Pères

Les trois albums du jour mettent en scène des pères. Ces trois ouvrages ont en commun de ne pas proposer de figure féminine, on pourra donc éventuellement voir dans ces histoires des familles monoparentales ou des pères qui passent du temps avec leur enfant en l’absence de la mère… pas si courant en littérature jeunesse !

Au cœur de la nuit, un enfant se rend compte que son père ne dort pas. Quelle est la raison de cette insomnie ? C’est un cauchemar tout simplement… Heureusement, le fils a des conseils à prodiguer et a plein de choses à proposer… faut dire qu’il aimerait bien dormir, lui !
Beaucoup d’humour, vous vous en doutez, dans cette histoire où les rôles sont inversés. Ici, c’est l’enfant qui doit rassurer (et faire bien attention aux mots qu’il utilise !) son père bien trop inquiet. Hanieh Delecroix a choisi de laisser la parole à l’enfant tout au long de l’album, on ne saura jamais ce que pense le père… même si les illustrations de Thomas Baas nous laissent imaginer ce qu’il se passe dans sa tête ! Au-delà de l’humour, c’est un album très tendre sur la relation entre un fils et un père (qui dort seul).
Un bel album, tendre et drôle, sur un fils qui rassure un père dont les cauchemars perturbent le sommeil.

Vous connaissez l’adage « faites ce que je dis, pas ce que je fais »… ce père rouspète en voyant la chambre en désordre de ses enfants, ordonne de se dépêcher le matin ou tartine ses enfants de crème solaire en répétant que c’est important… pourtant son atelier est en bazar, le matin il perd un temps fou à chercher ses clefs et fini rouge à la plage, car lui n’a pas mis de crème.. Ce père-là n’est pas si parfaitement parfait…
Ici aussi beaucoup d’humour dans cet album où les parents (et les enfants) reconnaîtront certaines situations ! L’ouvrage rappelle qu’on demande souvent à nos enfants de faire ce que nous-mêmes ne faisons pas et que certaines de nos demandes ne leur semblent pas logiques. Ici encore c’est vraiment très tendre, le père câline quand ça va mal ou s’en veut après d’être mis en colère. Dans cette histoire également, c’est un père seul dont on nous raconte le quotidien et mine de rien voir un père donner le bain aux enfants ou leur mettre de la crème solaire, ce n’est pas si fréquent dans les albums jeunesse !
Un bel album sur un père pas vraiment parfait… mais presque !

Alors que le soleil vient de se lever (et se brosse les dents), Petit Ours et Papa Ours partent en promenade. Le fils a une idée pour leur balade, aller faire un gros câlin à Monsieur Castor. Celui-ci est surpris, mais trouve ça tout de même très agréable. Nos deux amis partent maintenant câliner la belette, puis ce sera au tour des lièvres, du loup ou encore d’un élan… mais alors qu’ils ont terminé leur tour, Petit Ours et Papa Ours se rendent compte qu’ils ont oublié quelqu’un…
On pense forcément à Gros câlin de Nicholas Oldland (chroniqué ici), d’autant qu’ici aussi le chasseur aura le droit à son câlin, et à La machine à câlin de Scott Campbell (chroniqué ici), à la lecture de ce bel album. Sauf qu’ici, contrairement à dans ces deux ouvrages, les câlins sont consentis (mis à part le chasseur), nos héros demandent systématiquement à l’intéressé·e·s s’ils peuvent la prendre dans leurs bras… Fais-moi un câlin ! est extrêmement tendre et donne envie de faire des câlins à tout le monde. L’album ne manque pas d’humour, ce qui lui permet de ne jamais tomber dans la mièvrerie.
Un album aux belles illustrations, avec plein de câlins à l’intérieur.

Mon petit papa fait des cauchemars Texte de Hanieh Delecroix, illustré par Thomas Baas Actes Sud Junior 14,50 €, 246×267 mm, 32 pages, imprimé en France, 2018.

Papa est-il parfaitement parfait ? Texte d’Arnaud Alméras, illustré par ®obin Gallimard Jeunesse 9 €, 210×250 mm, 32 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2018.

Fais-moi un câlin ! de Przemyslaw Wetchterowicz et Emilia Dziubak (traduit par Intexte) L’imprévu 12,50 €, 257×257 mm, 32 pages, imprimé en Chine chez un imprimeur éco-responsable, 2017.

Lucas

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !