Nous sommes nombreux et nombreuses à changer nos habitudes pour que notre quotidien soit plus vert. Les auteur·trices sont également nombreux·ses à sensibiliser leurs lecteur·trices face à l’urgence écologique. À travers cette sélection, je vous invite à vous plonger dans les océans, à explorer des îles reculées, à voir le futur mais également à trouver des idées à mettre en place pour la sauvegarde de notre planète bleue. Bonne lecture !
Clémentine du Pontavice nous met face aux questions des enfants devant l’absurdité de notre monde : pourquoi mange-t-on des légumes arrosés par des personnes déguisées en cosmonaute ? Comment les poissons digèrent-ils tout le plastique qu’ils côtoient dans la mer ? Mais surtout, comment changer nos habitudes pour sauver le monde de demain ?
Un ouvrage à découvrir dès 6 ans sur les dérives des humain·es qui déciment encore et toujours plus de végétaux et d’espèces à travers les années. Pourtant, les petits personnages mis en scène dans ce court récit rêvent tous et toutes d’un idéal plus vert, en harmonie avec la nature et ses trésors. Tout en dénonçant les mauvaises actions de l’homme, on suit les pistes évoquées par l’autrice dans sa recherche d’un monde parfait, dans les efforts à fournir pour se sortir de cette situation alarmante et rêver d’un futur plus propre. Il s’agit d’un gros coup de cœur pour l’intelligence du sujet traité, la façon dont l’autrice l’a abordé avec bienveillance, sa simplicité illustrée avec beaucoup de couleurs qui donnent de la vie à son récit. Ne passez surtout pas à côté des ouvrages de Clémentine du Pontavice et particulièrement de celui-ci qui s’inscrit avec brio dans notre quotidien.
Pivoine vit au sein d’une ferme qui cultive des fruits, dans un futur où les abeilles ont définitivement disparu de la surface de la Terre à cause des dérives des humain·es. Le travail qu’elle rêve d’exercer dans cette exploitation est justement de jouer le rôle de ces insectes pollinisateurs, en grimpant aux arbres pour féconder les fleurs à l’aide d’un plumeau pour qu’elles deviennent des fruits. Mais pour cela il faut être rigoureux·se, travailler d’arrache-pied et surtout rester concentré·e. Car malgré ce drame écologique, il faut continuer à nourrir la population et notamment celle des grandes villes qui est riche et achète ces fruits à prix d’or. Pivoine vit avec son grand-père et sa sœur Magnolia, malgré leur travail acharné, il et elles ne mangent que les fruits laids, invendables dans le commerce, vivent dans une petite cabane en bordure d’exploitation avec les autres employé·es de ferme mais y sont heureux·ses. Quand sa maman revient à la ferme, Pivoine est accaparée par son retour, elle se languit de son attention, ses câlins, son odeur, car celle-ci travaille à la ville et rentre rarement. Elle entretient une maison et s’occupe de ses habitant·es sans jamais se plaindre ni se reposer ! Ce job étant mieux payé que celui de la ferme, elle voudrait que Pivoine travaille à ses côtés mais celle-ci sera-t-elle d’accord de quitter sa nature chérie et d’abandonner ses rêves ?
Ce récit se passe dans un futur plus ou moins proche, on sent l’urgence des personnages pour leur survie sans les abeilles qui sont pourtant un maillon essentiel dans le cycle de la vie. Pivoine et sa famille sont des gens simples, aimants mais surtout soudés. Il et elles vivent en symbiose avec leurs compagnes et compagnons de galère, s’entraident en cas de besoin au milieu de l’exploitation. Chacun·e a sa place, chacun·e a son rôle et a aussi la possibilité de se présenter pour un autre poste si il ou elle en a l’envie et les capacités. Un univers organisé dans lequel le·la lecteur·trice trouve vite sa place aux côtés de l’héroïne. Mais cette histoire aux apparences paisibles va prendre une tournure radicale lors de l’arrivée de la maman de Pivoine. Place au béton, à l’individualisme, à la soif d’argent et de consommation, bien différent du décor précédent. Notre héroïne ne se démonte pas malgré sa perte de repère, fidèle à elle-même, elle laisse exploser son caractère pour survivre dans cette grande maison aux propriétaires ingrat·es. Entre nature et urbanisme, le·la lecteur·trice découvre ce récit écologique où Pivoine se bat pour un monde plus juste, dans le respect de cet écosystème fragile qui l’entoure. Un beau message transmis à travers les yeux d’une jeune fille qui se rend compte de l’absurdité de la situation entre sa vie à la campagne et celle à la ville. Découvrez cette histoire pour sauver la nature !
Mairead, 12 ans, vit sur une île écossaise où il fait toujours gris. En plus de ce climat déprimant, l’endroit est délaissé par ses habitant·es, le commerce y est en déclin et chacun·e reste cloitré·e chez soi. La seule chose qui y a un peu d’intérêt est la centrale électrique. Celle-ci est abandonnée depuis plusieurs années à cause d’un incendie qui s’y serait passé mais personne n’aborde ce sujet tabou sur l’île… Lorsqu’un journaliste décide d’aller y mener son enquête, Mairead trouve là une occupation toute faite et des plus palpitantes ! Comment va-t-elle ressortir de cette aventure qui les touche de plein fouet, elle et sa famille ?
Cette histoire nous immerge dans une enquête écologique, entre passé et présent pour découvrir ce qui détruit cette île où il est interdit de se baigner, où les gens déménagent sans scrupule et qu’aucun·e nouvel·le habitant·e ne vient s’implanter. Mairead est une petite fille futée et perspicace, elle ne se laissera pas décourager par les adultes qui tentent de la dissuader de mener ses recherches. On y découvre les dérives du nucléaire, ces catastrophes qui détruisent la faune mais également les familles des travailleur·euses. Le roman est assez court, se lit très vite pour nous immerger dès le départ dans le sujet et nous interpeler. Un récit intelligent, dans l’air du temps, à faire découvrir aux lecteur·trices dès 12 ans.
Le papa de Jason est passionné par la navigation, il a donc décidé d’emmener son fils à bord de son voilier pour y passer les vacances d’été. Pour leur dernière escale, ils prendront la direction des Bermudes pour assister à un rassemblement exceptionnel et historique de cétacés. Jason qui est également passionné par l’océan tout comme son père, est surexcité à l’idée d’assister à cet événement et une fois sur place, il n’a qu’une hâte : plonger la tête sous l’eau pour admirer le spectacle. Mais face aux géants des mers, tout ne va pas se passer comme prévu et Jason va ressortir de cette expérience à jamais changé : il va se battre de toutes ses forces pour préserver la planète et son écosystème, faire passer son message dans les médias et faire entendre sa voix pour changer les choses !
Dans les pas de Greta Thunberg (alors que le roman a été écrit bien avant sa naissance !) et avec une touche de fantastique, ce récit nous immerge aux côtés de Jason dans son combat pour la préservation des espèces et de la nature. Il va devoir faire face à l’égoïsme et à la cruauté des adultes, aux sceptiques qui ne croient pas une seule seconde à son récit. Pourtant l’urgence est grande, l’horloge tourne à une vitesse folle pour sauver le monde entier d’une catastrophe sans précédent. Ce jeune héros est touchant, on entend sa peine, son angoisse et l’on assiste impuissant·e la non-réaction des gouvernements qu’il interpelle… Ce roman donne matière à réfléchir, il donne également envie de se soulever pour changer nos modes de vie et faire réagir les nations pour la sauvegarde de notre planète bleue. Alors n’hésitez plus à vous lancer aux côtés de Jason et son entourage qui ne font que répondre à l’appel des abysses qui résonnent dans leurs entrailles pour sauver l’humanité.
Aujourd’hui la maîtresse demande à ses élèves ce qu’ils et elles aimeraient devenir plus tard. Les réponses fusent mais la plus étonnante est celle d’Abel : il veut devenir un fleuve. Ses camarades ne sont ni content·es ni d’accord car c’est tout simplement impossible de devenir un fleuve ! Mais Abel est bien décidé à leur prouver que son rêve peut devenir réalité s’il y croit très fort !
Un magnifique album sur la beauté de la nature, sur l’importance de la préserver car elle regorge de mystère. Illustré avec une palette de couleurs composée de rouge, jaune et bleu, on lit toute la poésie des textes de l’autrice qui font l’éloge de la majesté du fleuve idéalisé par Abel. On y découvre également qu’il faut croire en ses rêves, coûte que coûte, malgré la cruauté des autres et leurs avis, les rêves appartiennent à chacun·e et il est essentiel d’y croire pour garder cette étincelle qui fait briller nos yeux. Plongez dans cette histoire coup de cœur qui va vous laisser songeur·euses une fois le livre refermé.
Tout le monde le qualifie de bizarre, tout ça parce qu’il adore les coquillages. Pourtant notre petit héros en a des choses à nous raconter à leur sujet ! Un après-midi comme les autres, il va découvrir un fabuleux coquillage : une bernique qui se déplace à la vitesse de la lumière et qui a une dégaine incroyable avec sa touffe d’algues sur la tête comme des cheveux. Une belle aventure se profile…
Aux côtés d’un jeune garçon bien sympathique, nous partons à l’aventure avec un coquillage original qui va nous jouer plus d’un tour. Ce garçon vit dans son monde, il n’en a que faire des critiques de son entourage et c’est tant mieux, car cela lui permet de vivre de superbes aventures. L’autrice véhicule un très beau message à travers cette courte épopée, afin de nous montrer qu’il ne faut jamais s’arrêter à l’avis des autres et qu’il faut faire ce que l’on aime. On découvre également la beauté de l’océan, des crustacés et des mystères qui s’y cachent si l’on y prête assez d’attention. Enfilez vos bottes pour aller découvrir la bernique, n’ayez crainte, elle est inoffensive !
