Aujourd’hui on va s’intéresser à des documentaires, des livres qui nous apprennent des choses sur des hommes, des femmes, des médias,…
On commence par deux petits livres des éditions A dos d’âne dans la collection Des graines et des guides.
Connaissez-vous l’exploratrice Alexandra David-Néel ? Gwenaëlle Abolivier nous raconte sa vie, de son enfance où elle fait ses premières fugues à sa mort à 101 ans alors qu’elle voulait encore repartir en passant par les exaspérations de sa mère devant cette femme qui refusait d’entrer dans les normes féminines de l’époque, sa carrière de chanteuse d’Opéra, son mariage avec Philippe Néel,… mais surtout son périple à Lhasa où elle sera la première femme occidentale à réussir à entrer. Gwenaëlle Abolivier a une belle écriture, elle est captivante et les illustrations de Hopal Dagnogo à la peinture sont parfaites pour l’ouvrage. Alexandra David-Néel, une exploratrice sur le toit du monde est un petit livre passionnant sur une femme passionnante qui disait « j’ai su courir avant de savoir marcher ».
Jacques Brel, le grand Jacques… Plus qu’un chanteur… c’est un poète qui vivait ses chansons quand il les interprétait. C’est ce grand nom de la chanson francophone que nous présente Luc Baba dans Jacques Brel, Vivre à mille temps. Il s’intéresse ici autant (voire plus) à l’œuvre qu’à l’homme. Il nous parle de certaines de ses chansons, les décortique, il nous raconte son propre vécu par rapport à elles. De l’homme on apprendra peu de choses, mais finalement ce côté « personnel » rend le livre plus touchant et donnera peut-être plus envie aux enfants d’écouter Ces gens-là ou La quête. Les illustrations de Mathieu de Muizon sont plutôt modernes et plairont aux enfants.
Cette petite collection que je découvre (mais Marianne avait déjà chroniqué celui sur Brassens, Georges Brassens avec à la lèvre un doux chant) est vraiment très belle esthétiquement parlant et très intéressante à lire. Le format court permet d’être lu facilement par les jeunes lecteurs et peut-être leur donner envie de se documenter ensuite d’avantage sur la personnalité en question.
Je vous ai déjà parlé de la collection Et Toc ! de chez Gulf Stream qui fonctionnent un peu comme des abécédaires… en voici d’autres !
On commence avec celui sur le cinéma, Le cinéma s’affiche d’Alexandra Strauss. Vous le savez peut-être j’adore le cinéma (bon c’est assez bateau de dire ça, 95% des gens doivent adorer le cinéma… disons que j’ai bossé 8 ans en vidéo club et qu’avant d’avoir un enfant j’allais 2-3 fois par semaine au cinéma) et donc j’avais très envie de découvrir ce Et toc ! et je l’ai dévoré ! Passionnant du début à la fin, on va découvrir ici ce que sont les studios Ghibli, ce que c’est qu’un découpage et un plan séquence, qui sont Chaplin et Spielberg,… c’est bien écrit et vraiment passionnant. Même si on sent que l’auteur est TRES fan de Kubrick (cité à presque toutes les pages) et vu que ce n’est pas mon cas (désolé…) c’est un peu crispant et je trouve parfois les titres des chapitres mal trouvés (et du coup pas facile de retrouver quelque chose ensuite… par exemple la partie sur les personnages n’est pas à P mais à E pour « E.T., Harry, Bella & Co »). Mais mis à part ces deux très légers bémols c’est un livre passionnant de bout en bout et dont on regrette juste qu’il ne soit pas plus long ! (un tome deux ?)
Peut-on baser sa critique d’un livre sur une seule (malheureuse ?) phrase ? C’est mon souci avec Les dessous de la presse… Commençons donc par ce qui fâche en espérant l’oublier ensuite… A propos des quotidiens régionaux « Ils traitent de l’information locale : le lâcher de ballons à l’occasion de la journée des droits de l’enfant, la tombola de la maison de retraite, l’installation d’un nouveau boucher… A tous les coups, tu en as déjà consulté un exemplaire chez tes grands parents ». Cette phrase est d’un mépris total pour la presse locale régionale et pour les gens qui la lisent… Car il n’y a pas que des vieux ! Je connais des gens de mon âge voire plus jeunes qui lisent Ouest France… C’est très parisien comme vision… (je ne sais pas si l’auteur l’est mais c’est l’impression que ça donne). Bref donc j’ai continué la lecture avec la mâchoire un peu crispée (car disons-le clairement j’aurai aimé vous citer d’autres exemples… il n’y en a pas ! C’est la seule « faute » du livre… Mais comment passer sous silence une telle phrase ?) et j’avoue que j’ai trouvé le reste intéressant, documenté, très bien écrit,… Les enfants et ado qui s’intéressent aux métiers liés à la presse vont trouver avec ce livre une mine d’informations. On y parle autant de l’histoire de la presse que des gens qui y travaillent, des titres clefs que de l’envers du décor (pas toujours reluisant).
