Aujourd’hui, je vous présente deux romans qui mettent en scène des adolescents et de jeunes enfants, unis malgré eux…
Les parents de Victoria sont divorcés. Elle part rejoindre son père à New-York, non sans avoir écouté les mille recommandations de sa mère. Dans le train, elle voyage avec une femme et son petit garçon de deux ans. Victoria les observe, d’autant plus que l’enfant semble sale, a des bleus sur les bras, et que sa mère n’a pas l’air d’en prendre grand soin. Tellement peu qu’arrivés à New-York, l’enfant se retrouve abandonné dans les toilettes. Victoria veut le faire sortir, mais le train redémarre déjà… La voilà prise au piège, avec cet enfant qui ne sent pas la rose et réclame de l’attention. Le sentant en danger, elle lui promet de ne pas l’abandonner et de le ramener en lieu sûr. L’adolescente se retrouve donc responsable de cette petite vie, alors que partout dans le pays, une alerte pour kidnapping est lancée… Ce n’est que le début de folles aventures pour cette adolescente courageuse et responsable et cet enfant naïf et attachant. Aura-t-elle les épaules assez solides ? Et surtout, pourra-t-elle tenir sa promesse ? Leurs deux destins sont liés pour un moment…
Stacy DeKeyser signe un roman plein d’action et de vie, qui malgré un scénario de départ plutôt invraisemblable réussit à nous embarquer dans un monde très réaliste. Finalement, de péripéties en péripéties, on se dit que c’est une histoire qui n’est pas complètement détachée de la réalité… Les personnages sont attachants, le rythme enlevé et dynamique, et même le petit garçon, qui ne parle pourtant que par onomatopées tient une vraie place dans le roman. Page après page, l’histoire défile, aussi vite que les trains qui emmènent nos deux héros… C’est tout à fait le genre d’aventure dont je raffolais quand j’étais adolescente, et j’étais bien heureuse de retrouver ce plaisir !
Pour Antoine, l’amitié, c’est extrêmement important. Il est même prêt à se dénoncer à la place de Thomas, son meilleur copain, pour un tag sur le mur du collège. Il écope donc d’une semaine de travaux d’intérêt général, qui promettent des réveils douloureux, et de longs moments passés à nettoyer la cour de récré… Rien de folichon, jusqu’à ce qu’il croise Félicité, alias Bébé. Charmé, et toujours aussi prêt à rendre service, Antoine accepte donc de garder Chouchou, son bébé, parce qu’elle doit se rendre à un rendez-vous important pour le travail. Ce n’est pas une mince affaire, mais ses amis, et surtout Thomas sont prêts à l’aider : pour une fois que c’est lui qui a besoin de leurs services…
Marie Desplechin est décidément très forte pour nous plonger dans de folles aventures (j’avais lu et adoré Verte, quand j’étais enfant). Là, elle nous raconte le quotidien d’Antoine qui est bon et généreux, c’est vrai, mais loin d’être niais ! Oui, l’optimisme, la débrouillardise, et la camaraderie peuvent être mises à l’honneur sans être traité de “bonne poire”… Et ça fait du bien de se le dire, par les temps qui courent ! Au-delà de ce personnage haut en couleur, on découvre aussi les questions difficiles liées au statut de mère adolescente, mais ce n’est jamais lourd ou plombant : l’humour et les situations cocasses permettent toujours de donner un nouveau souffle à l’histoire ! Ça fait du bien, tout simplement !
Quelques pas de plus…
Retrouvez Le bon Antoine chroniqué par Enfantipages.
William, mon petit prince de Stacy DeKeyser traduit par Sidonie Van den Dries Bayard Jeunesse dans la collection Estampille 12,50 €, 137 x 192 mm, 316 pages, imprimé en Espagne, 2013 |
Le bon Antoine de Marie Desplechin Gallimard Jeunesse 12,50 €, 142 x 205 mm,229 pages, imprimé en France, 2013 |
Le nouveau numéro du magazine Georges, Lettre, est sorti ! L’occasion d’en apprendre plus sur le facteur Cheval ou le code Morse, de décrypter des télégrammes, de se lancer dans la confection d’un sirop de fraises, ou de démasquer les auteurs de lettres anonymes… Ludique, esthétique et original, je suis une nouvelle fois conquise !
Marianne
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !