Avouons-le ce qui manque aux petit·es comme aux grand·es, ces derniers temps, ce sont les moments entre ami·es. Profitons-en donc pour découvrir deux histoires d’amitié.
Où qu’il aille, Écureuil est suivi par Ours. Il est toujours là pour lui, dans les bons moments, comme dans les mauvais. Normal, ils sont super potes. Il est toujours prêt à écouter ses confidences ou à lui remonter le moral. Normal, ils sont super potes. Ours serait même prêt à faire des trucs de fous, pour Écureuil. Mais, voilà qu’un jour, Écureuil en assez. Il a besoin d’air. Ours s’en va. Le rongeur imagine que ce sera le bonheur : faire ce dont il a envie, être seul, ne plus rien avoir à partager. Le bonheur, vraiment ?
À eux deux, et selon leurs humeurs, Ours et Écureuil nous dépeignent toutes les nuances de la palette de l’amitié : s’aimer, s’étouffer, se libérer, se retrouver, s’aimer encore plus… Le tout défilant sous nos yeux, comme un petit dessin animé subtilement construit. Il y a d’abord les personnages, si différents, mais tellement complémentaires, un vrai duo de cinéma, dont les dialogues et leurs pointes d’humour constituent le texte du livre. Puis, viennent les images ; qui se succèdent avec rythme comme autant de scènes : rebondissements et happy end. Tout y est.
Les illustrations sur fond blanc contiennent peu d’éléments de décor, laissant la part belle aux deux héros, à leurs regards et leurs expressions, aux petits détails de leurs actions. Au cinéma comme en littérature de jeunesse, les images occupent une place majeure. Dans ce livre, il faudra donc les lire autant que le texte, pour donner sens à l’histoire. Elles viennent l’enrichir, nous révélant tout ce qu’il ne dit pas.
Un album tendre et drôle, qui nous rappelle que savoir s’aimer, c’est savoir s’écouter et se respecter.
Louise et Valentin sont les meilleurs ami·es du monde. Il et elle adorent jouer ensemble ; leur activité favorite, étant de fabriquer des avions de papier, que les enfants font ensuite voler telles des oies sauvages. Mais, leur amitié va devoir traverser une dure épreuve. Valentin déménage. Une question se pose : comment rester ami·es, malgré l’éloignement ? Peut-être en confiant à l’autre son avion préféré. Seulement, faire voler l’avion de Valentin sans lui, emplit Louise de tristesse et de colère ; à tel point, qu’elle laisse l’appareil se briser à ses pieds. Les enfants ne feront plus jamais voler d’avions ensemble ; à moins qu’une brillante idée vienne gommer l’éloignement et ressouder l’amitié.
Cet album met en valeur l’intensité des amitiés enfantines. Il est un âge où l’amitié prend une place primordiale, où l’on ne se voit pas vivre sans l’autre. Louise et Valentin sont inséparables et complémentaires. Leurs jeux communs les unissent et les enfants se rendent compte qu’à deux, on est plus fort·es.
Mais les premiers bonheurs peuvent parfois laisser place aux premières déceptions. Les émotions s’emballent ; bonheur, tristesse, colère et joie, s’entremêlant. On peut proposer cet album à son enfant pour l’aider à poser des mots sur ses ressentis. On peut aussi faire le choix de se laisser porter uniquement par l’histoire et par les illustrations. L’illustrateur Richard Jones sublime les mots par ses images. Les traits sont simples, les visages ronds, et les couleurs intenses, le tout donnant un petit côté rétro à l’album.
Une très jolie histoire d’amitié, sans faux semblant.
Super potes![]() ![]() Texte de Smriti Halls (traduit de l’anglais par Emmanuelle Beulque), illustré par Steve Small Sarbacane 14,90 €, 206×287 mm, 44 pages, imprimé en Chine, 2020. |
Les avions de papier![]() ![]() Texte de Jim Helmore (traduit de l’anglais par InTexte), illustré par Richard Jones Kimane 12,95 €, 285×250 mm, 32 pages, imprimé en Chine, 2020. |

Fille des années 80, amoureuse des livres depuis toujours. La légende raconte que ses parents chérirent le jour où elle sut lire, arrêtant ainsi de les réveiller à l’aube. Sa passion des livres, et plus particulièrement des livres jeunesse, est dévorante, et son envie de partage, débordante. Elle est sensible aux mots comme aux images, et adore barboter dans les librairies et les bibliothèques. Elle aime : les albums au petit goût vintage et les romans saisissants, les talentueux Rebecca Dautremer et Quentin Gréban, les jeunes pousses Fleur Oury et Florian Pigé, l’humour d’Edouard Manceau et de Mathieu Maudet, les mots de Malika Ferdjoukh et de Marie Desplechin.


