Aujourd’hui je vous propose un des plus beaux voyages, celui que l’on fait avec les histoires. Nous partirons de Chine, une escale en Islande, une autre au Liban puis au Pérou, un séjour en Corse puis on reviendra au point de départ, en Chine. Bon voyage !
Le prince Calaf fut chassé de son pays et se réfugia à Pékin. Là il entendit parler de Turandot, la fille du souverain. Elle était tellement belle que les peintres n’arrivaient pas à reproduire sa beauté. En la voyant, les hommes en tombaient tous amoureux, sauf qu’elle refusait de se marier et pour que cela n’arrive pas elle avait décidé que dès qu’on lui demandait sa main on devait répondre à trois énigmes. Si le prétendant n’y répondait pas sa tête serait tranchée. Calaf, qui ne reculait devant rien, voulu voir cette princesse et forcément il en tombât amoureux, il lui demanda donc sa main…
Vous savez (si vous suivez ce blog) à quel point j’aime les éditions HongFei et que j’aime beaucoup Thierry Dedieu. Ce livre-là est une pure merveille, il surpasse même, pour moi, tout ce qu’a sorti HongFei depuis que je les connais. Il est encore plus beau que les autres albums de Thierry Dedieu. Tant au niveau de l’histoire (tirée du conte qui est à l’origine de l’opéra de Puccini du même nom) que des illustrations que de l’objet lui-même, ce livre-là… est une pure merveille ! Tout comme Calaf tombe fou amoureux de Turandot je suis tombé fou amoureux de ce livre et je sens que je n’ai pas fini de l’offrir ! Un album à vous procurer de toutes urgences ! (à partir de 8 ans d’après l’éditeur, je le précise pour que vous ne l’achetiez pas pour des petits).
Extraits du texte et des illustrations (et même interview de Dedieu) sur le site de HongFei.
Une femme qui aide une elfe à accoucher, un homme qui fait l’erreur de couper de l’herbe sur une colline où c’est défendu, une reine qui se cache chez des humains,… bienvenue dans les merveilleux contes d’Islande.
Malgré ses défauts (quelques fautes d’orthographe ou des erreurs grammaticales), Les elfes d’Islande, contes populaires pour enfants est un très joli livre sur les légendes de cette très belle île. C’est un endroit qui me tient à cœur depuis que j’y suis allé il y a quelques années. J’ai rarement vu un endroit aussi habité par les légendes, les croyances,… les elfes y sont très présents (je peux même témoigner qu’ils y vivent, j’ai vu leur maison !) et c’est une très bonne idée de la part des éditions Eponymes que de sortir une version française de ces contes. Les illustrations sont très colorées et certaines planches sont vraiment très magnifiques. Un très joli livre de contes islandais.
Des extraits sur le site d’Eponymes.
(et pour aller plus loin, une superbe émission sur les elfes d’Islande)
Wardé était une enfant adorable, des plus jolies. Imaginez donc à quel point Mal’Ghoula, l’ogresse, avait envie de la dévorer ! Elle se rendit donc chez elle, pendant que ses parents n’y étaient pas pour enlever la petite… sauf que Wardé n’était pas que jolie, elle était aussi très rusée.
Une petite fille… à croquer est un magnifique conte libanais qui nous fait voyager avec ses évocations de sirop de rose ou de fleur d’oranger, ses abricots et ses pois chiches (étant fou de cuisine libanaise, j’avais l’eau à la bouche chaque fois que le conte parlait de nourriture). L’ogresse devra tenter plusieurs fois d’attraper la petite fille, mais y arrivera-t-elle ? Un conte plein d’humour et de malice, qui nous change de nos contes traditionnels tout en en étant pas si éloigné. Les illustrations sont signées Geneviève Godebout (que j’ai découvert avec Joseph Fipps) et c’est un régal. Un joli conte sorti dans la collection à petit prix du Père Castor.
Quelle est cette chose étrange que trouve un jour un petit singe ? Une forme allongée avec des petits grains, jamais il n’a vu ça ! Il le goûte… mais quel délice ! Il se dépêche de le cacher pour revenir le manger plus tard. Seulement voilà, quand il revient il n’y a plus rien ! C’est le vieux palmier qui l’a caché, l’air de rien. Comme il ne veut pas le rendre, le singe va chercher le feu pour le brûler… mais le feu refuse de venir, le singe court donc chercher l’eau pour éteindre le feu… sauf que l’eau est toute aussi têtue ! Vous l’aurez compris ce n’est que le début d’un enchaînement qui attend le petit singe !
Le singe et l’épi de maïs est un très beau conte étiologique (on nous raconte ici comment a été découvert le maïs et pourquoi il est mangé autant par les hommes que les animaux) péruvien que nous raconte Nadia Gypteau en jouant avec la langue, les sons. Les illustrations signées Guillaume Plantevin ajoutent de l’humour au conte tout en étant vraiment esthétiques. Sorti ici aussi dans la collection à petit prix du Père Castor c’est un très bel album pour les enfants, une très jolie histoire qui va aussi les amuser.
