Les ogresses et les sorcières vous font un peu peur ? Tant mieux ! C’est bon d’avoir peur, non ?
Est-ce pour cela qu’elle était si méchante ? Toujours est-il que Babayaga n’avait qu’une seule dent. Enfant on s’était tant moqué d’elle, comment pouvait-il en être autrement ? Le temps passa, après avoir mangé son chien, Babayaga commença à manger les enfants. Cacayaga, sa sœur, était la belle-mère d’une petite Miette. L’enfant était adorable, mais sa marâtre qui ne la supportait pas décida de profiter de l’opportunité d’avoir une sœur ogresse pour s’en débarrasser. Elle demanda à Miette d’aller lui porter du fil et une aiguille, c’est certain, elle ne reviendrait pas.
Je me doute que vous êtes nombreux à déjà connaître ce petit bijou de la littérature jeunesse, signé Taï-Marc Le Thanh et Rébecca Dautremer, sorti il y a plus de dix ans. Mais j’avais envie de me faire plaisir en chroniquant ce magnifique album que j’ai dans ma bibliothèque depuis bien avant la création du blog. Un grand album aux superbes illustrations signées par un des plus grands noms de la littérature. Taï-Marc Le Thanh s’inspire du célèbre conte Russe, s’en empare et en livre sa version personnelle, pleine de malice et d’humour. Tout simplement un des plus beaux albums de ma bibliothèque, un livre où il fait bon se plonger et où l’on découvre chaque fois de nouveaux détails.
Le même vu par Za (avec d’autres versions de Babayaga) et par Œil d’ailleurs.
Patatra est une petite sorcière qui a très mauvais caractère. Alors qu’elle vient d’apprendre une formule qui changera quiconque en crapaud, un merle lui fait un bien mauvais tour : il envoie une fiente sur la table de pique-nique qu’elle vient de dresser ! Ni une, ni deux et voilà le volatile transformé ! Et il n’est que le premier d’une grande série !
Très loin de l’univers de l’album précédent, voici donc Patatra la p’tite sorcière et les crapauds de Monique Aloujes et Florian Le Priol, une histoire pleine d’humour tant dans les situations que dans la façon dont l’illustrateur s’en est emparé. Mais je dois dire que j’ai été parfois extrêmement surpris ! Mélange des techniques ? Tentatives de styles différents ? On a l’impression que plusieurs illustrateurs ont travaillé sur l’album ! J’avoue avoir été totalement séduit par certaines planches (comme celle avec le prince charmant) quand d’autres m’ont plutôt déplu. Parfois dans une même planche on retrouve des styles extrêmement différents ! Certains apprécieront certainement ce mélange de styles et de techniques, se diront même, peut-être, que ça casse toute monotonie. Pour ma part, je trouve que ça donne un côté inégal à l’album. En fin d’ouvrage, une chose très originale, des éléments à découper pour faire une planche du livre en pop-up.
Vous pouvez feuilleter une partie de l’album ici.
La sorcière verte a décidé de se lancer dans le jardinage, comme le faisait sa mémé ! Elle a même retrouvé ses affaires : bottes en caoutchouc, salopette et même sachets de graines ! Sauf qu’en ouvrant les sachets, il ne se passe pas ce qu’il doit se passer ! Voilà les graines qui lui sautent dans les trous du nez et notre sorcière a beau tout tenter, elles y restent ! Notre sorcière s’énerve tant et tant que toutes les autres graines tombent entre les fentes du parquet. Et voilà que bientôt elles germent, poussent et s’enroulent autour des chevilles de la pauvre sorcière et ce n’est pas tout… celles de son nez se mettent aussi à réagir et la voici bientôt avec du persil qui sort du nez !
Je vous avais déjà parlé des premières aventures de la sorcière verte qui ne m’avaient pas vraiment séduit, même si là encore pas de coup de cœur, j’avoue avoir préféré celui-ci surtout au niveau des illustrations. Anne Mahler s’est appropriée le personnage, mais ici c’est à la peinture qu’elle lui donne vie. Ce ne doit pas être évident que de reprendre un personnage déjà traité par un autre illustrateur et d’ailleurs c’est dans les autres dessins qu’on la sent plus à l’aise, où le résultat est meilleur (je préfère, par exemple, largement son mage à la sorcière). Comme pour le premier, le texte est entièrement en rime. Un petit album plein d’humour sur une fée pas très adroite.
Des extraits sur le site des Éditions Petite Fripouille.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages de Taï-Marc Le Thanh (Jonah, T.1 Les sentinelles), Rébecca Dautremer (Le loup de la 135e, La chèvre aux loups et Les deux mamans de Petirou) et Viviane lelong-Verdier (La sorcière verte a mal au ventre). Retrouvez aussi notre En vacances avec Rebecca Dautremer.
Babayaga Texte de Taï-Marc Le Thanh, illustré par Rébecca Dautremer Gautier languereau 14,95 €, 250×370 mm, 34 pages, imprimé en Italie, 2005 (première édition 2003). |
Patatra la p’tite sorcière et les crapauds Texte de Monique Aloujes, illustré par Florian Le Priol Karibencyla 11,20 €, 200×210 mm, 36 pages, imprimé en Union Européenne, 2014. |
La sorcière verte sème le bazar Texte de Viviane Lelong-Verdier, illustré par Anne Mahler Éditions Petite Fripouille dans la collection La sorcière Verte 7,50 €, 170×220 mm, 32 pages, imprimé en Espagne, 2014. |
À part ça ?
Mercredi, dans l’émission Écoute, il y a un éléphant dans le jardin, j’ai parlé de livres à l’humour piquant ! Mon passage est réécoutable dans l’onglet Chroniques Radio.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Taï-Marc Le Thanh et Rebecca Dautremer un duo magique. Et cet album est magnifique.
Moins fan des deux autres pour le coup.
Moi aussi, j’espère qu’on le comprends dans mon article.
Tout à fait.