Deux albums bien singuliers.
Des cheveux qui sortent d’un parapluie ou d’un téléphone, qui forment un bretzel ou entourent entièrement un enfant et des mots, des expressions, des phrases répétées à l’infini.
Capillotracté est un album très étrange, déroutant, j’aurai même envie de parler d’objet, d’œuvre d’art. Papiers calques (dont un sur lequel est dessiné de la pluie qu’on peut promener dans le livre), jeux de superpositions, dessins épurés, voilà un livre qui, je pense, ne ressemble à rien de connu. Un album qui ne laisse pas indifférent dans tous les cas, certains trouveront que c’est un album totalement superbe, d’autres passeront à côté (vous pouvez déjà vous faire une première impression, même si un des charmes du livre est son papier, sur le site de l’éditeur). Un album totalement esthétique, qui laisse une grande part à l’interprétation. Personnellement je suis incapable de vous dire de quoi il parle… mais je peux vous dire que je suis tombé sous le charme.
Si vous êtes sur Paris, vous pouvez rencontrer Knapfla dimanche au MK2 quai de Loire pour vous faire dédicacer le livre (il y a aussi le matin un atelier pour les enfants). Plus d’informations ici.
Un homme qu’est-ce que c’est ? Ou devrais-je dire un Homme… Pour vous, c’est quoi ? Pour être un Homme, un vrai, il faut une grande bouche, ne parler que de soi ? Ou au contre il faut sentir qu’on est petit et être à l’écoute du monde ?
C’est un magnifique texte sur l’homme que nous propose François David dans cet album très particulier. L’auteur joue sur les mots et sur la forme du texte. Le livre est très grand, tout en hauteur (42cm de hauteur pour 12cm de largeur), parfois les mots sont petits, parfois très grand, un seul mot peut prendre une double page. La mise en page est très importante car elle complète le propos, le jeu avec les mots. Ce texte très poétique se moque gentillement des hommes, de ceux qui jouent de leur virilité pensant qu’en s’imposant ils seront de vrais hommes, on pense aux petits garçons qui croient qu’il faut être le plus fort, dominer. Møtus est fort pour nous sortir des livres surprenants, inclassables (et accessoirement difficiles à chroniquer mais ça c’est une autre histoire), là encore L’Homme ne déroge pas à la règle ! Un très beau texte servi à la perfection par sa mise en page.
Extrait : Un homme digne de ce nom de ce si beau nom d’homme n’est jamais peut-être si grand que lorsqu’il accepte d’être petit.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des livres de François David (Un rêve sans fin, Georges Brassens, à la lèvre un doux chant, Vole vole vole et Les bêtes curieuses) et nous l’avons également interviewé.
Capillotracté de Knapfla L’oiseau muse 15€, 170×240 mm, 36 pages, imprimé en France chez un éditeur éco-responsable, 2013. |
L’Homme de François David Møtus 12,50€, 420×120 mm, 28 pages, imprimé en France, 2013. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
On a “L’homme” à la maison, commandé par mon amoureux… Déroutant objet sans images, je fus stupéfaite de voir que malgré tout, les enfants l’adorent, aiment le feuilleter et le relire…