Une fois par mois, avec Véronique Soulé, nous mettons en avant deux invité·es lié·es par un livre. Cette fois-ci, c’est l’album La petite rouge couroux, sorti chez Sarbacane, qui nous a fait réunir l’illustratrice Victoria Dorche et l’autrice Raphaële Frier. La première est mon invitée pour l’interview, la seconde répond à la rubrique (sonore !) Du tac au tac de Véronique Soulé. Bonne lecture et bonne écoute !
L’interview du mercredi : Victoria Dorche
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
J’ai effectué un brevet technicien dessinateur en art appliqué, option tapisserie de lice au Lycée Jean Pierre Vernant, à Sèvre (92), puis j’ai rejoint le cycle supérieur d’illustration de l’école de Condé (Paris). Ensuite, avec quelques copains illustrateurs, on a posé nos crayons à l’atelier Jaune Cochon, situé dans le quartier de la butte aux cailles à Paris. Depuis, j’ai beau voyager ou déménager, Jaune Cochon reste mon épicentre, un endroit où on peut parler, créer, manger des bonbons, et écouter des podcasts.
Vous venez de sortir La Petite rouge courroux, pouvez-vous nous présenter cet album ?
C’est un petit chaperon rouge en Doc Martens, qui n’a pas l’intention de se laisser faire, Une petite fille qui bout de l’intérieur, qui refuse de subir.
Comment s’est passée la collaboration avec l’autrice de l’album, Raphaële Frier ?
Nous n’avons pas vraiment communiqué. Emmanuelle Beulque, éditrice chez Sarbacane, fut mon interlocutrice durant la réalisation de ce livre. C’est une fois le livre sorti, que j’ai échangé quelques mots avec Raphaële. J’aimerais beaucoup la rencontrer en vrai, autour d’une rencontre ou dédicace !
Pouvez-vous aussi nous dire quelques mots sur Calamity Jeanne que vous aviez sorti chez Hélium ?
Calamity c’est une petite fille pleine d’énergie et de vie. Impossible pour elle d’aller au bois sans revenir couverte de boue.
C’est mon premier album, j’ai beaucoup d’affections pour lui, tout comme avec Sarbacane, j’ai eu la chance de bosser avec une super autrice et une super éditrice !
Ces deux premiers albums sont clairement antisexiste, une coïncidence ?
Haha, je ne pense pas. Je pense que Calamity a amené Rouge, je trouve ça assez drôle qu’on m’ait proposé deux fois d’illustrer des filles en colère. Dans les deux cas, lorsque des proches lisent le livre, ils me disent « En fait, c’est toi ? » Je pense que mon dessin est assez personnel, donc je reçois souvent des propositions qui tapent dans le mille.
Comment choisissez-vous vos projets ?
Comme évoqué au-dessus, j’ai la chance de recevoir des propositions qui me parlent ! Généralement si je refuse un projet, c’est soit une question de temps, soit que la proposition semble douteuse.
Où trouvez-vous votre inspiration pour vos illustrations ?
Principalement dans la couleur. Parfois j’achète une nouvelle gouache et ça me suffit ! Dans les plantes, les fleurs, les motifs de tapis, le kitch indien, en me baladant à Emmaüs ou en brocante. Tout ce qui a trait au désuet, au kitch, à l’accumulation et au coloré me parle !
Quelles techniques d’illustrations utilisez-vous ?
Je peins à la gouache (principalement la Linel) et j’utilise aussi des crayons de couleur parfois.
Il y a-t-il des illustrateurs et des illustratrices dont le travail vous touche ou vous inspire ?
Ça change tous les mois, mais je dirais que la plus constante dans mon cœur, c’est Carson Ellis. Je trouve que tout est parfait dans son travail. Je suis également fan du travail de Dominique Goblet, aitch, Jockum Nordström, Beatrice Alemagna… et pleins pleins d’autres !
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
Petite, j’adorais évidemment les livres de Pef, de Claude Ponti, et surtout les livres de Nadja. D’ailleurs, mon préféré de tous, c’était les adaptations de contes de Nadja et Grégoire Solotareff ! Barbe Rose, La laide au bois dormant… Et le petit chaperon vert !
Je lisais aussi le journal de Spirou, et Fluide glacial même si j’avais moins le droit, et adolescente j’ai commencé à découvrir les Blog BD qui émergeaient sur internet, j’ai découvert Cha, Mélaka, Boulet, Pénélope Bagieu, Diglee, Aki…
Je réalise que je ne parle que de livre illustré et de BD ! Promis je lis des vrais livres 😉
Quelques mots sur vos prochains ouvrages ?
Au printemps, sort chez Casterman un album écrit par Virginie le Pape et illustré par mes soins, il parle de biodiversité, de respect du vivant. C’est une collection qui se veut le plus responsable possible.
En ce moment, je travaille sur un album avec les éditions jeunesse du Grand Palais et des musées nationaux, qui traite d’art et de science, c’est un livre très singulier !
Bibliographie :
- La Petite rouge courroux, album, illustration d’un texte de Raphaële Frier, Sarbacane (2021).
- Calamity Jeanne, album, illustration d’un texte de Marie-Ève de Grave, Hélium (2019).
Du tac au tac… Raphaële Frier
Une fois par mois, Véronique Soulé (de l’émission Écoute, il y a un éléphant dans le jardin) nous propose une capsule sonore, Du tac au tac. Avec la complicité du comédien Lionel Chenail, elle pose des questions (im)pertinentes à un·e invité·e que nous avons déjà reçu·e sur La mare aux mots. Aujourd’hui, c’est Raphaële Frier qui répond à ses questions à l’occasion de la sortie de La Petite rouge courroux.
Bibliographie sélective :
- La Petite rouge courroux, album illustré par Victoria Dorche, Sarbacane (2021).
- Loup d’Or, album illustré par Julien Martinière, Sarbacane (2020), que nous avons chroniqué ici.
- Ben et le loup, album illustré par Solenn Larnicol, Rue du Monde (2020).
- Pomponpompon, album illustré par Catherine Chardonnay, Le Port A Jauni (2019).
- Bienvenue, album illustré par Laurent Corvaisier, À pas de loups (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Mon chien, papa et moi, album illustré par Marc Daniau, À pas de loups (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Les chaises, album illustré par Clothilde Staes, Le Port à Jauni (2018).
- C’est notre secret, roman, Thierry Magnier (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Le Tracas de Blaise, album illustré par Julien Martinière, L’Atelier du poisson soluble (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Mauvais fils, roman Talents Hauts (2015).
- Mon cher Van Gogh, roman, Bulles de Savon (2017), que nous avons chroniqué ici.
- Je vous présente Gaston !, album illustré par Claire Franek, L’Édune (2012), que nous avons chroniqué ici.
- La recette de Moi, album illustré par Audrey Pannuti, Naïve (2011), que nous avons chroniqué ici.
- Angèle et le cerisier, album illustré par Térésa Lima, l’Atelier du poisson soluble (2011), que nous avons chroniqué ici.
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !