La grand-mère de Guillaume est morte. Il faut s’y faire, c’est un fait, il ne la reverra plus. Les parents de Guillaume ont décidé pour lui. Il est trop petit, il ne peut pas aller à l’enterrement, ce n’est pas fait pour les enfants (« Je me suis demandé pour qui étaient faits les enterrements si les petits-fils des grands-mères n’y allaient pas »). Donc pendant que ses parents vont en Bretagne pour « les funérailles » Guillaume va séjourner chez l’oncle Patrick qu’il ne connaît pas très bien… Il est bizarre cet oncle qui vit seul, qui a des photos de lui avec ses copains à Mikonos et qui est vraiment tête en l’air…
J’ai adoré ce petit roman. Un petit bijou, un vrai bonheur. Guillaume Le Touze a écrit une histoire à la fois tendre et drôle, avec de très beaux moments comme celui ou Guillaume compare ses adieux ratés avec sa grand-mère aux départs précipités à la gare, lorsqu’on arrive à la dernière minute, qu’on monte dans le train qui part et que finalement on n’a pas le temps de se dire au revoir. Le personnage de l’oncle homo n’est pas caricatural (même si le coup de Mikonos c’était peut-être pas indispensable). On nous fait comprendre par petites touches qu’il est gay sans jamais tomber dans un truc un peu lourd. Guillaume le comprend-il d’ailleurs ? et les lecteurs ? Un très joli roman pour les jeunes lecteurs (la collection Neuf de L’école des loisirs s’adresse aux 9-12 ans) sur l’enfance, la mort, le sentiment d’abandon.
Après Les contes de la folie Méricourt et Contes de la rue Broca, l’intégrale, un autre recueil d’histoires signées Pierre Gripari ressort chez Grasset-Jeunesse, Contes d’ailleurs et d’autre part.
On retrouve ici le grain de folie de Pierre Gripari. 8 histoires : une demoiselle scarabée qui cherche l’amour (et si l’homme idéal était quelqu’un qui fait des boulettes de caca ?), une paille, une braise et un haricot qui vont se rencontrer sur le sol d’une femme qui ne ramasse jamais ce qui tombe et vont partir parcourir le monde, une femme tellement contrariante qu’elle fera fuir même le diable, un fantôme qui prend la forme de ce qui fait le plus peur aux habitants de l’appartement qu’il hante et va se transformer en bagada (si si en bagada !), un village qui va petit à petit, morceaux par morceaux, fuir au bord de la mer pour faire le bonheur d’un petit garçon, une princesse qui va parcourir le monde pour sauver ses frères, Monsieur Pierre (qu’on commence à connaître) qui va faire un trou dans le monde en renversant malencontreusement une bouteille d’eau qui rend invisible et un cithariste qui va vivre une grande aventure dans les fonds marins.
J’ai toujours autant de plaisir à lire les histoires écrites par Pierre Gripari et ma fille a toujours autant de plaisir à les écouter. C’est toujours aussi drôle, farfelu, original. Il avait vraiment un style bien à lui et Grasset a une très bonne idée de rééditer ces histoires. Contes d’ailleurs et d’autre part est une des dernières publications de l’auteur (sorti en 1990, l’année de sa mort), ici illustré par Guillaume Long. Comme les autres livres de la même collection, l’objet est beau pour une édition de poche. Ce sont vraiment des livres à se procurer pour lire, relire et rerelire ! Des histoires qui marquent les enfants et que les adultes lisent avec délice.
Quelques pas de plus…
D’autres Pierre Gripari sur le blog : des contes, Contes de la rue Broca, l’intégrale et Les contes de la folie Méricourt, des pièces de théâtre, Sept farces pour écoliers et un roman, Histoire du prince Pipo, de Pipo le cheval et de la princesse Popi.
On m’a oublié de Guillaume Le Touze L’école des loisirs dans la collection Neuf 8,10€, 125×190 mm, 138 pages, imprimé en France |
Contes d’ailleurs et d’autre part de Pierre Gripari, illustré par Guillaume Long Grasset-Jeunesse 9€, 130×180 mm, 187 pages, imprimé en Espagne |
Nos amis de la librairie Chantepages ont besoin de nous ! Ils participent à un concours, pour les aider allez ici et cliquez sur j’aime sur la page. Merci pour eux !
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
J’ai bien envie de me procurer le premier…