J’avais envie de vous parler de deux livres qui, il faut bien le dire, m’ont bien fait ricaner (et moi j’adore ricaner). Deux livres que j’ai lu à voix haute en stoppant parfois ma lecture tellement je trouvais ça drôle. Deux livres plein d’humour donc, mais avec un vrai fond en arrière plan, par deux belles plumes.
« Le mois dernier ma grand-mère m’a mordu » affirme Marcus (dès les premiers mots du livre) et pourtant personne ne le croit ! Pire on se moque de lui ! Une grand-mère ça ne mord pas, soit disant… Ben tiens… Et pourtant les traces de dents sont bel et bien là ! Son histoire est simple : sa grand-mère voulait regarder Des chiffres et des lettres mais Marcus refusait de changer de chaîne alors pour lui prendre la télécommande… elle l’a mordu ! Franchement y’a de quoi prendre sa carte au VMV (Victimes des Mémés Violentes, club créé par la voisine pince-sans-rire de Marcus dont la grand-mère crache et insulte tout le monde)
Ma grand-mère m’a mordu d’Audren est extrêmement drôle. Je découvre petit à petit le grain de folie d’Audren et je commence à être fan. Ici on parle donc des adultes qui ne croient pas les enfants (le père de Marcus tente tout pour lui faire dire l’inverse de sa version, de lui imposer sa propre version des faits à l’envoyer chez un psy !) et des vieux qui ne sont pas toujours aussi respectables qu’on le dit. Alors c’est certain il y a peu de chance que le livre obtienne le prix chronos (prix qui récompense un livre qui parle des relations entre les générations) mais qu’est-ce qu’on se marre, et qu’est-ce que ça fait du bien des livres qui vont à l’encontre de tout ce politiquement correct. Oui il faut croire les enfants quand ils disent quelque chose et non toutes les mamies ne sont pas d’adorables vieilles personnes généreuses et chaleureuses… y’en a qui mordent !
Un petit extrait qui montre à quel point le livre est à la fois poétique et drôle.
“Heureusement que Fleur vint à mon secours car, si personne ne m’avait soutenu dans cette affaire, je crois que j’aurai plongé dans la déprime. C’était la phrase qu’utilisait ma mère à chaque fois que quelqu’un l’aidait à sortir d’un problème. Je m’étais toujours demandé si la déprime était une rivière profonde et où elle pouvait couler. Je ne l’avais trouvée sur aucune carte. Peut-être qu’elle prenait sa source à côté de Strasbourg. En tout cas, Fleur m’évita certainement un plongeon risqué parce que ma mère disait aussi que ce n’était pas évident de sortir de la déprime. Et elle savait de quoi elle parlait : elle avait été championne de France de natation quand elle était au collège.”
Les vacances au bord de la mer c’est pas toujours le top ! Surtout quand on a une maison juste au bord de la mer (là où il y a le plus de touristes) et que son grand-frère est privé de vacances en famille. Christophe a décidé de lui écrire chaque jour et de lui raconter ces vacances avec les algues qui puent devant la maison quand la mer se retire, ces gens qui montent sur le mur qui sépare la maison de la plage et qu’il faut chasser à coup de balais, son père qui a failli les noyer lors d’une balade en bateau et sa mère au bord de la dépression nerveuse. Et on n’oublie pas de glisser dans l’enveloppe les petits cadeaux (os de sèche, coquillage, étoile de mer,…) de la petite sœur.
Roman épistolaire pour les plus jeunes… et là encore on va rire ! Les situations décrites par Christophe sont parfois à la limite du burlesque (on pense au génial Liberté Oléron de Bruno Podalydès), les pétages de plombs de la mère (on la comprend avec ce mur à surveiller), la naïveté de la sœur, la folie du père, le chien qui ne fait pas ce qu’on lui demande (il est censé aboyer sur les gens qui montent sur le mur et il aboie sur les voitures qui passent !). Ce n’est pas que drôle, là encore, il y a un vrai fond (on parle de tolérance, d’acceptation des différences, d’amour).
Ces deux livres m’ont vraiment fait passer un très bon moment. Les enfants (jeunes lecteurs) vont adorer et les adultes aussi. Deux vraies perles d’humour et de poésie.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué un autre roman d’Audren, Les orphelines d’Abbey Road.
Ma grand-mère m’a mordu![]() ![]() d’Audren L’école des loisirs dans la collection Neuf 6,50€, 125×190 mm, 55 pages, imprimé en France, 2013. |
Les lettres de mon petit frère![]() ![]() de Chris Donner L’école des loisirs dans la collection Neuf 5,60€, 125×190 mm, 79 pages, imprimé en France, 1991. |
Si vos enfants sont concernés par cette chronique c’est certainement qu’ils aiment lire et peut-être qu’ils ont entre 9 et 12 ans. Ils peuvent s’inscrire pour participer au jury du prix Gulli du roman 2013. S’ils sont sélectionnés ils recevront 6 romans et devront élire le meilleur d’entre eux. Pour s’inscrire c’est ici : http://www.gulli.fr/Encyclopedie-et-dictionnaire/Actu/Prix-gulli-du-roman-2013
Gabriel

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Le premier a vraiment l’air sympa quant au deuxième, ça risque de me rappeler des souvenirs de vacances chez mes grands-parents…
ah ah ah ! si l’humour de ces romans est à l’image de ta chronique, je les veux !!!!
Je veux lire le premier! Dieu qu’il al’air génial!
J’ai adoré le livre d’Audren dont je suis fan. Finalement, si je l’ai trouvé drôle, il soulève quand même d’autres questions plus sérieuses. J’adore quand il y a plusieurs niveaux de lectures^^ Bref fan quoi 🙂