Ford et Magnolia sont deux participants du dernier jeu de télé-réalité à la mode. Ils ont tous les deux décidé de s’inscrire au concours musical Spotlight afin d’échapper à leur vie quotidienne. Pour Ford, c’est son Arkansas natal et la négligence de ses parents qu’il faut fuir. Pour Magnolia, ses pensées noires et sa personnalité introvertie qui la tiennent éloignée des autres. Chacun cherche à se révéler, loin du poids du passé et de l’image négative que leur renvoient leurs proches. Mais comment trouver qui l’on est vraiment quand on est pris dans les faux-semblants du show-business ?
Cette comédie romantique est une vraie bonne surprise. Je dois avouer avoir débuté ma lecture avec beaucoup d’a priori : une romance sur fond de télé-réalité… Le risque était grand de tomber dans le feuilleton pour midinette. Passées les vingt premières pages, le doute se dissipe. On est déjà sous le charme des deux personnages principaux dont les points de vue sont alternés. Magnolia a un esprit aiguisé, une grande sensibilité et beaucoup de répartie. Ford est une sorte de mélange entre Johnny Cash, James Dean et Justin Bieber, avec une bonne dose de second degré pour parfaire le tout. Il est en effet beaucoup question de musique, dans cette histoire. Le lecteur est invité à consulter en ligne la liste des tubes chantés ou évoqués par les jeunes concurrents, et c’est un véritable voyage rock’n’roll dans les États-Unis des années 70 à nos jours qui nous est offert. L’intrigue laisse une place importante aux questionnements des adolescents en quête de célébrité, mais tout en restant parfaitement rythmée.
Un roman addictif qu’on referme à regret, la tête pleine de bonne musique.
Christopher a 14 ans. Un matin, après l’affrontement de trop avec les poings de son père, il quitte la maison et part pour Londres. Rapidement, il se retrouve à faire la manche dans le quartier de Soho, sans attendre plus de la vie qu’un hot-dog épicé, un carton pas trop humide pour passer la nuit, et que les passants lui lancent suffisamment de pièces pour qu’il puisse se saouler pour s’endormir. Cette vie sans perspective va être bouleversée par une affiche : un nouveau jeu de télé-réalité le défie de démontrer qu’il subsiste à ses besoins. Le jeu est inspiré de la pyramide de Maslow qui schématise les besoins humains en cinq grandes catégories. À la base de la pyramide, les besoins physiologiques (se nourrir, dormir…), ensuite viennent le besoin de sécurité, celui d’appartenance, celui de reconnaissance et enfin le besoin de réalisation de soi. À chaque étape du jeu, les candidats, qui se créent un compte en ligne, doivent écrire un texte prouvant la satisfaction de ces besoins successifs. Christopher prend ce défi comme une occasion de se sortir de la rue, mais aussi de démontrer que notre société moderne s’est éloignée de ce qui est vraiment important pour l’homme.
Cette histoire nous emmène dans les bas-fonds de Chinatown, à la marge de la vie moderne, de l’autre côté du caniveau que nous évitons du regard la plupart du temps. Ce qui marque, c’est la simplicité avec laquelle on adopte le point de vue du jeune SDF. Bien qu’il soit vindicatif, un peu déconnecté de la réalité à force de ne fréquenter que des drogués, prostituées et autres rebuts de la société, Christopher ne nous est pas étranger. Encore hier, il était un enfant qui allait à l’école, campait le week-end… Et tout a basculé avec une rapidité désarmante.
Caroline Solé critique notre société superficielle, plus préoccupée par la lueur qu’émet un écran de smartphone ou de télévision que par les plaintes d’un sans-abri. Sa description de la vie quotidienne dans la rue est brute, parfois choquante, sans tomber dans le misérabilisme.
Un roman peu commun qui évoque avec finesse les questions difficiles de la pauvreté et de l’exclusion.
Le même vu par Dans la bibliothèque de Noukette, Bricabook, et Sous le feuillage.
Coup de tonnerre sur les vacances d’été de Pierre et Jean : la télé familiale ne fonctionne plus ! Pour les deux frères, c’est la catastrophe. Ils ont pour habitude de passer leurs vacances plantés devant leur écran. Et si cette panne était l’occasion de mettre enfin le nez dehors et de redécouvrir la saveur des moments partagés ?
Ce tout petit roman aborde avec légèreté l’abus d’écran par les enfants. Avec l’humour qui le caractérise, Mathis dresse un portrait tendre, mais moqueur de ces deux préados désespérés à l’idée de passer un été sans leur télé. Le texte est très court, mais nous fait rencontrer des personnages attachants. La complicité entre les frères est brillamment suggérée en quelques lignes de dialogue. Les relations familiales sont esquissées à la simple évocation d’une partie de Scrabble. Mathis, en dépit d’une grande économie de mots, raconte une histoire tendre relevée par un humour très fin.
Une réussite.
Le même vu par Bob et Jean-Michel.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages de Mathis (Un parfait petit avion, Et pan !, J’ai 1 an + 1 an + 1 an + 1 an, Salut Cousine !, Panique au Mini-Market, Je hais les vacances et Du bruit sous le lit).
Les étoiles en moi![]() de Brent Bradshaw et Andrea Seigel traduit par Éric Betsch Hugo Roman dans la collection New Way 16,00 €, 131 x 205 mm, 354 pages, imprimé en France, 2015. |
La pyramide des besoins humains![]() de Caroline Solé l’école des loisirs dans la collection Médium 12,80 €, 149 x 219 mm, 128 pages, imprimé en France, 2015. |
La gelée d’été![]() de Mathis Thierry Magnier dans la collection Petite Poche 3,90 €, 105 x 150 mm, 44 pages, imprimé en République Tchèque, 2015. |
The Who, Nirvana, Peter Gabriel ou même Beyoncé, retrouvez tous les artistes mentionnés dans le roman Les étoiles en moi sur la chaîne Youtube d’Hugo Roman. De quoi se plonger un peu plus dans l’univers musical des deux personnages principaux Ford et Magnolia.
Laura
Je ne lis pas que le vendredi.
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