Une petite fille pleure, un oiseau mort dans les mains. Le chat approche, la petite fille le chasse, pour elle il est la cause de la mort de l’oiseau. Mais l’oiseau n’est pas mort, lui explique le chat, il est juste endormi. Elle décide d’en prendre grand soin, de l’enfermer ainsi il ne lui arrivera rien. L’oiseau sera-t-il vraiment heureux de cette façon ?
Voilà un très joli album mais quelques petites choses m’ont dérangé. Évacuons-les de suite afin de ne rester que sur le positif. La ressemblance des illustrations avec celles de Manon Gautier, Agnès Domergue et un peu Cécile Hudrisier tout d’abord (le récit, lui, me fait penser au poème de Prévert, Le chat et l’oiseau, mais ce n’est pas la même histoire) et surtout la phrase « Elle lui mouille le bec et lui réchauffe les plumes, mais pas comme le ferait un docteur ni une maman, comme un animal sur deux pattes qui en apprivoise un autre ». Bien entendu si l’on parle de s’occuper d’un malade c’est forcément une maman, un papa n’y arrivera pas (et qu’on ne me dise pas que c’est parce que c’est une petite fille, docteur est lui au masculin…) ! Mais disons-nous que ces ressemblances sont des hommages et que cette phrase est une maladresse, car l’album est vraiment beau et intéressant (sinon je n’en parlerai pas). C’est vraiment un bel album pour parler de la liberté. La petite fille a décidé de surprotéger l’oiseau quitte à l’enfermer, à ne pas le laisser vivre sa vie. L’ennemi, le chat, sera celui qui fera comprendre à l’enfant la nécessité de le laisser repartir. Et tant pis s’il lui arrive quelque chose, il aura vécu une plus belle vie qu’en cage, non ?
C’est un album extrêmement riche qui peut amener à des tas de réflexions. On peut y voir un parallèle avec ces parents qui surprotègent leurs enfants ou avec les animaux qu’on garde en prison dans les zoos, soi-disant pour leur bien. On peut y voir tellement d’autres choses encore.
Malgré quelques bémols personnels, voilà un bien bel album sur la liberté.
Quel est cet objet que ces personnages portent sur la tête ? À quoi sert-il et à qui appartient-il ? Il est à la fois l’ami des bergers et des révolutionnaires, des stars de cinéma l’ont porté, parfois même on doit le lancer le plus loin possible. L’avez-vous reconnu ?
Celui qui voulait voir le monde est un très joli petit album, un ouvrage assez particulier. Sous forme d’une sorte de devinette (dont la réponse n’est donnée qu’en dernière page, en retournant le livre), on parle donc (je vous préviens je donne la réponse) du béret. Ce couvre-chef qui donne son nom à la maison d’édition qui sort cet ouvrage, Les p’tits bérets. L’idée peut paraître saugrenue, et c’est pourtant une vraie réussite (surtout grâce aux très belles illustrations d’Izou).
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages de Baptistine Mésange (La fabrique extraordinaire) et Stéphane Millerou (Tache d’encre et Fais tes contes).
L’oiseau, l’enfant et le chat de Baptistine Mésange Éditions pour Penser dans la collection Contes et histoires pour penser à l’endroit 7 €, 200×200 mm, 24 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2014. |
Celui qui voulait voir le monde Texte de Stéphane Millerou, illustré par Izou Les p’tits bérets 10,90 €, 156×171 mm, 20 pages, imprimé en Italie, 2014. |
À part ça ?
Qu’elle donne envie la bande annonce de Jonas, le requin mécanique, le prochain Bertrand Santini !
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !