Aujourd’hui, je vous propose deux contes qui parlent de la mort, deux très beaux albums, très esthétiques pour parler de ce sujet délicat. Ici, la mort est plus vue comme un personnage (comme dans les contes bretons), ce ne sont pas à proprement parler des albums pour parler de la perte de quelqu’un (même si forcément on parle quand même de la mort en tant que telle). Deux petits bijoux (tant au niveau du texte que des illustrations) découverts à Montreuil.
La mère de Jack était très malade, il savait qu’elle allait mourir d’un jour à l’autre, aussi quand il rencontra une silhouette élancée, vêtue d’une cape noire et le visage caché sous une capuche lui demandant de lui indiquer la maison de sa mère, Jack sut que c’était la mort. Le petit garçon ne pouvait se résoudre à lui indiquer le chemin, il décida de lui tendre un piège. Il lui demanda de se transformer pour lui prouver qu’elle était bien ce qu’elle disait être, d’abord très grande puis toute petite. C’est lors de cette dernière transformation que l’enfant en profita pour enfermer la mort dans un flacon. Sa mère se sentit tout de suite mieux… sauf que lorsqu’elle voulut prendre un bon repas les animaux ne pouvaient plus être tués, les légumes ne pouvaient plus être cueillis… Si rien ne mourait plus, il devenait impossible de se nourrir.
C’est un conte traditionnel britannique qu’a adapté ici Tim Bowley. Jack et la Mort parle du refus de voir mourir ceux que l’on aime et du fait de devoir s’y faire. On parle aussi de la vie et de la mort en général, de l’importance de cette dernière. Les illustrations de Natalie Pudalov sont comme d’habitude absolument superbes. C’est encore une merveille que nous sortent les éditions OQO.
Des extraits en ligne.
Une vieille femme pensait que la Mort l’avait oubliée, pourtant un matin elle vint la chercher chez elle alors qu’elle préparait des brioches de Noël dont elle était la seule à connaître la recette. La vieille dame insistait pour les finir et sans qu’elle s’en aperçoive, la Mort se retrouva avec une cuillère de pâte dans la bouche. Ce fut un choc ! C’était exquis et la vieille dame lui dit qu’une fois cuit ça serait encore meilleur, bien sûr pour ça il lui faudrait attendre et revenir d’ici quelques jours. Pour la première fois, la Mort accepta de revenir plus tard.
Mais quelle merveille là aussi ! Les illustrations de Violeta Lopiz sont absolument magnifiques. Comme dans le précédent, La Vieille dame et les brioches d’or fait partie de ces livres qui ont un vrai univers graphique, une vraie esthétique. Le genre d’album qu’on ne se lasse pas de regarder. L’histoire de cette vieille dame qui repousse la mort (mais finira par l’accepter) et de cette Mort très gourmande est un très très beau conte sorti chez Cambourakis.
Des extraits sur le site de Cambourakis et sur le blog de l’illustratrice.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué un livre de Natalie Pudalov (Le mariage de Coquet le coq).
D’autres livre sur la mort sur notre fiche thématique.
Jack et la Mort Texte de Tim Bowley (traduit par Marcelline Fouquet) illustré par Natalie Pudalov OQO éditions dans la collection O+ 15,50€, 220×280 mm, 32 pages, imprimé au Portugal, 2013. |
La Vieille dame et les brioches d’or Texte d’Annamaria Gozzi (traduit par Samuel Delerue), illustré par Violeta Lopiz Cambourakis 13,50€, 200×285 mm, 32 pages, imprimé en Malaisie, 2013. |
Sorti la semaine dernière, La sorcière dans les airs est encore dans près de 200 salles. Je l’ai vu avec ma fille de cinq ans et un de ses copains du même âge et on a tous les trois passé un très bon moment. Deux courts métrages accompagnent le film qui donne son titre au programme : Juste un petit peu dans lequel des animaux qui complexent tous sur un détail de leur anatomie (le corbeau a un trop long bec, le hérisson pas assez de piquants…) vont avoir la chance de rencontrer un crapaud qui exauce leur vœu le plus cher. Bien entendu ça sera de changer ce détail qui les gêne tant… et si c’était mieux de rester soi-même ? Un très joli court métrage sur les complexes et le fait de s’accepter tel que l’on est. Ensuite, c’est Un jour merveilleux qui nous raconte la journée d’un chat et de sa maîtresse, un joli court en pâte à modeler (j’avoue que j’ai moins aimé celui-là par rapport aux deux autres). Enfin, c’est donc La sorcière dans les airs qui entre en scène ! Un très beau conte en randonnée, tiré de l’album éponyme (dont nous parlerons bientôt) de Julia Donaldson et Axel Scheffler (les auteurs du Gruffalo). Une petite merveille d’humour et de poésie. L’histoire d’une sorcière qui va accueillir sur son balai de plus en plus de compagnons. On parle ici d’amitié, d’entraide, de partage. Trois courts métrages réunis pour un très bon moment avec les enfants dès 4 ans (d’après le dossier de presse, moi j’aurai même dit un peu avant) et devant lesquels les parents ne s’ennuient pas.
La bande annonce et bien d’autres choses encore ici.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Merci pour cette découverte. Ces deux albums semblent vraiment superbes tant par l’histoire que les illustrations. Oqo et Cambourakis font vraiment deux beaux albums.
On a vu aussi la sorcière dans les airs en famille et avec les cousines les âges s’échelonnaient de 3 ans 1/2 à 6 ans 1/2 en passant par 4 et 5 ans. On avait déjà l’album (sous le titre Et Hop ! Dans les nuages…). Et ce fut effectivement un très bon moment.
La vielle dame et les brioches d’or me tente !