C’est bientôt Noël, et quel meilleur cadeau qu’un livre à glisser sous le sapin ? Voici ma sélection d’idées cadeaux parmi mes coups de cœur de cette année, pour petit⋅es et grand⋅es.
Albums
Les loups des quatre saisons, d’Elyssa Bejaoui (texte) et Barbara Brun (illustrations).
L’hiver étend son manteau blanc sous l’œil impatient de trois louveteaux qui rêvent de découvrir ce qui se passe à l’extérieur de leur tanière. Leur mère les rassure : bientôt il sera temps pour elleux de s’élancer dehors. En attendant, elle leur apprend patiemment à grandir, à chasser, à aimer, à se trouver. Enfin, chacun leur tour, au rythme des saisons, iels vont s’aventurer dehors et prendre leur envol. Un très bel album qui parle des différentes saisons et de la beauté de la nature, mais aussi de transmission entre une mère et ses enfants, d’indépendance, avec beaucoup de douceur et de poésie.
Flammarion Jeunesse, 14,50 €.
Chronique complète ici..
Le Prince et le Grand Chêne, de Bernard Villiot (texte) et Pierre Breton (illustrations).
Au cœur d’un royaume se trouve un chêne vieux de plusieurs siècles. Il abrite les fruits et légumes que cultivent les habitant·es, qui en retour prennent soin de lui. Le roi a l’habitude de se promener sous ses branchages et d’y écouter celles et ceux qui ont besoin de lui. Le jour où le souverain meurt, la tristesse s’abat sur le royaume – jusqu’au grand arbre dont les feuilles changent de couleur. Peu de temps après, c’est le fils du défunt qui prend le pouvoir, avec une tout autre philosophie que son père, bouleversant l’équilibre et la paix établis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’il ouvre les yeux et tente de se racheter. Un très bel album agrémenté de dorures, qui parle de l’importance des arbres et de la nature, mais aussi de rester humble et à l’écoute.
Gautier-Languereau, 15,95 €.
Chronique complète ici.
Bande dessinée
Apocaline, de Romain Pujol (scénario) et Saïd Sassine (dessins).
Fille de Satan, Apocaline ne peut pourtant pas être plus différente de son père ! Si lui est spécialisé dans le tri des âmes et n’aime rien tant que déambuler dans les allées d’un cimetière ou voir le mal triompher, la petite fille, elle, déborde d’amour, adore les câlins, ranger sa chambre et faire de nouvelles rencontres. D’ailleurs, grâce au professeur Archimède, elle va enfin avoir une véritable amie, mi-fille, mi-robot. Enfin, finie la solitude ! Une bande dessinée pleine d’humour, découpée sous forme de gags aux chutes rigolotes. On s’amuse beaucoup de l’opposition entre Satan et sa fille, qui donne lieu à plusieurs situations cocasses.
Glénat, 14,95 €.
Chronique complète ici.
Romans
This place is still beautiful, de Xixi Tian et Alison Jacquet-Robert (traduction).
Depuis le départ de sa sœur Margaret pour la fac, Annalie vit seulement avec leur mère. Pourtant, quand cette dernière lui apprend qu’une insulte raciste a été taguée sur la porte de leur garage, la jeune fille ne réfléchit pas et appelle Margaret. Il faut dire que si elle n’a jamais aimé attirer l’attention, sa sœur ne s’est jamais laissée faire et n’a jamais hésité à défendre ses idées. Sans surprise, la jeune femme décide de découvrir qui est derrière tout ça. Tout se complique quand elle se procure une vidéo sur laquelle Annalie identifie une personne. Un roman fort qui nous montre comment une même histoire peut être vécue différemment par deux personnes. Si l’aînée a toujours été confrontée au racisme puisque ses origines sont visibles au premier regard, ce n’est pas le cas pour Annalie qui a été habituée à ce qu’on minimise les choses puisqu’elle ne ressemble pas à une personne asiatique. This place is still beautiful est un roman qui aborde des thèmes importants : racisme ordinaire, quête d’identité, conflits familiaux, avec justesse et intelligence.
Slalom, 19,95 €.
Chronique complète ici.
Ne vois-tu rien venir ?, d’Amélie Antoine.
