Pourquoi ne pas commencer la semaine par des petits bijoux ?
Et on commence par un livre très particulier, Les lois de l’été de Shaun Tan.
Un enfant se remémore ce qu’il a appris l’été dernier, des règles comme celle qui disent qu’il ne faut jamais laisser de chaussette rouge sur la corde à linge, ne jamais faire tomber un bocal ou ne jamais attendre d’excuses. Cette liste est illustrée par de grands dessins, complètement surréalistes.
Les lois de l’été est impossible à expliquer, c’est un album étrange, original. Est-on ici dans un rêve ? Dans l’imaginaire des deux enfants ? (une clef sera donnée en fin d’ouvrage… mais elle peut ouvrir de nombreuses portes) Par exemple, pour illustrer « Ne mange jamais la dernière olive de la soirée », un des enfants s’apprête à prendre la dernière olive d’un grand plat, pendant que l’autre l’empêche, sous le regard sévère d’une assemblée d’oiseaux, en costume, bien plus grands qu’eux. Pour illustrer « Ne marche jamais sur un escargot », derrière nos enfants, dont l’un des deux regarde sous sa chaussure, on aperçoit un typhon qui ravage tout sur son passage. On pense aux Chroniques d’Harris Burdick, mais aussi à La quatrième dimension. Les planches sont absolument superbes, on a envie de plonger dans ce monde parfois inquiétant.
Alors il est tout à fait possible de passer à côté, de se demander quel est l’intérêt de ce livre qu’on ne comprend pas vraiment. Ou alors on peut se laisser porter en retenant une des règles du livre : Ne demande jamais d’explications.
Un album déroutant, sublime, qui ne vous laissera pas indifférent, avec de superbes grandes planches, signé par l’auteur du magnifique La chose perdue.
Des extraits sur le site de l’auteur (en VO).
À 37 ans, il m’arrive encore de bondir de joie, comme un enfant, en ouvrant certains plis et en découvrant le nouveau livre d’une série. Ça a été le cas avec la nouvelle aventure de Michel, le héros de Charlotte Moundlic et Olivier Tallec.
Après avoir passé des vacances chez ses grands-parents où il a été le souffre-douleur de ses cousins (les pires vacances de sa vie), après avoir eu le cœur brisé par Carmen (les plus beaux jours de sa vie), Michel va avoir la plus mauvaise idée de sa vie : proposer une boum pour son anniversaire pour éviter le sempiternel goûter d’anniversaire avec sa pêche à la ligne. C’est certain sa mère va refuser, et il va être tranquille. Sauf que ce plan foireux échoue… et Michel va devoir organiser une boum et tout faire pour que ça soit réussi (inviter des filles, faire une playlist, se débarrasser des parents…) Y’a pas à dire, c’était pas une bonne idée… quoique…
Comme d’habitude avec Michel, le titre est trompeur, La boum, la plus mauvaise idée de ma vie ne raconte pas une boum catastrophique, les choses ne se passent pas aussi mal que Michel le pensait. Dans ce nouvel album, encore une fois, Charlotte Moundlic bourre son histoire de petits détails (la haine des brocolis, les petites guéguerres de clans, les parents qui se mettent à danser quand tout le monde est parti…) qui nous rappellent notre propre enfance et qui sont parlant pour les enfants. Ça parle de l’enfance et du fait de grandir avec énormément de tendresse, de délicatesse. Un petit peu comme Du vent dans mes mollets.
Et puis il y a les dessins du très talentueux Olivier Tallec, qui sont si tendres également… on se régale.
Fin, drôle, délicat, tendre… quel bonheur de retrouver Michel.
Un extrait sur la page facebook de l’éditeur.
Et puisqu’on parle du génial Olivier Tallec, on ne vous avait pas parlé de sa version de Michka, le grand classique de Marie Colmont, sorti il y a quelque temps.
Tout comme pour Marlaguette (chroniqué ici), l’illustrateur a refait les dessins de l’album original et ils sont accompagnés du texte d’origine de 1941, dépoussiérant ainsi un autre grand classique de la littérature jeunesse. J’avoue que je n’étais pas très fan des illustrations de l’époque (signées Feodor Rojankovsky). Olivier Tallec a illustré de façon extrêmement poétique cette histoire d’un petit ours qui a fui une maîtresse trop rude un soir de Noël pour reprendre sa liberté, mais qui va finalement faire le bonheur d’un enfant sans cadeau. Un véritable bijou.
Des extraits sur le site d’Olivier Tallec.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages de Charlotte Moundlic (Chamalo aime l’école, Je veux des lunettes !, Mon cœur en miette, Chamalo et sa baby sitter, Chamalo est jaloux, Les invités , Le slip de bain, ou les pires vacances de ma vie et La croûte), Olivier Tallec (Qui quoi qui, Coffret Grand Loup & Petit Loup, Marlaguette, Le plus féroce des loups, Pas de pitié pour les baskets, Kevin et les extraterrestres, Restons Calmes !, Joyeux Noël Rita et Machin, Maurice Carême chanté par Domitille, Mon cœur en miettes, Le slip de bain, ou les pires vacances de ma vie et La croûte) et Marie Colmont (Marlaguette).
Les lois de l’été de Shaun Tan (traduit par Anne Krief) Gallimard Jeunesse 19,90 €, 300×280 mm, 52 pages, imprimé en Italie, 2014. |
La boum ou la plus mauvaise idée de ma vie Texte de Charlotte Moundlic, illustré par Olivier Tallec Père Castor dans la série Michel 10,50 €, 195×240 mm, 32 pages, imprimé en Chine, 2014. |
Michka Texte de Marie Colmont, illustré par Olivier Tallec Père Castor 13,50 €, 267×285 mm, 24 pages, imprimé en Chine, 2011. |
Sur Facebook, Gilles Bachelet publie des dessins hilarants.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Je suis très fan de Shaun Tan, très fan de la série Michel et plus largement de l’association Tallec/Moundlic. Il y a vraiment de quoi se ruer chez son libraire !
Et j’aime aussi beaucoup La mare “nouvelle manière” !
Ah Michel ! quel personnage attachant 🙂
Si Olivier le Tallec pouvait faire de jolies illustrations de Roule-Galette, il ferait mon bonheur absolu car mes élèves adorent cette histoire (moi aussi mais pas du tout des illustrations). Je vais en rêver 🙂