Pour ces fêtes de fin d’année, je vous propose des albums beaux et émouvants, des ouvrages participatifs et autres cherche et trouve, un roman plein de suspense et de péripéties, de la poésie pleine de tendresse et de bienveillance. J’ai également souhaité mettre en avant quelques albums qui rendent honneur à nos proches disparu·es, car c’est bien souvent durant cette période qu’iels nous manquent le plus.
Albums
Monsieur Chat et la Petite Personne, de Wang Yuwei (texte et illustrations).
Un matin d’hiver enneigé, un chat – artiste bougon et solitaire – découvre sur un tas de feuilles mortes une unique feuille verte. Étonnant ! Il la ramasse et y découvre, blottie dessous, une toute petite personne. Que va-t-il en faire ? Cet album est l’une de mes découvertes les plus tendres et émouvantes de cette année 2024. Mon regard d’adulte a vu ce qu’il voulait y voir. Ici est la force et la beauté de cet album. Car là où beaucoup ne considéreront qu’une histoire d’amitié entre un chat bougon qui finit par être attendri par une petite fée de la nature, j’y ai décelé, pour ma part, un album d’une puissance rare pour évoquer le deuil et le souvenir. Un album pour apprendre à se laisser surprendre et à apprivoiser l’autre. Un album pour faire ses adieux. Un album d’une beauté à couper le souffle et d’une poésie envoûtante qui vous enveloppe comme la douce brise printanière après les frimas de l’hiver. Un album exceptionnel pour rappeler que la vie continue, quoi qu’il en soit, et qu’après l’hiver surgit toujours le printemps. Laissons toujours une place à l’inconnu dans nos vies, nous serons surpris·es de la manière dont il peut nous nourrir et réchauffer nos cœurs, à l’instar de cette petite fée – qui n’est pas sans rappeler Poucette – venue s’installer chez Monsieur Chat et bousculer ses habitudes.
Qilinn, 14,95 €.
Tortue, grand roseau et petit clou d’Anne Terral (texte) et Géraldine Alibeu (illustrations).
Un soir sur la plage, autour d’un feu, Tortue réunit ses meilleur·es ami·es. Elle a une grande nouvelle à leurs annoncer : son départ. Le grand départ. En guise d’au revoir, elle offre à chacun·e un cadeau. À Pô, le fils de Crapaud, son petit protégé, elle distribue un roseau et un clou, en manière de souvenir. À quoi serviront-ils ? Le duo offre un album infiniment lumineux, doux et gai pour aborder la perte d’un être cher avec les plus jeunes. À travers des animaux solidaires, il peint les étapes du deuil avec poésie. Ainsi, peine, déni, colère et acceptation sont abordés avec finesse et tendresse. Les illustrations pastel sont lumineuses tout comme la manière dont le temps du deuil est abordé, avec espoir et sourire. Enfin, croyez-vous que j’ai oublié de vous dévoiler à quoi serviront le roseau et le clou ? Sachez seulement qu’il n’y a pas besoin de grand-chose pour faire de grandes choses.
Les fourmis rouges, 14,90 €.
Chronique complète ici.
La porte A4, de Naomi Shihab Nye (texte) et Enzo (illustrations).
Suite à l’annonce du retard de son vol, une jeune femme flâne dans le terminal de l’aéroport d’Albuquerque lorsqu’un appel retient son attention : une personne comprenant l’arabe est prestement attendue à la porte A4. Après un instant d’hésitation, elle s’y rend. Recroquevillée sur le sol, une vieille femme palestinienne en robe traditionnelle, croyant son vol annulé, pleure. La jeune femme mettra tout en œuvre pour la rassurer à coups d’appels téléphoniques, de sourires, d’écoute et de réconfort. Un album qui prône haut et fort l’empathie, l’espoir et l’humanité.
D’eux, 18 €.
Chronique complète ici.
Peur à peur, de Chiara Mezzalama (texte) et Mariachiara Di Giorgio (illustration).
Un soir d’automne à Venise, une petite fille et un pigeon se retrouvent face à face. La petite fille a peur des pigeons. Le pigeon a peur des enfants. Comment chacun·e parviendra-t-iel à mettre à distance sa phobie ? Une double page pour l’une après une double page pour l’autre, l’album aborde un thème universel, celui de la peur, avec finesse, un brin d’humour et de tendresse. Sous un angle original, celui du duel, on entendrait presque résonner un générique d’Ennio Morricone. N’est-on d’ailleurs pas en Italie pour se permettre une telle référence aux westerns spaghetti ?
Les éditions des Éléphants, 15 €.
Chronique à venir.
Le grand voyage des petits minuscules, de Sylvie Misslin (texte) et Amandine Piu (illustrations).
Pour leur cinquième ouvrage en duo, dans la collection livres-jeux, des éditions Amaterra, c’est Romarin et Capucine, de « petits minuscules [qui] rêvent de partir en voyage à l’autre bout du monde » que les lecteur·trices découvrent. L’humour et l’ingéniosité de l’autrice associés à l’espièglerie de l’illustratrice assurent des aventures hautes en couleur et une suite de l’histoire qui divergera en fonction des onglets choisis par les lecteur·rices. Suspense, drôlerie et mignonnerie garantis.
Amaterra, 15,90 €.
Chronique à venir.
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Détective Samson sur les îles, de Katerina Gorelik (texte et illustrations).
Absolument fans de l’univers de Katerina Gorelik, c’est avec joie que nous nous sommes glissées, mes filles et moi, dans les nouvelles enquêtes du détective Samson (logiquement en congé pour un jour de pêche). Mais même en congé, le fin limier est sollicité ! Il a ainsi besoin d’assistant·es (toi, lecteur·rice !) pour retrouver les objets perdus de ses client·es. Et c’est parti pour un cherche et trouve haut en couleur destination les îles !
Saltimbanque, 14,90 €.
Chronique à venir.
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La collectionneuse, de Leire Salaberria (texte et illustrations).
Jo est une petite souris qui vit dans un pot de fleurs suspendu dans la serre de Marguerite, une vielle dame vivant seule avec son chat dans une demeure paisible. Cette dernière s’y installe chaque jour pour y raconter des histoires à son fidèle compagnon et à ses plantes. Jo ne manque aucune séance de lecture, mais ce, bien cachée (faute au chat) ! Si bien, que même les lecteur·rices doivent la chercher à travers les illustrations, riches et colorées, qui foisonnent de détails. Un après-midi printanier, lors d’une promenade en forêt, elle découvre une vieille bille ébréchée et se met ainsi à imaginer ses propres histoires. Gros coup de cœur pour cet album raconté à la première personne qui fait la part belle à la lecture et au plaisir de raconter des histoires à voix haute ainsi qu’aux collections et collectionneur·euses en tout genre.
Sarbacane, 16,90 €.
Chronique à venir.
Les jours de tous les jours, de Martine Delerm (texte et illustrations).
Il y a les jours glaçons, les jours spaghetti à la napolitaine, les jours salés, les jours mikado, les jours de barbe à papa, etc. Tous les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Petit bijou de poésie que cet album ! Martine Delerm nous invite à savourer chaque jour, quel qu’il soit. Elle livre dans un style tout en finesse et délicatesse une véritable ode à la simplicité. Un régal pour les yeux et pour l’âme. Carpe Diem !
D’eux, 17 €.
Chronique à venir.
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Romans
Les mésaventures de l’illustre famille Bastable d’Edith Nesbit (texte), Katerina Bazantova (illustrations) et Amélie Sarn (traduction).
Dans le Londres victorien, une adelphie, composée de cinq frères et sœurs et orpheline de mère, est persuadée que leur demeure recèle des trésors enfouis. Suite à la récente ruine de leur père, iels décident de rétablir sa fortune et redoublent d’imagination et d’ingéniosité pour y parvenir. Mais iels vont devoir faire face à quelques déconvenues. Tous les ingrédients requis, comme le suspense, les aventures rocambolesques, les personnages attachants, un narrateur facétieux, etc., sont réunis pour proposer un roman intemporel au charme résolument désuet et à l’humour so british. Vivement la suite de leurs aventures !
Éditions Novel, 15,90 €.
Chronique complète ici.
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Les pieds sur terre et la tête dans les nuages, Laetitia est une éternelle rêveuse qui partage sa vie entre la terre et la mer. Bien que tombée dans la marmite aux mots dès l’enfance, ce n’est que sur le tard qu’elle se découvre une passion pour la Littérature jeunesse avec un L majuscule et collectionne depuis lors les albums qui font la part belle à l’imagination et font l’éloge des mots.