Au cœur de l’hiver 1065, la maison de Bjorn et de sa famille est attaquée par la neige, qui prend la forme d’une créature agressive. D’ordinaire timide et craintif, Bjorn, pour sauver ceux qu’il aime, déploie des trésors d’ingéniosité et de courage, et gagne son surnom de « morphir », héros nordique destiné à accomplir des faits d’exception. Bientôt appelé à servir le roi viking, Bjorn le morphir se lance dans une aventure dangereuse, haletante, très plaisante pour tous les fans de littérature fantastique. En route pour les enfers, accompagné de trois compagnons dont sa fiancée, il devra affronter un ogoujon (sorte de tube digestif qui force ses proies à marcher jusqu’à son estomac), d’énormes baleines dentues et griffées, des aplatisseurs (araignées géantes à pattes d’éléphant), le propre fils du roi – un être sanguinaire et orgueilleux – et bien sûr, la Reine des Enfers elle-même…
Cette première aventure s’étend sur 3 tomes, qui ne peuvent se lire indépendamment les uns des autres. C’est une épopée très bien construite, très prenante, et vraiment chouette pour les enfants, mais aussi pour les plus grands. Comme le montrent les quelques créatures imaginaires citées plus haut, l’univers créé par l’auteur est vraiment très riche et les crayons de Thomas Gilbert en rendent parfaitement la profondeur.
Adaptée des romans de Thomas Lavachery, la série de BD compte donc pour le moment ces 3 tomes, qui reprennent les 5 premiers volumes du texte original, Bjorn le Morphir et le cycle des Bjorn aux enfers. Le 4e tome, basé sur le cycle des Bjorn aux armées, sort en mars.
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Dans un monde où chaque être humain est lié à un animal qui le suit partout et qui ne peut pas s’éloigner de plus de quelques mètres, Lyra est une jeune orpheline téméraire et un peu insolente, élevée au Jordan College où elle comble son ennui en cumulant les bêtises. Elle rêve de partir avec son oncle, l’explorateur Lord Asriel, dans les royaumes du Nord, où vivent des créatures légendaires telles que les ours en armure. À la place, elle est accueillie par Mme Coulter, qui lui promet de l’emmener dans le Nord. Mais bientôt, celle-ci semble changer d’attitude et Lyra découvre que sa tutrice est liée aux nombreux enlèvements d’enfants qui secouent l’Angleterre.
Ce n’est pas pour rien que cet ouvrage a reçu le Prix Jeunesse 2015 au festival d’Angoulême ! Reprenant le célèbre texte de Philip Pullman, À la Croisée des mondes, Stéphane Melchior et le génialissime Clément Oubrerie nous livrent un premier tome vraiment magnifique, très dense et plein de rebondissements.
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Il est toujours difficile de s’attaquer à un classique comme Le Horla, de Maupassant. Eh bien Guillaume Sorel s’en sort haut la main !
Dans ce récit, le personnage principal, qui vit paisiblement dans une belle demeure avec ses domestiques près de Rouen, se réveille brusquement une nuit parce qu’il a l’impression d’étouffer, et découvre, accroupi sur sa poitrine, un être imposant et évanescent qui disparaît en quelques secondes. Comprenant alors qu’il est possédé, il tente par tous les moyens de se débarrasser de celui qui hante ses nuits.
Le dessin et la colorisation sont relativement classiques, c’est très bien dessiné et très réaliste, mais je trouve surtout que c’est une très bonne adaptation, qui s’adresse plutôt aux adolescents et aux adultes. On ressent parfaitement la terreur montante du personnage principal, tout en se demandant si celui-ci est en train de devenir fou ou si tout cela est bien réel. Aurons-nous seulement une réponse claire à la fin de l’ouvrage ?…
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Celui-ci, ça n’est pas une BD. Mais ça n’était pas non plus un roman à la base, donc on reste cohérent dans l’approximation ! Dans cette version du Fantôme de Canterville, on retrouve donc le texte très drôle d’Oscar Wilde (où un fantôme anglais tente en vain d’effrayer la famille américaine qui vient d’emménager dans sa maison), dans un bel ouvrage grand format. J’adore la couverture mate, le papier épais et la mise en page soignée (jeu avec les typos, incrustation de textes dans des illustrations). Mais surtout, le récit est animé par les magnifiques illustrations de Barbara Brun, ce qui en fait un vrai bel objet. Comme dit plus haut, ce n’est pas une BD, mais plutôt un livre illustré.
L’éditeur, Marmaille & compagnie, présente cet ouvrage comme le premier titre d’une nouvelle collection d’adaptations de classiques en livres illustrés. Moi qui adore retrouver un texte que j’aime adapté sous toutes les formes, j’ai hâte de voir les autres titres !
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Je triche encore un peu avec cette BD, car il ne s’agit pas de l’adaptation d’un des récits écrits par Maurice Leblanc, mais de la réutilisation du célèbre gentleman cambrioleur, par Benoît Abtey et Pierre Deschodt.
L’idée de cette série ? Comprendre comment Arsène Lupin est devenu Arsène Lupin. On retrouve donc celui-ci en 1888 (il a environ 14 ans), au bagne pour enfants de Belle-Île-en-Mer, un endroit évidemment violent et tristement célèbre pour la disparition de nombreux pensionnaires. Finalement adopté par Perceval de la Marche, personnage noble et riche, Arsène apprend à se battre et à manier les armes à ses côtés, et ce dans un objectif : rejoindre les francs-juges, « représentants du pouvoir et faiseurs de justice » et lutter contre les Lombards, dont les « armes sont la corruption, le vol, le meurtre et la magie ».
Ce premier tome est très foisonnant : plusieurs intrigues se mêlent entre elles, et l’on a à peine ouvert le livre qu’on le referme déjà, l’ayant lu d’une traite, emporté par la vitesse du récit. Il pose les bases d’une aventure pleine de promesses, qu’on a hâte de retrouver dans la suite de la série !
Si vos enfants aiment les récits courts, drôles et faciles à lire, c’est vers cette BD, adaptation du classique jeunesse d’Anne Fine, qu’il faut se tourner !
Les dessins simples mais efficaces de Véronique Deiss, déjà illustratrice des romans, mettent en scène un chat qui fait le malheur de ses maîtres en leur apportant de petits animaux morts : tous les propriétaires de chat comprendront ça ! Les dialogues et les situations drolatiques charmeront les lecteurs débutants. L’utilisation de l’aquarelle pour la colorisation de ces personnages à gros nez et de ce chat légèrement psychopathe en fait un ouvrage lumineux et plutôt original.
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Quelques pas de plus…
Retrouvez les autres BD que nous avons chroniquées sur un album Pinterest.
Bjorn le morphir – T.1 – La naissance d’un morphir Scénario de Thomas Lavachery, illustré par Thomas Gilbert Rue de Sèvres dans la série Bjorn le morphir 13 €, 217×282 mm, 70 pages, imprimé en France, 2015. |
Bjorn le morphir – T.2 – Dans l’enfer des enfers Scénario de Thomas Lavachery, illustré par Thomas Gilbert Rue de Sèvres dans la série Bjorn le morphir 13 €, 217×282 mm, 96 pages, imprimé en France, 2015. |
Bjorn le morphir – T.3 – La Reine des enfers Scénario de Thomas Lavachery, illustré par Thomas Gilbert Rue de Sèvres dans la série Bjorn le morphir 13 €, 217×282 mm, 96 pages, imprimé en France, 2015. |
Les Royaumes du Nord .1 Scénario de Stéphane Melchior (d’après Philip Pullman), illustré par Clément Oubrerie Gallimard 17,80€, 240×319 mm, 80 pages, imprimé en Espagne, 2014. |
Le Horla de Guillaume Sorel (d’après Guy de Maupassant) Rue de Sèvres 15€, 240×319 mm, 64 pages, imprimé en Belgique, 2014. |
Le fantôme de Canterville Texte d’Oscar Wilde (traduit par Albert Savine), illustré par Barbara Brun Marmaille & Compagnie 20€, 250×360 mm, 70 pages, lieu d’impression non indiqué, imprimé chez un imprimeur éco-responsable, 2014. |
Arsène Lupin, les origines – T.1, Les Disparus Scénario de Benoît Abtey et Pierre Deschodt, illustré par Christophe Gaultier et Marie Galopin Rue de Sèvres 13,50€, 240×319 mm, 56 pages, imprimé en Belgique, 2014. |
Journal d’un chat assassin de Véronique Deiss (d’après Anne Fine) Rue de Sèvres 10,50€, 217×282 mm, 45 pages, imprimé en France, 2014 |
Ce week-end, c’est la fête du Livre à Bron, à côté de Lyon ! Timothée de Fombelle sera là, mais aussi Aurélien Débat, Marie Caudry, Joëlle Jolivet et bien d’autres. Une programmation jeunesse très riche, avec des dédicaces, des rencontres, des lectures, des spectacles, et des ateliers menés par les auteurs et illustrateurs présents. Alors, plutôt masques en papier, tampons géants ou peinture à doigts ?
Marie
Mariée, 1763 livres et 1 canevas de Claude François
Très belle première chronique!
J’aime les BD mais en lis très peu et quelques titres donnent très envie!
Merci pour ces découvertes!
Blandine.
Super première chronique, bienvenue sur la mare aux mots! Je lis beaucoup de bd et romans graphiques et du coup, j’ai très envie de découvrir le fantôme de canterville!
L’album du fantôme de Canterville a l’air sublime !
Comme Noukette je suis particulièrement tentée par l’adaptation de Wilde. Merci pour cet article qui donne de chouettes idées de lecture !