Aujourd’hui, je vous présente deux livres aux thématiques fortes. Quel sens donner à la vie ? Comment réagir face à la mort ? L’un s’adresse aux petit·es, l’autre aux ados ; malgré tout, les deux livres amèneront la lectrice ou le lecteur à réfléchir, à s’interroger, selon son âge.
Qu’est-ce qui rend la vie belle ? Avoir le plus beau jouet ou avoir un bon copain pour jouer ? Avoir tellement d’ami·es qu’on ne peut plus les compter ou avoir quelques ami·es sur lesquel·es on peut compter ? Ou bien encore, avoir mille distractions ou savourer chaque moment comme un bonbon ?
Chaque double-page met le lecteur ou la lectrice face à une double interrogation : une première question se trouve sur la page de gauche, puis une deuxième, son pendant opposé, sous un grand rabat sur la page de droite. Plus que des interrogations, ce sont des questions existentielles, presque philosophiques ; celles que l’on se pose parfois encore à l’âge adulte, celles pour lesquelles il n’est pas toujours simple de trouver des réponses. Les réponses, justement, le livre n’en apporte pas, mais les questions posées seront source de discussions entre enfants et adultes, permettant à chacun·e de faire avancer sa réflexion. Il est possible que l’on soit surpris·e par les réponses apportées par les enfants, faites d’évidences parfois oubliées par les adultes. Pour accompagner, le texte de Marie-Agnès Gaudrat, Thierry Dedieu a réalisé des illustrations malicieuses sous forme d’aplats colorés. Ces illustrations pourraient paraître simples, mais ne vous y trompez pas, elles font sens immédiatement, comme les réponses des enfants, finalement. Un livre pour les 7 à 107 ans.
Ce vendredi, au Dakota, la boîte de nuit du coin, Sko, Griez et Poussin, sont bien décidés à faire la fête, pour célébrer la réussite au concours de police de ce dernier. Les trois amis ont grandi ensemble, même village, même rue, et sont devenus, au fil des années, inséparables. Sko, c’est le gars sérieux de la bande : celui qui ramène la voiture, celui qui forme un vrai petit couple avec Virginia, sa copine depuis toujours. Mais ce soir-là, il laisse tout cela de côté : il boit quelques verres de trop, oublie Virginia, retrouve Annabelle. Cette fille l’électrise, le transporte, lui fait perdre pied. Le lendemain, la vie reprend son cours : la famille, les copains, le foot, le bistrot… Jusqu’à l’accident. Deux jeunes sans vie, et tous les autres qui devront réapprendre à vivre, sans eux.
Y a pas que la vie. Il y a la mort, aussi ; l’une n’allant pas sans l’autre. Les trois héros de ce livre sont à cette période charnière que l’on appelle l’adolescence ; cet âge où on laisse derrière soi l’insouciance de l’enfance. Avec la mort de deux jeunes du village, la noirceur du monde va leur arriver brusquement en pleine face. Faire son deuil, se relever, réapprendre à vivre, faire des choix… Une leçon de vie, en somme. La thématique du deuil est centrale dans ce roman, mais Estelle Billon-Spagnol va bien plus loin, en faisant un roman sur l’adolescence, en général. On y trouvera évoqués tour à tour des sujets, comme la sexualité, le mal-être adolescent, le harcèlement, l’amour et l’amitié… Rien n’est oublié. Mais le tout est fluide, sans sentiment d’accumulation des sujets, et les mots, parfois durs, sont justes. Un livre à glisser dans les mains des lycéen·nes.
Qu’est-ce qui rend la vie belle ?![]() ![]() Texte de Marie-Agnès Gaudrat, illustré par Thierry Dedieu Les arènes jeunesse 17 €, 250×280 mm, 32 pages, imprimé en Malaisie, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Y a pas que la vie ![]() d’Estelle Billon-Spagnol Sarbacane, dans la collection EXPRIM’ 16 €, 135×215 mm, 240 pages, imprimé en Bulgarie, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |

Fille des années 80, amoureuse des livres depuis toujours. La légende raconte que ses parents chérirent le jour où elle sut lire, arrêtant ainsi de les réveiller à l’aube. Sa passion des livres, et plus particulièrement des livres jeunesse, est dévorante, et son envie de partage, débordante. Elle est sensible aux mots comme aux images, et adore barboter dans les librairies et les bibliothèques. Elle aime : les albums au petit goût vintage et les romans saisissants, les talentueux Rebecca Dautremer et Quentin Gréban, les jeunes pousses Fleur Oury et Florian Pigé, l’humour d’Edouard Manceau et de Mathieu Maudet, les mots de Malika Ferdjoukh et de Marie Desplechin.