Une bergère (nommée Corsa) qui découvrit une île merveilleuse grâce aux escapades d’un de ses taureaux, un homme qui se jouât de la mort pendant 150 ans, un simplet qui perdra la tête, comment les corses volèrent la recette du brocciu au Maggu (une sorte d’ogre) et neuf autres contes corses.
Dans la très jolie collection Contes et Légendes, Nathan sort un tome sur les Légendes de Corse. Ici on s’adresse plutôt aux bons lecteurs (ou aux parents qui souhaiteraient lire des histoires aux enfants), le livre étant présenté comme un roman. Cette collection est vraiment merveilleuse car elle nous permet de lire des contes du monde, souvent très beaux. Ici on va donc découvrir l’Île de Beauté à travers ses légendes. C’est passionnant, captivant, envoûtant. Francette Orsoni a une très belle plume, elle nous entraîne avec elle dans ses merveilleuses histoires.
Parce qu’elle souhaitait un enfant plus que tout, Hu Jie alla crier sur la montagne espérant que les dieux exauceraient son désir. Seulement ceux-ci, agacés, lui répondirent qu’ils ne lui offriraient ce cadeau que le jour où elle accomplirait des prodiges… Hu Jie était peinée car elle n’avait aucun don particulier…
Un très beau conte sur l’espoir et la persévérance mais aussi sur l’art, sur le fait qu’en chacun de nous se cache un artiste. Les illustrations à l’aquarelle de Yuanfen Xiao nous font voyager en Chine (accentué par le fait que le livre est bilingue et que les idéogrammes chinois ont toujours pour nous un côté mystérieux). Un conte qui nous rappelle qu’avec un peu de magie… tout arrive, et que cette magie est en nous.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué plusieurs livres de Dedieu (Poisson Chat, Un mur sur une poule, j’ai adopté un crocodile, Dragons de poussière et Le maître des estampes), un livre de Geneviève Godbout (joseph Fipps) et un livre de Guillaume Plantevin (L’œil du pigeon).
D’autres contes du monde avec le tag contes du monde.
Turandot, princesse de Chine de Dedieu HongFei 21,90€, 220×380 mm, 72 pages, imprimé à Taïwan, 2013. |
Les Elfes d’Islande, Contes populaires pour enfants Texte d’Anna Kristín Ásbjörnsdóttir, illustré par Florence Helga Thibault Éponymes Jeunesse 12€, 245×205 mm, 36 pages, imprimé en CEE, 2013. |
Une petite fille… à croquer ! Texte de Christine Frasseto, illustré par Geneviève Godbout Père Castor dans la collection Les classiques du Père Castor 4,40€, 210×180 mm, 24 pages, imprimé en France, 2013. |
Le singe et l’épi de maïs Texte de Nadia Gypteau, illustré par Guillaume Plantevin Père Castor dans la collection Les classiques du Père Castor 4,40€, 210×180 mm, 24 pages, imprimé en France, 2013. |
Légendes de Corse Texte de Francette Orsoni, illustré par Benoît Springer Nathan dans la collection Contes et Légendes 7,90€, 146×194 mm, 138 pages, imprimé en Espagne, 2013. |
Le souhait de Hu Jie Texte de Jocelyne Marque, illustré par Yuanfen Xiao Eponymes Jeunesse 12€, 217×305 mm, 36 pages, imprimé en CEE, 2013. |
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Je découvre ces contes du monde qui donnent envie de voyager et de manger.
Je garde cette chronique sous le coude pour donner des idées de contes à mes collègues.
Merci beaucoup Gabriel pour cette très jolie présentation de mon album 🙂
Et pour cette invitation au voyage, sous la forme de contes.
Quelle erreur monumentale! Je dois dire que je me réfère aux thématiques hebdomadaires des chroniques et je m’étais dis “mouaih des livres de contes, j’en ai déjà bcp lu” et du coup, je n’étais pas venue sur le blog le jour de la parution de cette chronique. J’ai commencé à apprendre le mandarin et une amie m’a offert Turandot Princesse de Chine pour le clin d’oeil et il est juste à tomber par terre. Et là je découvre ton avis enthousiaste et pleins d’autres jolis livres! Conclusion: Il faut vraiment que je trouve du temps TOUS LES JOURS pour lire LMAM!!! Sinon, il n’ y a plus de “A part ça?” où j’ai raté l’explication de pourquoi il y en a plus? A bientôt!!!
Parti en vacances ! (il revient lundi)
Ahahahaha! J’ai hâte qu’il revienne! Je m’étais habituée quoi! 😉