Pour ses 13 ans, Orlane fait sa rentrée en troisième dans un nouveau collège. Si elle n’appréhende pas particulièrement le changement, elle devient rapidement malgré elle la cible de Sarah, une fille populaire de sa classe, qui ne tarde pas à retourner toute la classe contre elle et à faire de sa vie un enfer. Jusqu’au point de non-retour. Dans une alternance de points de vue se dessine la relation entre harceleuse et harcelée. Pourquoi Sarah s’en prend-elle à Orlane, elle qui ne demandait rien de mieux que se fondre dans la masse ? L’autrice souligne avec justesse sa descente aux enfers, les sentiments que peut ressentir la victime — ses doutes, sa culpabilité, sa perte de confiance en elle, sa honte, sa résignation, sa force — qui la tire ou l’abandonne. Un roman intense, bouleversant, révoltant, mais encore toujours terriblement nécessaire.
Syros, 15,95 €.
Chronique complète ici.
Noblesse oblige, de Maiwenn Alix.
Dans ce roman, la Révolution de 1789 s’est soldée par échec et la royauté est toujours au pouvoir. Mieux encore, on la met en scène à travers des émissions de télé-réalité qui ravissent le peuple. La plus suivie d’entre elles, « Noblesse oblige », met en scène de jeunes roturières caressant l’espoir de faire un beau mariage afin de s’élever dans la société. Alors, quand Gabrielle est choisie pour participer, elle saisit là l’occasion d’essayer de faire bouger les choses, sans imaginer un seul instant ce qui l’attend vraiment. Un roman passionnant qui montre ce qui se cache derrière les caméras et le pouvoir. Manipulation, mensonges, intrigues diaboliques et dangereux complots, rien n’épargnera notre héroïne qui doit faire face à de terribles révélations ainsi qu’à la violence des puissant·es, ne pouvant compter que sur son courage.
Slalom, 18,95 €.
Chronique complète ici.
The agency for scandal, de Laura Wood et Aurélien d’Almeida (traduction).
Bienvenue en 1897, où l’on suit Izzy, jeune fille ruinée qui tente de subvenir aux besoins de sa mère et de son petit frère. Puisqu’à l’époque il est difficile pour une femme de trouver du travail, quand une agence secrète l’approche pour mettre à profit ses talents, la jeune fille accepte. La voilà bientôt qui œuvre dans l’ombre pour aider d’autres femmes en difficulté, profitant des soirées mondaines auxquelles elle est invitée pour collecter des éléments et mettre en place ses pions pour avancer dans ses enquêtes. Seulement, la nouvelle affaire qui se présente à la Volière s’annonce plus risquée cette fois… Un roman d’espionnage haletant servi par une héroïne forte et déterminée qu’on prend beaucoup de plaisir à suivre. L’intrigue est entraînante, pleine de suspens et de rebondissements, et le contexte de l’époque permet d’aborder des sujets intéressants et importants !
Pocket Jeunesse, 18,50 €.
Chronique complète ici.
Aya et Ansel, de Gaëtan B. Maran.
Depuis que la troisième guerre mondiale a ravagé le monde, les hommes et les femmes sont devenu·es des ennemi·es juré·es et vivent chacun·e de leur côté. Aya et Ansel, élevé·es pour le combat, vont voir leurs chemins se rencontrer lors d’un terrible affrontement, faisant vaciller leurs certitudes. Et si tout le monde faisait fausse route ? Découpé en plusieurs parties, ce roman fait monter la tension crescendo. L’univers est riche, incroyablement maîtrisé. L’alternance de points de vue permet de réaliser qu’il n’y a pas vraiment de méchant·es dans cette guerre, mais que l’Histoire est comprise, interprétée, répétée différemment. Un roman futuriste puissant et intelligent qui apporte énormément de réflexions.
Syros, 18,95 €.
Chronique à venir..
La Bénie de Césaré, de Lys Krysler.
Depuis dix ans les peuples de Césaré et Artos sont en guerre. Dix ans également que Vereena est devenue la Maxima, l’impératrice de Césaré. Dix ans qu’il lui a donné de grands pouvoirs et qu’il la guide au quotidien. Pourtant Vereena sait qu’elle ne fait pas l’unanimité et que sa position reste fragile. Alors qu’un nouveau prisonnier arrive au royaume, la jeune femme décide qu’il est temps de mettre à exécution le plan qu’elle élabore depuis un moment afin de se débarrasser définitivement de tous ses opposant·es. Dans ce roman qui s’inspire de l’Antiquité, on plonge en plein cœur de complots et autres trahisons qui nous font douter de tout et tout le monde – d’ailleurs personne n’est ni tout noir ni tout blanc. Un récit dynamique ponctué de rebondissements avec lequel on ne s’ennuie pas un seul instant.
Gulf Stream, 23 €.
Chronique à venir.
Née un livre à la main, elle aime les mots et leur résonance, s’évader et découvrir de nouveaux univers. Elle fait partie de ces gens qui croient fermement qu’un livre peut changer une vie.