Un garçon c’est forcément fort ! Non ? En tout cas, c’est ce que clame un groupe de garçons habillés en super héros, ils se disent même les rois du monde. Un enfant les regarde, il leur affirme que lui, il n’est pas un super-héros, il est juste un garçon. Il n’est pas forcé d’être toujours le plus ceci ou le plus cela, il a le droit de pleurer, d’avoir peur, d’être câliné, de jouer à la poupée pour s’entraîner à être un papa… C’est un garçon !
Après On n’est pas des poupées, le premier manifeste féministe (chroniqué ici), voici donc son pendant masculin On n’est pas des super héros, mon premier manuel antisexiste. Même s’il est peut-être regrettable d’avoir fait un livre pour les filles, puis un livre pour les garçons (parce que justement…) et le fait que quand on parle des filles on parle de féminisme et des garçons d’antisexisme (alors que je trouverai ça tellement plus productif de toujours parler d’antisexisme, car les deux s’emboîtent et je pourrai développer, mais évitons les digressions)… Même si, donc… On n’est pas des super héros est vraiment réussi. Réussi parce qu’il dit simplement les choses (oui, un garçon peut pleurer, oui un garçon peut avoir peur, non on n’a pas besoin d’être le plus fort sous prétexte qu’on est un garçon), qu’il est percutant, direct. Que ce soit dans le texte de Delphine Beauvois ou dans les illustrations de Claire Cantais d’ailleurs. On y rappelle aussi que la parole, ça se partage et qu’il vaut mieux être super-égaux que super héros.
Un super livre antisexiste à offrir (avec On n’est pas des poupées, tant qu’à faire) aux garçons ET aux filles pour faire évoluer les mentalités, faire réfléchir, débattre (ces livres sont d’ailleurs parfaits pour les classes).
Puisqu’on parle des super héros, Le livre des super pouvoirs les met à l’honneur… mais ici ce ne sont que des garçons. On nous présente Marion Mégadécalage horaire (qui voyage dans le temps), Malcom maxi-minus (qui peut rétrécir), Baptiste Proutman (qui fait des superprouts), Zelda superfusée (qui vole plus vite que les avions)… En plus du catalogue de super héros on trouve les conseils pour s’habiller en super héros, se trouver un nom, etc. C’est décalé et franchement hilarant.
P’tit Napo est passionné de clefs, il les collectionne depuis le berceau. Il y a la clef de la boîte à musique de laquelle sort un cheval qui tourne au son de « au pas mon dada, au pas mon dada, au pas, au pas… », la clef du coffre à jouets dans lequel sont rangés les soldats de plomb… Mais P’tit Napo grandit, il lui faut d’autres clefs : celles du palais de Paris, les clefs de nombreuses villes, celle du cœur de Joséphine, celle de la banque de France… petit à petit, P’tit Napo a la plus belle collection de clefs… mais attention, le vent peut tourner…
P’tit Napo, vous l’aurez compris, c’est la vie de Napoléon racontée dans un album jeunesse (la vraie vie est rappelée à la fin et l’on est bluffé de voir à quel point elle ressemble à celle de P’tit Napo). C’est drôle, bourré de référence (Ronan Badel parodie huit œuvres en rapport avec Napoléon, un régal !), bref c’est une vraie réussite ! Ça parle autant aux enfants qu’aux parents, ça permet d’apprendre des choses en Histoire et les illustrations de Ronan Badel sont magnifiques.
Vive le P’tit Napo !
Léopold, lui, aime pérégriner. À cheval sur son mille-pattes, il va rencontrer Miguel de la Hipopotamidos de la Mancha (qui lui chevauche un hippopotame de combat) et un lapin-dragon amateur de barbecue. Mais Léopold a un rêve, il veut rencontrer une princesse… il va la trouver… mais elle ne sera pas aussi facile à séduire qu’il le croit !
Vous savez que j’adore Nicolas Gouny, mais je ne connaissais pas cet album qui date de 2010. On retrouve ici son humour déjanté, ses illustrations aussi drôles que poétiques et ses histoires décalées. Même si ici un prince rêve de sauver une princesse, elle n’est pas mièvre, ils n’auront pas forcément plein d’enfants (en tout cas pas tout de suite, y’a tellement de choses à faire avant !).
Un bel album aux pages épaisses, plein d’humour, où ça pérégrine beaucoup !
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des livres de Delphine Beauvois (On n’est pas des poupées), Claire Cantais (On n’est pas des poupées et Avec de l’ail et du beurre), Roland Garrigue (Au secours ! Un fantôme, Mille milliards de fourmis, Mon gros dico des monstres à ratatiner, Au secours ! Une sorcière au nez crochu, Comment ratatiner les cauchemars, Comment ratatiner les méchants et Ah ! Si j’étais président), Géraldine Elschner (Je t’aime !), Ronan Badel (Cucu la praline met son grain de sel, Cucu la praline mène la danse, Le cahier de Leïla, de l’Algérie à Billancourt, Lyuba ou la tête dans les étoiles, Les Roms, de la Roumanie à l’Île-de-France, Le carnet secret de Timothey Fusée, La bonne humeur de Loup Gris, Dragons père et fils, Billie du bayou, le banjo de Will, Billie du bayou, SOS Garp en détresse, Henri ne veut pas aller au centre de loisirs, Cucu la praline se déchaîne, Émile se déguise, Bob le loup, Émile veut une chauve-souris, Émile est invisible, Émile fait la fête, Émile veut un plâtre, La mémé de ma mémé, Tout ce qu’une maman ne dira jamais et Le pépé de mon pépé) et Nicolas Gouny (À cache-cache avec les contraires, À cache-cache avec les formes et les couleurs, Quand on sera grands, Le soleil sur la colline, Vacances à la ferme, Il était une fois… une grenouille, Il était une fois… un papillon, Paolo, La vérité sort toujours de la bouche des enfants, Meuh non ! Y’a pas que les vaches qui pètent qui polluent la planète, Jérôme, Amédée et les girafes et Fête d’anniversaire chez la famille Pompom). Retrouvez aussi nos interviews de Ronan Badel et de Nicolas Gouny.
On n’est pas des super héros Texte de Delphine Beauvois, illustré par Claire Cantais La ville brûle dans la collection Jamais trop tôt… 13 €, 171×239 mm, 36 pages, imprimé Union Européenne, 2014. |
Le livre Super Pouvoirs Texte de Xavier Mauméjean, illustré par Roland Garrigue Syros 15,90 €, 200×267 mm, 110 pages, imprimé en Espagne chez un imprimeur éco-responsable, 2014. |
P’tit Napo Texte de Géraldine Elschner, illustré par Ronan Badel p’titGlénat dans la collection Quand les grands étaient petit 12 €, 255×284 mm, 40 pages, imprimé en Espagne chez un imprimeur éco-responsable, 2014. |
Léopold le chevalier au mille-pattes de Nicolas Gouny Frimousse dans la collection Maxi Boom 15 €, 237×310 mm, 28 pages, imprimé en Malaisie, 2010. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Bonjour !
J’ai lu “on n’est pas des supers-héros” avec ma cousine (3 ans) ce qui a entraîné une discussion quant aux jeux de son frère (8 ans) qu’elle pouvait utiliser ! Par contre, en échange, elle pouvait également lui prêter sa tête à coiffer… bref, une très bonne soirée !
Je vais vous contredire mais je ne suis pas sûre que ce livre soit destiné aux garçons justement! Je pense que “On n’est pas des poupées” s’adressent aux 2 sexes, en premier aux garçons et que “On n’est pas des garçons” s’adressent peut-être en premier lieu aux filles ! En tout cas c’est une collection très sympathique !! Bien à vous 🙂