Cassius a rêvé qu’il avait le droit de traverser le pont. Cassius se souvient. Il se souvient d’avant, quand il habitait loin. Quand la guerre l’a forcé à traverser l’océan. Cassius est là, dans la ville. C’est chez lui, maintenant.
Il y a des albums dont il est impossible de parler. Qui sont impossible à résumer. Où le chroniqueur que je suis se rend compte de l’inutilité de son exercice. À quoi bon tenter de vous donner envie de vous procurer Little Man, le voir suffit ! Ouvrir ce chef d’œuvre convaincrait n’importe qui ! Little Man est une pure merveille, un bijou. Vous ne me croyez pas ? Regardez la vidéo, et l’on en reparle (imaginez en plus les découpes au laser) ? Au fond, je n’avais même pas besoin d’écrire, juste vous montrer la vidéo et vous auriez déjà couru en librairie.
Ce matin Adama n’est pas en classe. Les enfants s’interrogent, où peut bien être le garçon ? Les jours passent, Adama ne revient pas. L’institutrice semble inquiète, elle semble savoir quelque chose. Les enfants la tannent, elle finit par parler : la famille d’Adama est menacée d’expulsion. Adama se cache. Comment quelqu’un qui n’a rien fait peut-il être recherché par la police ?
Malgré quelques petits défauts, Adama est un très bel album qui dit avec la naïveté des enfants l’incompréhension face aux histoires de papiers. Comment un de leurs camarades qui a toujours vécu ici peut-il, d’un coup, être menacé d’être expulsé ? La classe va se battre, ne pas laisser faire cette injustice. Ici, le regard est juste, sans caricature (la police n’est pas constituée que de méchants). Le texte est particulièrement à hauteur d’enfant (sur le sujet, ce n’est pas toujours le cas).
Un livre fort sur un sujet fort, qui a reçu le soutien d’Amnesty International.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des livres d’Antoine Guilloppé (Le voyage d’Anoki, Les musiciens de Brême, La mouffle, Loup noir, Grand blanc, Première neige, Plein soleil, Qui dit noir dit blanc, Pleine lune et Akiko la rêveuse). Nous avons également interviewé Antoine Guilloppé.
Little Man d’Antoine Guilloppé Gautier-Languereau 19,90 €, 310×310 mm, 40 pages, imprimé en Chine, 2014. |
Adama de Remedium Zoom éditions dans la collection Gros béguin 14 €, 180×280 mm, 48 pages, imprimé en République Tchèque, 2014. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Juste magnifique!
Merci pour ces découvertes dont je note de suite les références!
Blandine.
Le travail d’Antoine Guilloppé est fascinant. Et quand en plus la facture du livre est à son service, c’est magique.
Pour l’autre album, Adama, cela donne envie de le découvrir.