Aujourd’hui, encore, nous voulions vous présenter une éditrice. Comme je le disais lors de l’interview d’Isabel Finkenstaedt, il y a peu, malgré le fait que l’on connaisse peu les éditeurs et les éditrices, ce sont aussi grâce à eux que les bons livres existent. Sans leurs choix éditoriaux, leur travail avec les auteurs et les illustrateur-trice-s, nous serions bien moins gâtés en librairie ! Et cette fois-ci, c’est Mélanie Decourt, une des éditrices (et cofondatrice) de Talents Hauts que nous voulions vous présenter. Nous vous parlons régulièrement de cette maison qui nous tient particulièrement à cœur puisqu’elle est spécialisée dans l’antisexisme, sujet ô combien important pour l’équipe de La mare aux mots. J’avais envie d’en savoir plus sur la démarche d’une telle maison qui va fêter ses dix ans l’année prochaine. À la suite de cette interview, je vous propose de tenter de gagner le magnifique album de Gaël Aymon et Peggy Nille, Perce-Neige et les trois ogresses, que nous avions chroniqué ici. Ensuite, nous partirons en vacances avec un auteur/illustrateur que nous aimons beaucoup, Matthieu Maudet. Bonne semaine à vous !
L’interview du mercredi : Mélanie Decourt, cofondatrice des Éditions Talents Hauts
Comment est né Talents Hauts ?
J’ai rencontré Laurence Faron en 1996, quand j’ai commencé à travailler dans l’édition (scolaire à l’époque). Nous avons travaillé ensemble, sommes devenues amies. En 2004, Laurence m’a proposé de créer une maison d’édition. Comme j’aime les paris fous, j’ai dit oui. Et c’était parti…
Alors nous avons discuté, réfléchi, rencontré des auteurs, des illustrateurs, des libraires, brassé des idées, élaboré des collections, fait des études de marché, testé des prémaquettes, lu des manuscrits, lu et relu des épreuves, remis mille fois le métier sur le tapis et… En octobre 2005, les quatre premiers livres sont sortis en librairie, parmi lesquels La princesse et le dragon, de Robert Munsch et Michael Martchenko, notre best-seller !
Comment est venue l’idée de vous consacrer à l’antisexisme ? C’était un sujet qui vous touchait particulièrement ?
À l’époque, j’étais présidente de l’association Mix-Cité, une des premières associations féministes avec des garçons. Nous alertions le grand public sur les inégalités femmes-hommes, par des actions médiatiques, coups de poing ou rigolotes. Comme j’étais éditrice, je m’intéressais à la représentation des filles et des garçons dans les livres et j’avais pu constater que les livres de jeunesse étaient remplis de stéréotypes. Laurence, de son côté, en tant que mère lectrice, avait la même analyse.
Nous avions très envie de conjuguer nos convictions avec notre métier : la création de Talents Hauts l’a rendue possible.
En 2005, on en parlait moins qu’aujourd’hui.
Effectivement en 2005, ce n’était pas vraiment un sujet « tendance ». Au contraire. En littérature jeunesse (comme dans le reste de la société d’ailleurs), il n’y avait rien eu sur ce sujet depuis les années 1970 et les grands livres des Éditions des femmes et du Sourire qui mord.
Et depuis ? Vous avez vu une évolution depuis 2005 ?
Malheureusement, les choses ont empiré… On observe une multiplication des titres sexués, « pour les filles » et « pour les garçons », dans lesquels les univers sont visuellement distincts en fonction du sexe (rose paillettes/bleu), mais les qualités, les activités et les rêves d’avenir le sont aussi (pour les filles : être belle, faire des enfants et le ménage ; pour les garçons : être fort et jouer au foot, je caricature à peine). Ces ouvrages hyper sexistes se vendent par centaines de milliers, essentiellement en hypermarchés.
À l’opposé du spectre, sont publiés des livres qui parlent de personnages différents sur le plan du genre : garçons qui jouent à la poupée, fille casse-cou, etc. En gros, chaque maison d’édition a au moins un livre sur le sujet (de même qu’elles ont un livre sur la mort, un sur le divorce, etc.), car le genre est devenu un sujet de société.
