Aujourd’hui, je vous présente deux histoires anciennes, rééditées récemment !
Marie préfère se promener dans la nature que de rester enfermée à l’école. Un jour, elle prend donc la clé des champs et rencontre un gros chat sauvage qui devient son compagnon d’école buissonnière. Mais cela n’est pas du tout du goût des adultes ! Et les amis vont être obligés de se séparer, dans la douleur…
Cette histoire de Jacques Chessex, parue initialement en 1979, a un peu vieilli sur le fond. On menace par exemple Marie de la mettre en prison en punition et elle finira quand même enfermée à clef dans sa chambre. Mais finalement, c’est une histoire qui a tout d’un conte, et c’est comme ça qu’il faut l’envisager ! Les animaux parlent et conseillent la fillette, les adultes sont les méchants de l’histoire, et on retrouve même une servante complice et un heureux mariage à la fin : tous les éléments des contes classiques sont là ! Alors c’est peut-être un peu daté, mais c’est ce qui fait le charme de cette jolie histoire d’amitié, qui permet aussi d’aborder l’idée que les animaux sauvages doivent le rester. Et puis les illustrations de Danièle Bour, dont j’ai immédiatement reconnu le style naïf que j’avais découvert à la bibliothèque de l’école quand j’étais enfant, sont parfaitement dans cet esprit ! De quoi permettre aux parents de retomber en enfance, tout en partageant le plaisir de la lecture avec leurs enfants !
Autre souvenir : les histoires de Pierre Gripari, dont on vous a déjà d’ailleurs parlé plusieurs fois. Dans une rue animé de Paris, pleine de commerces et de gens divers, vit entre autres une sorcière. Et elle a décidé de n’en faire qu’à sa tête : un chauffeur de taxi devient un rat et sa voiture une citrouille bleue, la couturière est dorénavant une araignée mauve, et l’employé de métro un chien vert. Et ce ne sont pas les seuls sorts qu’elle a jetés ! Rien ne va plus, et la police s’en mêle. Une fois emprisonnée, on se rend compte finalement, que le quartier sans sorcière est bien triste. Alors Pierre, engagé, va tout faire pour la libérer !
Loufoque, drôle, et magique, voilà une histoire comme je les aime ! Pierre Gripari manie décidément très bien les mots, et ses histoires sont aussi agréables à lire qu’à écouter. Et pour une fois, la sorcière est gentille et défendue ! On rit de ses bêtises, mais on s’attendrit aussi et on lui pardonne presque tout. Claude Lapointe signe des illustrations pleines de détails, mélanges de couleurs et de traits gris. Je trouve que là encore, on fait un petit bond dans le passé, puisque l’histoire a été éditée pour la première fois en 1982, mais c’est bien agréable ! Et surtout, je trouve que l’histoire n’a pas vieilli et devrait faire rire les enfants d’hier, comme ceux d’aujourd’hui !
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué d’autres livres de Pierre Gripari (Contes d’ailleurs et d’autre part, Sept farces pour écoliers, Histoire du prince Pipo, de Pipo le cheval et de la princesse Popi, Huit farces pour collégiens, et Enigmes) et même deux déjà illustrés par Claude Lapointe : Contes de la rue Broca, l’intégrale, et Les contes de la folie Méricourt.
Marie et le chat sauvage Texte de Jacques Chessex, illustré par Danièle Bour Grasset Jeunesse 6,90 €, 172 x 202 mm, 30 pages, lieu d’impression non précisé, 2013. |
Mon américain Texte de Pierre Gripari, illustré par Claude Lapointe Grasset Jeunesse 6,90 €, 170 x 200 mm, 32 pages, lieu d’impression non précisé, 2013. |
Tineke Meirink prend des photos du quotidien, des photos d’objets apparemment insignifiantes, puis elle les anime et les transforme ! Retrouvez ses créations en cliquant sur les photos de son site.
Marianne
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Pierre Gripari manie vraiment bien les mots. Ce style d’illustrations me plait beaucoup. Cela doit donner un bel album.
Oui, c’est effectivement un album très agréable, et surtout drôle !