Ana Pêgo a toujours vécu au bord de l’eau. La maison de ses parents se trouvant sur le littoral, petite elle passait ses journées à la plage pour regarder la mer changer au fil des heures et au gré des saisons. Mais en grandissant, elle a assisté à l’invasion d’une nouvelle espèce : le plasticus maritimus. Notre consommation actuelle de plastique est tellement importante qu’elle a envahi jusqu’au fin fond des océans pour venir s’échouer sur les plages après un long périple. Ana Pêgo a décidé de mener son enquête en chaussant ses bottes, en enfilant ses gants et en allant récolter ces trouvailles dans le sable afin d’en connaître les tenants et les aboutissants.
À travers cette enquête étonnante, nous découvrons la pollution maritime non pas avec un œil accusateur mais plutôt curieux des mystères que renferment les objets insolites rejetés par la mer. Au milieu de ces curiosités, l’autrice nous raconte l’histoire du plastique, son invasion, la quantité utilisée par habitant·e chaque année, son impact écologique, son recyclage mais aussi ses conséquences sur la vie marine. Un sujet bien ancré dans notre actualité, qui fait écho au réchauffement climatique, avec des clés pour changer notre quotidien et nettoyer le littoral afin de le rendre plus propre. Les illustrations viennent donner une excellente dynamique à la lecture et un vrai coup de pouce aux explications pour les rendre encore plus limpides. Cet ouvrage très original est à glisser entre toutes les mains car il n’est pas moralisateur, il est bienveillant et attise notre curiosité face à ce plasticus maritimus qui submerge nos vies. Partez mener votre enquête et surtout, partagez le fruit de vos recherches sur les réseaux, vous allez être émerveillé·e, faites-moi confiance !
Et si je te disais à toi, adulte de demain, que pour sauver la planète, tu ne devais tout simplement pas changer ?
Marie Desplechin s’est inspirée de récits d’adolescent·es pour construire son ouvrage qui nous explique comment changer nos habitudes pour construire le monde de demain. Elle utilise des remarques bien connues serinées aux plus jeunes par leurs parents, tout en soulignant les contradictions qu’il peut exister entre habitude et écologie (par exemple, aller se laver tous les jours alors que cela n’est pas nécessaire, partir en vacances loin de chez soi alors que les après-midis dans le quartier avec les copains et les copines sont tout aussi chouettes, etc.). Fractionné en plusieurs chapitres, cet ouvrage aborde thème après thème des idées à mettre en place, de façon très simple et détaillée, sans que cela ne demande un gros effort d’implication. Je l’ai trouvé simple et intelligent, très didactique avec des illustrations colorées et pleines de vie, bref une belle source d’inspiration pour modifier son quotidien. Faites-le découvrir aux lecteur·trices dès 8 ans, ils et elles se reconnaîtront dans ces scènes de vie et cela leur donnera le sourire mais surtout, de la motivation !
Dans quel monde vit-on ? de Clémentine du Pontavice L’école des loisirs, dans la collection Moucheron 6 €, 120x190mm, 40 pages, imprimé en France, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
La dernière abeille de Bren MacDibble (traduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec) Hélium 14,50 €, 145x200mm, 192 pages, imprimé en Italie, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
La faille de Laëtitia Casado Le Muscadier, dans la collection Rester vivant 13,50 €, 140x190mm, 200 pages, imprimé en France, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
L’avertissement des abysses d’Arthur Ténor Le Muscadier, dans la collection Rester vivant 16,50 €, 140x190mm, 352 pages, imprimé en France, 2019. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
L’enfant fleuve Texte de Cécile Elma Roger, illustré par Eve Gentilhomme Le Diplodocus 13,90 €, 250x200mm, 48 pages, imprimé en République Tchèque, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Détective Bernique de Lili Scratchy L’école des loisirs, dans la collection Mouche 6,50 €, 120x180mm, 46 pages, imprimé en France, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Plasticus Maritimus : une espèce envahissante Texte d’Ana Pego et Isabel Minhos Martins (traduit du portugais par Clara Domingues), illustré par Bernardo P. Carvalho L’école des loisirs, dans la collection Neuf 16 €, 140x210mm, 175 pages, imprimé en France, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Ne change jamais Texte de Marie Desplechin, illustré par Aude Picault L’école des loisirs, dans la collection Neuf 12 €, 130x200mm, 176 pages, imprimé en France, 2019. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Née en 1996 en Belgique, passionnée de littérature jeunesse depuis toujours et blogueuse littéraire depuis 2010, ancienne libraire reconvertie dans le mode de vie zéro déchet, créant un avenir meilleur pour demain, la tête pleine de musique et de rêveries sorties de romans lus !
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