, la peine du père s’atténua, jusqu’à ce qu’il s’attache à une nouvelle femme. Jalouse de l’importance de ses sept filles, et bien décidée à être seule objet de son affection, cette nouvelle épouse, avide de richesse et de pouvoir, établit un plan pour évincer les indésirables. Désespérées, les sept sœurs lancèrent une malédiction afin d’obtenir vengeance et rester ensemble. Sur un schéma plutôt classique, l’autrice parle de jalousie, de vengeance, mais aussi de pardon. Les magnifiques illustrations, envoûtantes, donnent toute sa profondeur au texte poétique et nous embarquent dans ce merveilleux conte.
Saltimbanque éditions, 16,90 €.
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Le singe roi, de Emma Robert (texte) et Romain Lubière (illustrations)
Au cœur d’une forêt, seul sur son rocher, se trouve un singe. Pas n’importe quel singe, non. Un singe-roi. Du genre tyrannique, égoïste, persuadé que les autres ne sont là que pour le servir. D’ailleurs, c’est simple : il s’est lui-même auto-proclamé roi, et depuis, il règne en maître sur ses sujets qui n’osent le contredire. Un jour toutefois, un petit capucin s’aventure jusqu’à eux et va tout changer. Avec beaucoup de simplicité, ce bel album nous parle de pouvoir, d’égalité, de vivre ensemble, de l’importance de laisser sa place à l’autre et de vivre en harmonie. Les illustrations de Romain Lubière sont sublimes, le trait expressif captive. Un très beau titre qui donne matière à réfléchir en nous rappelant que nous sommes tous et toutes égaux·ales.
Des ronds dans l’O jeunesse, 16 €.
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ROMAN
Plein gris, de Marion Brunet.
Un groupe d’ami·es embarque sur un bateau, direction l’Irlande pour une semaine de rêve. Mais les vacances virent au cauchemar lorsque le corps d’un·e des passager·ères est repêché sans vie. Alors que la tempête se lève, les ados vont devoir lutter contre les éléments, mais aussi contre les rancœurs qui remontent et les secrets qui étouffent. Un huis-clos angoissant où la tension monte à chaque fois que les vagues viennent heurter le bateau.
Pocket Jeunesse, 16,90 €.
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La rue qui nous sépare, de Célia Samba.
Noémia, 19 ans, vit en colocation avec ses cousin·es en banlieue parisienne. Malgré une vie parfois compliquée, elle est aujourd’hui étudiante. Tristan, 21 ans, vit dans la rue et fait la manche pour survivre. Entre les deux, c’est tout un monde qui les sépare. Pourtant, il suffit d’une crêpe, d’un mot, et un début de quelque chose naît entre elle et lui. Mais est-ce suffisant pour passer au-dessus des préjugés et des regards ? La rue qui nous sépare est un roman qui fait du bien à la littérature jeunesse. Il aborde un sujet difficile mais bien réel. Avec cette histoire humaine, bouleversante et bienveillante, ces mots qui heurtent et bousculent, on réfléchit et on prend une belle leçon.
Hachette romans, 18 €.
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Lettre à toi qui m’aimes, de Julia Thévenot.
Pénélope prend la plume pour écrire à Yliès. Elle revient sur leur rencontre, leurs premières discussions, les premiers rapprochements… et ses sentiments amoureux à lui, qu’elle ne partage pas. Pour une fois, un roman ne donne pas la parole à celui qui a le cœur brisé, mais à la personne qui le brise — sans autre volonté que celle d’être honnête. L’autrice nous offre un roman décomplexé, déculpabilisant, poétique, sincère, qui devrait parler à bon nombre d’adolescent·es.
Sarbacane, 12,50 €.
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Polar vert, tome 1 : les algues assassines, de Thierry Colombié (texte)
Folle amoureuse de Lucas, Klervi ferme les yeux sur le trafic de civelles de sa famille, auquel il participe depuis quelque temps. Mais quand le frère jumeau de la jeune fille est retrouvé dans le coma, à côté de son cheval mort, elle commence à se poser des questions. Après tout, Jez a toujours affiché sa volonté de préserver les plages bretonnes et leur biodiversité, quitte à s’en prendre aux Royer. Témoin ? Coupable ? Klervi va vite devoir choisir son camp. Polar écologique mené tambour battant, ce roman engagé dénonce des scandales environnementaux aussi réels que catastrophiques. Une lecture qui essentielle pour ouvrir les yeux sur cette triste réalité.
Milan, 14,90 €.