Je n’ai pas été captivé par La toile et toi, Le net d’après Steve Jobs et mon souci c’est que j’ai du mal à dire pourquoi. D’habitude (à deux exceptions près, T’as la tchatche et Le nucléaire pour quoi faire ?, voir ci-dessous), je dévore les livres de cette série et même celui-ci-dessus dont une phrase m’a vraiment choqué, je l’ai lu le reste de la première à la dernière ligne. Là ça ne m’a pas passionné, j’avais l’impression d’en savoir autant que l’auteur (et pourtant je ne me considère pas comme un spécialiste du net !) et surtout que les jeunes à qui ça s’adresse en savaient encore plus ! Certaines choses m’ont même dérangé, je dirai qu’il y a un manque de réflexion. L’exemple le plus frappant est sur Wikileaks « Wikileaks s’est servi du Net pour rendre transparents certains documents que le pouvoir aurait préféré garder secrets. Et ça, c’est l’une des facettes les plus géniales du Net, non ? ». Voilà, stop, point. Aucune réflexion sur le fait de savoir si c’est bon ou pas de balancer des fichiers qui compromettent des gens, des gouvernements. Alors je ne dis pas que c’est forcément le cas, mais peut-être que ça méritait un peu plus que « Et ça, c’est l’une des facettes les plus géniales du Net, non ? ». L’auteur dit aussi que bientôt plus personne n’aura d’ordinateur portable, remplacés par des téléphones (ce en quoi je ne crois pas du tout), utilise de l’anglais à tout va (il parait que quand on parle d’internet c’est obligatoire), a l’air de vénérer Steve Jobs et Apple… Pourtant on sent que l’auteur a une vraie écriture et qu’il a vraiment des choses à dire mais qu’ici il reste souvent en surface. Le souci aussi de ce Et toc ! c’est qu’il est vite « dépassé » (il est d’ailleurs ressorti après la mort de Steve Jobs dans une nouvelle version). Bref je suis navré de dire que sur celui-ci je n’ai pas vraiment accroché.
Dans la collection Et toc ! également je signale qu’il existe aussi un livre complet sur le nucléaire, Nucléaire, pour quoi faire ? de Jean-Baptiste Panafieu. Ici on parle fission, atome, noyau… mais aussi Fukushima, Hiroshima, Oppenheimer,… Un livre (qui ne prend pas partie) qui intéressera les amateurs de sciences (et comme malheureusement je n’en suis pas c’est difficile de donner un avis, je vous laisse donc vous faire votre propre jugement et peut-être revenir nous en parler !).
Quelques pas de plus…
Mélimélo a également parlé de La toile et toi et Les lectures de Kik de Les dessous de la presse.
Nous avons déjà parlé d’un livre de la collection Des graines et des guides : Georges Brassens avec à la lèvre un doux chant et plusieurs livres de la collection Et Toc ! : Vers un monde alternatif ? (illustré d’ailleurs par Mathieu de Muizon), En scène !, Précieuses pas ridicules et T’as la tchatche.
Nous avons déjà parlé d’un livre écrit par Jean-Baptiste de Panafieu : Les bêtes qui rodent, qui rongent, qui rampent à la ville et nous avons également parlé d’un livre illustré par Marion Montaigne : Les pierres qui brûlent, qui brillent, qui bavardent.
Alexandra David-Néel, une exploratrice sur le toit du monde de Gwenaëlle Abolivier, illustré par Gopal Dagnogo Éditions A dos d’âne dans la collection Des graines et des guides 7,50€, 105×150 mm, 48 pages, imprimé en Italie, 2012 |
Jacques Brel, vivre à mille temps de Luc Baba, illustré par Mathieu de Muizon Éditions A dos d’âne dans la collection Des graines et des guides 7,50€, 105×150 mm, 46 pages, imprimé en Italie, 2012 |
Le cinéma s’affiche de Alexandra Strauss, illustré par Aseyn Gulf Stream dans la collection Et toc ! 12,50€, 140×220 mm, 231 pages, imprimé en Italie, 2012. |
Les dessous de la presse de Marion Gillot, illustré par Nicolas Wild Gulf Stream dans la collection Et toc ! 12,50€, 140×220 mm, 229 pages, imprimé en Italie, 2012. |
La toile et toi de Philippe Godard, illustré par Marion Montaigne Gulf Stream dans la collection Et toc ! 12,50€, 140×220 mm, 228 pages, imprimé en Italie, 2012. |
Nucléaire pour quoi faire ? de Jean-Baptiste de Panafieu, illustré par Julien Revenu Gulf Stream dans la collection Et toc ! 12,50€, 140×220 mm, 231 pages, imprimé en Italie, 2012. |
Le nouveau Cram Cram ! (le meilleur magazine destiné à la jeunesse) est sorti ! Au programme de ce numéro, le Yémen ! Tour d’abord à travers un reportage, puis d’histoires de Djoha (tantôt sage tantôt idiot les histoires sont tour à tour pleines d’humour ou de malice). Dans ce numéro Grand-Père Daniel va nous parler également des casse-tête et nous apprendre à en fabriquer un, on va partir à la rencontre du gypaète barbu, on va faire de petits voiliers avec des clous, des bouchons de liège et du papier, des Resto à piafs et des cookies ! On trouve aussi des astuces recyclage et des loisirs créatifs. Bref un numéro complet, éducatif et plein d’astuces !
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
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