On sait tous et toutes que, dans la langue française, le masculin l’emporte sur le féminin. Merci Beauzé. Mais aviez-vous déjà remarqué cette autre « inégalité » de notre langue ? Alors que certains mots masculins désignent un être humain (et masculin donc), l’équivalent féminin du mot désigne… une chose ! Dans ce petit album carré et coloré, Elisabeth Brami en propose vingt exemples, qu’illustre joliment Fred L. : un jardinier/une jardinière ; un glacier/une glacière ; un chocolatier/une chocolatière ; un chevalier/une princesse une chevalière… Le tout est très visuel : sur la page de droite, l’illustration du terme féminin répond à l’illustration du terme masculin de la page de gauche, tous deux en gros plan sur fond uni, avec des rappels de couleurs très esthétiques.
Vingt exemples qui semblent anecdotiques, mais qui en disent plus qu’ils n’en ont l’air sur le sexisme ordinaire. Ça n’est pas pour rien si cet album a reçu le soutien d’Amnesty International. Dans la petite note de l’auteure qui ouvre le livre, celle-ci précise qu’elle n’a pas la prétention de révolutionner le vocabulaire ou les mœurs, mais seulement de soulever des questions. Et parce que la sensibilisation à l’égalité doit se faire dès le plus jeune âge et parce que les inégalités doivent se débusquer partout où elles se trouvent, je déclare ce livre d’utilité publique !
Sur le tumblr « le zizi des mots », les enfants sont invités à envoyer un dessin, sur le même principe que l’album, avant le 1er juin. Une chouette activité à faire en famille.
Le même vu par Livres et merveilles et Maman Baobab.
Ce matin, en se réveillant, horreur ! Albert Crabtree se rend compte qu’il a perdu son dentier ! Pour le retrouver, il décide de sortir toutes ses affaires. Mais c’est vite le bazar. Sur les conseils de sa sœur Myrna, Albert les classe toutes par catégorie, certaines logiques, d’autres plus loufoques : les chapeaux, les outils, les pommes de terre, les petits chiens jappant, les objets jaunes, les objets qui commencent par un S… Toujours rien. Heureusement que sa sœur Velma est là : « Et tu as regardé dans ton placard à dents ? »
Dans cet imagier, chaque double page est consacrée à une catégorie d’objets : c’est foisonnant, il y a des dizaines d’objets par page, avec une petite légende rigolote, et des dizaines de détails à repérer. Chaque dessin est assez rudimentaire : les traits tremblotent, les couleurs débordent, on croirait presque voir l’œuvre d’un enfant… Mais on s’en moque ! Parce que cet album, on le lit pour rire et pour s’amuser. La page sur les objets cassés est particulièrement drôle : les objets à moitié dessinés ont des légendes à moitié écrites. Il y a une moitié de coquille d’oe, deux roues de vé, le bas d’un li déchiré. On peut imaginer plein de jeux autour de ce livre, même avec des enfants qui ne savent pas encore lire : trouver tel objet dans la page, imaginer d’autres dessins pour chaque catégorie, ranger sa chambre (on ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher)… !
Petit plus : la couverture se déplie et se transforme en poster !
Une petite vidéo de présentation de l’éditeur.
Le même vu par Les Lectures de Kik.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages d’Elisabeth Brami (Mon Superlivre des contraires, Mon Superlivre de la politesse, Le doudou de Tiloulou, La déclaration des droits des filles, La déclaration des droits des garçons, et Moi j’adore, maman déteste, et vice-versa).
Le zizi des mots Texte d’Elisabeth Brami, illustré par Fred L. talents hauts 12,90€, 178×178 mm, 42 pages, imprimé en Belgique, 2014. |
Le Bazar de Crabtree Texte de Jon Nichols, illustré par Tucker Nichols, traduit par Sophie Giraud Hélium 16,90€, 227×363 mm, 40 pages, imprimé en Chine, 2014. |
Vendredi 20 mars, c’est la Journée internationale de la Francophonie, avec des évènements un peu partout en France, pour toute la famille.
Marie
Mariée, 1763 livres et 1 canevas de Claude François
Sympas ces deux imagiers décalés.