Entre les deux, les livres de jeunesse qui se disent « neutres », sont depuis toujours pétris de stéréotypes plus ou moins visibles (car quand on ne prête pas une attention particulière aux clichés, on les reproduit).
Et le rôle de Talents Hauts au milieu de ça ? Je précise ma question, pensez-vous que Talents Hauts fait avancer le débat ou que vos livres s’adressent à des parents déjà convaincus ? Les livres dont vous parliez à l’instant (les ouvrages sur le genre qui sortent chez d’autres éditeurs) rentrent peut-être plus facilement dans les foyers non sensibilisés à l’antisexisme.
C’est sûr que quand on publie La déclaration des droits des filles et La déclaration des droits des garçons (Élisabeth Brami/Estelle Billon-Spagnol), on annonce la couleur ! Chez Talents Hauts, nous ne prenons pas les lecteurs et lectrices en traître.
Pour autant, à côté de titres très visiblement engagés comme ceux-là, on trouve dans notre catalogue un livre comme Le fils des géants : en nous narrant le destin d’un jeune prince abandonné par ses parents et élevé par des géants, Gaël Aymon, un auteur découvert par Talents Hauts, questionne subtilement des sujets comme l’amour, la parentalité, l’adoption…
J’ai l’impression que souvent vous êtes attaqués… par des gens de votre camp ! Des antisexistes, etc. (et souvent sur des sujets qui semblent être de faux prétextes), comment expliquez-vous ça ?
Les attaques les plus violentes viennent plutôt des groupuscules réactionnaires « anti-gender », qui voient dans nos livres une dangereuse perversion de « nos chères têtes blondes ». Lors du récent débat sur le genre, Dînette dans le tractopelle, un joli album de Christos et Mélanie Grandgirard dans lequel les jouets de garçons et les jouets de filles se mélangent (très subversif comme propos, n’est-ce pas ?), a été plusieurs fois cité dans la liste des livres à brûler…
Du côté des antisexistes, ce sont moins des attaques que des attentes fortes : comme nous sommes le seul éditeur positionné sur le sujet, les gens qui partagent nos convictions veulent que nos livres soient « parfaits ». Or il faut bien reconnaître que nous avons fait quelques erreurs de jeunesse avec des livres dans lesquels le message passait avant la qualité artistique.
Nous sommes plus exigeantes dans nos choix et nous attachons à publier des livres qui soient avant tout des œuvres littéraires et graphiques très réussies. Le roman d’Anne Thiollier paru en mai, Le rêve du papillon noir, est emblématique de cette évolution : c’est un roman historique magnifiquement écrit, qui raconte la quête de liberté d’une jeune fille dans la Chine des années 30, un livre qui emporte le lecteur et qu’on a envie de partager, dont nous sommes très fières.
Aujourd’hui, tous vos ouvrages ne sont plus exclusivement étiquetés comme antisexistes, comment décririez-vous la ligne éditoriale ?
Nous sommes une maison d’édition jeunesse avec des valeurs, un éditeur responsable. Nous publions des albums et des romans, percutants, forts, et drôles, qui bousculent les idées reçues, qui ont du fond, une dimension humaniste. J’aime bien l’idée que les parents, les ados, les libraires, les bibliothécaires se disent que chez nous, il y a de très bons livres et la garantie d’une attention à la question du sexisme et des discriminations en général. Cette vigilance, c’est la valeur ajoutée de Talents Hauts.
L’année prochaine vous allez avoir 10 ans, comment allez-vous fêter cet anniversaire ?
Pour ses dix ans, Talents Hauts fait sa mue ! Une directrice artistique va assurer la cohérence graphique de la maison et de nos publications. Et nous insufflons un vent nouveau dans notre catalogue en recentrant notre fonds sur nos pépites et en développant de nouvelles collections. Nous publierons à la fois nos auteurs fétiches et des nouveaux, des talents reconnus et des découvertes, et nous vous préparons des livres aux petits oignons.
Quels sont vos projets ?
Au premier semestre, nous publions un imagier de la géniale Élisabeth Brami illustré par Fred L., un illustrateur qui a commencé avec nous il y a dix ans (!), ce sera un pavé dans la mare du sexisme du langage. Le titre : Le zizi des mots.
Suivra J’aime PAS la danse !, un album hilarant que nous sommes en train de peaufiner avec Stéphanie Richard et Gwenaëlle Doumont.
Nous continuons l’aventure de la collection de romans pour ados EGO avec Trop tôt, de Jo Witek, auteure de Mauvaise connexion, un des grands succès de Talents Hauts, qui a reçu de nombreux prix et qui en est à sa sixième édition.
Et – breaking news en exclusivité pour La mare aux mots ! – après l’été, nous lançons deux nouvelles collections de romans : des romans d’humour pour les 8-12 ans et des romans historiques pour adolescents.
Bref, en 2015, on ne va pas s’ennuyer.
Parmi les nombreux titres du catalogue Talents Hauts…
- La lune nue, album de Marie Sellier et Hélène Rajcak (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Perce-Neige et les trois ogresses, album de Gaël Aymon et Peggy Nille (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Vibrations, roman de Raphaële Frier (2014).
- Pour qui tu m’as prise ?, roman d’Isabelle Rossignol (2014).
- Hors de moi, roman de Florence Hinckel (2014).
-
La compète, roman de Benoît Charlat, illustré par Thanh Portal (2014).
- Des filles dans l’équipe, roman de Sophie Dieuaide, illustré par Fred L. (2014).
- La déclaration des droits des filles et La déclaration des droits des garçons albums d’Élisabeth Brami et Estelle Billon-Spagnol (2014), que nous avons chroniqués ici.
- Gros chagrin, album de Rémi Courgeon (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Série Oops et Ohlala, albums de Mellow et Amélie Graux (2013-2014), que nous avons chroniqués ici, ici, ici, ici, ici, ici et là.
- Le fils des géants, album de Gaël Aymon et (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Coup de talon, roman de (2013), que nous avons chroniqué ici.
- D’une île à l’autre, album de Nadine Brun-Cosme et Sylvie Serprix (2013), que nous avons chroniqué ici.
Le site de Talents Hauts : http://www.talentshauts.fr.
Concours :
Comme je vous le disais avant cette interview, grâce à Talents Hauts je vais pouvoir offrir à l’un de vous le très bel album Perce-Neige et les trois ogresses de Gaël Aymon et Peggy Nille (que nous avons chroniqué ici). Dites-moi, en commentaire, si pour vous c’est important qu’il existe une littérature spécifiquement anti-sexiste, si c’est un sujet qui vous tient à cœur. Je tirerai au sort parmi vos réponses. Vous avez jusqu’à mardi 20 h, bonne chance à tous !
En vacances avec… Matthieu Maudet
Régulièrement, je pars en vacances avec un artiste (je sais vous m’enviez). Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais moi j’adore partir comme ça avec quelqu’un, on apprend à le connaître notamment par rapport à ses goûts… cet artiste va donc profiter de ce voyage pour me faire découvrir des choses. On emporte ce qu’il veut me faire découvrir. On ne se charge pas trop… 5 de chaque ! 5 albums jeunesse, 5 romans, 5 DVD, 5 CD, sur la route on parlera aussi de 5 artistes qu’il veut me présenter et c’est lui qui choisit où l’on va… 5 destinations de son choix. Cette fois-ci, c’est Matthieu Maudet qui s’y colle, merci à lui !
Allez en route !
- Le monstre poilu, Henriette Bichonnier et Pef
-
Porculus, Arnold Lobel
-
Toujours rien ? Christian Voltz
-
Perdu ? Retrouvé ! Oliver Jeffers
-
Contes de la banlieue lointaine, Shaun Tan
5 romans
- Je mourrai pas gibier, Guillaume Guéraud
- Le passe-muraille, Marcel Aymé
-
Tobie Lolness, Timothée de Fombelle
-
Le parfum, Patrick Suskind
-
Manuel d’écriture et de survie, Martin Page
5 DVD
Vus plus de 10 fois y a (très) longtemps (que je pourrai être tenté de revoir, c’est les vacances !) :
- Léon
- E.T.
- Roméo et Juliette
5 CD
Tellement d’albums que j’écoute en boucle en travaillant… 5, c’est peu.
- Patrick Watson, Adventures in your own backyard (et tous les autres albums)
- Keaton Henson, Birthdays
- Rover, Rover
- Beirut, The rip tide
- Julien Loureau, Groove gang
5 artistes
- Miro
- Gilbert Garcin
- Felice Varini
- Royale de Luxe
- et tout les ceux qui font de l’art brut
5 BD
- Blast, Manu Larcenet
- Poncho et Semelle, Hugo Piet
- Le bibendum céleste, Nicolas de Crécy
- Ibicus, Rabaté
- Jazz Club, Alexandre Clérisse
Et tant d’autres…
Mais bon, moi qui voyage léger d’habitude, là, c’est raté !
5 destinations
- Un tour de bixi en automne à Montréal ^^
- La pointe de Crozon, Saint-Malo.. la Bretagne, peut importe où, c’est beau!
- Giant’s Causeway en Irlande, à 7h du mat.
- Les bains d’eau chaude sous la pluie au milieu du parc national de Guadeloupe
- Un petit bivouac au bord d’un lac dans les Pyrénées
Matthieu Maudet est auteur et illustrateur.
Bibliographie sélective :
- La sorcière, sa fille et le loup, illustration d’un texte de Jean Leroy, L’école des loisirs (2014).
- Ouvre-moi ta porte, illustration d’un texte de Michaël Escoffier, L’école des loisirs (2014).
- Le ça, illustration d’un texte de Michaël Escoffier, L’école des loisirs (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Un jeune loup bien éduqué, illustration d’un texte de Jean Leroy, L’école des loisirs (2013), que nous avons chroniqué ici.
- La croccinelle, illustration d’un texte de Michaël Escoffier, Frimousse (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Papy, illustration d’un texte de Jean Leroy, L’école des loisirs (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Bonjour facteur, illustration d’un texte de Michaël Escoffier, L’école des loisirs (2012), que nous avons chroniqué ici.
- L’animal le plus dangereux du monde, illustration d’un texte de Michaël Escoffier, Frimousse (2012).
- Allô Vénus, illustration d’un texte de Michaël Escoffier, Thierry Magnier (2012).
- Bonjour docteur, illustration d’un texte de Michaël Escoffier, L’école des loisirs (2012), que nous avons chroniqué ici.
Retrouvez Matthieu Maudet sur son blog : http://matthieumaudet.blogspot.fr.
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Bonjour et merci pour ce concours 🙂
Je participe avec plaisir 🙂
C’est important pour moi qu’il existe une littérature spécialement antisextiste 🙂
Merci 🙂
Ha oui ! C’est sacrement important ! Cela va avec l’éducation que je donne à ma fille, mon regard sur le monde, mes luttes ..c’est un univers dans lequel elle baigne. Les livres aident à cela, et parfois questionnent aussi. Je me souviens de “On n’est pas des poupées,Mon premier manifeste féministe” qui à sa première lecture, avait déclenché plus d’une heure de questions ! Et c’était drôlement chouette à six ans d’avoir une discussion comme ça 🙂 Et de savoir que tout cela va l’aider à grandir. Une grande et belle personne.
bonjour ,
il est important d’avoir une littérature anti-sexiste .
la littérature est un moyen d’expression très important à mes yeux ,elle doit véhiculer de bonnes notions . on doit combattre cela
merci,belle semaine
bonjour
je pense que dans la littérature, il faut de tout
je peux lire à mes filles des livres sexistes comme non sexistes, justement, je pense que c’est un bon moyen d’aborder le sujet avec mes filles et de leur dire qu’une fille peut faire comme un garçon et qu’un garçon peut faire ce que font les filles
apres forcément quand le livre denigre les actes d’un personnage à cause de ce qu’il est (par nature), j’aime un peu moins
je trouve qu’il ne faut pas tomber dans l’extreme
encore merci
bonne journée
Bonjour,je vais tenter pour les ouvrages.Pour être très sincère là ,à brule pourpoint ,je ne vois pas du tout à quoi celà sert une littérature anti-sexiste …Celà me dépasse..LOL
Merciiiii 😉
chouca@live.fr
Oui, c’est important. Il est important, je pense, pour les enfants de pouvoir grandir libres. Libres de choisir ce qu’ils préfèrent. Je me suis battue pendant longtemps pour mon fils. Pour un truc tout bête mais il a fallut batailler pour que ce soit accepté par tous. Il a les cheveux longs (imaginez l’horreur intersidérale !) !
Et pour qu’ils puissent grandir libres, il faut leur en donner les moyens, dans les jeux, les vêtements, les sports……….et la littérature qu’on leur propose.
C’est carrément important pour moi, même si je découvre qu’il existe une maison d’édition clairement positionnée sur l’anti-sexisme.
C’est d’autant plus important, que malgré ma vigilance, j’ai surpris ma fille de 2 ans et demi refuser de regarder la page d’un catalogue de jouets parce qu’il y avait un petit garçon en présentation (page construction, grue, véhicules divers…). C’est un combat quotidien malheureusement.
Sinon, je tente ma chance avec joie pour ce joli cadeau 🙂
Oui c’est important mais parfois je me demande pour qui c’est le plus important…les adultes peut-être, empêtrés dans leurs conditionnements. Sans ces conditionnements je ne sais pas si les enfants seraient aussi radicalement influencés dans leurs choix. C’est important que le message passe à hauteur d’enfants et ne tombe pas dans un conditionnement inverse. Si une fille aime jouer aux princesses, qu’elle ne culpabilise pas pour autant !!! Enfin c’est essentiel car c’est un sujet de société brûlant qui parle aussi des émotions et de la construction de nos identités et de nos libertés. ..
Ah oui, c’est plus qu’important. Laissons les enfants grandir en toute liberté !!!
merci encore pour ce concours.
Selon moi, il est primordial qu’il existe ce genre de littérature anti-sexiste. Si l’on veut combattre les stéréotypes et les inégalités hommes-femmes, il est important que cela commence dés l’enfance. Je pense en effet que presque tout se joue à ce moment là. Une littérature non-sexiste leur permettra de grandir selon leurs envies et non de suivre un modèle imposé par la société qui enferme les filles et les garçons dans des cases bien distinctes. Je me rappellerai toujours de ce petit garçon qui refusait de lire un livre de la bibliothèque rose (Le club des cinq, qui est pourtant un livre d’aventure) car “le rose c’est pour les filles.” Je reste persuadée qu’il aurait lu et adoré ce livre s’il n’avait pas été de couleur rose. A force de séparer les livres par ce qu’on considère comme “couleur fille” et “couleur garçon”, voilà le résultat! Une littérature anti-sexiste est donc nécessaire pour faire prendre conscience aux enfants (et aux adultes) qu’il existe d’autres horizons possibles et que les filles et les garçons peuvent lire et faire les mêmes choses. Si je dois offrir un livre à un enfant, je cherche forcément dans ce genre de littérature puisque même moi, je prends du plaisir à lire ces livres et j’aurais aimé pouvoir les lire étant jeune.
Merci pour ce concours et bonne continuation à vous 🙂
Bonjour !!Merci pour ce concours!!!
Ici aussi c’est important pour nous que les clichés sexistes ne soient pas présents dans les livres. Tout comme dans les jeux d’ailleurs: ici nous avons 2 ptits garçons qui en plus des petites voitures jouent également à la dinette!!
Bonjour à tous,
Bien sûr qu’une littérature anti-sexiste est importante … Si la littérature mène à tout, elle est quand même un excellent moyen de parler de tout !
Que les Editions Talents Hauts soient ici remerciés pour leur travail …
Tout d’abord, merci pour ce concours et cette interview très intéressante.
Bien évidemment, je pense qu’il est nécessaire de pouvoir offrir aux enfants une littérature non-sexiste où tous et toutes peuvent se retrouver. Limiter les petites filles ou les petits garçons à un type seulement de livres ou de jouets, c’est les priver d’une partie de la culture en général. C’est pourquoi, nous pouvons remercier les maisons d’éditions qui nous permettent de découvrir la littérature de jeunesse d’une autre manière.
Bonjour,
Oui je trouve ça vraiment important et heureusement des gens comme les Editions Talents Hauts existent !
Merci pour le concours
Bonjour,
Biensûr que c’est important. Je me bats depuis que je suis toute petite. Mon fils a été élevé dans ce sens mais depuis son entrée à l’école aïe aïe aïe… Il me sort “arrête de chanter maman c’est une chanson de garçon !” (lorsque l’interprète est un homme) ; je ne suis autorisée à chanter que lorsque l’interprète est une femme…
Bon je ne le laisse pas faire biensûr mais en un mois, j’ai l’impression que je dois tout recommencer à zéro…c’est dingue !!!
Bref, ça m’énerve de voir les cloisons princesses pour les filles et chevaliers pour les garçons… Si ma fille est une princesse rebelle…on fait comment ?
Donc je dis oui oui oui à la littérature jeunesse anti-sexiste ! Bravo et longue vie à talents hauts !!!
Maeva
Bonjour et merci pour le concours et l’interview.
Selon moi, la littérature anti-sexiste est primordiale pour combattre les stéréotypes et les inégalités entre les hommes et les femmes. Filles ou garçons, les enfants doivent être libres d’avoir les mêmes choix et les mêmes références. Limiter les enfants à des couleurs ou à des jouets, c’est limiter leurs possibilités dans le futur, d’où l’importance de livres non-sexistes qui leur laisse ce choix là et ne les enferme pas dans des cases “bleues” et “roses”.
Une des maisons que je préfère et un illustrateur chouchou , voilà un mercredi que je vais retenir.
J’aime lire que Matthieu Maudet aime aussi voir certains films (et sa liste est très sympa en plus) des dizaines de fois. Je me sens moins seule (enfin avec Madeleine qui a hérité de cette “folie”). Est-il également capable de regarder le même film deux fois à la suite ? J’aime le faire avec les DVD qui proposent les versions commentées. Je regarde le film, puis j’enchaîne avec la version commentée du réalisateur. J’ai aussi vu deux fois à la suite au ciné Se souvenir des belles choses (mais juste parce qu’il me restait une place de ciné qui arrivait à la date butoir et parce que rien d’autres d’intéressant ne passait – si si je vous l’assure). A part ma fille donc, je ne connais personne qui le fasse.
En tout cas s’il vient (enfin !!!!!) un jour au salon de Douai, on projettera E.T, le premier film que j’ai vu au cinéma, le jour de mes 6 ans , une grande émotion répétée depuis très souvent. On sera au moins 2 fans. Par contre je pleure obligatoirement quand il se sépare d’Eliot, et quand il repart.
La question pour le concours est très intéressante. Dans une société idéale où les hommes et les femmes seraient traités de façon égale, une littérature antisexiste passerait pour quelque chose d’un peu inutile. Dans notre société, pleine de stéréotypes et préjugés, notamment sur les sexes, cette littérature a bien entendu toute sa place au même titre que la littérature anti-raciste par exemple.
Le sujet me tient à cœur depuis aussi loin que je m’en souvienne (comme protéger la planète, et défendre les droits des enfants ; c’est quelque chose que j’ai toujours défendu très jeune -dans mes rédactions de petite fille notamment ). J’aurais tellement aimé que ces combats cessent un jour n’ayant plus besoin d’exister. Malheureusement, les événements des derniers mois ont démontré que les opposants étaient nombreux et vaillants.
Cette littérature se doit donc d’exister et de résister. Nos enfants en ont besoin.
Je me régale d’avance de l’imagier . Raphaël, grand fan de Fred L. aussi.
Bonjour,
Non, ce n’est pas important mais primordial !
Primordial aussi que les bibliothèques comptent un grand nombre d’ouvrages anti-sexistes parmi leurs collections !
Interview fort intéressante, merci.
