Deux petits romans où il est joliment question d’entraide et de solidarité envers ceux et celles qui, un jour, n’ont pas eu d’autre choix que de quitter leur pays meurtri.
Il s’appelle Nadim et son prénom veut dire compagnon. Dans la petite ville, les bonnes volontés s’affairent en vue de réserver le plus chaleureux des accueils à sa famille. Les enfants de l’école n’ont retenu qu’une chose : ce jeune garçon viendrait, semble-t-il, de la jungle. Leur imagination débordante s’imagine alors les feuillages et les arbres majestueux, s’enrobe aussitôt d’une chaleur étouffante et ce soupçon d’exotisme suffit à les rendre impatients. Mais Nadim arrive à l’école et leur ressemble bien plus qu’ils·elles ne l’imaginaient. Sa langue est autre, ses gestes dénotent et sa spontanéité amuse.
Deux mondes se mêlent ainsi dans ce récit : celui des enfants, qui n’ont pas encore conscience des raisons qui ont conduit Nadim à venir en France et celui des adultes qui se démènent pour adoucir une réalité terrifiante qu’ils·elles connaissent. Dans un petit texte d’une grande humanité, Marie Fouquet rappelle combien l’entraide peut être salvatrice. Solidarité, altruisme et amitié naissante, autant de valeurs qui sont ici mises en avant comme un pied de nez aux intolérant·e·s et aux esprits injustement étriqués.
Un petit roman qui redonne foi en l’humanité.
Les langues se délient et la rumeur enfle. Non loin de la mairie, un camp de réfugié·e·s s’est installé et voilà que les gros titres de la presse ne cessent d’alerter les habitant·e·s sur cette arrivée qui divisent la population. Certain·e·s affichent ostensiblement leur mécontentement et d’autres sont sensibles à la situation de ces familles qui ont tout quitté pour trouver une vie meilleure. Elsa n’a que quatorze ans mais elle se sent prise à la gorge par une émotion qui la submerge : comment les aider ? Comment leur apporter un tant soit peu de confort ? Difficile de s’impliquer quand son père voit d’un très mauvais œil ces étrangers qu’il ne semble pas apprécier. En cachette, et avec l’aide de quelques personnes de bonne volonté, elle tente par tous les moyens d’apporter un peu de douceur et de confort à ces gens qui n’ont plus rien. Et si la caravane abandonnée non loin de chez elle pouvait abriter la famille de Bachir ?
Il ne vous faudra pas beaucoup de pages pour apprécier cette histoire de rencontre. Deux adolescent·e·s et deux vies que tout oppose. Et pourtant, à travers l’engagement de cette héroïne passionnée, c’est aussi une amitié pudique qui s’écrit. Malgré son jeune âge, Elsa fait partie de ces personnages qu’on aime aussitôt qu’on la découvre tant sa force d’esprit et sa persévérance sont exemplaires. Elle transforme sa révolte et son incompréhension en interrogeant le monde qui l’entoure et chaque page témoigne de sa volonté sans pareille pour affronter ces adultes qui ont encore beaucoup à apprendre sur la solidarité et l’entraide.
Un petit roman qui relate à merveille la fougue des indigné·e·s et l’engagement adolescent.
Mon ami de la jungle Texte de Marie Fouquet, illustré par Amélie Clavier Éditions Kilowatt dans la collection Les Kapoches 7,30 €, 140×180 mm, 48 pages, imprimé en Europe, 2018. |
La Cache de Thierry Robberecht Éditions Mijade dans la collection Zone J 6 €, 178 x 124 mm, 76 pages, imprimé en Belgique, 2019 |
J’aime les gens qui doutent, aller voir ailleurs si j’y suis, oublier le temps dans une librairie, boire du vin et du thé, entretenir mon goût démesuré pour les petites listes… Amoureuse du cinéma de Miyazaki, des chansons de Pierre Lapointe, des pinceaux de Mélanie Rutten, des BD de Renaud Dillies, de la poésie de Vinau, des livres illustrés et des romans qui bousculent avec de jolis mots.