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Revi3ns, d’Amélie Antoine
Maïa, Maxence et Milo font chaque matin la route ensemble pour aller au collège. Le jour où la sœur de Milo les rejoint, le groupe décide de passer par un autre chemin. Devant le vieux manoir qui se dresse sur leur route, ils et elles échangent des anecdotes toutes plus terrifiantes les unes que les autres. Bientôt, d’étranges phénomènes se produisent autour des enfants, les poussant à entrer dans la maison pour chercher des réponses, à leurs risques et périls. Dans ce roman choral, Amélie Antoine fait montre d’une maîtrise du suspens absolument remarquable. La tension monte crescendo jusqu’à un final surprenant, qui risque de hanter gentiment ses lecteurs et lectrices pour un petit moment…
Magnard Jeunesse, 13,50 €.
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BD
Lightfall, tome 1 : la dernière flamme, de Tim Probert (scénario et illustrations) et Fanny Soubiran (illustrations)
Béa, jeune fille maladivement anxieuse, vit avec son grand-père et son petit chat Nimm. Cochon-Sorcier gardien de la flamme éternelle de son état, le vieil homme disparaît mystérieusement, poussant sa petite-fille à partir sur ses traces. Chemin faisant, elle rencontre Cad, un joyeux Galdurien qui décide de l’accompagner sur une route semée d’embûches. Ce premier tome nous emmène dans une quête initiatique passionnante jusqu’à Irpa, dans un univers mystérieux et menaçant, sur les pas de personnages originaux et attachants avec notamment une héroïne qui souffre d’anxiété. Grâce à l’aventure qu’elle va vivre et à son nouvel ami, Béa va apprendre à contrôler ses angoisses et, même si le chemin est long, c’est agréable de voir une héroïne simple et humaine à laquelle on peut facilement s’identifier.
Gallimard BD, 19,90 €.
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Elles, tome 1, de Kid Toussaint (scénario) et Aveline Stokart (illustrations)
Elle vient tout juste de débarquer au collège Mercury. Plutôt cool, elle intègre vite une nouvelle bande d’ami·es, et très vite, c’est comme si elle avait toujours été là. Pourtant, de temps en temps, il lui arrive de changer totalement de comportement, à tel point qu’on dirait qu’elle n’a pas une, mais cinq personnalités… Avec ses magnifiques illustrations et son côté intrigant, on rentre très vite dans cette histoire addictive pour n’en sortir qu’avec une seule envie : lire la suite.
Lombard, 12,45 €.
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ADULTE
La remplaçante, de Sophie Adriansen (scénario) et Mathou (illustrations)
Après un accouchement qui ne s’est pas passé comme elle l’imaginait, Marketa découvre son nouveau rôle de mère avec sa petite Zoé. Mais contrairement à ce qu’on lui a toujours fait croire, elle ne ressent pas cet amour immense, cet instinct maternel dont on nous rabâche les oreilles depuis toujours. Entre la fatigue, la douleur et les doutes, la jeune femme finit par se demander si une remplaçante n’élèverait pas mieux sa fille qu’elle-même. Avec beaucoup de bienveillance et même une touche d’humour, les autrices lèvent le voile sur la dure réalité du post-partum encore trop taboue. Un roman graphique doux comme un·e ami·e qui nous prend dans ses bras en nous rappelant que c’est une période, que c’est normal, que ça finira par aller, qu’on n’est pas seul·e. Un livre essentiel à offrir à toutes les mères et futures mères.
First, 19,95 €.
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Ainsi gèlent les bulles, de savon de Marie Vareille
Lorsque Claire découvre qu’elle est enceinte, elle est folle de bonheur, jusqu’à être rattrapée par une réalité qu’elle ne soupçonnait pas. Océane cherche sa voie dans une université américaine, malgré une relation complexe avec son père. Et puis, il y a cette autre femme, celle dont on ne sait rien, si ce n’est qu’elle est partie loin, laissant son bébé derrière elle. Quel peut bien être le lien entre ces trois femmes ? On tourne beaucoup autour de la question de la maternité, de la relation parent-enfant, à travers des sujets complexes, profonds et tellement importants — la solitude, la famille, l’hypersensibilité, la culpabilité. Ainsi gèlent les bulles de savon est un roman qui devrait être lu par tout le monde, les jeunes mères, les ami·es, compagnes et compagnons, la famille. Parce que s’il bouleverse, il est également juste, drôle, lumineux, optimiste ; il permet de déculpabiliser et de voir les choses autrement.
Charleston, 19 €.
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Née un livre à la main, elle aime les mots et leur résonance, s’évader et découvrir de nouveaux univers. Elle fait partie de ces gens qui croient fermement qu’un livre peut changer une vie.
1 thoughts on “La sélection de Noël de Delphine”