Geneviève
Oh que oui c’est important !!! Que les enfants puissent se dire que tout est possible peu importe leur s’exerce, c’est nécessaire. Et tout entre en compte dans les barrières qu’on se met inconsciemment: l’entourage, la tv, la littérature, le cinéma. ..
La littérature anti sexiste est indispensable ! En tout cas tant que la société ne sera pas équitable envers ceux qui font des choix différents, tant que ces choix seront considérés comme différents.
Et puis j’ai besoin d’offrir à ma nièce des livres qui contrebalancent son père qui pense qu’une bonne militaire est forcément lesbienne et qu’un coiffeur est forcément gay ! Qu’elle aussi ai le choix d’avoir les cheveux courts, de faire des études scientifiques, de travailler dans un milieu quasi exclusivement masculin et de rester femme et féminine
Merci d’exister et merci pour ce concours !
Bonjour
Toujours un plaisir de découvrir de nouveaux auteurs et de lire tes articles
Alors oui, pour moi c’est important de lutter contre les stéréotypes, surtout quand je viens de voir les catalogues pour les jouets de noël et que comme toujours la petite fille joue à la poupée et est aux fourneaux tandis ce que les garçon s’amusent à faire des constructions !
En tout cas merci pour ce cadeau
Je croise les doigts
Bonne soirée
Est-ce qu’il faut vraiment que je réponde à la question, étant donné que j’ai créé un bog sur le sujet ? 😉
Oui, je pense que les albums antisexistes sont importants et nécessaires. Parce qu’ils permettent de facilement ouvrir la réflexion, faire discuter les enfants et les adultes, et que c’est primordial. Et puis certains sont vraiment très réussis ! Pour autant, j’avoue souvent préférer les livres non sexistes, qui nous embarquent dans une histoire différente tout en remettant en cause les stéréotypes sexistes, parfois juste au détour d’un mot ou d’une illustration, parfois plus profondément, comme cela semble être le cas du fils des géants ! Mais comme le souligne Mélanie Decourt, cela nécessite une vraie attention des auteur(e)s à la question des stéréotypes, car quand on n’a pas réfléchi à la question, qu’on pense proposer un livre “neutre”, “quand on ne prête pas attention aux clichés, on les reproduit”.
Bonjour,
Merci de parler de cette super maison d’édition !
Bien sûr que c’est important… Il est bien difficile de trouver des héros de livres jeunesse neutres (qu’ils soient garçons ou filles mais sans stéréotypes). D’ailleurs, on aime beaucoup “la pomme rouge” de Iamura où le personnage principal est une fille et où ce genre est sans importance ou encore la série Oops et Ohlala !
Au moins chez Talents Hauts, on sait déjà leur conviction et leur implication…
Bref, oui, important, essentiel.
Bonjour,
Je ne participe pas mais pour moi cela est en effet important, j’ai quelque spécimen dans ce sens à la maison et certains livres “ancienne génération” dirons-nous, ne sont pas lu tel quel à ma fille … blanche-neige ou cendrillon : bof franchement ! Pas constructif du tout voire l’inverse à mes yeux ! Dans un livre, on apprend, on s’ouvre, on voyage donc certains sont pour moi à exclure !
Il est primordial d’avoir accès à une littérature anti-sexiste. J’ai un garçon de 2 ans et demi et je suis parfois dépitée par les messages véhiculés par certains livres. Heureusement il existe une autre littérature, faite pour rêver, écouter le monde qui nous entoure, apprendre à se connaître, et sans tomber dans l’extrême inverse des petites filles forcément combattantes et des garçons sensibles, juste être soi.
Bonjour, je souhaite participer au concours. Il est intéressant qu’il existe une littérature anti sexiste.. mais le plus important c’est que l’on réfléchisse à nos comportements dans la vie de tous les jours, car les modèles… c’est nous.
Par fois dans ma classe de mater, j’oblige les filles à jouer aux voitures et les garçons aux poupées et cela fonctionne très bien! Ils adorent. Parfois il faut aider les filles pour jouer aux voitures … mais aucun problème pour que les garçons jouent à la poupée: ils voient faire leur maman et les copient avec plaisir!
Bravo à Magaly !